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Frédéric Keck: Les sentinelles de la pandémie - 29.06.2020

Frédéric Keck, (Directeur de recherche au CNRS) Les sentinelles de la pandémie Commentaire: Tanja Bogusz (CMB /Kassel) Modération: Katia Genel (CMB) La pandémie est l’un de ces événements catastrophiques qui suscitent une mobilisation mondiale. L’apparition d’un nouveau coronavirus en Chine, en décembre 2019, a confirmé le caractère cyclique des pandémies, après la « grippe espagnole » en 1918, la « grippe asiatique » en 1957, la « grippe de Hong Kong » en 1968, la fièvre hémorragique Ebola en 1976, le vih en 1981 ou encore le sras en 2003. Ces événements obligent les autorités de santé globale à maîtriser les risques pour affronter les conséquences sanitaires, morales, géopolitiques et économiques des crises pandémiques, dans un monde marqué par des transformations dramatiques dans l’urbanisation, l’élevage industriel, la déforestation et le changement climatique. Les sentinelles animales, placées sur la ligne de front des « guerres contre les virus », sont valorisées parce qu’elles détectent l’apparition des maladies infectieuses émergentes à travers des signaux d’alerte précoce. La conférence sera basée sur le livre Les Sentinelles des pandémies, qui repose sur une recherche ethnographique conduite à Hong Kong, Taïwan et Singapour, trois territoires situés aux frontières de la Chine et connectés au reste du monde. Cet ouvrage montre comment les « chasseurs de virus » et les responsables de la santé publique s’allient avec les vétérinaires et les observateurs d’oiseaux pour suivre les mutations des virus de grippe entre les oiseaux sauvages, les volailles domestiques et les humains. Par les méthodes de l’anthropologie sociale, il décrit la manière dont les techniques de préparation en vue d’une pandémie transforment les relations entre humains et non-humains dans le temps long de l’Anthropocène. La recherche de Frédéric Keck étudie les relations contemporaines entre les êtres humains et non-humains médiatisées par les microbes. Après avoir étudié les pathogènes zoonotiques dans le contexte de la grippe aviaire en Asie, il explore les relations entre les vivants et les morts à travers une collaboration avec des musées africains sur le microbiome contenu dans les restes humains. Il est plus généralement intéressé par la façon dont les microbes agissent comme signes des changements environnementaux, et dont les êtres non-humains agissent comme des sentinelles quand ils portent ces microbes.

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