Mathieu Lericq | Mobilitätstipendiat

Ehemaliges Mitglied
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin
E-Mail: mathieu.lericq  ( at )  gmail.com Tel: +49(0) 30 / 20 93 70700

Mutterinstitut : Aix-Marseille Université (LESA) | Fachbereich : Anthropologie , Kunstgeschichte |

Biographie

Projets scientifiques:
2013-2015⎮DokEst89 – Les expériences communistes à travers le cinéma documentaire est-européen depuis 1989
Membre du comité scientifique, avec Ania Szczepanska (Université Paris I - HiCSA) et Nadège Ragaru (Sciences Po, CERI)

 

Études et diplômes:
2014-⎮Doctorat
2010-2012⎮Master 2 d’Études Cinématographiques – Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle (option Histoire culturelle et Anthropologie), intitulé “La promesse d’une mémoire - Des décombres aux déchets : expérience de ruines dans “Kanał” et “Cendres et diamant” d’Andrzej Wajda. Jury de soutenance : Sylvie Rollet et Jean-Loup Bourget (second lecteur).
2009-2010⎮Master 1 d’Études Cinématographiques – Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle et Université Jagelloński (Cracovie, Pologne) – Référent scientifique : Tadeusz Lubelski.
2008-2009⎮Licence d’Etudes Cinématographiques et de Lettres Modernes – Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle
2006-2008⎮Classes préparatoires à l’ENS LSH (Ecole Normale Supérieure) – Lycée Frédéric Mistral (Avignon)
Juin 2006⎮Baccalauréat Littéraire, option Cinéma et Audiovisuel – Lycée Auguste et Louis Lumière, Lyon

Forschungsthema

Dans quelle mesure un corps peut-il être un objet de régulation politique en même temps qu’un objet problématique pour le regard? Qu’est-ce que les films, fictionnels ou documentaires, montrent des corps et traduisent en termes de répression/liberté, de refoulement/désirs et d’identités ? Du cinéma “officiel” vers la poétique cinématographique, comment passe-t-on de visions des corps-modèle à celles du corps-symptôme? Tels sont des exemples de questions que nous pouvons poser au cinéma développé dans le contexte des régimes communistes est-européens depuis la fin des années 1940 jusqu’au début des années 1990.

Avant d’entrer dans les enjeux propres à notre contexte, il faut questionner très schématiquement les rapports entretenus par le cinéma avec le(s) corps. Le cinéma est, de manière (peut-être trop) évidente, affaire de corps. Ou plutôt de corps et d’espaces. Ou plus précisément de corps évoluant dans des espaces. Art dont l’évolution suit celle d’un étirement (du cadre, du temps filmé, de l’expérience spectatorielle), le cinéma est en effet à même d’appréhender les relations en mouvements (et en tensions) qu’entretiennent les corps avec les autres corps, les visages avec d’autres visages, des mains empoignant d’autres mains à travers les frontières politiques, des pas criant et foulant les pavés, les doigts caressant des peaux par-delà les murs d’une prison, les regards du désir envoûtant le physique érotisé, l’effroi du reflet inversé de l’apparence dans le miroir; bref, ce sont les rapports entre le(s) corps et leur(s) environnement(s) que la poétique cinématographique tente (depuis Jean Epstein jusqu’à Gregg Araki, en passant par Jean Genet et Jean-Luc Godard) d’à la fois circonscrire et laisser échapper.

Circonscrire, car le cinéma prend le corps dans ses filets d’images, il rend compte d’états et de mouvements des corps au sein de leurs conditions. Laisser échapper, ensuite, car tout en prenant les corps, en les filmant, en les nommant parfois, donc en les poétisant, le cinéma montre en filigrane ce qu’ils signifient en termes de volonté, de déterminismes sociaux, d’identités, de sexualités, etc. On pourrait même aller jusqu’à affirmer que les corps sont non seulement regardés par le cinéma mais surtout regardent le cinéma et à travers lui le spectateur, les normes sociales et les mentalités. Filmer un corps, c’est saisir ce qu’il est autant que ce qu’il n’est pas, ce qui semble être et ce qui le traverse, d’où il vient autant que ce qu’il veut, où il se trouve autant que là où il ne peut pas aller. En somme, les relations corps-espaces questionnent les limites des capacités humaines, la conformité des corps avec leurs attributs identitaires, autant que les limites des images elles-mêmes. S’appliquant à révéler une intériorité déchue autant qu’un contexte déchiré, le cinéma peut même être vu lui-même comme un corps-perception sans cesse en devenir.

Titel der Dissertation
Normes biopolitiques et images des corps dans l'Europe communiste (1968-1989)
Betreuer
Thierry Roche