Prof. Dr. Guillaume Mouralis | Chercheur associé
Ancien Membre
Institution principale
:
Centre européen de sociologie et de sciences politique (CESSP), Paris
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Position
:
Directeur de recherche au CNRS
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Discipline
:
Histoire
,
Science Politique
,
Sociologie
|
Biographie
Guillaume Mouralis est directeur de recherche au CNRS, membre du Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP, Paris) et chercheur associé au Centre Marc Bloch. Ses travaux, au croisement de l'histoire et de la sociologie politique, portent principalement sur les dispositifs judiciaires de sorties de conflits, au plan national comme international. Après une thèse sur la manière dont la justice (ouest-)allemande a, pendant quarante ans, disséqué et jugé les crimes de la RDA, il s'est consacré à une histoire sociale du procès international de Nuremberg. Ce travail a donné lieu à une Habilitation à diriger des recherches (HDR), soutenue en décembre 2017. Une version remaniée de ce travail est parue aux Presses de Sciences Po en mars 2019 sous le titre Le moment Nuremberg. Le procès international, les lawyers et la question raciale (coll. "Histoire", 264 p. et annexes). L'auteur a présenté son ouvrage dans les émissions "Eclats d'histoire" (Aligre FM) et "Le bien commun" (Amicus radio). Il a récemment souligné l'actualité de ce livre dans une série de deux articles parus dans The Conversation (2019) et AOC (2020).
Son programme de recherche actuel, intitulé Mobiliser le droit international (XIXe - XXIe s.), examine les liens entre appropriations subversives de ce droit, investissements de la forme du procès international et construction des causes transnationales. Ce projet se fonde notamment sur une enquêtre approfondie des commissions d'enquête "citoyennes" et des tribunaux "d'opinion" créés des années 1920 aux années 1960. Il prépare actuellement un ouvrage sur le Tribunal Sartre-Russell sur le Vietnam (1967).
Il a notamment publié: Une épuration allemande. La RDA en procès. 1949-2004 (Fayard, 2008); Dealing with Wars and Dictatorships. Legal Categories and Concepts in Action (co-dir. avec L. Israël, Asser Press / Springer, 2014); « The Nuremberg Trials. New Perspectives on the Professions », dossier thématique paru dans Comparativ (co-dir. avec M.-B. Vincent, vol. 26, n°4, 2017); Die Straße ist die Tribüne des Volkes. Ansichten zum 4. November 1989 in Ost-Berlin (co-dir. avec C. Moine et L. de Verdalle, Links Verlag, 2021); ainsi que de nombreux articles en français, allemand et anglais.
Il est coresponsable des projets théâtre / recherche Utopia 89 et Justice 67.
Il a coanimé de 2018 à 2023 le pôle de recherche Etat, normes, conflits politiques du Centre Marc Bloch.
Sujet de recherche
Mes principaux thèmes de recherche sont les suivants:
- Sociohistoire du droit et de la justice : production et mobilisation du droit, professionnalisation, appropriation du droit par les « profanes » ;
- Sorties de guerres, épurations, procès pour crimes systémiques ;
- Réflexion sur les rapports entre droit et altérité, entre production, effacement et revendication des différences « naturelles » ;
- Terrains d’enquête : France, Allemagne, États-Unis.
Projets
1) Mobilisations militantes et appropriations artistiques du droit international aux XXe et XXIe siècles (programme de recherche personnel),
2) Utopia 89 / Nous sommes le peuple (projet collectif articulant théâtre et recherche en sciences sociales, consacré la manifestation du 4 novembre 1989 à Berlin-Est)
3) Justice 67 (projet collectif articulant théâtre et recherche en sciences sociales, consacré au Tribunal Russell de 1967)
4) Profanes du droit / laypeople in Law (Conférence internationale et ouvrage collectif à paraître chez Routledge en 2023).
Mobiliser le droit international. Appropriations subversives du droit, investissement de la forme procès et construction des causes transnationales (XIXe-XXIe siècles).
Mon programme de recherche actuel, initié en 2018, porte sur le rôle joué par le droit international au sens large dans la construction des causes militantes transnationales depuis le XIXe siècle. J’y examine, plus particulièrement, les appropriations subversives du droit international et de la forme procès dans les deux décennies qui suivent la Seconde Guerre mondiale. Outre ce volet, qui comprend une étude approfondie du Tribunal Sartre-Russell (1966-67), j’entends poursuivre ou engager plusieurs enquêtes secondaires diversement articulées au chantier principal. Ces enquêtes portent 1) sur les liens entre production du droit international, d’une part, et questions minoritaires, raciales, coloniales et impériales, d’autre part ; 2) sur l’espace socio-professionnel des juristes internationaux présents à Londres et Nuremberg de 1943 à 1946, dans le cadre d’une enquête prosopographique en cours ; 3) sur les réfugiés et les diasporas scientifiques aux États-Unis de 1933 à 1945 (à travers le cas des juristes centre- et est-européens).
Laypeople in Law: Socio-Legal Perspectives on Non-Professionals
01 avril 2024Guillaume Mouralis , Ulrike Zeigermann , Andrea Kretschmann
ISBN: ISBN 9780367680978
This book contributes to a better understanding of the role laypeople hold in the social functioning of law.
It adopts the scholarly insight that the law is unthinkable without an everyday legal understanding of the law pursued by laypeople. It engages with the assumption that not only the law’s existence but also its development is shaped by the layperson’s affirmations, oppositions, ignorance, or negations of the law. This volume thus aims to fill a void in socio-legal studies. Whereas many sociolegal theories tend to conceptualize the law through legal experts’ actions, institutions, procedures, and codifications, it argues that such a viewpoint underestimates the role of laypeople in the law’s processing and advocates for a strengthened conceptual place in socio-legal theory.
This book will appeal to socio-legal scholars and sociologists (of law), as well as to legal practitioners and laypersons themselves.
Die Straße ist die Tribüne des Volkes
01 octobre 2021Caroline Moine , Guillaume Mouralis , Laure de Verdalle
Forschungen zur DDR-Gesellschaft
Edition: Ch.Links Verlag
Collection: Forschungen zur DDR-Gesellschaft
ISBN: 978-3-96289-133-6
Caroline Moine, Guillaume Mouralis, Laure de Verdalle (dir.)
Berlin, Ch. Links Verlag
Date de parution : 25 octobre 2021
ISBN : 9978-3-96289-133-6
248 pages
25 €
Der 4. November 1989 ist ein Höhepunkt der Friedlichen Revolution. Dennoch wird dieser Tag im Rückblick oft übersehen. Sein großer Bruder - der Tag des Mauerfalls - steht im Rampenlicht. Dabei ging es auf der Kundgebung rund um den Berliner Alexanderplatz, »der größten in der deutschen Geschichte«, wie der Spiegel damals schrieb, gar nicht um die Öffnung der Mauer. Die erste genehmigte nichtstaatliche Demonstration in der DDR stand vielmehr im Zeichen der gesellschaftlichen Erneuerung. Prominente auf der Bühne und Zehntausende auf der Straße forderten: Die DDR sollte sich verändern. Eine Utopie, wie sich herausstellte. »Utopia 89« - so heißt auch das Projekt, das diesem Sammelband zugrunde liegt. Er macht den 4. November 1989 erstmals zum zentralen Gegenstand der zeithistorischen Betrachtung. Aus unterschiedlichen Perspektiven werden die vielfältigen, teils widersprüchlichen Dynamiken vor, während und nach der Großdemonstration beleuchtet. Warum konnte die Utopie keine Wirklichkeit werden? Darauf geben französische und deutsche Expert:innen aus Wissenschaft, Kunst, Politik sowie wichtige Zeitzeug:innen fundierte Antworten.
"La rue est la tribune du peuple." Regards croisés sur le 4 novembre 1989 à Berlin-Est
Le 4 novembre 1989 est un des temps forts de la "Révolution pacifique" en RDA, souvent éclipsé par la chute du mur de Berlin, qui intervient à peine quelques jours plus tard. Pourtant, dans ce qui reste, selon la presse de l'époque, l'un des plus grands rassemblements de l'histoire allemande, les manifestant.e.s ne réclament ni l'ouverture du mur, ni la réunification des deux Allemagnes. Ils/elles revendiquent bien davantage un renouveau socialiste et une démocratisation du régime est-allemand. Les personnalités du monde artistique et politique est-allemand qui se succèdent à la tribune lors du meeting qui clôt la journée semblent partager, avec les manifestant.e.s, un horizon d'attente qui peut apparaître aujourd'hui comme utopique. "Utopia '89" est également le nom du projet collectif, théâtral et scientifique, à l'origine de ce volume, qui associe chercheur.euses français·es et allemand·es (historien·es, politistes, sociologues), mais aussi artistes et témoins, pour éclairer les dynamiques en partie contradictoires de l'événement et mieux saisir les enjeux d'une mémoire souvent conflictuelle du 4 novembre 1989.
37 | 2020 Revue d'histoire des sciences humaines. "Nommer les savoirs"
30 septembre 2020Guillaume Mouralis , Martin Herrnstadt , Léa Renard , Serge Reubi , Nikola Tietze
Revue d'histoire des sciences humaines
Edition: Éditions de la Sorbonne
Collection: Revue d'histoire des sciences humaines
ISBN: 979-10-351-0593-8
Les noms des savoirs sont souvent des boîtes noires que l’on manipule avec ingénuité. Pourtant, qu’ils forgent de nouveaux intitulés pour leurs pratiques savantes ou reprennent des dénominations existantes, les savants eux-mêmes y prêtent une grande attention. Étudier la façon dont on nomme et regroupe les savoirs permet de travailler sur leur émergence, les conditions de leur succès, leurs resémantisations invisibles ou les controverses qui les ont traversés. La dénomination et l’agrégation des savoirs sont indissociables de partitions, de découpages et de distinctions. À travers l’analyse des différentes épithètes feuilletant la « géographie » dans la France des xixe-xxe siècles, on met par exemple au jour une histoire beaucoup moins unitaire que ne le voudraient les représentations autochtones. Souvent transnationaux, les cas étudiés témoignent des appropriations variées d’un même terme comme « enquête », « ethnopsychiatrie » ou le diptyque philologie/linguistique. Enfin, en s’arrêtant sur « behavioral sciences », « moral sciences », « Geisteswissenschaften » ou « sciences humaines » c’est l’objet même de la Revue d’histoire des sciences humaines qui se trouve interrogé.
Very Discreet Experts: The “International Association of Penal Law” and the Nuremberg Moment"
22 juillet 2020Guillaume Mouralis
Edition: Jus Gentium. Journal of International Legal History Vol. 5, No. 2
JUS GENTIUM Journal of International Legal History is the first dedicated journal in the United States addressing the history of international law. Much current scholarship on the history of international law is preoccupied not with international law, but with international legal doctrine; the doctrinal writings of remarkably few individuals dominate the discourse while the rest remain unseen or overlooked. This journal will encourage further exploration in the archives, for new materials and confirmation of the accuracy of past uses, and welcomes the continued reassessment of international legal history in all of its dimensions.
Crimes. Droit de la guerre, transgressions et procès
24 mars 2020Guillaume Mouralis , Direction: Hervé DREVILLON & André LOEZ
Edition: Passés / Composés
ISBN: 978-2-3793-3248-7
Guillaume Mouralis, "Crimes. Droit de la guerre, transgressions et procès", in André Loez, dir., Mondes en guerre. Tome III: Guerres mondiales et impériales. 1870-1945, Paris, Berlin & Passés Composés, p. 671-701 (+ illustrations et notes).
Mondes en guerre - Tome III
Guerres mondiales et impériales. 1870-1945
Explorer la diversité des pratiques guerrières sur tous les continents depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, telle est l’ambition des Mondes en guerre. Dès l’Antiquité, objet du premier volume, la formation d’empires alimenta un vaste processus de confrontations et d’échanges militaires, avant que l’ère des Grandes Découvertes, au départ du second volume, ne déclenche l’intégration de tous les continents dans un espace martial unifié.
Ce troisième tome explore les guerres mondiales et impériales entre 1870 et 1945, séquence historique où la puissance nouvelle des armes industrielles marque tant d’espaces, de l’Afrique colonisée aux tranchées de la Somme, des steppes de Russie aux immensités du Pacifique. À travers une analyse sur la longue durée d’une période marquée par la sujétion du globe aux grandes puissances militaires, et par une approche thématique – les combattants, les armes, les empires, les mobilisations, les refus ou encore les crimes de guerre –, les auteurs, sous la direction d’André Loez, mêlent histoire au ras du sol, donnant leur place à tous les acteurs ordinaires, et questionnement global sur l’importance des guerres pour les sociétés qui les traversent. Texte, iconographie et cartes inédites permettent ainsi de saisir, dans leur diversité, les expériences humaines de la guerre dans le monde.