Gwendoline Cicottini | Doctorante associée
Ancien Membre
Institution principale
:
Aix-Marseille Université
|
Position
:
Doctorante en cotutelle (Aix-Marseille Université / Tübingen Universität)
|
Discipline
:
Histoire
|
Bourse
Janvier 2018 - Octobre 2020: Bourse de la Gerda Henkel Stiftung
Novembre - décembre 2017: Aide doctorale partielle du CIERA
Octobre 2016 - Juillet 2017: Bourse de la Chambre des députés de Berlin
Sujet de recherche
Histoire du XXème siècle - Histoire de la Seconde Guerre mondiale - Histoire de la sexualité et de l'intime - Histoire des femmes
Titre de la thèse
Relations interdites, enfants oubliés ? Les relations entre femmes allemandes et prisonniers de guerre français pendant la Seconde Guerre mondiale.Résumé de la thèse
La Seconde Guerre mondiale a entraîné d'énormes déplacements de population menant des femmes et des hommes à se côtoyer dans un contexte exceptionnel. Parmi eux, les prisonniers de guerre français se retrouvent au sein du Reich dans lequel reste principalement des femmes allemandes. Imposés par le travail, et la vie quotidienne les rencontres sont inévitables et des contacts se nouent, contacts interdits, mais pas moindre pour autant. Dans la pratique ces actes sont banals : échange de denrées alimentaires, discussions, partage d'intimité, mais interprétés comme un danger politique, un affront aux idées raciales du Reich, ou portant atteinte aux mœurs allemandes. Le projet tente d'analyser ces relations à la lueur du concept de fraternisation. Dans ce contexte particulier, le schéma classique d'occupant/occupé est inversé, ce n'est plus l'homme, soldat vainqueur qui impose sa domination sur la population principalement féminine, mais l'homme vaincu, fait prisonnier, qui se retrouve « occupé » chez le vainqueur, chez l' « occupante », la femme allemande. Ce rapport de force inversé entraîne donc des interrogations diverses : Quelle forme de fraternisations ces relations revêtissent-elles ? Y'a t-il forcément une dimension politique implicite derrière ces gestes échangés entre ces hommes et ces femmes ? Et finalement doit-on nécessairement parler de fraternisation pour ce type de relations ?
Directeur de thèse
Relations interdites, enfants oubliés ? Les relations entre femmes allemandes et prisonniers de guerre français pendant la Seconde Guerre mondiale.
La Seconde Guerre mondiale a entraîné d'énormes déplacements de population menant des femmes et des hommes à se côtoyer dans un contexte exceptionnel. Parmi eux, les prisonniers de guerre français se retrouvent au sein du Reich dans lequel reste principalement des femmes allemandes. Imposés par le travail, et la vie quotidienne les rencontres sont inévitables et des contacts se nouent, contacts interdits, mais pas moindre pour autant. Dans la pratique ces actes sont banals : échange de denrées alimentaires, discussions, partage d'intimité, mais interprétés comme un danger politique, un affront aux idées raciales du Reich, ou portant atteinte aux mœurs allemandes. Le projet tente d'analyser ces relations à la lueur du concept de fraternisation. Dans ce contexte particulier, le schéma classique d'occupant/occupé est inversé, ce n'est plus l'homme, soldat vainqueur qui impose sa domination sur la population principalement féminine, mais l'homme vaincu, fait prisonnier, qui se retrouve « occupé » chez le vainqueur, chez l' « occupante », la femme allemande. Ce rapport de force inversé entraîne donc des interrogations diverses : Quelle forme de fraternisations ces relations revêtissent-elles ? Y'a t-il forcément une dimension politique implicite derrière ces gestes échangés entre ces hommes et ces femmes ? Et finalement doit-on nécessairement parler de fraternisation pour ce type de relations ?
Relations interdites Prisonniers de guerre français et femmes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale
16 mai 2024Gwendoline Cicottini
ISBN: 9782735129645
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, 1,3 millions de prisonniers français se retrouvent sur le territoire du Reich. Gwendoline Cicottini aborde l’histoire peu connue des « relations interdites » entre ces prisonniers de guerre français et des civiles allemandes. Dès 1939, de tels contacts sont proscrits par le décret du Verbotener Umgang mit Kriegsgefangenen, pour des raisons de sécurité militaire et au nom de l’idéologie raciale nationale-socialiste. Cet ouvrage montre l’écart entre la norme et les pratiques individuelles, reflétant la difficulté de contrôler la population civile en période de conflit. Grâce à un corpus conséquent de dossiers judiciaires, mais aussi des entretiens qui redonnent la parole aux acteurs de cette histoire passée sous silence, l’historienne retrace ces relations, depuis les conditions de la rencontre amoureuse jusqu’au devenir des « enfants de la guerre ».
Au croisement de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, de la micro-histoire, du genre et du droit, son étude permet de mieux comprendre le fonctionnement de l’appareil judiciaire nazi et la situation des captifs français, mais aussi le quotidien d’une société civile en guerre marquée par de profondes mutations, le rôle de la sexualité et la fonction dévolue au corps des femmes. Elle contribue à aborder la guerre autrement, par le biais d’une histoire de l’intime, du sentiment et de la sexualité, et montre que ces relations interdites ont contribué à l’écriture d’une autre histoire des rapports franco-allemands qui contourne la volonté de l’État de contrôler les relations sociales et les corps de ses sujets.
Publications
- Gwendoline Cicottini, « Relations interdites, enfants oubliés ? Les relations entre femmes allemandes et prisonniers de guerre français pendant la Seconde Guerre mondiale », dans : Paul Maurice, Etienne Dubslaff, Maude Williams (dir.), Deutsch-französische Fraternisierungen in Kriegszeiten. Interdisziplinäre Ansätze zu den Fraternisierungen in den neuzeitlichen deutsch-französischen Konflikten (1799-1945) / Fraternisations franco-allemandes en temps de guerre. Perspectives interdisciplinaires des fraternisations lors des conflits franco-allemands contemporains (1799-1945), Steiner Verlag, Stuttgart, 2019, p. 133 - 150.
- Compte-rendu du colloque « Gender Relationships between Occupiers and Occupied during the Allied Occupation of Germany after 1945 » organisée par Anne-Laure Briatte à Freiburg le 06 et 07 juin 2019, publication du 24/08/2019 en allemand sur le site H/Soz/Kult (https://www.hsozkult.de/conferencereport/id/tagungsberichte-8408 ).
- „Child of foreigner: Franco-german children of war, seventy years after“ in Glaesmer H, Lee S (Eds.) (2015). Interdisciplinary perspectives on Children born of War – from World War II to current conflict settings. Conference reader, 2015. http://medpsy.uniklinikum-leipzig.de/medpsych.site,postext,rueckblick,a_id,1412.html.