La nouvelle situation politique après 2013 a été un sérieux retour de bâton pour de nombreux artistes égyptiens, notamment ceux qui ont soutenu le soulèvement de 2011 ou qui ont abordé cet événement à travers leur travail artistique. Ce projet vise à étudier les parcours d'artistes qui ont quitté l'Égypte après 2013 et se sont ensuite installés en Europe. Ce projet s'intéresse en particulier aux positions politiques, économiques et sociales occupées par les artistes égyptiens avant leur départ pour comprendre quelles ressources ils ont pu mobiliser dans leurs trajectoires migratoires et comment leur situation a évolué à travers leur réinstallation en Europe.

À travers ce projet, la recherche examine les trois questions interdépendantes suivantes :

1) Comment les expériences passées influencent-elles les processus de création en exil ? Les trajectoires personnelles des artistes égyptiens sont étudiées à la lumière de l'évolution de leurs productions artistiques.

2) Quelles sont les dynamiques transnationales qui rassemblent en Europe des artistes de différents pays arabes et au-delà ? Le projet explore les réseaux et les événements auxquels participent les artistes égyptiens pour comprendre leur socialisation à l'étranger.

3) Comment les artistes égyptiens en exil se (dés)engagent-ils dans des activités liées à l'Égypte ? Cette troisième question examine la politisation de la production artistique, et la mesure dans laquelle les affects politiques sont liés aux relations interpersonnelles.

Ce projet se situe à l'intersection des disciplines de l'anthropologie, de la sociologie de l'art, des études sur la migration et des études culturelles. Il est basé sur des entretiens autobiographiques approfondis et sur l'observation ethnographique des scènes culturelles égyptiennes à Berlin et à Paris.