April 2018
L’étude de la dimension spatiale de la vie de nos sociétés est solidement ancrée dans l’histoire du Centre Marc Bloch. Néanmoins, le renouvellement des problématiques et des initiatives est significatif ; au fil des circulations des chercheur.e.s et des doctorant.e.s, les focales et les terrains changent. Cette newsletter donne l’occasion de quelques coups de projecteur sur cet aspect de la recherche au Centre, où les géographes jouent certes un rôle significatif, mais aux côtés de chercheur.e.s et doctorant.e.s de toutes les disciplines.
Das Studium der räumlichen Dimension des Lebens in unserer Gesellschaft ist fester Bestandteil der Geschichte des Centre Marc Bloch. Das Wiederaufleben dieser Themengebiete ist nichtsdestotrotz bemerkenswert, da Schwerpunkte und Forschungsfelder aufgrund der Zirkulation von Forschenden und Promovierenden ständig im Fluss sind. Der Newsletter bietet Anlass, diesen Aspekt der wissenschaftlichen Arbeit am Centre – wo die Geografen zwar eine wichtige Rolle spielen und doch immer Teil der Gemeinschaft aus Forschenden und Promovierenden aller Disziplinen sind – genauer unter die Lupe zu nehmen.
Interpréter Mai 68
Jacques Rancière au Centre Marc Bloch
Le 19 janvier dernier, le Centre Marc Bloch a eu le plaisir de recevoir Jacques Rancière, philosophe français de renommée internationale pour ses travaux sur la parole ouvrière, la démocratie ou encore la littérature. Il travaille depuis de nombreuses années sur les rapports entre l’esthétique et la politique : la politique renvoie selon lui à un certain mode de perception du monde, qui rend possible sa transformation. La veille, Rancière avait donné une conférence publique à l’Université de la Viadrina (Francfort/Oder) sur la « politique de la fiction ». En donnant au Centre une conférence sur Mai 68, il a initié, comme l’a rappelé Catherine Gousseff en introduction, deux cycles de conférences, l’un visant à faire découvrir de grandes figures de la philosophie française, et l’autre visant à penser Mai 68.
Rancière s’est demandé sous quelles conditions on pouvait aborder « l’ensemble de faits regroupés sous le nom de Mai 68 » comme un événement proprement politique. Rompant avec un mode de raisonnement sociologique (irréductible à la discipline sociologique et potentiellement présent dans l’argumentation philosophique, le récit historique etc.), Rancière n’entend pas saisir l’événement 68 comme un accident de surface sur le long cours de l’évolution des sociétés. La réflexion sur Mai 68 est l’occasion d’une réflexion sur l’événementialité même : au lieu d’y voir l’inattendu qui perturbe l’enchaînement causal normal (et serait destiné à rester une révolution imaginaire), Rancière y voit l’inauguration d’un autre enchaînement qui remet en question cette causalité normale.
Mai 68 fait ainsi surgir une autre conception de la politique : c’est un mouvement où « la capacité de n’importe qui » s’est affirmée par des actions, indépendamment de l’identification à une classe sociale. Là réside la rupture qu’il opère, au-delà de laquelle il n’est plus possible d’identifier des « conflits de monde » avec des « conflits de forces sociales ». Mai 68 n’est pas réductible à une révolution sociale explicable en termes marxistes, c’est un type d’actions qui voulaient supprimer les médiations et créer un espace inédit de connexions, inaugurant de nouvelles manières de percevoir, de sentir, de parler. Les mouvements Occupy apparaissent ainsi comme les fils de 68, héritant de cette dissociation entre puissance de monde (des modes d’agir qui ne séparent pas les moyens des fins) et forces de conflit.
Catherine Colliot-Thélène, ancienne directrice du Centre, qui animait la conférence, a interrogé Jacques Rancière sur sa tentative de sortir de l’opposition entre durée et éphémère tout en voulant se passer des médiations : comment se pense l’articulation entre événement et redéfinition de la politique au sein des institutions mêmes ? Cette conférence, qui a attiré un public nombreux, a été un grand succès.
Mai 68 interpretieren
Jacques Rancière am Centre Marc Bloch
Am 19. Januar 2018 hatte das Centre Marc Bloch das Vergnügen, den für seine Arbeiten zur Emanzipation der Arbeiterschaft, zu Demokratie sowie Literatur international bekannten französischen Philosophen Jacques Rancière zu begrüßen. Seit vielen Jahren beschäftigt er sich mit der Beziehung zwischen Ästhetik und Politik: Politik verweist, ihm zufolge, auf eine bestimmte Art, die Welt wahrzunehmen, was deren Transformation ermöglicht. Am Vortag hatte Rancière an der Europa-Universität Viadrina in Frankfurt (Oder) einen Vortrag zum Thema „The Politics of Fiction“ gehalten. Mit seinem Vortrag zum Mai 68 am Centre gab er, wie Catherine Gousseff in ihrer Einführung erwähnte, den Startschuss zu zwei Veranstaltungsreihen: eine zu bedeutenden französischen Philosophen, die andere über Reflexionen zum Mai 68.
Rancière beschäftigte sich mit der Frage, unter welchen Bedingungen sich „den unter der Bezeichnung Mai 68 zusammengefassten Begebenheiten“ als eines spezifisch politischen Ereignisses angenähert werden kann. Dazu bricht Rancière mit einer soziologischen Denkweise (unüberwindlich für die Soziologie und potentiell in der philosophischen Argumentation, der Geschichte usw. vorhanden) und betrachtet das Ereignis 68 gerade nicht als einen oberflächlichen Zwischenfall im Entwicklungsverlauf der Gesellschaften. Die Betrachtung des Mai 68 bietet Gelegenheit, die Ereignisbezogenheit per se genauer zu reflektieren: Anstatt darin das Unvorhergesehene zu sehen, welches eine gewöhnliche kausale Ereignisfolge stört (und dazu bestimmt wäre, auf der Stufe einer imaginäre Revolution zu verharren), sieht Rancière darin eine neue, die herkömmliche Kausalität infrage stellende Ereigniskette begründet.
Als Folge des Mai 68 trat eine neuen Konzeption von Politik in Erscheinung: Er war eine Bewegung, in der sich das „Potential eines jeden Einzelnen“, unabhängig von der Identifikation mit einer sozialen Klasse, in Taten ausdrückte. Genau hierin liegt der durch ihn vollzogene Bruch, jenseits dessen die „Konflikte dieser Welt“ nicht mehr mit den „sozialen Klassenkämpfen“ gleichgesetzt werden können. Der Mai 68 lässt sich nicht auf eine mit Marx‘schen Begrifflichkeiten erklärbare soziale Revolution reduzieren; es handelt sich vielmehr um eine Aktionstypus mit dem Ziel, die Vermittlungsinstanzen abzuschaffen und einen neuartigen Raum für Querverbindungen zu kreieren, und der so neue Arten der Wahrnehmung, des Fühlens und des Redens eröffnete. In diesem Sinne scheinen die Occupy-Bewegungen Kinder von 68 und Erben dieser Aufspaltung von Weltgewalt (Aktionsmodi, bei denen die Mittel nicht vom Zweck zu trennen sind) und Konfliktkräften.
Die ehemalige Direktorin des Centre und Moderatorin des Vortrags, Catherine Colliot-Thélène, befragte Jacques Rancière zu seinem Versuch, sich dem Gegensatz zwischen Dauer und Flüchtigkeit zu entziehen und gleichzeitig die Vermittlungsinstanzen aufgeben zu wollen: Wie kann das Zusammenspiel zwischen Ereignis und Neudefinition des Politischen innerhalb der Institutionen gedacht werden? Die Diskussion war ein überaus großer Publikumserfolg.
Dossier: la géographie, l’espace et la ville
L’étude de la dimension spatiale de la vie de nos sociétés est solidement ancrée dans l’histoire du Centre Marc Bloch. Néanmoins, le renouvellement des problématiques et des initiatives est significatif ; au fil des circulations des chercheur.e.s et des doctorant.e.s, les focales et les terrains changent. Cette newsletter donne l’occasion de quelques coups de projecteur sur cet aspect de la recherche au Centre, où les géographes jouent certes un rôle significatif, mais aux côtés de chercheur.e.s et doctorant.e.s de toutes les disciplines.
La ville
Ces derniers mois, de nombreux événements ont restitué l’importance de la dimension urbaine dans le travail des Centristes. Lors du semestre d’hiver, deux jeunes chercheuses, l’historienne Caroline Garrido et la philosophe Bahar Sen, ont dialogué avec leurs étudiant.e.s de l’Universitéa Humboldt autour du thème de « l’espace urbain » en s’appuyant sur des textes théoriques importants. Elles ont aussi organisé, dans ce cadre, une passionnante visite commentée de Marzahn, quartier modèle de l’urbanisme de la période communiste à Berlin.
Dans un autre registre, une récente journée d’étude, consacrée aux liens entre activité artistique et ville, a permis, grâce à l’initiative de Boris Grésillon et Julio Velasco, de lancer un dialogue original entre artistes et spécialistes des questions urbaines. Soutenu par le CMB et l’Université Paris-1, cet événement pose les bases d’un cycle de rencontres dont la seconde est déjà programmée à Paris pour le printemps.
Voir et réaliser des cartes
On verra aussi dans ce numéro comment s’est structurée, depuis l’automne 2017, une formation à la cartographie, destinée à donner aux différent.e.s Centristes intéressé.e.s les moyens de réaliser eux-mêmes leurs cartes. Petit cycle de formation que l’on espère faire vivre longtemps, au bénéfice notamment des doctorant.e.s.
Deux nouvelles publications Phantomgrenzen
Le projet de recherche “Frontières fantômes”, porté par le CMB de 2011 à 2017 continue sur sa lancée avec la publications de deux ouvrages consacrés à l’espace ukrainien.
Portrait
Enfin, Irina Mützelburg « tire le portrait » en quelques paragraphes incisifs d’un géographe fasciné (au-delà du raisonnable ?) par les cartes : on se représenterait presque Denis Eckert comme une sorte d’érudit qui, au lieu de se plonger dans de vieux grimoires, s’abîme des heures durant dans la contemplation des atlas. Qu’en dire ? Le portrait est celui de l’un des auteurs de ces lignes…
Denis Eckert, Béatrice von Hirschhausen
Dossier: Geografie und Raum
Das Studium der räumlichen Dimension des Lebens in unserer Gesellschaft ist fester Bestandteil der Geschichte des Centre Marc Bloch. Das Wiederaufleben dieser Themengebiete ist nichtsdestotrotz bemerkenswert, da Schwerpunkte und Forschungsfelder aufgrund der Zirkulation von Forschenden und Promovierenden ständig im Fluss sind. Der Newsletter bietet Anlass, diesen Aspekt der wissenschaftlichen Arbeit am Centre – wo die Geografen zwar eine wichtige Rolle spielen und doch immer Teil der Gemeinschaft aus Forschenden und Promovierenden aller Disziplinen sind – genauer unter die Lupe zu nehmen.
Die Stadt
In den letzten Monaten haben zahlreiche Veranstaltungen die Bedeutung der städtischen Dimension für die Arbeit der Mitglieder des Centre vor Augen geführt. Seit einigen Monaten debattieren zwei junge Wissenschaftlerinnen, die Historikerin Caroline Garrido und die Philosophin Bahar Sen, mit Studierenden der Humboldt Universität unter Einbeziehung zentraler theoretischer Texte über den „urbanen Raum“. In diesem Rahmen organisierten sie eine faszinierende Führung durch Marzahn, einem Modellbezirk des sozialistischen Städtebaus in Berlin.
Eine kürzlich veranstaltete Tagung zur Beziehung zwischen künstlerischem Schaffen und Stadt wirft ein Schlaglicht auf einen ganz anderen Bereich. Sie war, dank der Initiative von Boris Grésillon und Julio Velasco, der Startschuss für eine außergewöhnliche Debatte zwischen Kunstschaffenden und ExpertInnen für urbanistische Fragestellungen. Die vom CMB und der Université Paris-1 geförderte Veranstaltung legt den Grundstein für eine Reihe von Zusammentreffen. Das zweite davon steht im Frühjahr in Paris an.
Karten betrachten und erstellen
Diese Ausgabe nimmt außerdem den Aufbau einer Kartografie-Werkstatt seit Herbst 2017 in den Blick. Ziel ist, interessierten Mitgliedern des Centre die Mittel an die Hand zu geben, eigene Karten zu erstellen. Dieser kleine Schulungszyklus wird, insbesondere zum Vorteil der Promovierenden, hoffentlich noch lange bestehen.
Zwei neue Publikationen “Phantomgrenzen”
Das Forschungsprojekt “Phantomgrenzen”, das von 2011 bis 2017 vom CMB getragen wurde,
wird durch die Publikation zweier Werke über den ukrainischen Raum fortgeführt.
Porträt
Schlussendlich zeichnet Irina Mützelburg in wenigen, treffenden Strichen das Porträt eines Geografen und seiner – vielleicht unermesslichen – Faszination für Karten. Man muss sich Denis Eckert fast als Gelehrten vorstellen, der sich, anstatt sich in alte Schriftstücke zu versenken, stundenlang in der Betrachtung von Atlanten verliert. Was gibt es noch zu sagen? Das Porträt eines der Autoren dieser Zeilen…
Denis Eckert, Béatrice von Hirschhausen
L'espace urbain comme in(ter)discipline
Décembre 2016
Bahar Şen, alors au Centre Marc Bloch pour quelques mois, est intervenue il y a quelques jours dans le pôle Expériences de la globalisation sur le thème « Jenseits des Strukturalismus : Mondialisierung und Urbanität bei Henri Lefebvre ». Je vais à sa rencontre, un projet de cours en tête qui sommeille depuis (trop) longtemps. Il me semble qu'au vu de ses centres d'intérêt et des auteurs qu'elle convoque nous pourrions monter quelque chose ensemble. Nous ne nous connaissons pas mais après quelques échanges nous voilà engagées toutes deux dans le projet ; s'asseoir autour d'une table, se comprendre d'abord, rédiger ensemble une proposition, la voir valider, préparer le cours et enfin faire l'expérience du séminaire. L'article revient sur une expérience, riche, pas si évidente, sur un échange et une pratique interdisciplinaires couplés d'une rencontre avec des étudiant.e.s de l'Université Humboldt de Berlin que nous avons entraîné.e.s dans notre réflexion et une expérience de recherche.
Aux frontières des disciplines
Bahar Şen, aujourd'hui assistante de recherche (Wissenschaftliche Mitarbeiterin) au Centre Marc Bloch, est philosophe. Son travail porte sur la ville, thème qui est loin d'être classique et académique dans son champ disciplinaire. Elle l'inscrit dans une philosophie culturelle et souhaite approcher un objet du quotidien bien connu des sciences sociales avec l'idée d'en faire un thème pertinent pour la philosophie. Sa réflexion renvoie à l'auteur du Droit à la ville, Henri Lefebvre, pour qui « seule la philosophie et le philosophe proposent une totalité : la recherche d’une conception ou d’une vision globale ». Cette vision globale est également étayée par la Philosophie de l’argent de Georg Simmel, un autre auteur très présent dans ses recherches. Caroline Garrido fait de l'« histoire au ras du sol ». Son approche de la ville se fait dans un tout autre contexte, celui de l'aménagement et l'appropriation du territoire dans le Berlin divisé à travers l'étude de différents quartiers de vie (Kiez). Ses recherches convoquent également Henri Lefebvre , notamment sa distinction entre espace perçu, conçu et vécu. Dans celles-ci le territoire et ses pratiques permettent de (re-)penser l'événement historique, une approche qui ne va pas non plus de soi dans sa discipline. Approche globalisante, pensée universalisante d'un côté, approche par les pratiques quotidiennes et singulières de l'autre, mais pour toutes les deux la volonté de proposer une autre lecture de l'espace urbain et de repousser les limites disciplinaires.
La pratique de la lecture comme pont entre les disciplines
Dès que nous avons commencé à travailler ensemble, nous avons été marquées par, d'un côté, la proximité de nos objets de recherche, de l'autre par l'écart abyssal qui existe entre nos approches et nos interprétations. Nous pourrions essayer de le tourner de façon constructive, positive et dire que nos approches sont complémentaires mais le fait est que nos projets vivent des vies parallèles alors même qu'ils survolent les mêmes territoires et sans ce cours, l'opportunité que représente le séminaire, nous aurions pu nous ignorer encore longtemps. Le séminaire Marc Bloch a déclenché une réflexion commune et, bien au-delà de la production attendue – le cours en lui-même et l'échange avec les étudiant.e.s – il nous a donné l'occasion d'explorer des territoires que nos disciplines, avec leurs codes, leurs usages, leurs attentes, nous permettent de contourner. Dès le départ, nous n'avons pas eu la prétention de proposer un cours clé en main sur l'espace urbain. Il nous semblait plus réaliste et intéressant de nous laisser et de laisser aux étudiant.e.s un espace libre d'interprétation. Nous ne travaillons et ne lisons pas de la même façon. Notre regard, notre intérêt ne se porte pas sur les mêmes éléments quand nous parcourons un texte. La lecture est pour tout.e chercheuse/chercheur un geste quotidien, routinier et les mécanismes qui la soutiennent en deviennent (presque) invisibles. Confronter nos lectures, c'est redonner à ces mécanismes une lisibilité, une visibilité, les interroger. Cette pratique – d'abord à deux puis avec le groupe d'étudiant.e.s - nous a permis d'observer la façon dont la lecture de l'autre et des autres affecte, vient perturber ces habitudes. Le dialogue qui s'est instauré entre nous autour des textes s'est petit à petit mué en une opération consciente de déstabilisation en vue de produire de nouveaux savoirs ou d'engager de nouvelles réflexions autour de l'espace urbain.
Du concept à la pratique : un séminaire chez les KuWi
Plusieurs mois avant le début du séminaire, nous avons entrepris de lire ou relire des classiques ensemble et nos rencontres, le mercredi soir dans la salle Germaine Tillion au 8ème étage, sont devenues rituelles. Ces lectures nous ont permis de proposer aux étudiant.e.s cinq blocs de réflexion (Themenblöcke) autour de l'espace urbain : « Urbanisation et modernité » (Ubanisierung und Moderne), « Matérialité et architecture » (Materialität und Architektur), « Espace urbain et participation » (urbane Räume und Partizipation), « Expérience sensible de l'espace urbain » (sinnliche Erfahrbarkeit des urbanen Raumes), « Urbanisation et globalisation » (Urbanisierung und Globalisierung). Nous avons eu affaire à des étudiant.e.s engagé.e.s, proposant des analyses et des parallèles souvent audacieux ; chacun.e a amené avec lui/elle un bagage de lectures et d'expériences qui ont alimenté la discussion. Nous voulions absolument que chaque étudiant.e développe une lecture propre, personnelle des textes et prenne confiance en lui/elle pour défendre librement son approche. Nous avons aussi joué le jeu et nos voix étaient souvent dissonantes. Les règles étaient claires et les étudiant.e.s n'ont pas été perturbé.e.s ; une chance pour nous, ces dissonances sont légion chez les KuWi où les barrières disciplinaires sont moins présentes. Au-delà des blocs proposés, de nombreux textes et auteurs, que ce soit Eli Rubin, Rem Koolhaas ou Lewis Mumford, permettaient d'aborder la question de la fonctionnalisation et l'appropriation de l'espace urbain. Aussi, nous avons décidé avec les étudiant.e.s de parcourir ensemble un espace urbain proche mais bien souvent inconnu, même des Berlinois.e.s, Marzahn, guidé.e.s par l'expérience et l'expertise de Nico Grunze, géographe. La discussion finale qui a suivi et clos le séminaire a remis sur le devant de la scène les deux approches que nous portions, approche globale et approche par les expériences sans qu'elles ne viennent se contredire. Un étudiant nous confie qu'il est venu au séminaire avec une idée plus ou moins précise de ce que recouvre l'espace urbain et plus nous avons avancé dans la lecture des textes plus il a eu l'impression que sa compréhension s'est brouillée. Une intervention pour le moins inattendue mais qui, sans le vouloir, nous a ravi. De simple, sa compréhension de l'espace urbain est devenue complexe, nous avons souri et lui avons dit : « Bienvenue dans la recherche ! ». (Willkommen in der Wissenschaft).
Bahar Şen & Caroline Garrido
Photo : Visite de Marzahn, Fortuna Park, espace de loisir, familial au milieu des blocs.
Die Disziplinlosigkeit des urbanen Raumes
Dezember 2016
Bahar Şen ist zu diesem Zeitpunkt seit einigen Monaten am Centre Marc Bloch und hat vor wenigen Tagen im Rahmen des Schwerpunkts Erfahrungen der Globalisierung über das Thema „Jenseits des Strukturalismus: Mondialisierung und Urbanität bei Henri Lefebvre“ referiert. Ich treffe mich mit ihr, ein Seminarprojekt im Kopf, das seit (viel zu) langer Zeit in mir schlummert. So wie ihre Interessen gelagert sind und angesichts der Autoren, die sie heranzieht, scheint mir, dass wir gemeinsam etwas auf die Beine stellen könnten. Wir kennen uns noch nicht, aber bereits nach wenigen Gesprächen haben wir uns beide auf das Projekt eingelassen: gemeinsam an einem Tisch zu sitzen und einander zunächst zu verstehen, einen Projektentwurf zu verfassen, ihn genehmigt zu bekommen, den Kurs vorzubereiten und schließlich das Seminar abzuhalten. Dieser Artikel rekapituliert eine facettenreiche, nicht ganz selbstverständliche Erfahrung, interdisziplinären Austausch und Praxis, gepaart mit einer Begegnung mit Studierenden der Humboldt Universität Berlin, die wir in unsere Überlegungen und dieses Forschungserlebnis involviert haben.
An der Grenze zwischen den Disziplinen
Bahar Şen, heute wissenschaftliche Mitarbeiterin am Centre Marc Bloch, ist Philosophin. In ihrer Forschung beschäftigt sie sich mit der Stadt, einem Forschungsgegenstand, welcher weder klassisch für ihre Disziplin ist, noch akademischen Niederschlag findet. Sie verortet ihn in der Kulturphilosophie und möchte sich diesem für die Sozialwissenschaften alltäglichen Thema mit dem Hintergedanken annähern, es für die Philosophie relevant zu machen. Ihre Überlegungen verweisen auf den Autor von Das Recht auf Stadt, Henri Lefebvre, für den „nur die Philosophie und der Philosoph eine Totalität bieten: die Suche einer allumfassenden Leitidee oder einer Vision“. Auch die Philosophie des Geldes von Georg Simmel, ein weiterer, in ihrer Forschung besonders präsenter Autor, fußt auf einer universellen Vision. Caroline Garrido betreibt eine „bodenständige Geschichte“. Sie nähert sich der Stadt in einem völlig anderen Kontext, der Gestaltung und der Aneignung von Bezirken im geteilten Berlin, und dies anhand einer Untersuchung verschiedener Kieze. Auch sie zieht für ihre Forschung Henri Lefebvre, insbesondere seine Unterscheidung zwischen wahrgenommenem, erdachtem und gelebtem Raum, heran. Innerhalb dieser Forschung erlauben ihr der Raum und damit verbundene Praktiken, das historische Ereignis (neu) zu denken, ebenfalls ein Ansatz, der für ihre Disziplin nicht selbstverständlich ist. Gesamtheitlicher Ansatz und universalistisches Denken der einen, Erforschung individueller Alltagspraktiken bei der anderen. Bei uns beiden ist nichtsdestotrotz der Wille vorhanden, eine andere Lesart des urbanen Raumes anzubieten und die von den Disziplinen gesetzten Grenzen zu verlagern.
Die Lektüre als Brücke zwischen den Disziplinen
Sobald wir unsere Zusammenarbeit begonnen hatten, prägten sich uns einerseits die Verwandtschaft unserer Forschungsthemen, andererseits die abgrundtiefen Diskrepanzen zwischen unseren Forschungsansätzen und Interpretationen ein. Wir konnten versuchen, dies als konstruktiv und positiv zu begreifen, und uns sagen, dass unsere Ansätze komplementär seien. Tatsache ist aber, dass unsere jeweiligen Forschungsprojekte in Parallelwelten leben, auch wenn sie dieselben Bereiche behandeln. Ohne diesen Kurs und die so dargebotene Chance, hätten wir uns wohl noch lange Zeit gegenseitig ignoriert. Das Marc-Bloch-Seminar wurde zum Ausgangspunkt gemeinsamer Reflexionen und, über die erwarteten konkreten Ergebnisse – der Kurs selbst sowie der Austausch mit den Studierenden – hinaus, eine Gelegenheit, uns in Forschungsbereiche zu wagen, welche sich in unseren Disziplinen mit ihren Codes, Gepflogenheiten und Erwartungen nur allzu leicht umgehen lassen. Es war von Anfang an gerade nicht unser Anspruch, ein vollständig vorgefertigtes Seminar über den urbanen Raum anzubieten. Es schien uns wesentlich realistischer und interessanter, uns und den Studierenden interpretatorischen Freiraum zu lassen. Wir arbeiten und lesen nicht auf die gleiche Art. Unser Blick und unser Interesse richten sich nicht auf die gleichen Elemente, wenn wir einen Text durchgehen. Für alle Forschenden ist die Lektüre alltägliche Routine, so dass die Mechanismen, auf denen sie basiert, (fast) unsichtbar werden. Die Gegenüberstellung unserer Lesarten bedeutete, dass diese Mechanismen wieder lesbar, sichtbar und hinterfragbar wurden. Diese Praxis, zunächst zu zweit, später mit den Studierenden, gestattete uns, zu beobachten, inwiefern andere Lesarten diese Gewohnheiten beeinflussten und störten. Der Dialog, welcher sich zwischen uns um die Texte herum entspann, entwickelte sich langsam zu einer bewussten Destabilisierung mit dem Ziel, neues Wissen hervorzubringen bzw. neue Überlegungen zum urbanen Raum anzustellen.
Von der Theorie zur Praxis: ein Seminar bei den KuWis
Mehrere Monate vor Beginn des Seminars begannen wir, die Klassiker gemeinsam (wieder) zu lesen. Unsere Treffen am Mittwochabend im Germaine-Tillon-Saal im 8. Stock wurden zu einem Ritual. Aufgrund dieser Lektüre schlugen wir den Studierenden fünf Themenblöcke zum urbanen Raum vor: Urbanisierung und Moderne, Materialität und Architektur, urbane Räume und Partizipation, sinnliche Erfahrbarkeit des urbanen Raumes, Urbanisierung und Globalisierung. Wir sahen uns engagierten Studierenden gegenüber, die oft gewagte Analysen vorschlugen und kühne Parallelen zogen: Alle von ihnen brachten ihre eigenen Lektüren und Erfahrungen ein, aus denen sich dann die Debatte speiste. Es war unser Wunsch, dass die Studierenden eine eigene, persönliche Lesart der Texte entwickelten und sich trauten, ihren Ansatz eigenständig zu vertreten. Auch wir hielten uns an dieses Prinzip, wobei unsere Meinungen oft auseinander gingen. Diese klaren Spielregeln brachten die Studierenden nicht aus dem Konzept: Die von uns als Chance begriffenen Dissonanzen existieren in den Kulturwissenschaften, wo die Abgrenzungen zwischen den einzelnen Disziplinen weniger eine Rolle spielen, zuhauf. Über die Themenblöcke hinaus erlaubten uns zahlreiche Texte und Autoren, ob Eli Rubin, Rem Koolhaas oder Lewis Mumford, die Frage nach der Funktionalisierung und der Aneignung des urbanen Raums. Gemeinsam mit den Studierenden beschlossen wir außerdem, den nahen und doch sogar Berlinern unbekannten Stadtbezirk Marzahn zu besuchen, durch den uns der erfahrene Geograf Nico Grunze mit seinem Fachwissen führte. Die Abschlussdiskussion, mit der das Seminar zu Ende ging, rückte erneut die uns beiden eigenen Ansätze, den universalistischen und den der individuellen Erfahrungen, in den Vordergrund, allerdings ohne dass sie in Widerspruch zueinander traten. Einer der Studenten vertraute uns an, dass er zu Anfang des Seminars eine mehr oder weniger präzise Vorstellung davon hatte, was der Begriff urbaner Raum einschließt, Je weiter wir mit der Lektüre vorankamen, hatte er mehr und mehr den Eindruck, dass diese Klarheit sich immer mehr auflöste. Auch wenn er nicht darauf abzielte, freute uns diese unerwartete Aussage ungemein. Sein zunächst vereinfachtes Verständnis des urbanen Raumes hatte sich in ein komplexes verwandelt. Also lächelten wir ihn an und sagten: „Willkommen in der Wissenschaft!“
Bahar Şen & Caroline Garrido
Foto: Marzahn-Besuch, Fortuna Park, ein Freizeitbereich für Familien inmitten der Wohnblöcke.
Veranstaltungen am Centre Marc Bloch (Auswahl)
Veranstaltungen am Centre Marc Bloch (Auswahl)
April - Juli 2018
18. April
Kinoabend “Mourir à 30 ans”
Cycle Mai 68
Ort: City Kino Wedding
Uhrzeit: 19 Uhr
Kontakt: Catherine Gouseff / Dominique Treilhou (Institut Francais)
19. April
Seminar: “Orientations and influences of social and medico-social policies: policies, work and appraisal”
Referentin: Emmanuelle Puissant (Université Grenoble Alpes)
Ort: Marc Bloch Centre, Germaine Tillon Room, 7. Stock
Uhrzeit: 9.00 - 12.00 Uhr
Kontakt: Andrea Kretschmann
19.April
Buchpräsentation und Podium “Ungleiche Brüder: Russen und Ukrainer”
Ort: CMB, 7. Stock
Uhrzeit: 18.00 – 20.00 Uhr
Kontakt: Catherine Gousseff
24. April
Internationale Tagung “Democracy and forms of life”
Ort: CMB, 3. Stock
Uhrzeit: 9.30 - 18.30
Kontakt: Estelle Ferarrese
24. April
Ringvorlesung: Wer gehört dazu? Grenzziehung durch Recht
„Von Grenzen und Zugehörigkeiten in Zeiten des Hitler-Stalin-Paktes“
Referentin: Prof. Dr. Claudia Weber (Uni Viadrina)
Kommentar: Dr. Jakob Zolmann (WZB)
Ort: CMB, 7. Stock, Germaine Tillion Saal
Uhrzeit: 18.00 – 20.00 Uhr
31. Mai – 01. Juni
Konferenz „Once on the move, always on the move? Mobility after Migration”
Organisation: Section ‘Migration and Ethnic Minorities’ of the German Sociological Association (DGS) and the Centre Marc Bloch Berlin
Ort: CMB
Kontakt: Christine Barwick
19. Juni
Ringvorlesung: Wer gehört dazu? Grenzziehung durch Recht
“Law and the exclusion of headscarf-wearing Muslim Women in France: the redrawing of the Republican Order”
Referentin: Prof. Dr. Claire de Galembert (ENS Paris-Saclay)
Kommentar: Dr. Mitja Sienknecht (WZB)
Ort: CMB, 7. Stock, Germaine Tillion Saal
Uhrzeit: 18.00 – 20.00 Uhr
10. – 11. Juli
Junges Forum: Über Grenzen der Disziplinen hinweg . Praktiken der historischen Sozialwissenschaften in Frankreich und Deutschland
ERC: When a "DREAM" comes true
Le Centre Marc Bloch va héberger à partir de septembre 2018 un programme de recherche intitulé DREAM – « Drafting and enacting the REvolutions in the Arab Mediterranean ». Ce programme de recherche, dirigé par Leyla Dakhli, chercheure CNRS, historienne contemporanéiste, est financé par l’ERC (European Research Council) pour une durée de 5 ans. L’ERC soutient chaque année des projets dont la caractéristique est d’être simplement portés par un.e chercheur.e (Principal Investigator) qui s’entoure d’une équipe assez légère (une dizaine de personnes) pour mener à bien ses recherches. Les projets sont sélectionnés uniquement sur critère d’excellence scientifique et sur les potentialités d’innovation, sans contrainte de méthodologie et sans viser à un équilibre des disciplines ou des domaines. C’est donc un dispositif un peu à part dans les financements européens, plus souple que les programmes H2020.
Citation: « Being 'investigator-driven', or 'bottom-up', in nature, the ERC approach allows researchers to identify new opportunities and directions in any field of research, rather than being led by priorities set by politicians. This ensures that funds are channelled into new and promising areas of research with a greater degree of flexibility ».
Dans ce cadre, il s’agira, pour Leyla Dakhli et son équipe, de retracer la généalogie des soulèvements qui se sont produits dans la région arabe méditerranéenne (du Maroc à la Syrie) depuis les années 1950.
Les événements sur lesquels DREAM se penchera sont pris entre les « révolutions canoniques » ou auto-proclamées (révolutions algérienne, nassérienne, libyenne) et les récents printemps arabes. Ces épisodes contestataires ont été catégorisés jusqu’ici de manières très diverses. Certains sont considérés comme des mouvements d’insoumission régionale/ethnique/particulariste, d’autres comme des émeutes de la faim (ou du pain), d’autres comme des soulèvements (de la jeunesse), d’autres comme de classiques mouvements sociaux, enfin certains comme des insurrections à caractère politique (le plus souvent islamistes). L’intuition qui guide ce projet est qu’il ne suffit pas de typologiser les contestations pour les comprendre, et qu’il existe un répertoire politique des soulèvements. Pour y accéder, le projet se propose de relever quatre défis.
D’abord, l’accès à la documentation. Certaines archives sont ouvertes et nous apportent de la documentation précieuse mais il faut élaborer des stratégies pour accéder à l’archive du pouvoir, et éventuellement de la répression ainsi que recueillir des archives privées tant qu’il est encore temps.
Ensuite, la surabondance des discours et des mémoires. Le programme se donne pour objectif de faire un état des lieux, une recension critique et une analyse des lieux de mémoire archivistiques (sites, entreprises mémorielles privées, archives dispersées, mémoires publiés).
Le troisième défi consiste à construire et à créer de l’archive. Les membres de l’équipe devront prendre le temps de s’installer et de s’insérer dans un lieu, inventer ensemble des dispositifs pour collecter, s’appuyer sur des documents déjà identifiés pour les compléter.
DREAM a pour objectif de tracer un chemin dans ces épisodes révolutionnaires et de donner accès à ce chemin à la communauté scientifique. Le travail, piloté depuis Berlin, s’effectuera en partenariat avec le Centre d’histoire sociale à Paris (qui héberge notamment l’entreprise du dictionnaire biographique du mouvement ouvrier ou Maitron) et l’International Institut of Social History d’Amsterdam (centre d’archives). Les chercheur.e.s mettront à disposition, à terme, une base de données, des ressources archivistiques originales, ainsi que des contributions nouvelles à l’histoire des soulèvements et révolutions, notamment en alliant étude précise des mobilisations et enquête sur les émotions politiques et leurs répertoires.
ERC: When a "DREAM" comes true
Ab September 2018 wird am Centre Marc Bloch ein Forschungsprogramm namens DREAM – „Drafting and enacting the REvolutions in the Arab Mediterranean“ angesiedelt sein. Dieses Forschungsprogramm unter der Leitung der Forscherin am CNRS und Expertin für zeitgenössische Geschichte Leyla Dakhli wird über einen Zeitraum von fünf Jahren durch den ERC (European Research Council) finanziert. Der ERC fördert jedes Jahr Forschungsprojekte, die hauptsächlich von einer Forscherin oder einem Forscher (Principal Investigator) in Zusammenarbeit mit einem relativ schlanken Team (etwa 10 Personen) getragen werden. Einzige Auswahlkriterien für die Projekte sind ihr herausragender wissenschaftlicher Verdienst und ihr Innovationspotential. Hingegen existieren weder methodologische Einschränkungen, noch wird ein Gleichgewicht in Bezug auf Disziplinen oder Forschungsbereichen angestrebt. Es handelt sich also um ein Sonderprogramm innerhalb der europäischen Forschungsförderung, welches sich durch eine größere Flexibilität als die H2020-Programme auszeichnet.
« Being 'investigator-driven', or 'bottom-up', in nature, the ERC approach allows researchers to identify new opportunities and directions in any field of research, rather than being led by priorities set by politicians. This ensures that funds are channeled into new and promising areas of research with a greater degree of flexibility ».
Innerhalb dieses Rahmens möchten Leyla Dakhli und ihr Team die Genealogie der aufständischen Erhebungen in der Region (von Marokko bis Syrien) seit den 1950er Jahren nachvollziehen.
Die Ereignisse, welche DREAM in den Blick nimmt, situieren sich zwischen den „kanonischen“ bzw. proklamierten Revolutionen (algerische und libysche Revolution, Nassers Revolution) und den verschiedenen Ausprägungen des arabischen Frühlings. Bisher sind diese Protestepisoden überaus vielfältig kategorisiert worden. Einige werden als regionale/ethnische/partikularistische Widerstandsbewegungen begriffen, andere als Hungerunruhen (oder „Brotrevolten“), als Erhebungen (der Jugend) oder klassische soziale Bewegungen, andere wiederum als Aufstände mit politischem Charakter (meist islamistischer Natur). Die dem Projekt unterliegende Idee ist, dass eine Typologisierung dieser Proteste für ihr Verständnis nicht ausreicht und dass ein Repertoire politischer Aufstände existiert. Um dies zu entschlüsseln, will das Projekt bei vier Problemstellungen ansetzen.
Das betrifft zunächst den Zugang zu Dokumentation. Manche Archive sind öffentlich und liefern wertvolle Dokumente; es sind allerdings Strategien zu entwickeln, um Zugang zum Archivmaterial der politischen Autoritäten und schließlich des Repressionsapparates zu erhalten, ebenso wie zeitnah privates Archivmaterial zu sammeln.
Ferner die übergroße Fülle an Diskursen und Erinnerungen. Das Programm strebt eine Bestandsaufnahme, eine kritische Rezension und eine Analyse archivarischer Erinnerungsorte (Internetseiten, private Initiativen zum Gedenken, verstreute Archive, veröffentlichte Erinnerungen) an.
Die dritte Herausforderung besteht in der Erstellung und Entwicklung eines Archivs. Die MitgliederInnen der Forschungsgruppe müssen sich Zeit für die Verankerung an einem Ort, und die gemeinsame Entwicklung von Mechanismen zur Erfassung des Materials nehmen. Sie müssen sich ferner auf bereits berücksichtigte Dokumente stützen, um diese zu ergänzen.
Ziel von DREAM ist es, innerhalb dieser revolutionären Episoden eine Linie vorzuzeichnen und ihn der Wissenschaftsgemeinschaft zu Verfügung zu stellen. Das von Berlin aus geleitete Projekt ist eine Zusammenarbeit mit dem Centre d’histoire sociale in Paris (unter dessen Dach sich das biographische Wörterbuch zur Arbeiterbewegung oder der Maitron befindet) und dem International Institute of Social History in Amsterdam (Archiv). Die Forschenden werden schließlich eine Datenbank, innovative archivarische Ressourcen sowie, insbesondere durch eine Kombination aus detaillierten Studien zur Mobilisierung und Untersuchungen zu Emotionen in der Politik und ihren Spielarten, neue Beiträge zur Rebellions- und Revolutionsgeschichte verfügbar machen.
Configuration du territoire par l'art
- Approches et méthodes -
Journées d'études organisée le 9 janvier 2018 au Centre Marc Bloch
par Julio Velasco (CMB), Boris Grésillon (CMB et HU) et Olga Kisseleva (Paris-I)
L'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et le Centre Marc Bloch de Berlin organisent deux journées d'études : la première a eu lieu le 9 janvier 2018 au CMB et la deuxième aura lieu à Paris au printemps 2018.
Il s'agit d'une rencontre transdisciplinaire qui cherche à mettre en relation des chercheur.e.s en art et sciences de l'art, histoire de l'art, sociologie de l'art, géographie urbaine, urbanisme et aménagement du territoire, médiation culturelle, philosophie, etc., travaillant autour d'une problématique commune : les rapports entre la ville et les artistes. La transdisciplinarité n'est pas ici un choix d'approche mais un besoin imposé par le sujet lui-même comme le montre la diversité des champs disciplinaires qui l'abordent. Cette diversité est accompagnée d'une variété d'outils et d'approches, en soi très riche, mais qui peut amener néanmoins à des conclusions souvent divergentes d'une spécialité à l'autre et qui s'expliquent, au moins en partie, par les méthodes de travail fort différentes utilisées dans ces diverses disciplines.
Le/la chercheur.se qui aborde la question de l'art et du territoire est ainsi souvent confronté·e à des approches et des méthodes de travail venant de domaines dans lesquels, même quand il ou elle possède de bonnes connaissances dans ces disciplines, il ou elle n'est pas spécialiste. Pour combler ces insuffisances, la plupart des enquêtes sur l'art et le territoire construisent tout au long de leur travail leur propre méthodologie, qui se perfectionne au fur et à mesure que celui-ci avance. Cette élaboration est souvent longue, parfois fastidieuse, mais elle peut également s'avérer particulièrement féconde.
Ce sont donc ces diverses formes de travail autour d'un même sujet qui ont au centre des ces rencontres. Il s’agit moins de souligner une méthodologie éprouvée (même si le cas n'est pas du tout exclu) que d'expliquer ses propres expériences, les difficultés rencontrées, les solutions inventées et les avantages et/ou les insuffisances que ces différentes méthodes ont montrés pour la recherche. Il s’agit également de mettre en rapport les procédés utilisés par des chercheur·e·s confirmé.e.s avec ceux pratiqués par des jeunes docteur.e.s, des doctorant.e.s et des artistes, travaillant en Allemagne et en France. Chaque intervenant·e fut invité·e à faire une présentation générale de sa recherche, puis à détailler la méthode qu'elle ou il a utilisée, ses réussites, ses éventuelles insuffisances, ses difficultés, la manière dont celles-ci ont été dénouées, ainsi que les questions irrésolues ou partiellement résolues. Le panel des communications est révélateur de la grande diversité des disciplines, des approches, des nationalités et des statuts des intervenant.e.s : Khaldoum Zreik (professeur de sciences de l'information, Paris-8), Gloria Guidao Soro (doctorante en sociologie de l'art, Paris-8), Nadia et Tim Kaabi-Linke (artistes), Bruno Péquignot (professeur de sociologie de la culture, Paris-3), Maria Fadeeva (architecte), Séverine Marguin (post-doc, Universität der Künste). Loin d'être vécue comme un handicap, cette diversité s'est au contraire avérée être un atout pour, au final, mieux saisir l'objet "Ville et artistes" dans toute sa complexité.
Texte et photo (YAAM, Friedrichshain, Berlin) : Boris Grésillon et Julio Velasco
Kunst gestaltet Raum
- Ansätze und Methoden -
Tagung am 9. Januar 2018 am Centre Marc Bloch,
organisiert von Julio Velasco (CMB), Boris Grésillon (CMB und HU) und Olga Kisseleva (Paris-I)
Die Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne und das Centre Marc Bloch in Berlin organisieren gemeinsam zwei Tagungen: Die erste fand am 9. Januar 2018 am CMB statt; die zweite wird im Frühling 2018 in Paris abgehalten.
Ziel dieser transdisziplinären Begegnung ist es, Forschende aus den Bereichen Kunst und Kunstwissenschaften, Kunstgeschichte, Kunstsoziologie, Stadtgeografie, Stadt- und Raumplanung, Kulturvermittlung, Philosophie usw. zusammenzubringen, denen ein Thema gemeinsam ist: die Beziehung zwischen Kunstschaffenden und Stadt. Die Transdisziplinarität ist dabei kein bewusst gewählter Ansatz, sondern ergibt sich notwendigerweise aus der Thematik selbst. Davon zeugt auch die Vielzahl an Disziplinen, die sich damit auseinandersetzen. Diese Vielfalt geht mit einer großen, an sich fruchtbaren Bandbreite an Forschungswerkzeugen und -methoden einher, welche allerdings oft in von Fachbereich zu Fachbereich verschiedenen Schlussfolgerungen münden, die, zumindest teilweise, den unterschiedlichen Arbeitsmethoden der einzelnen Disziplinen geschuldet sind.
Forschende, die sich dem Thema Kunst und Raum widmen, sehen sich daher oft mit Forschungsansätzen und -methoden aus Bereichen konfrontiert, die nicht ihr Spezialgebiet sind, auch wenn sie dazu umfassendes Wissen besitzen. Um diese Schwächen auszugleichen, entwickeln die meisten Forschungsprojekte zu Kunst und Raum über kurz oder lang eine eigene, mit voranschreitender Forschung immer ausgereiftere Methodologie. Deren Ausarbeitung ist oft langwierig und manchmal mühsam, kann sich jedoch auch als besonders fruchtbar erweisen.
Im Zentrum des Interesses stehen verschiedene Ansätze zur Bearbeitung ein und desselben Themas. Es geht weniger darum, etablierte Methoden herauszustellen (ohne dies völlig auszuschließen), als vielmehr eigene Erfahrungen, aufgetretene Schwierigkeiten, Lösungsansätze sowie die Vorteile bzw. Schwächen dieser unterschiedlichen Methoden für die Forschung zu erläutern. Ziel ist es ferner, die von erfahrenen Forschenden angewandten Methoden mit denen von NachwuchsforscherInnen, Promovierenden und Kunstschaffenden in Deutschland und Frankreich in Beziehung zu setzen. Die Beteiligten waren aufgefordert, einen allgemeinen Überblick über ihre Forschung zu geben und anschließend ihre Methoden, Erfolge bzw. mögliche Schwächen, Schwierigkeiten und deren Auflösung sowie (in Teilen) ungelöste Fragen auszuführen. Die Bandbreite der Vorträge zeugt von der großen Vielfalt an Disziplinen, Ansätzen, Nationalitäten und Status der Teilnehmenden: Khaldoum Zreik (Professor für Informatik, Paris-8), Gloria Guidao Soro (Doktorandin der Kunstsoziologie, Paris-8), Nadia et Tim Kaabi-Linke (Kunstschaffende), Bruno Péquignot (Professor für Kultursoziologie, Paris-3), Maria Fadeeva (Architektin), Séverine Marguin (Post-Doc, Universität der Künste). Diese Vielfalt wurde nie als Hindernis betrachtet, sondern hat sich vielmehr als Vorzug erwiesen, um das Thema „Stadt und Künstler“ in seiner ganzen Komplexität zu begreifen.
Text und Foto (YAAM, Friedrichshain, Berlin): Boris Grésillon und Julio Velasco
Atelier Carto
Au début du Semestre d’hiver 2017-2018, l’idée de lancer un atelier Carto, donc une formation à la cartographie pour les membres du Centre intéressé.e.s, s’est concrétisée. L’objectif est, en partant des diverses thématiques des Centristes comprenant une dimension spatiale, qu’il s’agisse de recherches en histoire, sciences politiques, sociologie, etc… d’explorer les possibilités de représentations et d’analyse ouvertes par la cartographie et mobilisables sans investissement trop prolongé de formation.
Cet atelier s’inscrit dans la même philosophie que l’atelier Quali-quanti qui est animé depuis plusieurs années par Camille Roth et Telmo Menezes et qui se veut aussi une réponse aux interrogations en matière de méthodes, mais dans le cadre de l’analyse quantitative des données.
Ces « ateliers de méthode » ont vocation à se développer au Centre.
Béatrice von Hirschhausen et Denis Eckert, tous deux géographes et devenus, au fil de leurs recherches, praticiens de la cartographie (mais pas du tout cartographes de formation !) ont donc proposé aux Centristes deux premières sessions de travail, en décembre dernier. Un groupe motivé de six-sept personnes s’est réuni en salle Tillon et entend bien poursuivre lors du semestre d’été 2018.
Prenant acte du développement contemporain des gratuiciels, que ce soit du côté des Systèmes d’Information Géographique (QGIS), du dessin vectoriel (Inkscape) ou de la cartographie statistique (MAGRIT), Béatrice et Denis ont fait le choix de proposer une exploration de ce monde des outils libres. Après un nécessaire tour d’horizon des différentes facettes de la cartographie (qui, comme ce qu’elle représente, est un vaste monde), le groupe s’est mis au travail en essayant de faire ses premiers dessins cartographiques sur le logiciel Inkscape, par exemple en représentant des zones étudiées dans le cadre d’une thèse en cours sur certains quartiers de Berlin.
La seconde séance a été consacrée à la recherche d’une sémiologie adaptée pour une carte dessinée complexe représentant les frontières de l’Ukraine.
Pour les séances du semestre d’été, le groupe prévoit de travailler sur l’élaboration de cartes statistiques, permettant de caractériser des régions, des quartiers, toujours en partant d’exemples issus des recherches en cours des participant.e.s. Cela supposera d’apprivoiser un nouvel outil : le très récent logiciel français libre MAGRIT, qui couvre de manière simple et accessible beaucoup des besoins de cartographie thématique des chercheur.e.s, qu’ils soient novices ou confirmé.e.s dans ce domaine.
Texte : Denis Eckert / Carte : Philippine Proux
Die Kartografie-Werkstatt
Zu Beginn des Wintersemesters wurde die Idee einer Kartografie-Werkstatt, also interessierten Mitgliedern des Centre eine Schulung in Kartografie anzubieten, in die Tat umgesetzt. Ausgehend von verschiedenen Forschungsthemen mit räumlichem Bezug – ob in Geschichte, Politikwissenschaften, Soziologie usw. – möchte sie die Möglichkeiten der Verbildlichung und Analyse, welche die Kartografie bietet und die auch ohne umfangreiche Vorbildung herangezogen werden können, ausleuchten.
Die Arbeitsgruppe verfolgt den gleichen Gedanken wie die seit mehreren Jahren von Camille Roth und Telmo Menezes geleiteten „Qual-Quant“-Treffen, welche ihrerseits Antworten auf methodologische Fragestellungen geben wollen, allerdings bezogen auf die quantitative Datenanalyse.
Diese Methodenwerkstätten am Centre sollen auch in Zukunft weiter ausgebaut werden.
Die beiden Geografen Béatrice von Hirschhausen und Denis Eckert, die sich zwar nicht in ihrer Ausbildung, sondern im Zuge ihrer Forschung auch zu Kartografen entwickelt haben, boten daher im Dezember 2017 zwei Arbeitstreffen für Mitglieder des Centre an. Im Tillon-Saal fand sich eine überaus motivierte Gruppe zwischen sechs und sieben Personen zusammen, die diese Sitzungen im Sommersemester 2018 sicher fortführen wird.
Angesichts der Entwicklung neuer Open-Source-Programme, ob im Bereich geografische Informationssysteme (QGIS), Vektorgrafik (Inkscape) oder statistische Kartografie (MAGRIT), entschieden sich Béatrice und Denis, diesen Kosmos der frei zugänglichen Tools genauer in den Blick zu nehmen. Im Anschluss an eine notwendige Übersicht über die vielfältigen Facetten der Kartografie (genau wie das, was sie darstellen möchte, eine weite Welt) machte sich die Gruppe an die Arbeit und unternahm ihre ersten Versuche im Kartenzeichnen mit den Programm Inkscape. So stellten sie beispielsweise Gebiete dar, welche im Rahmen einer Doktorarbeit zu einigen Berliner Stadtvierteln untersucht werden.
Im Zentrum der zweiten Sitzung stand die Suche nach einer geeigneten Semiologie für eine multidimensionale Karte der Grenzen der Ukraine.
Für die Treffen im Sommersemester ist die Erstellung statistischer Karten geplant, mithilfe derer sich Regionen bzw. Viertel darstellen lassen. Ausgangspunkt dafür sind Beispiele aus der laufenden Forschung der Teilnehmer. Dies setzt das Vertrautmachen mit einem neuen Tool voraus: dem brandneuen französischen Open-Source-Programm MAGRIT, das auf einfache und leicht zugängliche Art viele Anforderungen der Forschenden, ob Neulinge oder alte Hasen in diesem Bereich, an die themenbezogene Kartografie abdeckt.
Text: Denis Eckert / Karte: Philippine Proux
Publications: l' Ukraine et ses frontières fantômes
Deux ouvrages viendront prochainement enrichir la compréhension de l’espace Ukrainien, auquel le projet „Phantomgrenzen in Ostmitteleuropa“, porté par le Centre Marc Bloch entre 2011 et 2017, a fait une place importante
Au lancement du projet, l’Ukraine n’occupait guère l’actualité médiatique ouest-européenne, et l’intention de travailler sur les traces des frontières historiques dans la géographie électorale du pays s’est trouvée rattrapée par les événements dramatiques qui déchirent le pays depuis plus de 4 ans. Cette actualité brûlante a impulsé la réflexion des chercheur.e.s du Centre Marc Bloch et de leurs partenaires sur la construction discursive et cartographique de cette opposition entre « l’Ouest » et « l’Est » que mobilisent les acteurs du conflit et que les media reprennent si volontiers à leur compte. La publication de ‘Umstrittene Räume in der Ukraine – Politische Diskurse, literarische Repräsentationen und kartographische Visualisierungen‘ [Espaces disputés – Discours politiques, représentations littéraires et visualisations cartographiques] dirigée par Sabine von Löwis donnera à lire des analyses de l’imaginaire post-soviétique de l’espace ukrainien, conduites en termes critiques et dans une perspective interdisciplinaire ; le livre interroge les modalités de production de textes ou de cartes qui découpent le territoire national en entités distinctes, tracent des frontières culturelles, et les accréditent dans les sphères publiques en Ukraine même, ou à l’étranger.
Dans le second ouvrage, « Das Phantom der alten Grenze am Zbruč – Kontinuitäten und Brüche sozialräumlicher Strukturen in der Westukraine » [Le fantôme de l’ancienne frontière sur le Zbroutch – Continuités et ruptures socio-spatiales en Ukraine occidentale], Sabine von Löwis reprend cette même question à partir cette fois-ci de son propre terrain d’enquête et d’une approche par le bas, au plus près des imaginaires de l’histoire et des pratiques quotidiennes des habitants de deux villages jumeaux, séparés par un petit cours d’eau qui fit frontière entre la Galicie autrichienne puis polonaise et les territoires russes puis soviétiques, entre 1779 et 1939. Partant de l’analyse d’une journée de festivités célébrant en juillet 2013, les 520 ans de la fondation de ce village double, elle interroge les mécanismes performatifs de production de la différence entre les deux communautés villageoises.
Les deux livres viendront enrichir la série des six ouvrages déjà publiés au sein de la collection « Phantomgrenzen im östlichen Europa » (http://www.wallstein-verlag.de/buchreihen/phantomgrenzen-im-oestlichen-europa-1.html) aux éditions Wallstein. Ils confirment par ailleurs l’expertise pluridisciplinaire du Centre Marc Bloch sur l’Ukraine avec les travaux de Denis Eckert, Sophie Lambroschini et Irina Mützelburg.
Texte : Béatrice von Hirschhausen
Publikationen: Die Ukraine und ihre Phantomgrenzen
Das Projekt „Phantomgrenzen in Ostmitteleuropa“, das von 2011 bis 2017 am Centre Marc Bloch angesiedelt war, hat sich intensiv mit dem ukrainischen Raum auseinandergesetzt. In Kürze werden zwei aus dem Projekt hervorgegangene Publikationen zum Thema erscheinen.
Zu Beginn des Projekts „Phantomgrenzen“ interessierte sich die westeuropäische Medienöffentlichkeit noch kaum für die Ukraine. Doch schon bald wurde das Vorhaben, die Spuren der historischen Grenzen in der Geografie des Wahlverhaltens der UkrainerInnen aufzuspüren, von den dramatischen Ereignissen eingeholt, die das Land seit nunmehr über vier Jahren erschüttern. Dieser hochaktuelle Bezug ist in die Reflexion der ForscherInnen des CMB und ihrer Partner über diskursive und kartographische Konstruktionen jenes Gegensatzes zwischen „Ost“ und „West“ eingeflossen, auf den sich die Akteure des Konflikts wie auch die Medien so oft berufen. Der von Sabine von Löwis herausgegebene Band über Umstrittene Räume in der Ukraine – Politische Diskurse, literarische Repräsentationen und kartographische Visualisierungen bietet kritische und interdisziplinäre Analysen postsowjetischer Vorstellungen vom ukrainischen Raum. Die AutorInnen hinterfragen Prozesse der Erstellung von Texten und Karten, die das nationale Territorium in unterschiedliche Einheiten zerteilen und kulturelle Grenzen ziehen und die dieser Zerstückelung in der ukrainischen und internationalen Öffentlichkeit Legitimität verleihen.
Dieses Thema greift Sabine von Löwis auch in ihrer Monografie Das Phantom der alten Grenze am Zbruč – Kontinuitäten und Brüche sozialräumlicher Strukturen in der Westukraine anhand ihres eigenen Forschungsterrains auf. Sie untersucht hier in mikroperspektivischer Herangehensweise Vorstellungen über Geschichte und Alltagspraktiken der BewohnerInnen zweier nur durch einen Bach getrennter Dörfer – ein Bach, der von 1779 bis 1939 an dieser Stelle das zunächst österreichische, dann polnische Galizien vom russischen, später sowjetischen Territorium abgrenzte. Ausgehend von den Festlichkeiten, mit denen die Zwillingsdörfer im Juli 2013 ihr 520-jähriges Bestehen feierten, beleuchtet die Autorin performative Prozesse der Produktion des Unterschieds zwischen den beiden Dorfgemeinschaften.
Diese beiden Publikationen, die die insgesamt achtbändige Reihe „Phantomgrenzen im östlichen Europa“ im Wallstein-Verlag (wallstein-verlag.de/buchreihen/phantomgrenzen-im-oestlichen-europa-1.html) vervollständigen, illustrieren gleichzeitig die pluridisziplinäre Expertise des CMB zum Thema Ukraine, die derzeit insbesondere durch die Forschungsarbeiten von Denis Eckert, Sophie Lambroschini und Irina Mützelburg weiterentwickelt wird.
Text: Béatrice von Hirschhausen
Denis Eckert – À part ça, j’aime bien faire des cartes
À part ses lunettes noires rectangulaires, on reconnaît Denis Eckert à sa fascination pour les cartes. Non, il ne s’agit pas ici de diffuser des stéréotypes sur les géographes. Le sourire malicieux de Denis laisse place au plus grand sérieux lorsqu’il se penche sur son petit ordinateur portable ou sur un livre pour observer une carte. Ces derniers temps, c’est surtout dans les cartes de l’Ukraine ou de l’(ex-) Union soviétique qu’il s’absorbe, car ses nouveaux thèmes de recherche le ramènent dans cette région où il a fait plusieurs terrains dans les années 1990. Depuis son arrivée au Centre Marc Bloch à l’été 2016, et après avoir dirigé pendant plusieurs années le centre de recherche LISST à Toulouse ainsi qu’un département du CNRS pour l’évaluation de la recherche et le recrutement, Denis Eckert se consacre entièrement à la recherche. Il s’intéresse tout particulièrement aux frontières de l’Ukraine marquées par une histoire mouvementée et dont certains tronçons constituent clairement les frontières extérieures de l’UE, tandis que d’autres demeurent des régions frontalières non élucidées voire même, depuis peu, disputées. La diversité du système de frontières ukrainien, lequel jusqu’à présent n’a été que partiellement étudié, a conduit Denis à réaliser la carte qui se trouve sur le menu de droite. Les frontières reflètent l’Histoire cahoteuse de l’émergence de l’État ukrainien, mais aussi la remise en question radicale de sa légitimité et de sa souveraineté ces dernières années.
Denis s’intéresse également à la légitimité des frontières étatiques de l’Ukraine dans un autre projet de recherche. Il montre avec enthousiasme les cartes de l’atlas de l’Ukraine de 1937 et feuillette son atlas historique de l’Ukraine de 2015, qu’il a récemment acquis. Il rassemble des cartes officielles de groupes de population ethniques situés en et autour de l’Ukraine. Ces projets idéologiques utilisent des données, en particulier des statistiques, requérant un caractère scientifique, afin de rendre compte de la population ethnique en Ukraine et ainsi des régions légitimes de l’État ukrainien. Depuis la fin du XIXe siècle, la population de la région a fait l’objet d’un recensement et d’une catégorisation ethniques. Cependant, la question posée aux personnes interrogées n’était pas celle de l’ethnicité mais de la religion et de la langue maternelle, et c’est sur cette base que l’ethnicité est ensuite déterminée. Enfin, Denis envisage également d’étudier la mobilité actuelle des étudiant.e.s ukrainien.ne.s. Pour ce nouveau projet, il mènera des entretiens avec des étudiant.e.s ukrainien.ne.s dans des universités polonaises et allemandes, afin d’interroger leur parcours social et géographique ainsi que la mobilité des membres de leur famille.
« A part ça, j’aime bien faire des cartes », ajoute-t-il dans un sourire à la fin de l’entretien. Pendant douze ans, il a dirigé M@ppemonde, une revue spécialisée dans les cartes et images géographiques. Au Centre, il a mis en place, aux côtés de Béatrice von Hirschhausen, des ateliers de cartographie par lesquels il partage son enthousiasme pour les cartes avec les participant.e.s non géographes. En dehors de ces nombreux projets, Denis s’est plongé dans l’apprentissage de l’ukrainien et s’efforce depuis un an, à l’aide d’un cours d’ukrainien dispensé au Centre ainsi que du programme Duolinguo ukrainien et de la méthode ASSiMiL, de chasser les mots polonais et russes de ses phrases en ukrainien. Cela en dit long sur le processus de formation étatique ukrainien.
Texte : Irina Mürtzelburg
Denis Eckert – Abgesehen davon erstelle ich sehr gern Karten
Denis Eckerts hervorstechendes Merkmal ist, abgesehen von seiner schwarzen, rechteckigen Brille, seine Faszination für Karten. Wobei es hier nicht darum geht, alte Stereotype über Geografen aufzuwärmen. Wenn Denis sich über seinen kleinen Laptop oder über ein Buch beugt und eine Karte betrachte, verschwindet sein schelmisches Lächeln und er wird ernst. In der letzten Zeit vertieft er sich vor allem in Karten der Ukraine oder der ehemaligen Sowjetunion. Mit seinem neuesten Forschungsprojekt kehrt er in diese Region zurück, mit der er sich bereits in den 1990er Jahren beschäftigt hatte. Seit seiner Ankunft am Centre Marc Bloch im Sommer 2016, im Anschluss an mehrere Jahre als Leiter des Forschungszentrums LISST in Toulouse sowie einer Abteilung des CNRS für Evaluation und Personalwesen, widmet sich der Forschungsdirektor am CNRS nun ganz der Wissenschaft. Er interessiert sich insbesondere für die von einer bewegten Geschichte gezeichneten Grenzen der Ukraine, die in einigen Abschnitten deutlich die Außengrenze der EU bezeichnen, während andere unklar bzw. seit neuestem umstrittene Grenzregionen bleiben. Die Vielgestaltigkeit des ukrainischen Grenzsystems, das bisher nur in Teilen, nie aber in seiner Gesamtheit Gegenstand der Forschung war, hat Denis veranlasst, die Karte auf der rechten Seite zu erstellen. Die Grenzen reflektieren die holprige Geschichte der ukrainischen Staatsbildung, aber auch die Infragestellung der Legitimität und Souveränität dieses Staates in den letzten Jahren.
In einem anderen Forschungsprojekt beschäftigt sich Denis ebenfalls mit der Legitimität der ukrainischen Staatsgrenzen. Voller Elan zeigt er die Karten eines Ukraine-Atlas von 1937 und blättert in seinem Geschichtsatlas der Ukraine von 2015, den er kürzlich erworben hat. Denis sammelt offizielle Karten zu den ethnischen Bevölkerungsgruppen in der und um die Ukraine herum. Diese ideologisch gefärbten Projekte mit wissenschaftlichem Anspruch verwenden insbesondere statistische Daten, um die ethnische Bevölkerungsstruktur der Ukraine und damit der Regionen aufzuzeigen, die legitimer Teil des ukrainischen Staates sind. Seit Ende des 19. Jahrhunderts ist die regionale Bevölkerung Gegenstand von Volkszählungen und Kategorisierungen nach ethnischen Kriterien. Nichtsdestotrotz wurden die Befragten nicht nach ihrer ethnischen Zugehörigkeit, sondern zu ihrer Religion und Muttersprache konsultiert. Auf dieser Grundlage schloss man anschließend auf die ethnische Zugehörigkeit. Denis plant außerdem eine Studie zur Mobilität ukrainischer Studierender heute. Für dieses neue Projekt wird er Interviews mit ukrainischen Studierenden an polnischen und deutschen Universitäten führen, um sowohl ihren sozialen und geographischen Werdegang, als auch die Mobilität unter ihren Familienmitgliedern zu untersuchen. „Abgesehen davon, erstelle ich sehr gern Karten“, fügt er am Ende des Gesprächs lächelnd hinzu. Zwölf Jahre lang leitete er M@ppemonde, eine auf geografische Karten und Bilder spezialisierte Zeitschrift. Am Centre hat er, gemeinsam mit Béatrice von Hirschhausen, die Kartografie-Werkstatt gegründet, wo er seine Begeisterung für Karten mit Teilnehmern aus Fachgebieten jenseits der Geografie teilt. Über diese zahlreichen Projekte hinaus hat Denis sich ins Ukrainische gestürzt und bemüht sich seit einem Jahr, mithilfe eines Sprachkurses am Centre sowie der App Duolingo und der ASSIMIL-Methode, polnische und russische Überbleibsel in seinen ukrainischen Sätzen auszumerzen. Auch das sagt viel über den ukrainischen Staatsbildungsprozess.
Text: Irina Mützelburg
- Interpréter Mai 68
- Dossier: la géographie, l’espace et la ville
- L'espace urbain comme in(ter)discipline
- Veranstaltungen am Centre Marc Bloch (Auswahl)
- ERC: When a "DREAM" comes true
- Configuration du territoire par l'art
- Atelier Carto
- Publications: l' Ukraine et ses frontières fantômes
- Denis Eckert – À part ça, j’aime bien faire des cartes