Bloch'Notes mai 2015
Pour le Centre Marc Bloch, le début de l’année 2015 a été marqué par la création de la nouvelle structure associative allemande “Centre Marc Bloch e.V.” qui constitue une étape importante et pleine d’ambitions pour notre travail de recherche franco-allemand. Une étape réussie, c’est aussi le cas pour le projet “Frontières fantômes en Europe Centrale et Orientale” qui est prolongé pour deux années supplémentaires et s’apprête à débuter une série de publications très attendue. Deux femmes sont également à l’honneur de cette lettre d’information : tout d’abord la doctorante Bénédicte Laumond qui nous livre son cahier de recherche “Enquêter en terrain confidentiel” sur les défis posés par la droite radicale. Mais également la philosophe Estelle Ferrarese, spécialiste de la théorie féministe, de retour au Centre Marc Bloch.
Der Beginn des Jahres 2015 war für das Zentrum Marc Bloch von einem strukturellen Wandel geprägt, der für unsere deutsch-französische Forschungsarbeit einen wichtigen und ambitionierten Schritt bedeutete: Als „Centre Marc Bloch e.V.“ ein Verein nach deutschem Recht zu werden. Ein erfolgreicher Schritt ist für das Projekt „Phantomgrenzen in Ostmitteleuropa“ die Projektverlängerung um zwei Jahre, wobei die erste Veröffentlichung innerhalb einer Publikationsreihe mit Spannung erwartet wird. Zudem sollen insbesondere zwei Frauen in diesem Newsletter Erwähnung finden: Die Doktorandin Bénédicte Laumond gewährt Einblicke in ihre Forschungsnotizen im Rahmen ihres Projektes „Enquêter en terrain confidentiel“ über die Herausforderungen mit rechtsradikalen Gruppierungen. Zudem ist die Philosophin Estelle Ferrarese, Spezialistin für die feministische Theorie, wieder zurück am Centre.
Gedächtnis und Erinnerung in Frankreich und Deutschland
Erinnerung und Gedächtnis sind paradigmatische Konzepte der Geistes-, Sozial- und auch der Kognitionswissenschaften. Seit ihren Anfängen in der französischen Soziologie und den Entwicklungen in der Geschichtswissenschaft, Kulturwissenschaft und Psychologie haben sich einige Ansätze inzwischen internationalisiert. Dazu gehören die in den späten 1970er Jahren von Pierre Nora herausgegebenen « Lieux de mémoire » ebenso wie Gedächtniskonzepte, die inzwischen in aller Munde sind. Das gilt etwa für das soziale, das kollektive oder das kulturelle Gedächtnis.
Auf der am 28. und 29. Mai 2015 stattfindenden und vom Centre Marc Bloch, CIERA und dem Institut des Sciences Sociales du Politique (Université Paris Ouest) organisierten internationalen Tagung soll es darum gehen herauszuarbeiten, wie Historiker und Soziologen in Frankreich und Deutschland das Konzept der Mémoire empirisch untersucht haben. Im Rahmen eines deutsch-französischen sowie interdisziplinären Dialogs sollen Arbeiten aus beiden Ländern mit ihren jeweils eigenen theoretischen Referenzen gegenübergestellt werden.
Die Tagung wird in vier thematische Panels gegliedert sein. Die ersten beiden Panels sollen dazu dienen, das Verständnis von Erinnerung als Diskursanalyse zu hinterfragen. Dabei werden sowohl die materielle Kultur als auch der Körper in die Analyse einbezogen und ihre Rollen bei der Herstellung einer Verbindung von Vergangenheit, Gegenwart und Zukunft sondiert. Ein drittes Panel wird die Bedeutung von Geschlechterverhältnissen für die Konstruktion von Erinnerung hinterfragen. In einem letzten Panel soll die Transformation von Theorien im grenzüberschreitenden Transfer diskutiert werden.
Emmanuel Droit
Pari ambitieux, la rencontre des 28 et 29 mai 2015, qui se déroulera au CMB en partenariat avec le CIERA et l‘Université Paris Ouest, doit permettre de questionner la façon dont les historiens et sociologues français et allemands analysent le concept de mémoire dans leurs travaux empiriques. Le dialogue engagé entre les deux traditions historiographiques, les transferts et la circulation des concepts, la culture matérielle, la corporalité et la violence, le genre et l‘engagement seront au cœur de ces échanges interdisciplinaires.
La figure du consommateur immigré en France et en Allemagne
Ce colloque international, dédié à la réflexion sur le phénomène migratoire, fut introduit par une table ronde organisée à l’Institut français de Berlin. Sous le titre « Vers des sociétés post migratoires ? », cette manifestation qui a attiré un public berlinois très nombreux a donné l’opportunité à des spécialistes français et allemands de la migration d’aborder les différents enjeux démographiques, socio-économiques et spatiaux relatifs à cette question dont l’actualité nous rappelle leur importance.
Soutenues par l’Université Franco-Allemande, le Centre Marc Bloch, le Programme Sociétés Plurielles et le Centre d’Economie de Paris-Nord (CEPN), le colloque s’est intéressé à la figure du consommateur immigré. Dans un contexte économique européen, où la politique des consommateurs joue pourtant un rôle de premier plan et où les flux de migrations internes et externes transforment peu à peu la culture matérielle ainsi que les pratiques et les modes de consommation, le lien entre consommation et migration constitue un objet délaissé par les sciences sociales de part et d’autre du Rhin. De fait, les deux champs d’études ont été abordés jusqu’à présent le plus souvent de manière séparée – l’immigré, d’un côté, la consommation, de l’autre. L’objet de ces deux journées de rencontres et d’échanges scientifiques était triple. Il s’agissait d’une part de dresser un état des lieux de la recherche effectuée en France et en Allemagne. D’autre part, les participants ont cherché à identifier les potentiels champs d’études pour une coopération franco-allemande. Enfin, il s’agissait également de s’interroger sur les raisons de la faible prise en compte de la figure du consommateur et de mettre à jour les résistances qui se manifestent dans le champ des études migratoires et qui viennent freiner les recherches sur les consommateurs immigrés ?
Ce premier échange entend servir de point de départ à un programme franco-allemand interdisciplinaire d’une durée de deux ans, associant des chercheurs des deux pays et permettant de mettre en miroir et de faire dialoguer différentes traditions de recherche dans le but de développer une réflexion interdisciplinaire et européenne sur la figure du consommateur immigré.
Virginie Silhouette-Dercourt
Vom 18. – 20. Februar 2015 thematisierte eine Konferenz die hochaktuelle Frage der Zuwanderung. Unter dem Titel „Vers des sociétés postmigratoires?“ stand zunächst am Institut Français und anschließend auf zwei Forschungstagen am Centre Marc Bloch das Ziel im Zentrum, die Forschung über Immigration einer bislang unberücksichtigten Thematik zu öffnen: Der Immigrant als Konsument. Die fruchtbare Konferenz gab den Startschuss für ein nun über zwei Jahre laufendes deutsch-französisches Forschungsprogramm.
Estelle Ferrarese : Critique et féminisme au Centre Marc Bloch
Dix ans après un premier séjour (2003 à 2005), Estelle Ferrarese, professeure à l’Université de Strasbourg, est de retour pour deux ans au Centre Marc Bloch dans le cadre d’une délégation CNRS. Elle y anime avec Denis Thouard le groupe de travail « Herméneutique et critique » et développe à cet effet une collaboration fructueuse entre le Centre Marc Bloch et le séminaire de recherche en philosophie sociale de Rahel Jaeggi, professeure de philosophie pratique à l’Université Humboldt. La trajectoire intellectuelle d’Estelle Ferrarese se caractérise par une attention toute particulière aux champs de la Théorie critique et de la théorie féministe.
Ses premières lectures la conduisent à s’intéresser à la pensée d’Adorno mais c’est à la figure de Jürgen Habermas qu’elle consacre sa thèse, mue par le désir d’en proposer une interprétation critique. Estelle Ferrarese fait partie de la génération de chercheurs qui ont contribué à la réception française du philosophe de Francfort. Après la thèse, outre un intérêt pour la pensée de Niklas Luhmann auquel elle consacre une Introduction en 2007, sa réflexion s‘oriente vers la question du genre et la thématique axée sur « Le vulnérable et le politique » - titre de son habilitation - où elle interroge la façon dont les théories morales et politiques contemporaines semblent considérer la vulnérabilité et la politique comme étant incompatibles. Articulant recherche et enseignement, elle anime cet hiver un Blockseminar consacré aux théories féministes de la vulnérabilité à l’Université de Francfort à l’invitation d’un groupe d’étudiantes.
Philosophe engagée dans la « Cité », Estelle Ferrarese, qui s‘est rapprochée de Nancy Fraser de par son positionnement féministe, est devenue sa traductrice attitrée suite à une rencontre à New York. Elle est intervenue dans le débat relatif à la question du genre en publiant en février 2014 une tribune dans le journal Le Monde destinée à déconstruire les attaques adressées aux Gender Studies.
Chercheuse d’envergure internationale, croisant les approches anglo-saxonnes et allemandes, son travail de recherche actuel constitue en quelque sorte un retour aux sources dans la mesure où il est consacré à la critique adornienne des dispositions morales. Cherchant à articuler critique de la réification et théories du care, Estelle Ferrarese entend renouveler l’interrogation sur les modalités de la morale en régime capitaliste, une question plus que jamais d’actualité depuis la crise financière de 2008.
Clotilde Nouët
Estelle Ferrarese, Professorin an der Universität Straßburg, ist für zwei Jahre zurück ans Centre Marc-Bloch gekommen, wo sie mit Denis Thouard die ‚groupe philo‘ leitet – Thema dieses Jahr: „la critique“. Ihr Forschungsschwerpunkt liegt in der Sozialphilosophie, an der Schnittstelle zwischen der kritischen Theorie der Frankfurter Schule und feministischer Theorie. Momentan entwickelt sie in diesem Bereich eine Zusammenarbeit der ‚groupe philo‘ mit dem Forschungsseminar von Prof. Dr. Rahel Jaeggi an der Humboldt-Universität.
Enquêter en terrain confidentiel
Par Bénédicte Laumond
Doctorante en science politique au CESDIP (Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales) et à l´Europa-Universität Viadrina de Francfort/Oder, Bénédicte Laumond s´intéresse aux réponses qu´apportent l´Allemagne, l´Angleterre et la France au défi de la droite radicale. S’appuyant sur des données ethnographiques, sa recherche l’a conduite à mener en 2014 une première enquête en France auprès du ministère de l´Intérieur, à l´Assemblée Nationale, mais également au Parquet du Tribunal de Paris. Son terrain de recherche outre-Rhin l’amène à rencontrer les différents acteurs de la lutte contre la droite radicale, deuxième étape d’un parcours empirique qui doit la conduire le semestre prochain en Angleterre.
Me voilà dans une salle d´attente de l’Hôtel de Beauvau, prête à rencontrer un éminent acteur du ministère de l´Intérieur. La tension est palpable et les conseils prodigués par le politiste Samy Cohen sur les entretiens avec des dirigeants ne me reviennent pas en tête. L´un des agents d´accueil arrive et m´introduit, il faut donc se jeter à l´eau : demander si je peux enregistrer – le sésame pour une retranscription sereine et complète - puis poser les questions qui peuvent fâcher, celle de l´opportunité (politique) d´une décision de dissolution d´association par exemple, ce qui, je l´apprends bientôt, constitue un blasphème pour un juriste administratif.
Ma recherche doctorale s´intéresse aux mesures que les acteurs publics formulent face au phénomène de la droite radicale. Il s´agit donc de saisir les mécanismes qu’un Etat et ses divers acteurs – politiques, administratifs mais aussi judiciaires – mettent (ou ne mettent pas) en place pour endiguer l´extrémisme de droite, phénomène commun aux trois pays étudiés. L´objectif principal de ce doctorat vise à comprendre de quelle manière et selon quelles logiques se construisent les réponses formulées par les Etats contre la droite radicale.
Le concept de droite radicale englobe la sphère partisane correspondant au Front National en France ou au NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands) en Allemagne, mais aussi plus largement les mouvements sociaux et le milieu sub-culturel : concrètement, il s´agit d´associations ou de groupuscules dont les activités n´ont le plus souvent aucune visée électorale. Les rapports entretenus avec les partis politiques sont plus forts au sein des mouvements sociaux et tendent à être moindres du côté du milieu sub-culturel. Ce dernier se caractérise par des structures assez informelles et une idéologie marquée à l´extrême droite avec une forte propension à la violence. On peut penser par exemple aux Skinheads. Le phénomène auquel je m´intéresse est donc une réalité à plusieurs facettes, y compris au sein d´un même pays. Cela rend la question de l´appréhension de ce phénomène par les institutions étatiques encore plus saillante.
Une des principales difficultés rencontrées à chaque début de l’enquête de terrain, tant en Allemagne qu’en France, était de parvenir à identifier les acteurs jouant un rôle clé dans la formulation des mesures visant la droite radicale. Cette tâche est rendue d´autant plus délicate que certaines administrations, les services de renseignement intérieur en tête, entretiennent ce flou grâce à une communication extérieure restreinte. Sur les deux terrains menés jusqu’à présent, j´ai essayé de mobiliser la méthode dite de la « boule de neige ». Une fois un premier contact obtenu, que ce soit au sein du Ministère de l´Intérieur, auprès d´un Parquet ou au Parlement, j’ai systématiquement demandé à l´enquêté les contacts de personnes pouvant répondre à mes questions au sein d´institutions partenaires. De cette manière, au fil des semaines, mon terrain s’est dessiné, laissant même parfois place à la surprise – j’ai ainsi appris en mai dernier que j’allais pouvoir rencontrer un ancien ministre de l´Intérieur français.
La France se révèle par ailleurs être globalement moins ouverte que l’Allemagne à la recherche académique sur l’extrémisme politique. Certains terrains sont plus impénétrables que d’autres. Par conséquent, j’ai dû faire preuve de patience – mon terrain français a ainsi duré un an. Pour effectuer mes interviews, j’ai négocié mon entrée dans les administrations et parfois, comme à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, aucun agent en activité n’a souhaité s´entretenir avec moi, m’obligeant alors à rencontrer d´anciens agents, en retraite ou passés dans d´autres administrations. Un terrain au cœur des services de sécurité, c’est donc également faire l’expérience de l’échec, c’est-à-dire de nombreuses lettres envoyées et restées sans réponse, des retours de mail soulignant l’intérêt de ma recherche mais déclinant un entretien. En Allemagne au contraire, l’entrée me paraît plus facile : je tâtonne mais les acteurs contactés acceptent le plus souvent un rendez-vous. Lorsque je m’installe face à mes interlocuteurs et que je demande à enregistrer la conversation, la crispation paraît moins présente. Mon identité française combinée à la poursuite d’un doctorat, diplôme très reconnu outre-Rhin, sont-elles les raisons de cette ouverture ? Ou la droite radicale suscite-t-elle davantage le dialogue et une exigence de transparence liée au poids du passé nazi ?
Dans une recherche de terrain comparé, il faut jongler entre différentes cultures administratives. Malgré des heures de préparation aux entretiens, quelques maladresses éclatent : en France, les gendarmes interrogés se démarquent dans leur discours des policiers : pas question par exemple de les désigner comme fonctionnaires, « nous sommes des militaires » ! De même, en Allemagne, un cadre d´un ministère de l´Intérieur d’un Land me reprend lorsque je parle de « verticalité » : « nous sommes dans un Etat fédéral, nous ne sommes donc pas soumis à l´échelon fédéral ». Tous ces détails collectés au fil de mes rencontres sont loin d’être anecdotiques; bien au contraire, ils m´aideront, dans l´étape d´évaluation des entretiens à pointer les jeux d´intérêts entre administrations et donneront plus de densité à mon enquête.
A la fin de cette année, je devrais parvenir à dresser dans les trois pays qui m´intéressent un tableau de la machinerie mise en œuvre pour réagir aux différents groupes de la droite radicale.
Das Forschungsinteresse der Doktorandin Bénédicte Laumond liegt darin, in einem trinationalen Vergleich zwischen Großbritannien, Deutschland und Frankreich auf Grundlage qualitativer Methoden die öffentlichen Maßnahmen gegen rechtsradikale Gruppierungen zu ermitteln. Zu diesem Zweck führte ihr Weg sie 2014 nach Frankreich und nun nach Deutschland, um zunächst die öffentlichen Akteure zu identifizieren und mit ihnen ins Gespräch zu kommen. Historisch gewachsene, nationale Unterschiede in den administrativen Strukturen und kulturelle Herausforderungen säumen diesen Forschungsprozess.
Wohin verschwinden die Grenzen?
Was hat die Joghurt-Revolution in der Vojvodina 1988 mit der Vereinheitlichung der Bodenrechte im Rumänien der Zwischenkriegszeit, der aktuellen Wasserversorgung der Haushalte in Oltenien und dem Dorffest zum 520-jährigen Bestehen von Sokyrynci (Westukraine) zu tun? Auf den ersten Blick wenig. Unterhält man sich mit den Forschern des Phantomgrenzen-Projektes, wird deutlich, dass in all diesen Fallstudien längst abgeschaffte, meist politische Grenzen – sogenannte Phantomgrenzen – eine Rolle spielen.
Zur Weiterentwicklung des induktiv und in enger interdisziplinärer Zusammenarbeit entwickelten Phantomgrenzen-Konzeptes hat das BMBF eine Verlängerung des Projektes bis Januar 2017 bewilligt. Auch in der zweiten Förderphase steht die empirische Arbeit im Fokus. So sind Fallstudien zu einem der größten Märkte der Ukraine in Chmelnyzkyj oder zur Verkehrsroute Orta Kol, der ehemaligen Heerstraße zwischen Istanbul und Belgrad, geplant.
Das Sommersemester 2015 im Phantomgrenzen-Projekt steht ganz im Zeichen der Förderung von Nachwuchswissenschaftlern. So organisieren Phantomgrenzen-Forscher in Zusammenarbeit mit dem Leibniz-Institut für Länderkunde in Leipzig einen vom DAAD geförderten Studierenden-Austausch zwischen der Ukraine und Deutschland sowie die aus Mitteln der Exzellenzinitiative geförderte KOSMOS Summer University an der Humboldt-Universität zu Berlin.
Weiter steht in diesem Sommer die Publikation des ersten Bandes der projekteigenen Reihe „Phantomgrenzen im östlichen Europa“ beim Wallstein Verlag an. Eröffnet wird die Reihe mit einem programmatischen Pilotband, der von den Reihenherausgebern Béatrice von Hirschhausen, Hannes Grandits, Claudia Kraft, Dietmar Müller und Thomas Serrier verfasst wurde. Mit „Phantomgrenzen: Räume und Akteure in der Zeit neu denken“ führen die Reihenherausgeber das Phantomgrenzen-Konzept in die wissenschaftliche Debatte ein und diskutieren dessen Innovationspotential.
Karin Casanova
Les membres du projet Frontières Fantômes, qui a été prolongé jusqu’en janvier 2017 par le ministère allemand de l’Education et de la Recherche (BMBF), organisent ce semestre un échange d’étudiants entre l’Allemagne et l’Ukraine financé par le DAAD ainsi qu’une école d’été à l‘Université Humboldt, financée par la Exzellenzinitiative. C’est également cet été que le premier volume de la collection issue du projet, « Frontières Fantômes : repenser les espaces et les acteurs » (B. von Hirschhausen, H. Grandits, C. Kraft, D. Müller et Th. Serrier) sera publié aux éditions Wallstein.
Die Pariser Anschläge aus der Perspektive der Geistes- und Sozialwissenschaften
Am 26. Februar veranstaltete das CMB eine Podiumsdiskussion zu den Anschlägen in Paris Anfang Januar 2015. Vor zahlreichen Gästen, darunter der französische Botschafter, und aus der Perspektive ihrer jeweiligen Disziplin reflektierten sieben französische ForscherInnen des CMB sowohl die sozio-kulturellen Hintergründe der Attentate als auch ihre politischen Folgen.
Das erste Panel thematisierte das Spannungsverhältnis zwischen „Religion und Sicherheit“. Neben der Analyse der Biographien der Attentäter standen der historische Umgang des laizistischen Frankreichs mit dem Islam und die Herausforderung des Salafismus im Mittelpunkt der Diskussion. Gegenüber der medialen Fokussierung auf die religiöse Motivation der Täter betonten die ForscherInnen vor allem die soziale Prägung der Täter, deren Taten im Lichte früher negativer Erfahrungen von Exklusion, Gewalt und Perspektivlosigkeit in den französischen Vorstädten und Gefängnissen zu lesen seien.
Das zweite Panel „Nachwirkung der Anschläge“ stellte die gesellschaftlichen und intellektuellen Folgen der Anschläge zur Diskussion. Die Reflexionen richteten sich insbesondere auf die breite, spontane Solidarisierung mit Charlie Hebdo, welche Fragen über Einheit, Vielfalt und Spaltungen innerhalb der französischen Gesellschaft sowie deren gemeinsame Werte aufwarfen. Anhand der beiden Streitthemen Satire- und Meinungsfreiheit wurde deutlich, dass die zahlreichen Menschen, die infolge der Anschläge Solidarität mit den Opfern demonstrierten, damit sehr unterschiedliche Ziele und Ideen verbanden. Der breit inszenierten Manifestation einer vermeintlichen gesellschaftlichen Einheit zum Trotz gingen die Vorstellungen der Beteiligten über Grenzen des Sagbaren und dessen, worüber gelacht werden darf, stark auseinander. Dank der profunden Analysen der Vortragenden und der intensiven Diskussion mit dem Publikum trug die Veranstaltung zum besseren Verständnis der den Anschlägen und ihren Folgen innewohnenden Komplexität bei.
Lucas Hardt, Ulrike Zeigermann
Sept chercheurs du CMB ont proposé le 26 février dernier des éclairages scientifiques et pluriels sur les attaques survenues à Paris début janvier. Les interventions se sont inscrites dans une double réflexion : l’articulation entre religion et sécurité, et l’impact de l’événement sur la société. La séance, en allemand et ouverte au public, a donné lieu à des échanges qui ont porté notamment sur la diversité et les clivages au cœur des sociétés pour interroger finalement les valeurs qui fondent la communauté.
- Gedächtnis und Erinnerung in Frankreich und Deutschland
- La figure du consommateur immigré en France et en Allemagne
- Estelle Ferrarese : Critique et féminisme au Centre Marc Bloch
- Enquêter en terrain confidentiel
- Wohin verschwinden die Grenzen?
- Die Pariser Anschläge aus der Perspektive der Geistes- und Sozialwissenschaften