Titre de la thèse : Travail sur la théorie de la culture. Critique de la phénoménologie de l'esprit

La thèse part de l'observation que les analyses critiques de la culture ont assez souvent recours à la phénoménologie de l'esprit de Hegel : de Fanon à Butler en passant par Marcuse. Une telle approche critique de la phénoménologie, qui l'utilise pour critiquer des problèmes culturels, est apparemment très productive et est élaborée systématiquement dans cette thèse, en s'appuyant notamment sur The Hegel Variations (2010) de Fredric Jameson. En raison de la dialectique idéaliste affirmative de Hegel, cette approche doit être élaborée à partir d'une critique de la phénoménologie. Suivant la méthode de la critique philosophique matérialiste et dialectique (élaborée par exemple par Marx, Adorno, Deleuze/Guattari) et s'inspirant en particulier de la critique du droit public hégélien par Marx, la phénoménologie est comprise comme une représentation pertinente du « faux » - l'État chez Marx, la culture moderne ici. Une telle critique de la phénoménologie est donc, par la critique de sa représentation, en même temps une critique de ce qu'elle représente : la culture moderne. La « culture » signifie ici, au sens de Walter Benjamin et de Raymond Williams, comme mode de vie historiquement déterminé, global et quotidien. La phénoménologie est une théorie de la culture moderne dans la mesure où elle représente le système des manifestations de l'esprit, interprété ici avec Adorno comme une société. Alors que le système hégélien représente les institutions de la société moderne en tant que telles - au centre, la famille, la société civile et l'État - la phénoménologie représente leurs manifestations dans la vie quotidienne : Communauté, sphère publique et nation.