Aurélia Kalisky | Chercheuse Fellow

État, normes et conflits politiques
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
Email: aureliakalisky  ( at )  gmail.com Tél: +49(0) 30 / 20 93 70700

Institution principale : Centre Marc Bloch (boursière) | Position : Post-doc | Discipline : Sciences de la culture , Littérature comparée , Etudes germaniques , Histoire contemporaine |

Biographie

In Frankreich in Vergleichende und Allgemeine Literatur mit einer Dissertation über das Thema "Vom Zeugnis zum Erzeugnis: Für eine Kulturgeschichte der Zeugenschaft' promoviert (Universität Paris 3 Sorbonne) hat Aurelia Kalisky von 2012 bis 2016 am Zentrum für Literatur- und Kulturforschung im Projekt "Zeugenschaft: Ein umstrittenes Konzept, untersucht im Austausch zwischen systematischer und kulturgeschichtlicher Perspektive" als wissenschaftliche Mitarbeiterin mitgewirkt.

Sie ist Stipendiatin u.a. des DAAD, der Rosa Luxemburg Stiftung, des CIERA und der Fondation pour la Mémoire de la Shoah gewesen und hat 2007 den Pierre Grapin Preis erhalten (Prix de l’Association pour le développement des études germaniques en France).

 

Sujet de recherche

Thèse : Du témoignage littéraire à la création testimoniale. Pour une histoire culturelle du testimonial (droit, histoire, philosophie, littérature)

Sujets de recherche : témoignage et violence politique, témoignage littéraire, histoire des génocides et des crimes contre l'humanité, histoire de l'historiographie, épistémologie de l'histoire, histoire et mémoire, histoire de la mémoire, histoire et négationnisme

Titre de la thèse
Du témoignage à la création testimoniale. Pour une histoire culturelle du testimonial
Institution de la thèse
Université Paris 3
Directeur de thèse
Carole Matheron
Projets

1) Livre sur les "premières recherches" et la "premières historiographie de la Shoah: "Comment écrire notre histoire ? Les écrits des savants survivants juifs au lendemain de la Shoah"

2) Travail en cours sur les formes du négationnisme concernant le génocide des Tutsi du Rwanda, et plus largement, étude comparative du phénomène négationniste dans l'épistémologie de l'histoire.

3) Les livres de la mémoire juifs et arméniens 

Comment écrire notre histoire? Les écrits des savants survivants juifs au lendemain de la Shoah

Ce livre est directement issu d’un projet collectif bi-national consacré aux « Premiers modes d’écriture de la Shoah. Pratiques savantes et textuelles de survivants juifs en Europe (1942-1965) » (projet PREMEC soutenu en France par l’Agence Nationale pour la Recherche et en Allemagne par la Deutsche Forschungsgemeinschaft entre 2017 et 2021). Il est consacré à ce qu’on appelle depuis quelques années la « première historiographie de la Shoah », une expression insatisfaisante dans la mesure où ceux que j’appelle les « savants-survivants » (« Survivor scholars »), loin de se cantonner à la démarche historiographique, ont pratiqué dès le départ une recherche interdisciplinaire, en se servant des méthodes propres à la philologie, l’ethnographie, la linguistique, la sociologie ou encore la psychosociologie pour étudier les effets de la Catastrophe génocidaire. L’un des objets de mon livre est de montrer la façon dont leurs travaux ont anticipé sur des évolutions récentes au sein de la discipline historiographique, notamment en direction de ce qu’on appelle la « cultural history ». Mon titre, « Comment écrire notre histoire ? », fait référence à la fois au livre fondateur que Samuel Kassow a consacré à l'histoire du projet d'archives clandestines dirigé par Emanuel Ringelblum dans le ghetto de Varsovie ("Qui écrira notre histoire?") , et au titre original de l'essai d’épistémologie de Paul Veyne, « Comment on écrit l’histoire » .
Qu’ils aient été déportés en camp ou enfermés dans des ghettos, les auteurs dont il est question dans mon livre ont tous été victimes directes de la Shoah et ont consacré la majeure partie de leurs recherches après-guerre à l’événement et ses effets sur l’humanité. La plupart, originaires de Pologne et d’Europe de l’Est, ont été actifs au sein des commissions historiques juives avant d’immigrer (Michel Borwicz, Nachman Blumental, Joseph Wulf, Philip Friedman, Joseph Kermisz, Rachel Auerbach, Noé Grüss, Isaiah Trunk, Shmerke Kaczerginski, Israel Kaplan, Mark Dworzecki). D’autres ont dès le départ mené une recherche en solitaire (Léon Poliakov, Abel Herzberg, HG Adler). Le projet ne vise pas à réduire la complexité du paysage scientifique, mémoriel et littéraire de leurs productions, car il n'existe pas de réponse unique à la question du « comment » écrire chez les Juifs survivants. Mais en me penchant sur quelques cas emblématiques, je voudrais mettre au jour les similarités entre certaines méthodes et modes d'écriture (par exemple le « genre » du recueil de documents ou l’approche philologique et linguistique de la langue nazie et des effets du nazisme sur les langues parlées par les Juifs ou les populations occupées). Ces points de comparaison, mais aussi les échanges – parfois très vifs – qui ont eu lieu entre savants survivants par-delà les frontières géographiques, culturelles et même linguistiques, justifient que l’on essaie d’envisager ensemble leurs différentes approches. 
Mon livre vise à mettre en évidence les lignes de tension méthodologiques et épistémologiques, qui varient à la fois selon les contextes nationaux et les auteurs considérés, et à tenter de réfléchir à leurs conséquences sur la pensée historique et les formes d'écriture de l'histoire, mais aussi sur la conception même du rôle du survivant devenu historien et chercheur dans la production des connaissances et des formes de mémoire de l’événement. La période que je prends en compte va des années 40 jusqu’au milieu des années 1960, quand se produit un tournant décisif à la fois dans la perception publique de la mémoire de l’événement et que commencent à voir le jour un nombre plus important de travaux savants et historiographiques écrits par des non rescapés.

 

Publications

Publications

 

- with Nicolas Berg and Elisabeth Gallas, issue of the Journal Zeithistorische Forschungen/Studies in Contemporary History “’Sprachhandeln’ – Reflexion und Kritik der deutschen Sprache nach dem Holocaust” (forthcoming)

- German edition of the Yiddish manuscripts of Zalmen Gradowski: Die Zertrennung. Aufzeichnungen eines Mitglieds des Sonderkommandos von Auschwitz (354 p.), Berlin, Suhrkamp/Jüdischer Verlag, 2019. Translation from Yiddish into German by Almut Seiffert and Miriam Trinh. Introduction (history of the Auschwitz Sonderkommando), commentary/essay and footnotes by Aurelia Kalisky.

-with Matthias Däumer and Heike Schlie, Über Zeugen. Szenarien der Zeugenschaft und ihre Akteure, Munich, Fink, 2017.

- with Agnese Silvestri, Kalisky l’intempestif ? Relectures contemporaines d’une œuvre du XXe siècle, Francofonia 71, Fall 2016.

- With Catherine Coquio: L’Enfant et le génocide. Témoignages sur l’enfance pendant la Shoah, critical anthology (1376 p.) Paris, Robert Laffont, Collection « Bouquins », 2007.

 

Articles (selection)

-  “L’archivite de Joseph Wulf (Varsovie – Paris – Berlin-Ouest)”, in Patrick Farges, Sonia Goldblum, Heidi Knörzer, Katja Schubert and Céline Trautmann-Waller (ed.), Archives de la Diaspora – Diaspora des archives, special issue of Tsafon. Revue d’Études Juives du Nord, Volume 84 (Fall 2022, forthcoming).

- “Sharing a Fruitful Silence: Hans Keilson and Listening to Jewish War Orphans as a Psychoanalyst and Survivor”, in Sharon Kangisser Cohen, Constance Pâris de la Bollardière, Brian Schiff (ed.), Overcoming the Darkness. Holocaust Survivors' Emotional and Social Journeys in the Early Postwar Period, Yad Vashem Publications (Fall 2022, forthcoming).

- “L’un part, l’autre reste. Parcours de savoir et itinéraires personnels de deux historiens survivants de la Shoah – Michel Borwicz, Joseph Wulf”, in Archives Juives, issue on “L’immigration juive d’Europe orientale en France au lendemain de la Shoah (1945-1954)” edited by Constance Pâris de la Bollardière and Simon Perego, Spring 2021 p. 124-158.

- “Von der Armut der Erfahrung zur Wahrheit des Zeugen”, in Magdalena Marszałek, Dominika Herbst (ed.), Testimoniale Strategien. Vom Dokumentarismus zwischen den Weltkriegen hin zu medialen Assemblagen der Gegenwart, Berlin, Kadmos, 2019, p. 43-63.

- “‘Les archives de la douleur en yiddish’ : l'odyssée d'un texte, du camp d'Auschwitz à la Knesset”, in Judith Lindenberg (ed.), Écritures de la destruction dans le monde judéo-polonais de la fin de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années soixante, Paris, CNRS Editions, 2017, p. 209-228.

- “Silvered Water – the 1001 Reflections of an ongoing Catastrophe”, inSybille Krämer and Sigrid Weigel (ed.), Testimony/Bearing Witness. Current Controversies in Light of Historical Perspectives and Theoretical Debates, Lanham (Maryland, USA), Rowman & Littlefield, 2017, p. 223-244.

- “Die Erzeugung der Wahrheit zwischen Kunst und Zeugenschaft. Über ein in Auschwitz geschriebenes literarisches Manifest”, inSibylle Schmidt and Sybille Krämer (ed.), Zeugen in der Kunst, Paderborn, Fink, 2016, p. 85-106.

- “Jenseits der Typologien : die Vielschichtigkeit der Zeugenschaft” in Claudia Nickel and Alexandra Ortiz Wallner (ed.), Zeugenschaft. Perspektiven auf ein kulturelles Phänomen, Heidelberg, Winterverlag, 2015, p. 193-211.

- “D’un savoir en crise à un savoir indiscipliné. Le statut du savoir de la victime de violence de masse dans les pratiques judiciaires et historiographiques”, in Boris Adjemian et Alexandra Garbarini (ed.), Le témoignage des victimes dans la connaissance des violences de masse, Etudes Arméniennes Contemporaines 5 (2015), p. 25-77.

- “Textur de Gedenkens, Farbe der Trauer”, in Christine Kutschbach and Falko Schmieder (ed.), Von Kopf bis Fuss. Bausteine zu einer Kulturgeschichte der Kleidung, Berlin, Kadmos, 2015, p. 242-250.

- “Ein Teufel im christlichen Kegelspiel: der Doktor in Hochhuths Stellvertreter”, in Stephan Braese and Dominik Groß (ed.), NS-Medizin und Öffentlichkeit: Formen der Aufarbeitung nach 1945, Frankfurt am Main/New York, Campus-Verlag 2015, p. 193-214.

- “Poétiques de la lisière - Les textes d’enfants rescapés de la Shoah, entre ‘création testimoniale’ et genre autobiographique”, in Silke Segler-Messner and Isabella von Treskow (ed.), Génocide, enfance et adolescence dans la littérature, le dessin et au cinéma, Wien, Peter Lang 2014, p. 151-182.

- “La creación testimonial, entre el arte y el testimonio”, in Nicolas Kwiatkowski (dir.), Genocide and artistic representations, in: Revista de Estudios sobre Genocidio (2014), Universidad Nacional de Tres de Febrero, Buenos Aires, p. 11-31.

- “Quand le dévoilement restaure la pudeur. Du cinéma du tueur au cinéma de la victime dans Eau argentée, Syrie autoportrait (2014)”, in Trauma et pudeur, Centre Primo Levi, Paris, Érès, p. 233-248.

- “Un roman barbare au pays de la poésie ‘après Auschwitz’. La double réception ratée du Sang du ciel en RFA”, in Anny Dayan-Rosenman and Fransiska Louwagie (ed.), Un ciel de sang et de cendres. Piotr Rawicz et la solitude du témoin, Paris, Kimé, 2013, p. 108-125.

- “D’une Catastrophe épistémologique. La catastrophe comme négation de la mémoire”, in Thomas Klinkert and Günther Oesterle (ed.), Katastrophe und Gedächtnis, Berlin/New York, De Gruyter 2013, p. 18-74.

- “Quand tremblent les pactes. Poétique(s) de l’enfance traquée”, in Adolphe Nysenholc (ed.), L’Enfant terrible de la littérature. Autobiographies d’enfants cachés, Bruxelles, Didier Devillez, 2011, p. 233-309.

- “L’écrivain qui avait perdu sa langue (l’écriture exilée de Soma Morgenstern)”, in Danièle Sabbah (ed.) L’Exil et la différence, Eidôlon 90 (2011),Presses Universitaires de Bordeaux, p. 103-119.

- “Les voix distantes. Réflexions sur les malentendus du témoignage”, in Ruth Vogel-Klein (ed.), Die ersten Stimmen. Les Premières voix. L’écriture de la Shoah en langue allemande, 1945-1963, Würzburg, Königshausen & Neumann 2010, p. 289-328.

- “Mystères de la satire. Deux romans satiriques après Auschwitz (Hilsenrath, Gary)”, in Andrea Lauterwein (ed.), Rire, Mémoire, Shoah, Paris, Éditions de l’Éclat, 2009, p. 157-176.

- “Das literarische Zeugnis zwischen ‘Gestus des Bezeugens’ und literarischer Gattung” in Peter Kuon, Silke Segler-Messner, Monika Neuhofer (ed.), Vom Zeugnis zur Fiktion. Repräsentation von Lagerwirklichkeit und Shoah in der französischen Literatur nach 1945, Wien, Peter Lang Verlag 2006, p. 37-55.

- “Avis de démolition, ou inventaire avant liquidation. Jean Améry en dialogue avec Imre Kertész”, in Jürgen Doll (ed.), Jean Améry (1912-1978). De l’expérience des camps à l’écriture engagée, Paris, L’Harmattan 2006, p. 55-83.

- “’Ces morts innombrables sont notre affaire à tous’. La mémoire de la Shoah en France, entre ‘devoir’,’travail’ et ‘politique’”  in Des crimes contre l'humanité en République française, C. Coquio/Carol Guillaume (ed.), Paris, L’Harmattan, 2005.

- “Je suis comme Dieu, cette canaille : celui qui nomme, et non celui qui est nommé”, in “Cahier Imre Kertész”, L’Animal. Littératures, Arts & Philosophie 18(2005), p. 135-156.

- “Refus de témoigner, ou chronique d'une métamorphose : du témoin à l'écrivain (Imre Kertész, Ruth Klüger)”, in Catherine Coquio (ed.), L'Histoire trouée : négation et témoignage, Nantes, Éditions de l'Atalante, 2004, p. 413-446.

- “D'un génocide à l'autre : des références à la Shoah dans les approches scientifiques du génocide des Tutsi”, in Revue d'Histoire de la Shoah 181 (2004), p. 411-438.