Prof. Dr. Denis Laborde | Chercheur

Mobilités, Migrations, Recomposition des espaces
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
Email: denis.laborde  ( at )  cmb.hu-berlin.de Tél: (+49) 030 / 2093 / 70713

Position : Directeur de recherche CNRS | Discipline : Musicologie | former Départment : Plateforme « Musique – Anthropologie – Globalisation »

Biographie

Après des études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Denis Laborde enseigne en conservatoire et dirige à Radio France la création mondiale des Crystal Psalms d’Alvin Curran (New Albion Records). Il découvre l’anthropologie, prépare un doctorat de l’EHESS sur les improvisations poético-musicales du bertsulari basque (Nicole Belmont). Devenu rédacteur en chef de la revue Ethnologie française, il entre au CNRS (LAIOS). Nommé à Göttingen (MHFA – Max Planck Institut für Geschichte) puis à Berlin (Centre Marc Bloch), il organise un réseau international de recherche sur les Musiques du Monde. A son retour, il intègre le Centre Georg Simmel et est élu à une direction d’études à l’EHESS. En 2017, il fonde à Bayonne l’Institut ARI-CNRS. Depuis le 1er septembre 2023, il est chercheur au Centre Marc Bloch (Berlin) où il dirige l’équipe « Mobilités, Migrations, Recomposition des espaces » et pilote l’IRN du CNRS Of What is Music Capable in Situation of Forced Migration. En 2020, il a été honoré de la Médaille d’Argent du CNRS.

Denis Laborde fait de la musique un outil d’analyse des sociétés humaines. Il concentre son attention  sur les situations, emprunte à l’anthropologie sociale ses appuis théoriques, nourrit un dialogue permanent avec l’histoire, la philosophie et une sociologie d’inspiration pragmatiste.  Dans le  répertoire traditionnel basque comme dans les mondes du jazz, il s’intéresse à la façon  dont  un musicien ou une musicienne érige l’environ-nement en ressource d’action. Il démontre alors que, bien loin d’être un jeu de hasard, l’improvisation est un jeu d’adresse : on ne s’improvise pas improvisateur (La mémoire et l’instant ; Thelonious Monk, sculpteur de silence). Son intérêt pour l’analyse situationnelle le conduit à interroger des situations à conflit déclaré, en particulier les dénonciations de blasphème (Bach à Leipzig, vendredi saint de 1729 ; The unbearable sound: the strange career of musicoclashes, MIT Press ; « Écouter la musique, c’est un grave péché », Genève).

La réflexion qu’il mène en Allemagne avec Patrice Veit sur les lieux de musique le conduit à travailler sur les figures du savoir et les institutions culturelles. Il coordonne plusieurs publications (Allemagne, l’interrogation, avec Alf Lüdtke; Erinnerung und Gesellschaft, Maurice  Halbwachs  (1877-  1945) avec Hermann Krapoth; Désirs d’histoire avec Michael Werner; Le Cas Royaumont, Paris).

Puis il fonde à Bayonne l’Institut ARI au moment où cette ville devient une porte d’entrée pour des migrants :  12 000 personnes accueillies sur place en une année. Le besoin d’intelligibilité qui émane de la société civile l’incite à consacrer ses recherches à la façon dont la fabrication de musique accompagne celles et ceux qui se trouvent en situation de migration forcée tout au long de leur périple (Migrants Musiciens, Genève) : pourquoi de la musique en de telles circonstances ? et que produit cette fabrication de musique ? Avec l’Institut Convergences Migrations, puis avec Columbia University et le Center for World Music de Hildesheim, il structure des projets internationaux sur ce thème. Avec ses doctorants, il crée une forme originale d’écriture scientifique : le festival Haizebegi, Art – Science – Société : des concerts, des films, des ateliers, des colloques, des rencontres qui permettent à des musiciens et aux spectateurs les plus divers de partager cette libido sciendi qui anime ces chercheurs qui, comme lui, font de la musique un outil d’intelligence des sociétés humaines.

Sujet de recherche

Voir ma production scientifique.

Institution de la thèse
LAIOS – EHESS