Sadik al-Azm, né en 1934 à Damas, est considéré comme l’un des grands penseurs actuels du monde arabe. Philosophe de formation et spécialiste de Kant, il est titulaire d’un doctorat de philosophie de l’université de Yale (1961). Il a enseigné dans plusieurs universités arabes mais aussi aux États-Unis, au Japon, en Allemagne, et aux Pays Bas. Il est un des plus éminents représentants arabes du courant laïque et n’a pas hésité à encourir les foudres de la censure dès ses premiers ouvrages consacrés à l’analyse de la défaite arabe de 1967 et à la critique de la pensée religieuse. Il a participé au « Printemps de Damas » au début des années 2000 et lutte aujourd’hui pour la démocratisation de la Syrie. Ses travaux ont aussi porté sur l’islamisme et sur « l'affaire Salman Rushdie ». Plusieurs de ses textes ont été traduits en français et publiés dans l’ouvrage Ces Interdits qui nous hantent (Parenthèses/MMSH 2008). Membre de l'Académie européenne des sciences et des arts, il a participé à la naissance de la Fondation pour le Renouveau du monde arabe et musulman tels que Mohammed Arkoun ou Nasr Hamid Abou Zaid. En 2004, il a reçu le prix Erasmus décerné par la Fondation Praemium Erasmianum et le prix Leopold Lucas décerné par l'université de Tubingue. En 2015 il a reçu la Médaille Goethe de la République Fédérale de l’Allemagne.