Les publications


Penser et pratiquer l'histoire du temps présent. Essais franco-allemands

02 mars 2016

Emmanuel Droit , Hélène Miard-Delacroix, Frank Reichherzer

Edition: Presses Universitaires du Septentrion
Collection: Histoire et civilisations
ISBN: 2757411594

Réfléchir à la question des sources, des temporalités et du rapport de voisinage aux autres sciences sociales, telle est l'intention commune des jeunes chercheurs français et allemands réunis dans cet ouvrage.
L'histoire du temps présent (Zeitgeschichte) est restée étroitement liée à ses origines, à la nécessité, tant politico-morale que scientifique, de se saisir et de se confronter aux catastrophes du « siècle des extrêmes ».
Cette nouvelle génération de chercheurs entend toutefois penser le temps présent de manière différente. Elle affronte le triple défi de l’internationalisation de l’histoire du temps présent, de la pluralité des paradigmes théoriques et d’une histoire globale émergeant mutatis mutandis comme l’horizon incontournable et comme la « norme d’excellence intellectuelle ».

http://www.septentrion.com/fr/livre/?GCOI=27574100972580



Qu'est-ce que l'autorité ? France-Allemagne(s), XIXe-XXe siècles

07 janvier 2016

Emmanuel Droit , Pierre Karila-Cohen

Edition: Les éditions de la Maison des sciences de l'homme
Collection: Bibliothèque allemande
ISBN: 2-7351-2038-4

Comment penser et exercer l'autorité ? Longtemps, la notion fut dénoncée et remise en cause tant sur le plan social que culturel. Aujourd’hui, elle fait l’objet d’une forme de réhabilitation dans le débat public au risque de servir de slogan et de remède à tous les problèmes actuels de la société française.

Dans ce contexte, il semble utile de poser à nouveaux frais la question formulée par Hannah Arendt à la fin des années 1950 : « Qu’est-ce que l’autorité ? ». C’est l’objectif que se donne cet ouvrage collectif franco-allemand dans une approche pluridisciplinaire. Au croisement de l’histoire, de la philosophie et de la science politique, il vise à interroger les notions gravitant autour de celle d’autorité comme le pouvoir et la domination pour mieux réfléchir à partir de cas concrets aux conditions pratiques de l’exercice de l’autorité en France et en Allemagne au xixe et au xxe siècle. En cernant au plus près ces pratiques d’autorité, on est mieux à même de dégager les stratégies d’accommodement, de résistance ou de contournement qui permettent de rendre compte de la complexité du social.



Les Hiéroglyphes de Champollion - Philologie et conquête du monde

03 novembre 2015

Markus Messling

Edition: Éditions littéraires et linguistiques de l’université de Grenoble
ISBN: 9782843103117

Edition révisée et augmentée.

Le déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion représente le triomphe de la philologie au XIXe siècle. Mais le récit d´un « coup de génie » masque les conditions épistémologiques et les luttes idéologiques dans lesquelles s’inscrit cet exploit. Le livre cherche à reconstituer ce contexte pour montrer les enjeux du déchiffrement.

À travers une reconstitution des controverses ayant accompagné le déchiffrement des hiéroglyphes, M. Messling cherche à saisir la particularité de la démarche qui a permis à Champollion de réussir là où ses concurrents ont échoué. En partant de l’idée que le choix de la méthode de déchiffrement est loin d’être une question purement technique, il analyse les conditions épistémologiques nécessaires pour réaliser cet exploit, mais aussi ses implications pour la culture européenne, dans laquelle les hiéroglyphes ont occupé une place très particulière.

L’auteur adopte alternativement une perspective historique, philosophique, philologique et épistémologique, en mettant en évidence les présupposés idéologiques des choix scientifiques, le rôle des facteurs institutionnels et des modes d’organisation de la recherche, ou, enfin, l’aspect matériel de la compétition que les puissances européennes se livrent dans le domaine de l’égyptologie. Le livre met l’accent sur les contradictions de Champollion, qui sont aussi celles des Lumières en général : d’une part l’universalisme et un projet émancipateur à destination de l’humanité entière, d’autre part la tendance à faire converger le monde vers ses centres considérés comme lieux privilégiés du progrès, ce qui peut justifier le pillage des biens culturels. Ces contradictions, dont on observe les conséquences jusqu’à aujourd’hui, n’échappaient pas à Champollion lui-même, comme en témoigne sa lettre à Méhemet-Ali reproduite dans le volume et dans laquelle le savant réclame des mesures pour protéger le patrimoine égyptien.



Échanger les peuples - Le déplacement des minorités aux confins polono-soviétiques (1944-1947)

23 octobre 2015

Catherine Gousseff

Edition: Fayard
Collection: Fayard Histoire
ISBN: 9782213671895

En 1944, alors que les Allemands entament leur retraite généralisée du front oriental, le pouvoir soviétique décide d’un transfert massif de populations pour faire concorder la carte ethnique avec les nouvelles frontières à l’Est. Il s’agit d’échanger les populations ukrainiennes vivant dans les limites de la nouvelle Pologne avec les Polonais des territoires de l’Ukraine redessinée. De 1944 à 1946, près de deux millions de personnes désemparées se croisent, en route vers leur « patrie ». Face aux groupes nationalistes armés, aux nombreux réfractaires au départ, les représentants des autorités tant polonaises que soviétiques sont tiraillés entre les ordres d’en haut et les réalités locales. Comment a-t-on procédé pour engager, sur une base théoriquement volontaire et bilatérale, ce chassé-croisé de minorités ?
À partir d’archives et de témoignages inédits, Catherine Gousseff nous raconte cette histoire étonnante, peu connue et souvent poignante qui mêle l’expérience humaine des migrations « ethniques » de sortie de guerre à leur conception et leur mise en œuvre.


Sociologie de la police - Politiques, organisations, réformes

30 septembre 2015

Fabien Jobard , Jacques de Maillard

Edition: Armand Colin
Collection: Collection U
ISBN: 9782200603502

La police au sens large – nationale, municipale, privée, gendarmerie – constitue un véritable acteur du jeu politique et un enjeu d’une centralité croissante dans le débat public. Mais elle est aussi un instrument de production de sens et de représentations politiques en ce qu’elle contribue à l’émergence de catégories descriptives qui participent de l’imaginaire collectif : crime crapuleux, outrage, racaille, violence collective, manifestation, ordre public… en sont des exemples connus. La police est devenue un élément incontournable des sociétés contemporaines.
Pourquoi et comment la police s’est-elle constituée ? Quelle est la nature de l’organisation policière et quels rapports entretient-elle avec les autorités politiques ? Qui sont les agents de police (leur origine, leur profil) ? En quoi consistent leurs activités et quelles en sont les déviances ? Quelles transformations et réformes sont aujourd’hui possibles ?
Pour répondre à l’ensemble de ces questions, ce manuel sans équivalent propose à la fois une sociologie et une science politique de la police. Riche en exemples dépassant le seul cadre français, appuyé sur de nombreux travaux de terrain et une dense littérature, il vient éclairer de manière originale les rapports entre la police et le politique, et interroger le fonctionnement de nos démocraties.



Rassedenken in der Sprach- und Textreflexion

15 septembre 2015

Markus Messling , Philipp Krämer, Markus A. Lenz

Edition: Wilhelm Fink
ISBN: 978-3-7705-5876-6

Kommentierte Grundlagentexte des langen 19. Jahrhunderts

Die Philologie hat im 19. Jahrhundert wesentlich zum europäischen Rassismus beigetragen, gegen diesen aber auch zentrale anthropologische Wissensbestände behauptet. Der Band zeigt diesen Prozess anhand von Grundlagentexten und erläuternden Kommentaren.
Früher als biologische Rassenlehren lieferte philologisches Wissen grundlegende »Erkenntnisse« über Ursprünge, Wesen und Potenziale menschlicher Kollektive. Die Entdeckungen der Sprach- und Textreflexion erlaubten eine rassenlogische Hierarchisierung des Menschen auf der Grundlage eines Erbfolgedenkens, das für die europäischen Völker eine Vorrangstellung innerhalb der Weltgeschichte beanspruchte. Diese »Erkenntnisse«, abgeleitet anhand von Indizien der Sprach- oder Schriftstrukturen, der Textformen und Überlieferungsströme, sind daher keine weichen Faktoren der Wissenschaftsgeschichte, die harte Wissensbestände ergänzt hätten, sondern stellen Konstruktionsbedingungen für das Erkenntnisobjekt Mensch im 19. Jahrhundert dar.

Mit Texten von: Friedrich Schlegel, Lewis Cass, Julius Klaproth, Carlo Cattaneo, Arthur de Gobineau, August Friedrich Pott, Ernest Renan, Friedrich Nietzsche, Friedrich Max Müller, Gaston Paris, Marcelino Menéndez y Pelayo, Hugo Schuchardt, René de Poyen-Bellisle, Lucien Adam.



Phantomgrenzen. Räume und Akteure in der Zeit neu denken

01 juillet 2015

Béatrice von Hirschhausen , Hannes Grandits, Claudia Kraft, Dietmar Müller, Thomas Serrier

Edition: Wallstein
Collection: Phantomgrenzen im östlichen Europa
ISBN: 978-3-8353-1658-4

Trotz der grenzüberschreitenden Vernetzung von Menschen und Orten prägen ehemalige (z.B. habsburgische, preußische oder osmanische) territoriale Gliederungen und Grenzen die Gesellschaften Ostmittel- und Südosteuropas bis heute. Wie lassen sich diese Phänomene, die die Autoren mit dem Konzept der Phantomgrenzen und -räume beschreiben, erklären? Werden sie durch tradierte Strukturen bestimmt, oder durch politische, wissenschaftliche und gesellschaftliche Diskurse imaginiert und (re)produziert?
Ausgehend von empirischen Fallstudien, hinterfragen die Autoren die Raumbezüge von (historischen) Akteuren und analysieren aus deren Perspektive die Wechselwirkungen zwischen Raumimagination, Raumerfahrung und der Gestaltung des Raums.
 
Inhalt:

v.Hirschhausen / Grandits / Kraft / Müller / Serrier: Phantomgrenzen im östlichen Europa. Eine wissenschaftliche Positionierung
Dietmar Müller: Geschichtsregionen und Phantomgrenzen
Béatrice von Hirschhausen: Phantomgrenzen zwischen Erfahrungsräumen und Erwartungshorizonten. Konzeptionelle Reflexionen an einem empirischen Beispiel

Thomas Serrier: Phantomgrenzen und Erinnerungsräume. Zum Verhältnis von historischen Raumordnungen, sozialen Praktiken und Erinnerungskulturen
Hannes Grandits: Gewandelte Wissensordnungen, neu gefasste Nostalgien: Zur Aneignung »vergangener« Raummuster in Ostmittel- und Südosteuropa nach 1989
Claudia Kraft: Phantomgrenzen und Zeitschichten im Postsozialismus. Ist der Postsozialismus postkolonial?

< Weitere Informationen >: http://www.wallstein-verlag.de/9783835316584-beatrice-von-hirschhausen-hannes-grandits-claudia-kraft-dietmar-mueller-thomas-serrier-phantomgrenzen.html



Histoire du Proche-Orient contemporain

28 mai 2015

Leyla Dakhli

Edition: La Découverte
Collection: Repères
ISBN: 9782707157065

Retraçant l’histoire du Proche-Orient au XXe siècle en portant le regard sur les sociétés, cette synthèse entend situer les révolutions de 2011-2012 dans une généalogie des luttes dans la région. Contre la vision d’un monde arabe secoué de guerres et de soubresauts plus ou moins irrationnels, l’auteure écrit ici l’histoire des sociétés et des changements qui les affectent de la fin de l’Empire ottoman aux États modernes, en passant par la période de domination coloniale de l’entre-deux-guerres.
Cette histoire commence par une révolution, celle menée au sein de l’Empire par les Jeunes-Turcs, et s’achève dans le cycle révolutionnaire actuel, marqué par l’expression de volontés fortes d’émancipation, mais aussi par des résistances et des violences immenses. Elle propose une chronologie de la région qui s’articule autour des moments de contestation et d’élaboration de voies nouvelles pour les sociétés et pour les États : luttes féministes, idéologies nationales ou transnationales, parcours de migrations, luttes ouvrières, mouvements de jeunesse, mouvements culturels...

Leyla Dakhli is a researcher at the CNRS (centre Marc-Bloch, Berlin) and a historian of the contemporary Arab world. Her works include Une génération d’intellectuels arabes. Syrie et Liban, 1908-1940 (Karthala-IISMM, 2009), Proche-Orient : foyers, frontières et fractures (with V. Lemire and D. Rivet, Vingtième Siècle, n° 103, September 2009), Des engagements au féminin au Moyen-Orient (XXe-XXIe siècles) (with S. Latte Abdallah, Le Mouvement social, n° 231, avril-juin 2010).

 



Survivre aux Empires. Islam, identités nationales et allégeances politiques en Bosnie-Herzégovine

21 mai 2015

Xavier Bougarel

Edition: Karthala
Collection: Meydan
ISBN: 9782811113070

Entre 1992 et 1995, la Bosnie-Herzégovine a été le théâtre d’une guerre sanglante, symbolisée par le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica. Depuis, elle reste tiraillée entre les aspirations divergentes de ses trois communautés bosniaque (musulmane), serbe (orthodoxe) et croate (catholique). Toutefois, l’histoire post-ottomane de la Bosnie-Herzégovine n’est pas seulement marquée par la montée des idéologies nationalistes, mais aussi par la rémanence des logiques impériales. Du reste, de 1918 à 1992, la Yougoslavie fut-elle autre chose qu’un petit Empire sud-slave ?

Dans ce contexte, l’histoire des musulmans bosniens reste singulière. Jusqu’aux années 1960, ceux-ci restent en effet étrangers à toute identification nationale et se replient sur leur identité religieuse. En 1968 seulement, la Yougoslavie communiste reconnaît l’existence d’une nation musulmane. Mais, dans le même temps, la modernisation accélérée de la société bosnienne se traduit par sa sécularisation rapide. En 1993, alors que la guerre fait rage, le nom national « Musulman » est abandonné au profit du nom « Bosniaque », mais la mise en avant de l’islam comme élément central de la nouvelle identité bosniaque s’accompagne de diverses tentatives de réislamisation. Finalement, les dirigeants bosniaques n’assurent la survie de leur communauté qu’en internationalisant le conflit bosnien et, jusqu’à aujourd’hui, ils restent confrontés aux paradoxes constitutifs de l’identité nationale bosniaque.

Basé sur de nombreux séjours sur le terrain et sur une connaissance intime des sources écrites, cet ouvrage constitue une analyse novatrice de l’histoire post-ottomane et post-communiste des musulmans bosniens. Il explore des aspects méconnus de la crise yougoslave, rend compréhensibles les ambiguïtés autour desquelles s’est constituée l’identité nationale bosniaque, reconstitue les transformations de l’islam bosnien, de la fin de l’époque ottomane à nos jours. Ce faisant, il renouvelle les réflexions sur les guerres et les après-guerres de l’espace yougoslave, sur la constitution des identités nationales et la force des héritages impériaux en Europe de l’Est, et sur la présence de l’islam en Europe.

Xavier Bougarel est chercheur au CNRS, rattaché au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques à Paris, et au Centre Marc Bloch à Berlin. Il est l’auteur de Bosnie, anatomie d’un conflit (1996) et, avec Nathalie Clayer, de Les musulmans de l’Europe du Sud-Est. Des empires aux États-nations (2013). Il a co-dirigé plusieurs ouvrages collectifs dont The New Bosnian Mosaic (2007) et Investigating Srebrenica (2012).


Source: http://www.karthala.com/meydan/2956-survivre-aux-empires-islam-identite-nationale-et-allegeances-politiques-en-bosnie-herzegovine-9782811113070.html