Dr. Maiwenn Roudaut | Chercheuse associée
Institution principale
:
Université de Nantes
|
Position
:
Maîtresse de conférences
|
Discipline
:
Etudes germaniques
|
Biographie
Après des études de germanistique à l’École Normale Supérieure de Lyon, Maiwenn Roudaut a soutenu en 2009 une thèse de doctorat consacrée aux notions de tolérance et de reconnaissance depuis les Lumières allemandes jusqu’à l’École de Francfort (université Bordeaux Montaigne). A la croisée des chemins entre philosophie et histoire des idées, ce travail interroge les formes de réactualisation du paradigme de pensée de l’Aufklärung dans les réflexions contemporaines de la reconnaissance en Allemagne.
En février 2024, Maiwenn Roudaut a soutenu une habilitation à diriger des recherches sur le thème des "Continuités et ruptures de la pensée critique en histoire des idées allemande, XVIIIième-XXième". Le dossier comportait un inédit intitulé "l'Ecole de Francfort et l'éducation à la démocratie. Les études empiriques de l'Institut de Recherche sociale en réimplantation".
Maiwenn Roudaut est actuellement maîtresse de conférences HDR en études germaniques à l’université de Nantes. Elle est rattachée au Centre de Recherches Identités, Nations, Interculturalité (CRINI) et membre du Centre d'Excellence Jean Monnet UNIPAIX de Nantes. Elle est associée au pôle 4 du Centre Marc Bloch.
Théorie critique francfortoise et éducation à la démocratie
Les recherches actuelles de Maiwenn Roudaut se concentrent sur la problématique de l'éducation à la démocratie du point de vue de l’histoire des idées politique, culturelle et intellectuelle allemande. Ses travaux portent plus exactement sur le rôle que joue la pensée critique, en particulier la Théorie critique francfortoise, dans la redéfinition de la démocratie dans la seconde moitié du XXe siècle. L’impulsion est venue de la confrontation répétée avec les réflexions récentes de Jürgen Habermas, qui, avec le passage à la pensée européenne, marque une évolution d’une démocratie pensée avant tout comme institutionnalisation de procédures politiques vers une démocratie participative se matérialisant dans les instances de vie prépolitiques des individus et comprise comme « processus d’apprentissage ». Par là il rejoint une conception centrale dans l’Allemagne d’après-guerre et dans une certaine mesure, de la Théorie critique en réimplantation à Francfort. Après la Seconde Guerre mondiale, on voit en effet se diffuser en Allemagne un discours politique selon lequel, contrairement aux autres pays occidentaux, l’Allemagne ne connaîtrait pas de «croissance organique» de sa démocratie, mais la défense et la réalisation de celle-ci nécessiterait une politique volontariste d’éducation du peuple allemand. Certes, l’émergence de ce discours doit être comprise dans le prolongement de la politique et de l’idéologie américaine de « rééducation » du peuple allemand à la démocratie à laquelle participe le gouvernement allemand. Cependant, le rôle que jouent les intellectuels et en particulier l’École de Francfort en réimplantation autour de Max Horkheimer dans la mise en place et la continuation de cette politique est aussi fort intéressant, du point de vue politique comme du point de vue philosophique. C’est en particulier avec les projets et travaux de recherche empirique mis en place dans l’immédiate après-guerre et jusque dans les années 1960 que les penseurs de l’Institut de Recherche sociale de Francfort ont contribué à prolonger, mais également à dépasser cette politique de rééducation et à renouveler de manière durable l’appréhension de la démocratie en Allemagne. Ce projet s’inscrit dans le champ de l’histoire de la portée intellectuelle de la Théorie critique francfortoise telle qu’elle a été amorcée par Alex Demirovic et Clemens Albrecht notamment. Il interroge la contribution de l’Institut de recherches sociales de Francfort à « la fondation intellectuelle de la République fédérale » (Albrecht et al.).
Publications
Monographie
Tolérance et reconnaissance en débat. Des Lumières allemandes à l’Ecole de Francfort, Presses Universitaires de Bordeaux, 2015.
Herausgeberschaft
J. Dahm, R. Lambertz-Pollan, M. Roudaut, B. Terrisse (Hg.), Machines/ Maschinen.Les machines dans lespace germanique: de l'automate de Kempelen à Kraftwerk, Presses Universitaires de Rennes, 2020.
A.-P. Olivier, M. Roudaut, H.-C. Schmidt am Busch (Hg.), Nouvelles Perspectives pour la reconnaissance. Lectures et enquêtes, ENS Editions, 2019.http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100928490
M. Roudaut (Hg.), « Retour sur l’émancipation des juifs en Europe du Nord au 18e siècle », Lumières N°26 (2017).
Beiträge ( peer reviewed)
"Démocratie, critique et éducation en Europe. L'héritage de l'École de Francfort", in: Tristan Coignard, Céline Spector (Hg.), Europe philosophique, Europe politique. L'héritage des Lumières, Classiques Garnier, 2022, p. 247-264.
"Le Transclasse et la reconnaissance. Proposition de lecture de Retour à Reims", in: Elisabeth Kargl, Bénédicte Terrisse (Hg.), Transfuge, transfert, traduction: la réception de Didier Eribon dans les pays germanophones. Revue Lendemains, 45. Jahrgang (2020) Nr. 180, S. 118-127.
« Tolérance, sécularisation et pensée postmétaphysique : Habermas et les Lumières », Etudes germaniques Nr. 3 (Juillet-Septembre 2020), "Tolérance/ Intolérance. Dynamiques historiques et philosophiques dans le spays de langue allemande", S. 425-440.
« Processus d’apprentissage et démocratie chez Jürgen Habermas », in : Céline Chauvigné, Michel Fabre (Hg.), L’Education et les lumières, Editions Raison et passions, 2020, p.70-82.
« Gerechtigkeit oder Anerkennung ? Zur Theorie der Gerechtigkeit in Europa », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande Nr. 50 (2018), S. 45-56.https://doi.org/10.4000/allemagne.635
Veröffentlichte Übersetzungen
(mit Agnès Grivaux und Alain-Patrick Olivier), Hans-Christoph Schmidt am Busch, Qu’attendons-nous du travail? Honneth, Hegel et les fondements de la critique du néolibéralisme [Was wollen wir, wenn wir arbeiten? Honneth, Hegel und die Grundlagen der Kritik des Neoliberalismus], Presses de l’Université de Laval, Québec, (im Druck), 70 Seiten.
(mit Alain-Patrick Olivier und Herbert Holl), Karl Marx, « L’Essence de l’argent (selon James Mill) », Elemens d’économie politique. Par J. Mill, traduits par J.T. Parisot », Paris 1823, in : La Mer gelée Revue double, Numéro Or/ Nummer Gold, (2019), S. 94-98.
(mit Alain-Patrick Olivier), Axel Honneth, « La Mémoire collective : une structure complexe des relations de reconnaissance » [« Kollektives Gedächtnis. Zur Struktur eines komplexen Anerkennungsgefüges »], in : Alain-Patrick Olivier, Maiwenn Roudaut, Hans-Christoph Schmidt am Busch (Hg.), Nouvelles Perspectives pour la reconnaissance. Lectures et enquêtes, ENS Editions, (2019), S.245-254.
( mit Alain-Patrick Olivier), Hans-Christoph Schmidt am Busch, La « Reconnaissance » comme principe de la théorie critique, ENS Editions (2015), 335 Seiten.