Claire Audhuy | Associated Researcher

Former Member
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
Email: claire.audhuy  ( at )  gmail.com Tel: +49(0) 30 / 20 93 70700

Home Institution : Université de Strasbourg | Position : Jeune chercheuse rattachée à l'Université de Strasbourg, équipe ACCRA. |

Biography

Claire Audhuy Cogitore a soutenu sa thèse de doctorat en arts du spectacle portant sur « le théâtre dans les camps nazis et vichystes » à l'Université de Strasbourg en novembre 2013. Elle est jeune chercheuse rattachée à l'Université de Strasbourg. En octobre 2015, elle a bénéficié d'une bourse de recherches de courte durée au Centre Marc Bloch de Berlin. Elle a assuré en 2015 l'édition commentée de la pièce concentrationnaire « On a besoin d'un fantôme », écrite en 1943 dans le ghetto de Terezin par Hanus Hachenburg, aux éditions Rodéo d'âme.

CV File
Researchtopic
Notre recherche porte sur le théâtre dans les camps nazis et vichystes. Quasiment exclusivement clandestin, ce théâtre se développa à l'insu des nazis, notamment à Bergen-Belsen, Auschwitz-Birkenau, Ravensbrück, Dachau, Buchenwald...Du cabaret satirique à la revue décapante en passant par la réinterprétation des classiques ou des pièces autobiographiques, les déportés multiplièrent les styles de théâtre.

C'est dans ces camps, disséminés dans toute l’Europe, que les prisonniers et déportés, hommes et femmes, appartenant ou non au monde du théâtre, ont choisi la scène, ou le style dramaturgique pour s’exprimer, allant du spectacle Cirkus Conzentrazani donné en août 1933 au Kazet Théâtre ou à Zebra, aux jours suivant la Libération, en 1945.

Title of thesis
Le théâtre dans les camps nazis: Réalités, enjeux et postérité.
Summary of thesis

 

Cette thèse de doctorat est le fruit de trois années de recherches sur le théâtre dans les camps nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Ce travail traite principalement des camps en Allemagne, tout en y adjoignant trois exceptions : le ghetto de Theresienstadt, le camp de transit de Westerbork, ainsi que le camp d’Auschwitz-Birkenau. Selon la spécificité de chaque camp, les créations furent officielles ou clandestines, servirent à la propagande nazie ou au contraire œuvrèrent à mener une lutte contre le national-socialisme ou pour la survie des prisonniers. Ces différences de conditions permettent de comprendre pourquoi la création artistique a pu être plus prolifique dans certains lieux et beaucoup plus épisodique dans d’autres.

 

C’est dans ces camps que les prisonniers et déportés, hommes et femmes, appartenant ou non au monde du spectacle, choisirent le théâtre pour s’exprimer, depuis le spectacle Cirkus Conzentrazani donné en août 1933 jusqu’au Kazet Théâtre ou à Zebra, deux troupes concentrationnaires donnant des pièces dans les camps dans les jours suivant la Libération, en 1945.

 

Le travail s’appuie sur de très nombreux témoignages (une trentaine d’interviews réalisées expressément pour cette thèse), des archives (une vingtaine de pièces inédites et traduites pour ce doctorat) et des fonds privés (correspondances, manuscrits).

 

Nous souhaitons tenter de dresser le portrait de ces créations théâtrales, qu’elles aient été imaginées, écrites, jouées, qu’elles soient parties en tournées ou non. Du cabaret satirique à la revue décapante en passant par la réinterprétation des classiques ou des pièces autobiographiques, les créateurs des camps multiplièrent les styles. Mais parfois l’initiative fut si éloignée de nos attentes classiques du théâtre qu’il est délicat de parler de création théâtrale ou même de théâtre tout simplement. Au contact du camp, le théâtre se réinventa.

Nous nous intéresseronsaux réalités, aux enjeux et à la postérité de ces initiatives créées dans un environnement extrême qui remet en question la possibilité d’existence d’un quelconque théâtre mais aussi la survie même de l’homme. Une initiative de l’extrême qui n’aurait pas dû être. Un théâtre qu’il faudra observer en fonction de ce qui le détermine (les camps), mais aussi de l’aporie qui s’étend sur ses outils et ses moyens.

Pourquoi et comment créé-t-on dans un camp ? Pour qui le fait-on ?

 

Mots-clés : théâtre, camps, prisonniers, déportés, création, survie, propagande.

Supervisor
J-M Lachaud
Projects

Après sa thèse de doctorat, Claire Audhuy poursuit ses recherches sur le théâtre concentrationnaire.

Organisation of Events

- En 2011, Claire Audhuy organisait un grand cycle de rencontres portant sur l'art dans les camps nazis:
http://www.rodeodame.fr/category/projets/projet-en-cours/

 

- En 2011, Claire Audhuy publiait le livre "Les Robes grises" (et signait le commissariat de l'exposition du même nom) rassemblant divers manuscrits concentrationnaires clandestins.

Résistante déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück, Jeannette L’Herminier n’avait jamais dessiné auparavant. C’est en quarantaine qu’elle aperçoit un crayon par terre. Elle le ramasse, le cache dans un pli de sa robe, et le ressortira ensuite pendant l’appel ou les pauses. Ses dessins représentent toujours les femmes dans des positions très élégantes ; elles sont restées coquettes comme si les conditions de déportation n’avaient en rien détruit leur féminité. Pourtant, sortes de spectres volants, ces portraits de femmes n’ont jamais de visage.

Les manuscrits de l’ethnologue Germaine Tillion, camarade de déportation de Jeannette L’Herminier à Ravensbrück, mettent en lumière la vie concentrationnaire et la force de l’amitié entre les déportées. Des témoignages inédits d’anciennes camarades de déportation viennent dialoguer avec les œuvres.

Le catalogue est consultable en ligne:

http://issuu.com/bnustrasbourg/docs/cataloguerobesgrisesweb?e=2375460/2690659

 

En 2014, Claire Audhuy réalise des reportages vidéo et audio à l'est de l'Europe sur la mémoire contemporaine, les nationalismes, les minorités...

Le site de ces reportages : www.bullitour.eu

Voici certains reportages vidéos réalisé par Claire Audhuy et Baptiste Cogitore:

Depuis dix ans, le nombre de visiteurs qui se rendent à Auschwitz a doublé, atteignant plus d'un million de personnes en 2013. Conserver le lieu de mémoire le plus visité du monde pose de multiples problèmes, d'autant plus que le site est immense, et que les édifices furent conçus pour ne durer que quelques années. Reportage sur un lieu hors norme, menacé par le temps et le tourisme de masse.

https://www.youtube.com/watch?v=cenInSuffts

 

Lviv était autrefois la capitale de la Galicie orientale, et comptait une communauté juive florissante. Détruite par les nazis entre 1941 et 1944, celle-ci survit aujourd'hui tant bien que mal. De jeunes chercheurs et des historiens se penchent sur cette histoire, encore peu étudiée en Ukraine, contribuant ainsi à sauver un héritage et une langue quasiment disparue : le yiddis

https://www.youtube.com/watch?v=HMl8Q8zJx3I

 

Tara (von Neudorf) est un artiste roumain reconnu. En 2012, il a reçu le prix Art Award International pour son travail « In the name of... », une série d'oeuvres peintes sur d'anciennes cartes de géographie de l'époque communiste. Son œuvre est délibérément engagée, contestataire et parfois violente. Depuis plus de quatre ans, Tara occupe un village abandonné de Transylvanie : Engelthal. Dans ce bourg disparu où ne mène aucune route vivaient autrefois une centaine de familles de Saxons (Roumains d'origine allemande) qui fuirent le communisme ou quittèrent la Roumanie après la révolution de 1989. Aujourd'hui, Tara y vit avec pour seule compagnie un berger qui va bientôt partir lui aussi. Il s'est donné pour mission de restaurer l'église luthérienne. Tara (von Neudorf) a fait de sa survie au village fantôme d'Engelthal une véritable performance artistique.

https://www.youtube.com/watch?v=5mSfQgtjFaQ

 

Miscellaneous

Claire Audhuy a participé au concours Ma Thèse en 180 secondes:

https://www.youtube.com/watch?v=au3DrHjKNuI

 

Activities

ARTE a consacré une série de reportages aux recherches de Claire Audhuy et à son travail de transmission du théâtre concentrationnaire:

http://info.arte.tv/fr/du-theatre-dans-un-camp-de-concentration

 

 

 

Publications
  • Auteur du livre Les Robes grises, Rodéo d’âme édition, février 2011. Œuvres clandestines réalisées à Ravensbrück (dessins de J. L’Herminier et manuscrits clandestins de G. Tillion). 250 pages. Ouvrage consultable également en ligne :

http://issuu.com/bnustrasbourg/docs/cataloguerobesgrisesweb

  • Auteur du livre Les Auschwitz, Rodéo d’âme édition, avril 2012. Recueil de témoignages de déportés ayant créé dans les camps de concentration (G. Snyders- Auschwitz, W. Spitzer- Buchenwald, J. Fleury- Ravensbrück). 70 pages.
  • Auteur du livre Les Théâtres de l’extrême, Rodéo d’âme édition, février 2013. Carnet de recherches sur le théâtre qui surgit en des lieux inattendus et extrêmes (Terezin). 180 pages.
  • Claire Audhuy a également assuré l'édition commentée de la pièce On a besoin d'un fantôme aux éditions Rodéo d 'âme en 2015. Pour la préface, elle a fait appel à George Brady, Skidite, survivant de Terezin.

Dans le royaume d’Analphabète Ier, la police ramasse tous les ossements humains pour créer un fantôme d’État. Les centres de ramassage se remplissent des vieillards du royaume : Honza livre son grand-père famélique pour le bien de la nation, le Juif implore le tyran, et la Mort ne fait plus peur…

 

  • Claire Audhuy est en train de finir l'écriture d'un livre sur le théâtre concentrationnaire, comprenant notamment des entretiens inédits auprès de témoins et des manuscrits de pièces de théâtre concentrationnaires oubliées. (édition prévue à l'automne 2016)