Dr. Déborah Brosteaux | Chercheuse associée
Institution principale
:
Université Libre de Bruxelles
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Discipline
:
Philosophie
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Biographie
Déborah Brosteaux est chercheuse en philosophie, collaboratrice scientifique à l’Université Libre de Bruxelles, Research Follow au Centre Marc Bloch, et membre du CREG (Centre de Recherche sur l’Expérience de Guerre) de l’ULB-MSH. Elle enseigne également dans différentes universités (ULB, Sciences Po Lille, Paris Lumières (Paris 8/Paris-Nanterre).
Elle a réalisé une thèse de doctorat en philosophie (soutenue en janvier 2023), en co-tutelle entre l’Université Libre de Bruxelles et la Bergische Universität Wuppertal, intitulée Les expériences appauvries. Perspectives sur une modernité en guerre. Ses recherches actuelles portent sur la place du désir en politique, à partir de traditions de pensées – en particulier allemandes et françaises – qui ont développé des ontologies politiques du désir dans le contexte des crises et des mouvements d’émancipation du XXe siècle.
Bourse
- Collaboratrice scientifique au FNRS (Fonds National de la Recherche Scientifique – Belgique), 1 an (01.10.2024 bis - 30.09.2025).
- Financement postdoctoral: Short Term Grant de la DAAD, 6 mois (2023-2024)
- Bourse STIBET-Abschlussstipendium de la Bergische Universität Wuppertal, 6 mois (01/2022 – 07/2022)
- Aspirante FNRS (Fonds National de la Recherche Scientifique), 4 ans (10/2017 – 12/2021).
- Bourse pré-doctorale Mini-Arc Seed Money, Université Libre de Bruxelles, 1 an (10/2016 – 09/2017).
Titre de la thèse
Les expériences appauvries. Perspectives sur une modernité en guerreRésumé de la thèse
Face aux guerres dans lesquelles nos pays d’Europe sont impliqués, nos affects oscillent en permanence entre l’anesthésie et la frénésie. Certaines situations guerrières donnent lieu à un échauffement affectif, un « regain » d’énergies psychiques et sociales ; tandis que d’autres sont à peine nommées, sont reléguées au loin. La thèse fait de ces rapports bifides le point de départ d’une enquête philosophique sur les affects guerriers de la modernité.
Au cours de cette enquête, la thèse adopte une démarche à la croisée de deux héritages. D’une part, elle s’inscrit dans l’héritage de l’École de Francfort, qui approche l’expérience mondaine en tant qu’elle est rapport à l’histoire. Elle en passe ce faisant par des œuvres littéraires, des chroniques et des images, traitées comme des fragments sensibles qui rendent visibles les obsessions d’une époque. D’autre part, la thèse hérite du geste deleuzien qui politise la question du désir : elle sonde les affects qui attachent les modernes à la guerre en dépliant les agencements géo-historiques auxquels ils se branchent, et approche les textes eux-mêmes en tant qu’agencements désirants.
En effectuant plusieurs plongées dans le XXe siècle européen, la thèse construit une série de tableaux qui s’articulent chacun autour d’un affect insistant des modernes en guerre. Le premier tableau prend pour cadre les guerres menées par les pays d’Europe loin de leurs frontières, en tant qu’elles forment la part d’ombre du rêve de paix européenne d’après-guerre. Il décrypte les procédés qui permettent d’exercer la violence tout en la mettant à distance, et analyse les rapports actifs à la guerre qui habitent dès lors cette distance. Le deuxième tableau prend comme point focal l’élan de reconstruction d’après 1945, qui produit un espace et un temps dirigés vers l’avenir, tournant le dos aux ruines. Sur les pas de W.G. Sebald, il fait de l’effacement des ruines le point de départ d’une histoire matérielle et psychique de la destruction. Le troisième tableau se penche sur le motif de l’intensification de l’expérience vécue qui traverse les guerres modernes. En dialogue avec les thèses de Walter Benjamin, il s’arrête sur la Première Guerre mondiale comme l’événement où culminent une série de crises qui touchent à l’expérience de la modernité. Le quatrième tableau prolonge ces réflexions à travers le personnage d’Ernst Jünger. Il suit la manière dont des gestes modernes bien plus vastes mutent, à travers la machine inventive des passions jüngerienne, en désirs fascistes. Un devenir qui en passe chez Jünger par une fabrique des expériences qui se nourrit activement des maladies de la modernité et de leurs destructions : toute une production désirante qui se galvanise des ruines et se nourrit activement des mondes appauvris.
À travers ces différents tableaux, la thèse explore des agencements d’affects et de désirs qui, dans leurs contradictions et leurs ambivalences, tiennent ensemble, et dont le nouage participe des rythmes de la modernité. À la suite de Klaus Theweleit, elle propose une lecture des désirs guerriers qui résiste à y voir de simples mystifications qu’il s’agirait de déconstruire. En prenant au sérieux leurs attraits et en s’y frayant un accès sensible, elle cherche à saisir la manière dont ces désirs fonctionnent et les devenirs dans lesquels ils peuvent être entraînés.
Institution de la thèse
Directeur de thèse
Organisation de manifestations
Organisation de colloques, journées d’étude, conférences et groupes de recherche
Activités en tant que membre du groupe de recherche interdisciplinaire « Centre de recherche sur l’expérience de guerre », CREG, équipe de recherche de la Maison des Sciences Humaines (MSH) de l’ULB
- Participation à la fondation du centre, à la rédaction des dossiers de financement et à la logistique depuis 2020.
- Participation à l’organisation de la journée d’étude présidée par Christian Ingrao, « Éthique dans la recherche sur l’expérience de guerre : enjeux, limite et défis », ULB, 2024.
- Organisation de la venue de Brian Massumi, en tant que professeur invité de la MSH, 2024.
- Organisation de la conférence « The community is the expert: civilian investigations in environmental and colonial violence. A conference by Forensic Architecture », avec Jumanah Bawazir et Omar Ferwati (Goldsmith University), professeurs invités de la MSH, en partenariat avec le REPI et le REVIP, 2023.
- Organisation du cycle « Ciné-Philo : des hommes dans le viseur », projection et rencontres avec les réalisatrices : Il n’y aura plus de nuit d’Eleonore Weber et Ailleurs, Partout d’Isabelle Ingold et Vivianne Perelmuter, ISELP, 2022 (avec Hélène Mutter).
- Aide à l’organisation et à l’animation de la journée d’étude « Que fait-on de l’expérience de guerre ? », ULB, 2021.
Organisation de colloques et conférences (suite)
- Membre du comité scientifique du colloque « Captation, circulation et effets des images de guerres, conflits et émeutes », Institut Catholique de Paris, mai 2024.
- Organisation de la conférence et projection « Forensic Architecture : Beneath the Infrastructure of Fiction », avec Jumanah Bawazir et Omar Ferwati (Goldsmith University), professeurs invités de la MSH, en partenariat avec l’ERG (École de Recherche Graphique), 2023.
- Organisation du colloque international « Grande Guerre, techniques et territoires », ULB, 2018 (avec Juliette Lafosse et Thomas Berns).
- Organisation de la conférence « Critique de la violence. Walter Benjamin et l’idée de “destitution du droit” », par Tobias Klass, ULB, 2017.
Organisation de séminaires de recherche
- Participation à l’organisation du groupe de recherche « Théories critiques », Bergische Universität Wuppertal, journées d’étude bisannuelles depuis 2021.
- Coordination et animation d’une séance de l’atelier doctoral « Terrains de recherche et pratiques d’écriture », à l’initiative de Benedikte Zitouni, Université Saint-Louis, 2023.
- Organisation du séminaire de recherche « Politiques de l’amitié de Jacques Derrida » (hebdomadaire, sur tout le semestre, avec Salomé Frémineur), ULB et UNamur, 2019.
- Organisation du séminaire de recherche « Walter Benjamin : l’expérience et la technique » (hebdomadaire, sur toute l’année académique, avec Salomé Frémineur), ULB, 2016-2017.
- Organisation du séminaire de recherche doctoral du Phi, Centre de recherche en philosophie de l’ULB (mensuel, sur toute l’année académique), 2019-2020.
Conférences, interventions, animations de rencontres dans des institutions culturelles
Conférences et enseignement dans des institutions culturelles
- Cycle de 4 séances de cours « Quel rôle jouent les affects en politique ? Le cas du fascisme et son héritage philosophique » (12h), Formation Ouverte en Philosophie, CAL Charleroi, 2023.
- « Le terrain des affects en temps de guerre », conférence organisée par la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD), Bruxelles, 2023.
- « Traces de guerre », présentation d’ouvrage avec Thomas Berns à la librairie Météores, Bruxelles, 2023.
- Animation de l’atelier « Quitter son chez soi », Philoday, Ecole Européenne de Laeken, 2023.
- Animation d’un atelier philosophique sur le thème des croyances, ToekomstATELIERdelavenir, Bruxelles, 2018.
- « La violence révolutionnaire chez Nietzsche et Fanon » (« revolutionäre Gewalt : Von Fanon zu Nietzsche »), Philosophisches Café Wuppertal, 2015.
Organisation et animation de rencontres à la librairie Météores
- Rencontre avec Brian Massumi autour de son livre Capitalisme et plus-value de vie (Météores, 2024), avec Thierry Drumm (traducteur) et Isabelle Stengers (préfacière), librairie Météores, en juin 2024.
- Rencontre autour de la philosophie d’Antonio Negri, avec Roberto Nigro et Vittorio Morfino, Librairie Météores, février 2024.
- Rencontre avec Wu Ming 1 autour de son livre Q comme Qomplot. Comment les fantasmes de complot défendent le système (Lux, 2022), avec Nicolas Prignot, Librairie Météores, 2023.
- Rencontre autour de Fantasmâlgories de Klaus Theweleit (L’Arche, 2016), avec Christophe Lucchese (traducteur) et Hans Zischler, Librairie Météores, 2022.
- Rencontre avec Hans Zischler autour de son livre Berlin est plus grand que Berlin et I wouldn't start from here: histoires égarées (Editions Macula, 2016 et 2018), Librairie Météores, 2022.
- Rencontre avec Léopold Lambert autour de son livre États d'urgence: une histoire spatiale du continuum colonial français (Premiers Matins de Novembre, 2021), Librairie Météores, 2022.
Activités
Conférences, interventions dans des colloques et séminaires de recherche
Conférences universitaires et interventions dans des colloques et journées d’étude
- “Die Energetisierung des Lebens: ein kriegerischer Leitfaden der Moderne”, conférence, Institut für Kulturwissenschaft, Humboldt Universität zu Berlin, prévu en juin 2024.
- « Entre proximité et distance : les trajectoires esthétiques de la critique dans Fantasmâlgories de Klaus. Theweleit », journée d’étude du CREG présidée par Christian Ingrao « Éthique et recherche sur l’expérience de guerre : enjeux, limites et défis », MSH-ULB, prévu en février 2023.
- « Traces de guerre », présentation de l’ouvrage Traces de guerre (Presses du réel, 2023) et projection du film Dust Breeding avec Thomas Berns et Sarah Vanagt, organisé par le Centre de Recherche sur l’Expérience de Guerre (CREG), Université Libre de Bruxelles, 2023.
- « Les êtres de la métamorphose et les êtres religieux », avec Alice Mortiaux, journées d’étude autour de l’Enquête sur les modes d’existence de Bruno Latour, Geco (Groupe d’Étude Constructiviste), ULB, 2022.
- « Il n’y aura plus de nuit : rencontre avec Eleonore Weber », cycle de projections et rencontres « Ciné-Philo : des hommes dans le viseur », ISELP, avec la collaboration du Phi et du CREG de l’ULB, 2022.
- « Les mondes sans sommeil : sur quelques obsessions des modernes en guerre », colloque international et interdisciplinaire « Reprises et ressacs ou comment les conflits passés font retour en temps de guerre (Moyen-Âge - XXe siècle) », Université Paris Nanterre - Université Paris 8, 2022.
- « Le pouvoir d’affecter », Journée d’étude « Ontopouvoir : Guerre, pouvoir, perception de Brian Massumi », Geco (Groupe d’Étude Constructiviste), ULB, 2022.
- « La pauvreté des modernes et les deux visages de la barbarie », colloque international « Faire nôtre expérience et pauvreté de Walter Benjamin », Université Rennes 2, 2021.
- « Walter Benjamin, la Grande Guerre et les chocs de la vie moderne », Colloque « Capitalisme et religion. Autour de Walter Benjamin », Université Catholique de Namur, 2021
- « Harun Farocki : deux courts métrages », Ciné-Philo du Centre de Recherche en Philosophie, Cycle « Mise en perspective », ULB, 2020.
- « Dust Breeding : rencontre avec Sarah Vanagt », colloque « Zones narratives », ULB-ERG, 2019.
- « Espaces en transparence : penser la guerre à partir des architectures de verre », Journée d’étude « Politique(s) du secret », Institut Catholique de Paris, 2019.
- « Le paysage du front, expérience de la dévastation chez Walter Benjamin et Paul Virilio », colloque « Grande Guerre, techniques et territoires », ULB, 2018.
- « Fließende Kriege. Schiffbruch des Territoriums », avec Renaud-Selim Sanli, Journée d’étude « Kosmopolitismus und Vulnerabilität – Zur Aktualität kosmopolitischen Denkens », BUW, 2018.
- « Apocalypse Now », Ciné-Philo du Centre de Recherche en Philosophie, Cycle « Possessions », ULB, 2018.
- « Die Gewalt und die Frage nach ihrer Überwindung im Rahmen von Nietzsches Machtbegriff » (« La violence et son dépassement à l’aune de la philosophie nietzschéenne »), Colloque « Die Phänomenologie und das Politische » de la Deutsche Gesellschaft für phänomenologische Forschung, Hagen, 2017.
- « La vengeance de Médée : épreuves de la cruauté », Conférence pour le Prix Lucie Olbrechts-Tyteca, ULB, 2016.
Interventions dans des séminaires de recherche
- « Vers une ontologie politique du désir au XXIe siècle », Centre Marc Bloch, pôle de recherche « pensée critique au pluriel », prévu en juin 2024.
- Répondante dans le cadre du séminaire « Entre progrès et catastrophe », avec Jacques-Olivier Bégot (Université de Rennes), autour de la traduction de Sur le concept d'Histoire de Walter Benjamin, Klincksieck, Centre Arcadie, Université de Namur, 2023.
- « Kritik und Fantasmen – Überlegungen zu “La Q di Qomplotto: QAnon e dintorni. Come le fantasie di complotto difendono il system” von Wu Ming 1 », séminaire de recherche du Zentrum für kulturwissenschaftliche Ästhetik und Kultur Theorie, Humboldt Universität zu Berlin, 2023.
- « Kritik und Verschwörung », séminaire de recherche « Kritische Theorien », Bergische Universität Wuppertal, 2023.
- « Die Affekten des Konspirationnismus », séminaire de recherche « Kritische Theorien », Bergische Universität Wuppertal, 2023.
- « W.G. Sebalds " Luftkrieg und Literatur": eine Lektüre aus der Gegenwart », séminaire de recherche « Kritische Theorien », Bergische Universität Wuppertal, 2021.
- « L’expérience amplifiée des modernes : un prisme guerrier », Rencontres du Phi, Centre de Recherche en Philosophie de l’ULB, 2021.
- « La guerre à distance : une crise dans l’expérience de guerre », Centre de Recherche sur l’Expérience de Guerre, ULB, 2021.
Enseignements universitaires
2023-2024
- Cours « Écriture de recherche » (24h), Master en éthique et sciences des religions – Université Libre de Bruxelles.
Cours de formation à la pratique de recherche et d’écriture dans le cadre de la rédaction du mémoire de Master, adressé aux étudiant·es du département de philosophie, éthique et sciences des religions qui n’ont pas suivi de Bachelier en philosophie.
- Cours « Littérature : politiques de la fiction » (21h), L3 en études politiques, Nouveau Collège d’Études politiques (NCEP), Paris 8 – Paris Nanterre.
Cours donné sous forme de séminaire (discussion collective de textes). Chaque séance porte sur un les dimensions politiques d’une œuvre littéraire (Alexievitch, Baldwin, Le Guin…)
- Cours « Philosophie et éthique des relations internationales » (14h), Master – Université Libre de Bruxelles, charge partagée avec Thomas Berns.
Cours ex cathedra. Fil du cours : les affects en temps de guerre (textes de Alexievitch, Theweleit, Beradt, Cook & Kirk, Massumi, Butler, Forensic Architecture). Étudiant·es en philosophie, éthique, théorie politique, relations internationales.
- Cours « Désir et politique » (21h), Master « Philosophie, politique, économie » – Sciences Po Lille.
Cours ex cathedra. Fil du cours : la politisation de la question du désir au XXe siècle face à l’expérience de fascisme (textes de Freud, Fromm, Reich, Deleuze et Guattari, Theweleit, Fisher)
- Travaux dirigés « Histoire des idées politiques » (2X, 48h au total), L3 en histoire, orientation sciences politiques, Institut Catholique de Paris.
Travaux dirigés sous forme d’exposés-plaidoyers et de discussions autour de textes
2022-2023
- Cours « Analyses et théories du pouvoir », suppléante (24h), Bachelier – Université Saint-Louis, charge partagée avec Youri Vertongen.
Cours donné sous forme de séminaire (discussion collective de textes), autour de textes de clé qui théorisent la question du pouvoir dans l’après-guerre (Arendt, Adorno-Horkheimer, Marcuse, Clastres, Sahlins, Foucault, Deleuze & Guattari, Césaire, Fanon, Baldwin). Étudiant·es en sociologie, anthropologie, sciences politiques, philosophie.
- Cours « Philosophie et éthique des relations internationales » (24h), Master – ULB, 2022-2023.
Cours ex cathedra. Fil du cours : les guerres modernes et la question de l’agir et de la responsabilité (textes d’Arendt, Anders, Harraway, Sofia, Cook & Kirk, Massumi, Butler, Forensic Architecture). Étudiant·es en philosophie, éthique, théorie politique, relations internationales.
2016-2022
Enseignements à la Bergische Universität Wuppertal dans le cadre du doctorat :
- « Photographie, guerre et modernité : Susan Sontag » (« Die Photographie, der Krieg und die Moderne: Susan Sontag ») (36h), séminaire de Master en philosophie, charge partagée avec Tobias Klass, 2022.
- « L’esthétique dans la philosophie de Walter Benjamin » (« Die Ästhetik in der Philosophie Walter Benjamins ») (36h), séminaire de Master en philosophie, BUW, charge partagée avec Tobias Klass, 2020.
- « Adorno : introduction à la dialectique » (« Adorno : Einführung in die Dialektik ») (36h), séminaire de Master en philosophie, BUW, charge partagée avec Tobias Klass et Stephan Dorf, 2017.
- « Violence et non-violence » (« Gewalt und Gewaltlosigkeit ») (24h), séminaire de Bachelier en philosophie, BUW, charge partagée avec Tobias Klass et Stephan Dorf, 2016.
Assistante chargée d’exercices
- Cours de Dissertation et méthodologie philosophiques, Bachelier en philosophie, ULB, 0,1 ETP, Titulaire : Thierry Lenain, 2022.
- Cours de Dissertation et méthodologie philosophiques, Bachelier en philosophie, ULB, 0,1 ETP, Titulaire : Thierry Lenain, 2019.
Séances de cours en tant qu’intervenante extérieure :
- « Ernst Jünger : guerre et modernité » (2h), cours de Philosophie et éthique des relations internationales (Master – ULB), 2021.
- « Bruno Latour: Penser la suite de l’aventure des modernes » (2h), Chaire Perelman (Master – ULB), 2021.
- « L’expérience de la Première Guerre mondiale: Jünger, Benjamin, Patočka, Caillois » (4h), cours de Philosophie et éthique des relations internationales (Master - ULB), 2019.
- « Hannah Arendt : la question de la guerre » (4h), cours de Philosophie et éthique des relations internationales (Master - ULB), 2018.
- « Walter Benjamin : le Livre des Passages » (« Walter Benjamin : Das Passagenwerk ») (4h), séminaire de philosophie (Master - BUW), 2018.
- « Sur les maîtres et les esclaves chez Hegel et Nietzsche » (2h), Séminaire de philosophie morale de Philosophie (Master - ULB), 2017.
Vers une ontologie politique du désir au XXIe siècle. Circulation médiatique des affects, transformation du désir et crise de la critique
Ce projet de recherche a pour objectif de construire les clés théoriques permettant de penser et de prendre au sérieux l’activation du désir et la circulation des affects qui sont au cœur des mutations contemporaines du politique et de ses crises. En se penchant en particulier sur les modes de production et de circulation médiatiques du désir à l’ère des réseaux, il prend pour fil la question de la transformation du désir: d’une part, en tant qu’elle est au cœur de ces mutations politiques et, d’autre part, en explorant les contre-devenirs du politique dans les termes, là aussi, de la transformation du désir.
Le projet part du constat suivant : que ce soit à la tête des gouvernements avec des hommes d’État tels que Trump, Bolsonaro, Wilders ou Milei, dans les circulations médiatiques télévisuelles (par exemple en France avec des chaînes telles que CNews ou BFM TV) ou dans l’activité bouillonnante des réseaux sociaux, les crises politiques actuelles témoignent d’une composante forte d’activation, d’énergisation du désir. Cette composante est, à un niveau transnational, au cœur du succès des nouveaux partis d’extrême-droite – tout en circulant à travers les autres couleurs du spectre politique – au point de rendre de plus en plus inadéquates les lectures, dont on peine pourtant à s’extraire, en termes de « régression », de « conservatisme » ou d’« autoritarisme », en tant qu’ils s’opposeraient à la revendication de la liberté démocratique. Si les tendances réactionnaires et autoritaires sont bien massivement présentes, force est de constater qu’elles apparaissent comme composantes de politiques qui se revendiquent de plus en plus d’une liberté et d’un désir non-réprimés, et ce sous des aspects multiples : réaffirmation des figures néolibérales du sujet-entreprise, débridement et imprévisibilité discursive qui témoignent d’une maîtrise et d’une insertion parfaites dans les nouveaux moyens de communication, positionnements forts en faveur d’une revendication viriliste du désir contre le « moralisme woke », en faveur de l’optimisme moderniste contre la solastalgie écologiste, en faveur de la liberté contre « l’autoritarisme social-démocrate ». Dans le même ordre d’idées, des figures des mouvances alt-right n’hésitent pas à proclamer l’émergence d’une contre-culture de droite, en la comparant avec ce que la gauche a connu avec 68.
Le projet fait le constat du caractère démuni de notre pensée face à ces revendications, et avance l’hypothèse que ce manque d’outillage tient à notre difficulté à cerner dans toute sa positivité la place politique du désir et des affects. Dans de nombreuses analyses académiques qui ont cherché à cerner les crises contemporaines du politique dans les termes d’une mobilisation populiste des affects, tout se passe en effet comme si l’affect était en lui-même synonyme d’un dévoiement du politique, qu’il s’agirait dès lors d’endiguer et de freiner afin de maintenir les conditions d’une politique basée sur les capacités délibératives et sur la rationalité critique rattachées à la démocratie. Face à ces lectures et en discussion avec elles, le projet propose d’opérer un déplacement théorique important : plutôt que de positionner l’entreprise critique dans un lieu qui prétendrait se tenir à distance des affects, il propose de situer la réflexion sur les mutations, résistances et devenirs multiples du politique de manière immanente au terrain des affects et du désir, et des rationalités qui y sont à l’œuvre.
Le projet est ainsi celui d’une ontologie politique du désir et des affects. Pour ce faire, il propose d’hériter de courants théoriques qui, de part et d’autre de l’Atlantique du nord, ont opéré un « tournant affectif » de la pensée en sciences humaines et sociales. Il reconstruira en particulier l’histoire d’une tradition de pensée qui a développé une telle ontologie politique du désir et des affects, et ce à travers plusieurs séquences historiques : d’abord dans l’entre-deux-guerres par des auteurs allemands confrontés à l’expérience du fascisme ; tradition reprise ensuite, en particulier par Deleuze-Guattari, au moment du tournant 68 ; eux-mêmes repris à leur tour par une nouvelle génération d’auteurs face aux mutations du capitalisme à partir des années 1980.
Le projet articule l’importance de cette tradition pour le XXIe siècle, afin d’adresser sur un mode philosophique la question de la fabrique et de la transformation du désir : comment penser l’historicité du désir, et son agencement aux réalités médiatiques et sociales ? Quelle place de l’agentivité et de la liberté dans le désir ? Par quoi passe la transformation du désir et qu’est-ce qui active cette transformation ?
Publications
Publications principales
Monographie
- D. Brosteaux, Les affects guerriers de la modernité, Paris, Seuil, coll. « La couleur des idées », à paraître.
Direction d’ouvrages
- D. Brosteaux, T. Berns (dir.) et al., Traces de guerre, Dijon, Les presses du réel, coll. « Perceptions », 2023.
Articles académiques
- « Perdre l’expérience de guerre : une nostalgie très moderne », in Reprises et ressacs. Mais où sont les guerres d’antan ?, Astérion, N. Grangé (dir), à paraître en 2024.
- « L’art de mettre à part : autour d’un affect guerrier », in Towards a new “aesthetics of war”? Is Polemos still father of all things?, Aisthesis, 2024, [en ligne] https://oajournals.fupress.net/index.php/aisthesis/article/view/15141.
- « L’effacement des décombres, ou l’oubli des villes bombardées », in Traces de guerre, D. Brosteaux et T. Berns (Ed.), Dijon, Les presses du réel, 2023.
- « Intériorité profonde, immédiateté de la transparence et pauvreté de l’expérience : trois prismes sur la guerre moderne », in Politiques du secret, M. Goupy (Ed.), Rue Descartes n° 98, 2020, [en ligne] https://www.ruedescartes.org/article/?article=RDES_098_0042.
- Traduction anglaise : « Profound Interiority, Immediacy of Transparency and Poverty of Experience : Three Prisms on Modern War », Journal of the CIPH, Collège International de Philosophie, n° 98, 2020.
- « Hedendaagse Oorlogen en film. De oorlogservaring en het uitwissen van de vijand », in Tijdschrift voor Filosofie n°79, 2017, p. 717-745.
- « La cruauté comme manifestation de la violence : Médée ou la rébellion du moyen », in Les Temps Modernes, n°696, 2017, [en ligne].
Coordination et édition d’ouvrages en tant qu’éditrice
- B. Massumi, Agitations. Capitalisme et plus-value de vie, traduction de T. Drumm et préface d’I. Stengers, Bruxelles, Météores, 2024.
- K. Theweleit, La possibilité d’une vie non-fasciste. Chroniques d’une Allemagne hantée, introduit par D. Brosteaux et C. Lucchese, traduction de C. Lucchese, Bruxelles, Météores, à paraître en novembre 2024.
- B. Latour, D. Debaise et A. Mortiaux, Pourquoi la critique est-elle à court de carburant ?, introduit par D. Brosteaux et R.S. Sanli, Bruxelles, Météores, à paraître en février 2025.
Traductions (de l’allemand vers le français) :
- K. Solhdju et K. Harrasser(dir.) et al., NEXUS-BERLIN 1990-2000, Faire théorie dans la capitale retrouvée, anthologie commentée de textes clés de la Kulturwissenschaft, traduction de D. Brosteaux, à paraître en 2025.
- Max Scheler, « Sur l’idée de l’homme », traduction de D. Brosteaux, G. Fagniez et A. Longneaux, préfacé par Olivier Agard, in Philosophie Nr. 153, 2022.
- Odo Marquard, « Éloge du polythéisme : monomythie et polymythie », traduction de D. Brosteaux, G. Fagniez et A. Longneaux, Archives de philosophie n°80/30, 2017, p. 505-526.
Articles de revues et de presse
- « “Plus jamais ça”. Autour des actualités d’un cri” », Permanences critiques, octobre 2023 [papier et en ligne].
- « Les pentes glissantes de la guerre », Agir par la Culture, janvier 2023 [papier et en ligne].
- « Des espaces en paix activement reliés aux espaces en guerre », Prisme n°5, hiver 2023 [en ligne].
- « Résister à la rhétorique guerrière au temps du coronavirus », co-écrit avec J. Lafosse, Le Soir, mars 2020 [en ligne].