Matthieu Amat | Doctorant

Ancien Membre
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
Email: matthieuamat  ( at )  gmail.com Tél: +49(0) 30 / 20 93 70700

Institution principale : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - EA 3562 / Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne |

Biographie

Né le 16 mai 1983 à Pau (64), France.

2011-2014 Doctorant contractuel à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (EA 3562 PhiCo – Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne, axe EXeCO).
Thèse rédigée sous la direction du Pr. Philippe Büttgen : « La philosophie de la culture de Georg Simmel" ».
2013-2014 Doctorant rattaché au Centre Marc Bloch (Humboldt Universität zu Berlin).
Séjour au CMB au second semestre de l'année 2013-2014 (tuteur : Professeur Denis Thouard).
2010 Agrégation externe de philosophie (rang 10).
2008 Master 2 « Philosophie et société », Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Mémoire (accompagné d'une traduction) rédigé sous la direction du Pr. Jean- François Kervégan : « Les 'Grundrechte als Institution' de Niklas Luhmann : une interprétation fonctionnaliste des droits fondamentaux ». Mention très bien.
2007 CAPES externe de philosophie (rang 8).
2005 Maîtrise de philosophie, Université Toulouse II.
Mémoire rédigé sous la direction du Pr. Pierre Montebello : « L'esprit libre chez Nietzsche ».
2003 Licence de philosophie, Université Toulouse 2 Le Mirail.

Fichier avec CV
Bourse

01.10.2015 - 31.07.2016. Stipendium des Studienstiftung des Abgeordnetenhauses von Berlin

 

Sujet de recherche

Simmel, Philosophie de la culture, Sociologie, Bildung, Relativisme, Ontologie sociale, Esprit objectif, Théorie des valeurs, Néokantisme, Kant, Nietzsche.

Titre de la thèse
La Philosophie de la culture de Georg Simmel
Résumé de la thèse

Mon intention est de reconstruire la philosophie de la culture de Georg Simmel et son analyse de la « culture moderne », en insistant sur les enjeux concernant la formation de l'individu et le destin de l'idée de culture et/ou de Bildung, telle qu'elle s'est constituée dans l'humanisme allemand.
Selon Simmel, l'un des aspects les plus frappants de la « crise de la culture » que l'Europe traverse au tournant du siècle est l'écart grandissant entre la quantité de culture objective disponible (nous dirions aujourd'hui d'« offre culturelle ») et la culture des individus. Et il ne s'agit pas seulement de stagnation ou de régression de la culture individuelle, mais du recul de l'idée même de culture en tant que modèle possible d'éducation et de perfectionnement personnel : la « bourgeoise cultivée » elle-même ne s'oriente plus à partir de l'« l'idée de culture ». C'est un fait historique et sociologique notable quand l'on sait à quel point, pendant un siècle, l'idée de Bildung a pu pénétrer la bourgeoisie allemande. Toutefois, mon intention n'est pas d'éclairer ces événements en historien ou en sociologue : cela a déjà été fait. Je voudrais montrer que Simmel, tout en expliquant et peut-être même en accélérant le déclin d'une certaine idée de la culture individuelle, cherche à en proposer une nouvelle, plus adéquate aux conditions modernes d'existence. Pris entre la nostalgie de la Bildung néo-humaniste et une pensée radicale de la modernité, il tente selon moi de proposer un nouveau modèle de cultura animi, qu'il ne parvient jamais à stabiliser, mais qui constitue l'un des horizons de son œuvre.
Mon entreprise repose sur trois convictions.
1. Simmel mérite d'être pris au sérieux comme philosophe, et pas seulement comme essayiste stimulant ou « père fondateur » de la sociologie – perspectives évidemment légitimes et compatibles avec la nôtre. Sa philosophie de la vie, qui n'a rien d'un irrationalisme mais qui est également une philosophie de l'esprit objectif et une théorie de la valeur et de la validité ; son relativisme ou relationnisme philosophique, qui est à la fois une méthode, une théorie de la connaissance et une « conception métaphysique du monde » ; la philosophie de la culture qui repose sur ces fondements : rien de cela n'a reçu, en France du moins, une attention suffisante. Outre leur intérêt proprement philosophique, ces orientations permettent d'ailleurs d'éclairer sous une lumière nouvelle les thèses un peu mieux connues de sociologie et d'épistémologie des sciences de la culture.
2. Les distinctions, problèmes et analyses de Simmel en philosophie de la culture sont féconds pour clarifier un certain nombre de débats contemporains. Simmel fait droit aux différentes dimensions du concept de culture, sans les confondre ni les séparer abstraitement. Il distingue et articule la culture comme style de vie propre à une communauté, comme processus historique et social, comme ensemble d'objets (culture « objective »), comme processus de formation de l'individu ou de la personnalité (culture « subjective » ou « individuelle »). Ces outils conceptuels accompagnent et éclairent des réflexions toujours relancées sur les notions d'individu, d'individualité, d'individualisme, réflexions qui soumettent ces concepts à la critique tout en démontrant l'impossibilité de s'en passer. Cela autorise selon moi un usage contemporain de Simmel, qui permettrait d'éclairer les dites « crises » de la culture et de l'école, la pluralisation des styles de vie, les formes de l'individualisme et de l'individuation, etc.
3. Je pense enfin que les efforts de Simmel pour réinterpréter l'idéal humaniste de culture d'une manière adéquate à son temps méritent d'être continués. Schiller, Goethe ou W. von Humboldt ont en leur temps tenté de donner une nouvelle figure à cet idéal. En continuité et en rupture avec cette tradition, Simmel a fait de même un siècle plus tard. Aujourd'hui, le projet d'éducation et de formation de l'homme va parfois jusqu'à manquer, et se trouve l'objet des représentations et des discussions les plus confuses. Dans ce contexte, il me semble que la philosophie doit s'engager sur ces questions. Je pense qu'elle peut emprunter certaines des voies frayées par Simmel, notamment en ce qui concerne la dimension relativiste, relationniste et conflictuelle de son esquisse de modèle de culture.

Directeur de thèse
Professeur Philippe Büttgen
Organisation de manifestations

2014 Organisation du séminaire doctoral mensuel : « La culture : sujets et objets » (en collaboration avec Max Hardt (Paris 1, EA 1451 CHSPM)).
2013 Organisation du colloque international : « Culture, Modernité, Individu : autour de Georg Simmel », tenu en Sorbonne les 11 et 12 octobre 2013 (en collaboration avec Muriel van Vliet (Paris 1, EA 3562 PhiCo-CEPA)).
2013 Organisation des Journées doctorales de philosophie de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (les 30, 31 mai et 1er juin 2013, en collaboration avec Élise Aurières, Thibault Barrier, Smaïl Bouaziz et Charles Ehret).

Divers

ENSEIGNEMENT
2013-2014
Cours/TD de philosophie morale en Licence 1 de philosophie (39 HETD) : « Les devoirs envers soi-même »
Cours/TD de philosophie générale en Licence 1 de philosophie (39 HETD) : « Le concept de monde »
2012-2013
Cours/TD de philosophie morale en Licence 1 de philosophie (39 HETD) : « Culture, civilisation, moralité »
TD de philosophie morale en Licence 3 de philosophie, pour le cours d'Emmanuel Picavet (19,5 HETD) : « L'argumentation morale »
2008-2011 Professeur de philosophie en Terminale, Académie de Grenoble.
2010-2011 Lycée Berthollet, Annecy. Heures d'interrogation en CPGE ECE.
2009-2010 Lycée des Glières, Annemasse et Lycée Madame de Staël, Saint-Julien-en-Genevois.
2008-2009 Lycée Champollion, Grenoble (année de stage).
2007-2008 Enseignement à Médisup Sciences, Paris
Préparation à l'épreuve de sciences humaines et sociales du concours de médecine des Universités Paris V Descartes et Paris VII Diderot (Cours/TD d'éthique et déontologie médicale et d'épistémologie de la biologie).

Publications

2016 [à paraître]

"La pédagogie sur ses deux jambes: vie et esprit objectif dans les Leçons de pédagogie de Georg Simmel", in Denis Thouard et Bénédicte Zimmerman (dir;), Différenciations et réciprocités. Regards simméliens sur la société contemporaine, Paris, CNRS Editions.

2015

"Religion, mystique et crise de la culture à la fin de la période wilhelmienne. Perspectives sur Georg Simmel", Revue de l'Histoire des Religions, 2015/3.

"La philosophie de la culture de Georg Simmel: un humanisme sans anthropologie?", Alter. Revue de phénoménologie, 2015/23: Anthropologie Philosophique. 

"Kulturphilosophie als Kosmologie", in Ralf Konnersmann et Dirk Westerkamp (dir.), Zeitschrift für Kulturphilosophie, 2015/1-2: Simmel (Doppelband), Felix Meiner Verlag.

2014

[avec Arnaud Sorosina], Philosophie. Terminales S, ES, L, Paris, Magnard, 2014.

[avec Arnaud Sorosina], Philosophie. Terminales technologiques, Paris, Magnard, 2014.

2013

""La grâce de l'esprit objectif". Philosophie de la culture et ontologie de l'esprit chez Georg Simmel", Philonsorbonne, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013/7.