Prof. Dr. Denis Laborde | Chercheur
Position
:
Directeur de recherche CNRS
|
Discipline
:
Musicologie
|
former
Départment
:
Plateforme « Musique Anthropologie Globalisation »
Biographie
Après des études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Denis Laborde enseigne en conservatoire et dirige à Radio France la création mondiale des Crystal Psalms d’Alvin Curran (New Albion Records). Il découvre l’anthropologie, prépare un doctorat de l’EHESS sur les improvisations poético-musicales du bertsulari basque (Nicole Belmont). Devenu rédacteur en chef de la revue Ethnologie française, il entre au CNRS (LAIOS). Nommé à Göttingen (MHFA – Max Planck Institut für Geschichte) puis à Berlin (Centre Marc Bloch), il organise un réseau international de recherche sur les Musiques du Monde. A son retour, il intègre le Centre Georg Simmel et est élu à une direction d’études à l’EHESS. En 2017, il fonde à Bayonne l’Institut ARI-CNRS. Depuis le 1er septembre 2023, il est chercheur au Centre Marc Bloch (Berlin) où il dirige l’équipe « Mobilités, Migrations, Recomposition des espaces » et pilote l’IRN du CNRS Of What is Music Capable in Situation of Forced Migration. En 2020, il a été honoré de la Médaille d’Argent du CNRS.
Denis Laborde fait de la musique un outil d’analyse des sociétés humaines. Il concentre son attention sur les situations, emprunte à l’anthropologie sociale ses appuis théoriques, nourrit un dialogue permanent avec l’histoire, la philosophie et une sociologie d’inspiration pragmatiste. Dans le répertoire traditionnel basque comme dans les mondes du jazz, il s’intéresse à la façon dont un musicien ou une musicienne érige l’environ-nement en ressource d’action. Il démontre alors que, bien loin d’être un jeu de hasard, l’improvisation est un jeu d’adresse : on ne s’improvise pas improvisateur (La mémoire et l’instant ; Thelonious Monk, sculpteur de silence). Son intérêt pour l’analyse situationnelle le conduit à interroger des situations à conflit déclaré, en particulier les dénonciations de blasphème (Bach à Leipzig, vendredi saint de 1729 ; The unbearable sound: the strange career of musicoclashes, MIT Press ; « Écouter la musique, c’est un grave péché », Genève).
La réflexion qu’il mène en Allemagne avec Patrice Veit sur les lieux de musique le conduit à travailler sur les figures du savoir et les institutions culturelles. Il coordonne plusieurs publications (Allemagne, l’interrogation, avec Alf Lüdtke; Erinnerung und Gesellschaft, Maurice Halbwachs (1877- 1945) avec Hermann Krapoth; Désirs d’histoire avec Michael Werner; Le Cas Royaumont, Paris).
Puis il fonde à Bayonne l’Institut ARI au moment où cette ville devient une porte d’entrée pour des migrants : 12 000 personnes accueillies sur place en une année. Le besoin d’intelligibilité qui émane de la société civile l’incite à consacrer ses recherches à la façon dont la fabrication de musique accompagne celles et ceux qui se trouvent en situation de migration forcée tout au long de leur périple (Migrants Musiciens, Genève) : pourquoi de la musique en de telles circonstances ? et que produit cette fabrication de musique ? Avec l’Institut Convergences Migrations, puis avec Columbia University et le Center for World Music de Hildesheim, il structure des projets internationaux sur ce thème. Avec ses doctorants, il crée une forme originale d’écriture scientifique : le festival Haizebegi, Art – Science – Société : des concerts, des films, des ateliers, des colloques, des rencontres qui permettent à des musiciens et aux spectateurs les plus divers de partager cette libido sciendi qui anime ces chercheurs qui, comme lui, font de la musique un outil d’intelligence des sociétés humaines.
Sujet de recherche
Voir ma production scientifique.
Institution de la thèse
Edition: New Diversities
https://newdiversities.mmg.mpg.de/?page_id=22776
https://hal.science/hal-04708375
In three steps, this paper suggests erecting ingenuity as a tool of investigation: Ethnomusicology in migration contexts, Strategies and tactics, Categorical assignments. Ingenuity is not to be understood as a gap in epistemic devices but as an instrument that unleashes the gaze, as a tool that aims to ensure the accuracy of observation reports, and especially as a generator of indignation that may take us out of our “comfort zone.” A comfort zone is to be understood here as a knowledge configuration that encourages us to think from established categories that assign people to the place provided for them by existing devices, forgetting to take into account the ways these categories are instituted. This leads us to pay attention to the “categorical service” that ethnomusicology’s conceptual frameworks provide to our ways of thinking.