Dr. Serge Reubi | Chercheur associé

Dynamiques et expériences de la globalisation
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
Email: serge.reubi  ( at )  gmail.com Tél: +49(0) 30 / 20 93 70700

Institution principale : Centre Alexandre Koyré | Position : Maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle | Discipline : Histoire |

Biographie

Né en 1974, à Berne, j'ai obtenu en 2001 une maîtrise en histoire, anthropologie sociale et langue et littérature françaises aux universités de Neuchâtel et Lausanne. Entre 2001 et 2004, j'ai occupé un poste de collaborateur scientifique à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETH) dans le cadre d'un projet financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et le programme européen COST 340 intitulé "Entwicklung des Transitverkehr-Systems und deren Auswirkungen auf die Raumentwicklung in der Schweiz 1850-2020", sous la direction du professeur Kay W. Axhausen. Parallèlement à mon activité dans le cadre de ce projet, j'ai obtenu de 2003 à 2005 un financement du FNS pour rédiger ma thèse de doctorat dans le cadre d'une co-tutelle entre l'université de Neuchâtel et l'Ehess (Centre Alexandre Koyré), sous la direction de Laurent Tissot, professeur à l’Université de Neuchâtel, et Claude Blanckaert, directeur de recherche au CNRS. De 2006 à 2009, j'ai enfin été rattaché au projet "Le passé en vitrine. Une histoire de l’usage des vestiges matériels (19e-20e siècles)", sous la direction de Marc-Antoine Kaeser, professeur associé à l’université de Neuchâtel et directeur du musée d'archéologie de Neuchâtel (Laténium). En 2008, j'ai soutenu ma thèse de doctorat intitulée "Gentlemen, prolétaires et primitifs. Institutionnalisation, pratiques de collection et choix muséographiques dans l'ethnographie suisse (1880-1950)", puis ai collaboré à l'exposition "Retour d'Angola", montée par Marc-Olivier Gonseth au Musée d'ethnographie de Neuchâtel dont j'ai co-édité le catalogue en 2010. De 2009 à 2013, j'ai occupé un poste de maître-assistant à l'institut d'histoire de l'université de Neuchâtel. De octobre 2013 à septembre 2018, j'ai obtenu diverses bourses de recherche auprès du FNS, pour mener à terme un projet sur l'histoire des usages de la photographie aérienne dans les sciences sociales françaises de l'Entre-deux-guerres au Centre Marc-Bloch, à l'université de Cambridge, au Max-Planck Institut für Wissenschaftsgeschichte et à l'université de Bâle.

En octobre 2018, j'ai été recruté comme mâitre de conférences au Muséum national d'histoire naturelle et rattaché au Centre Alexandre Koyré. J'y mène différents projets de recherche sur l'histoire des pratiques scientifiques de terrain, l'histoire des collections scientifiques et l'histoire des femmes en sciences.

Fichier avec CV
Sujet de recherche

Je travaille actuellement sur deux projets: le premier examine les usages de la photographie aérienne dans les sciences sociales françaises de l'Entre-deux-guerres. A travers cette analyse, je cherche tout à la fois à dresser une histoire de l'objectivité et des ethos savants dans les sciences sociales, à saisir les interrelations entre mondes scientifiques et aéronautique, à identifier la circulation des savoir-faire techniques entre science militaire et civile et à suivre l'emploi d'une technique visuelle dans les espaces coloniaux.

Le second est un projet sur les femmes collectionneuses au service Muséum national d'histoire naturelle et vise un triple objectif: il s'agit en premier lieu de faire l'inventaire des femmes collectionneuses et de mesure leur contribution aux collections du Muséum; il s'agit ensuite de saisir les conditions spécificiques du travail de terrain des femmes et leur impact sur la recherche; en troisième lieu il s'agit de déterminer si les scientifiques, hommes ou femmes, octroient un statut particulier aux collections de femmes.

La société vue du ciel. Les vues aériennes, les sciences sociales et leurs savants (1918-1940)

Ce projet examine les usages de la photographie aérienne dans les sciences sociales françaises de l'Entre-deux-guerres. A travers cette analyse, je cherche tout à la fois à dresser une histoire de l'objectivité et des ethos savants dans les sciences sociales, à saisir les interrelations entre mondes scientifiques et aéronautique, à identifier la circulation des savoir-faire techniques entre sciences militaire et civile et à suivre l'emploi d'une technique visuelle dans les espaces coloniaux.

37 | 2020 Revue d'histoire des sciences humaines. "Nommer les savoirs"

30 septembre 2020

Guillaume Mouralis , Martin Herrnstadt , Léa Renard , Serge Reubi , Nikola Tietze

Artikel
Revue d'histoire des sciences humaines
Edition: Éditions de la Sorbonne
Collection: Revue d'histoire des sciences humaines
ISBN: 979-10-351-0593-8

Les noms des savoirs sont souvent des boîtes noires que l’on manipule avec ingénuité. Pourtant, qu’ils forgent de nouveaux intitulés pour leurs pratiques savantes ou reprennent des dénominations existantes, les savants eux-mêmes y prêtent une grande attention. Étudier la façon dont on nomme et regroupe les savoirs permet de travailler sur leur émergence, les conditions de leur succès, leurs resémantisations invisibles ou les controverses qui les ont traversés. La dénomination et l’agrégation des savoirs sont indissociables de partitions, de découpages et de distinctions. À travers l’analyse des différentes épithètes feuilletant la « géographie » dans la France des xixe-xxe siècles, on met par exemple au jour une histoire beaucoup moins unitaire que ne le voudraient les représentations autochtones. Souvent transnationaux, les cas étudiés témoignent des appropriations variées d’un même terme comme « enquête », « ethnopsychiatrie » ou le diptyque philologie/linguistique. Enfin, en s’arrêtant sur « behavioral sciences », « moral sciences », « Geisteswissenschaften » ou « sciences humaines » c’est l’objet même de la Revue d’histoire des sciences humaines qui se trouve interrogé.


Publications

Reubi Serge. 2018. « La photographie aérienne, un outil militaire au service des sciences sociales. Circulations des savoir-faire, malléabilité des usages et difficultés d’appropriation (1918-1935) », Revue d’histoire des sciences humaines (Après 1918. Reconfiguration des savoirs des sciences de l'homme) 33, 187-210.

Reubi Serge. 2018. « Un homme pressé. Arnold Van Gennep, l’indépendance de l’ethnographie et le congrès de Neuchâtel », in Laurière Christine, Arnold van Gennep : Terrains, oppositions, réseaux, Editions du CTHS, 99-116.

Reubi Serge. 2017. « La part du peintre. Photographie, peinture et ethnographie. Jean Gabus et Hans Erni en Mauritanie (1950-1951) », in Lafontant Chantal, Transitions. La photographie dans le canton de Neuchâtel 1840-1970, Neuchâtel : MAHN, 99-105.

Reubi Serge et Doyen Audrey. 2017. « Les réseaux de marchands et de donateurs aux musées ethnographiques suisses. Les processus d’acquisition des collections savantes comme modalité de définition du savant et de construction de la ville », in Brait Andrea et Fruh Anja, Politique de la mémoire. Ethnografische und historische Museen als Orte geschichtspolitischer Verhandlungen vom 19. bis zum 21. Jahrhundert (Itinera. Beiheft zur Schweizerischen Zeitschrift für Geschichte), 91-107.

REUBI Serge. 2016. « Etudier les traditions mineures en histoire des sciences à travers l’ethnographie suisse du 20e s », in Revue d’histoire des sciences humaines (28), Paris : Presses de la Sorbonne, 191-224.

Reubi Serge. 2016. « Vers les collectes disciplinaires : ethnographie, zoologie et géologie dans les expéditions savantes suisses dans l’outre-mer (1890-1930) », inBondaz Julien, Dias Nélia et Jarrassé Dominique, Collecter et collectionner par-delà nature et culture (Gradhiva), 96-121.