Jefferson Viel | Doctorant boursier

Pensées critiques au pluriel. Approches conceptuelles de la recherche en sciences sociales
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
Email: jefferson.viel  ( at )  cmb.hu-berlin.de Tél: +49(0) 30 / 20 93 70700

Institution principale : Universität São Paulo | Position : Doctorand | Discipline : Philosophie |

Biographie

Jefferson Viel est doctorant en philosophie à l'Université de São Paulo (USP), Brésil, et doctorant boursier au Centre March Bloch, Berlin, où il devellope des recherches qui portent sur les rapports entre émancipation et conscience dans la pensée marxiste. Auparavant, il a été professeur à l'Université d'État du Nord du Paraná (UENP), Brésil (2020 à 2022), et à l'Université fédérale d'Uberlândia (UFU), Brésil (2021 à 2023). De plus, il a traduit en portugais des œuvres d'auteurs liés à l'opéraïsme italien et au post-structuralisme français et actuellement dirige la collection de traductions des cours ministrés par Gilles Deleuze à Vincennes/Saint-Denis, publiés par l'Éditora Filosófica Politeia, à São Paulo.

Fichier avec CV
Bourse

Conseil national pour le développement scientifique et technologique (CNPq), Brésil.

Sujet de recherche

Marxisme, émancipation, organisation des mouvements sociales, conscience, commun. 

Titre de la thèse
Le concept de commun et les nouvelles luttes contre le capital
Institution de la thèse
Universidade de São Paulo
Directeur de thèse
Homero Santiago
Projets

Cette recherche est consacrée à l'examen du concept de commun, à partir des développements remarqués dans les travaux conjoints de Michael Hardt et d'Antonio Negri. Il s'agit avant tout de répondre à la question de savoir si (et, le cas échéant, comment) ce concept peut contribuer à démêler certains nœuds auxquels la pensée politique marxiste a été confrontée au siècle dernier, en particulier ceux qui concernent la sphère de l'organisation, comme les alternatives entre unité et multiplicité et entre verticalité et horizontalité dans les mouvements de critique et de création sociale. 

À cette fin, il fault comprendre le substrat théorique qui a conduit à ces dilemmes, ce qui nous amène à organiser la recherche en trois étapes.

Premièrement, le concept de prolétariat est étudié, tel qu'il apparaît dans les œuvres de jeunesse de Karl Marx et Friedrich Engels. Bien que dans ces écrits la notion de prolétariat soit rarement séparée d'un sujet socio-politique dit "réel", l'objectif est de mettre l'accent sur le caractère proprement philosophique du concept, de même sur son insertion dans le problème plus général de l'émancipation, abordé par les principaux représentants de ce qu'on appelle la "philosophie classique allemande". En ce sens, les liens entre le concept de prolétariat et de conscience sont mis en évidence.

Deuxièmement, on étudie la manière dont ces concepts sont développés dans la philosophie du jeune György Lukács, en particulier dans son ouvrage Histoire et conscience de classe. Ici, les liens entre le concept de totalité et celui de révolution sont particulièrement soulignés, dans la mesure où, pour l'auteur, la totalité représente le principe de la révolution dans la sphère de la pensée. Dans cette perspective, le concept de conscience de classe, à partir duquel sont reprises les discussions marxengelsiennes sur la conscience du prolétariat, acquiert également sa première importance. 

Troisièmement, on examine certaines réactions à la défense du prolétariat comme "classe universelle" et même comme sujet politique privilégié de la lutte de libération. Ces réactions peuvent s'abriter sous le parapluie des théories dites "micropolitiques", dont Gilles Deleuze et Félix Guattari sont deux des principaux représentants. Ici apparaissent, d'une part, la critique deleuzienne de la dialectique et, d'autre part, les concepts guattariens de transversalité et de révolution moléculaire, ainsi que la réflexion commune des auteurs sur les machines de guerre. On peut y voir une tentative importante de comprendre les nouveaux mouvements de critique et de création sociale qui ont émergé autour de 1968, ainsi qu'une alternative à l'approche marxiste du problème de l'émancipation.

Paradoxes de l'Émancipation

Partant d'une analyse interdisciplinaire de la crise actuelle de la démocratie brésilienne, le partenariat entre le Centre Marc Bloch et l'Université de São Paulo se penche sur les "paradoxes de l'émancipation". A travers cette étude de cas, il apparaît que la relation complexe entre la démocratie et le savoir ne reflète pas la relation beaucoup plus claire entre l'autoritarisme et les fake news. Alors que le discours de la droite radicale repose sur le rejet délibéré d'une sphère publique partagée basée sur la connaissance, la défense des structures démocratiques ne peut pas se fonder sur une simple affirmation de la distinction entre savoir et ignorance. Car c'est cette distinction même qui se trouve à la base des exclusions et des hiérarchies constitutive des discours post-factuels.
Publications

(2022) Da fábrica à metrópole, e além. 17 p. São Paulo (SP): Sobinfluencia

(2020) Uma leitura operarista da história. In Cadernos de Ética e Filosofia Política da Universidade de São Paulo, v.2, p. 205-220

(2019) Deleuze e Guattari: uma filosofia para o século XXI (dir.) 192 p. São Paulo: Politeia

(2017) Avant-propos à 'As verdades nômades: por novos espaços de liberdade', de Félix Guattari et Antonio Negri (avec Mario Marino). 14 p. São Paulo (SP): Politeia.