Juni 2016
Pour un lieu de recherches en sciences humaines et sociales comme le centre Marc Bloch de Berlin, qui puise dans la synergie franco-allemande sa vocation de recherche à l’échelle européenne, la rentrée universitaire 2015 s’est placée sous le signe du grand défi. Alors que les innombrables naufrages de bateaux surchargés quittant la Libye en feu nourrissaient la chronique macabre de la Méditerranée, l’arrivée en provenance de Turquie de centaines de milliers de personnes — des réfugiés dit-on en Allemagne, des migrants dit-on en France — a créé un séisme sur le vieux continent qui menace l’intégrité de l’Union européenne. Invité en mars 2016 par le centre Marc Bloch à une manifestation organisée en partenariat avec l’ambassade de France et la Fondation Friedrich Ebert sur le défi migratoire, le démographe François Héran a résumé ainsi la récente évolution : « il s’agit de comprendre comment on est passé d’une situation où l’Europe a dû faire face à la crise des migrants à une situation où les migrants font face à la crise de l’Europe ». [… lire la suite]
Der Beginn des Studienjahres 2015/16 stellte das Centre March Bloch vor große Herausforderungen. Die unzähligen Katastrophen, die sich auf den überladenen Schiffen auf dem Weg über das Mittelmeer abspielten, die Ankunft hunderttausender Menschen auf dem europäischen Festland – in Deutschland „Geflüchtete“, in Frankreich „Migranten“ genannt – haben die Europäische Gemeinschaft auf eine harte Probe gestellt. Im März 2016 organisierte das Centre Marc Bloch in Zusammenarbeit mit der Französischen Botschaft und der Friedrich-Ebert-Stiftung eine Tagung zum Thema Migration. Der zu dieser Veranstaltung eingeladene Demograf François Héran resümiert die jüngsten Ereignisse folgendermaßen: „Wir müssen die Entwicklung verstehen, die dazu geführt hat, dass zunächst Europa der Flüchtlingskrise gegenüberstand und dass nun die Flüchtlinge mit einer Europäischen Krise konfrontiert sind.“ [… weiterlesen]
Editorial
Pour un lieu de recherches en sciences humaines et sociales comme le centre Marc Bloch de Berlin, qui puise dans la synergie franco-allemande sa vocation de recherche à l’échelle européenne, la rentrée universitaire 2015 s’est placée sous le signe du grand défi. Alors que les innombrables naufrages de bateaux surchargés quittant la Libye en feu nourrissaient la chronique macabre de la Méditerranée, l’arrivée en provenance de Turquie de centaines de milliers de personnes — des réfugiés dit-on en Allemagne, des migrants dit-on en France — a créé un séisme sur le vieux continent qui menace l’intégrité de l’Union européenne. Invité en mars 2016 par le centre Marc Bloch à une manifestation organisée en partenariat avec l’ambassade de France et la Fondation Friedrich Ebert sur le défi migratoire, le démographe François Héran a résumé ainsi la récente évolution : « il s’agit de comprendre comment on est passé d’une situation où l’Europe a du faire face à la crise des migrants à une situation où les migrants font face à la crise de l’Europe ». Comment aborder ce défi et l’intégrer à l’agenda de nos activités et travaux ? L’action du Centre Marc Bloch est conçue aux différents niveaux de ses engagements.
À Berlin, la mobilisation citoyenne mais aussi celle des institutions académiques face à l’arrivée des réfugiés s’est traduite par de multiples initiatives. Celle du Centre Marc Bloch a d’abord été d’accueillir en fellow invité de la directrice, le philosophe syrien Sadik al-Azm. Cet illustre chercheur a joué par ses travaux, notamment sur l’islam et la laïcité dans le monde arabe, un rôle de passeur dans la connaissance occidentale de la scène contemporaine proche-orientale. Il a été l’invité d’honneur en dialogue avec l’orientaliste Navid Kermani du débat organisé par le Centre Marc Bloch et la fondation Heinrich Böll sur la crise syrienne vue de l’intérieur. La newsletter dresse le portrait du philosophe et rend compte de cette manifestation.
La recherche menée sur les questions de migrations et d’intégration constitue l’un des axes thématiques pérennes du Centre Marc Bloch depuis sa fondation en 1992. Les orientations de cet axe ont beaucoup varié au cours des décennies, au gré des travaux conduits par les membres du Centre. Actuellement ces travaux portent surtout sur le très contemporain. Gesine Wallem, doctorante en sociologie et co-animatrice du groupe de travail sur les migrations, mène ainsi une recherche sur les immigrés allemands de Russie en Allemagne, tandis que Leyla Dakhli, chercheuse au CNRS, également co-responsable du groupe, étudie les reconfigurations à l’œuvre dans les pourtours sud et orientaux de la Méditerranée, en particulier sous l’angle des migrations. Sa réflexion à partir des lieux a inspiré la préparation d’une rencontre scientifique sur l’ile de Lampedusa qu’elle présente dans cette newsletter. L’académie d’été qu’elle organise en collaboration avec le Forum Transregional Studien et intitulée « De-framing the Mediterranean from the 21st Century. Places, Routes and Actors” doit servir de base pour la constitution d’un pôle berlinois de recherche sur les espaces méditerranéens et l’accueil de post-doctorants spécialistes de ces régions, bouleversées par le développement récent et spectaculaire des migrations. Les orientations de cet axe de recherche se focalisent ainsi sur les nouvelles mobilités au delà de l’espace Schengen tout en poursuivant au sein du séminaire de recherche une réflexion collective sur les enjeux actuels posés en Allemagne et en Europe sur les régimes migratoires, le rôle des initiatives civiles, l’intégration. La politique scientifique du Centre Marc Bloch est de renforcer ce pôle, en procédant au recrutement, en octobre 2016, d’ un-e chercheur-e spécialiste des questions migratoires qui contribue à la coordination de la recherche et à l’élaboration d’un projet collectif sur ce défi d’une urgente actualité.
Par delà cette mission de recherche qui est la nôtre, le besoin de s’engager concrètement a conduit à des initiatives volontaires et spontanées, en particulier parmi les doctorant-e-s et jeunes chercheur-e-s du Centre. L’organisation de cours de langue allemande destinés à des réfugiés, l’ouverture des séminaires du centre à des étudiants réfugiés en quête d’insertion intellectuelle, voire la mise en place de tutorats visant à les guider constituent ainsi des projets en cours.
La mobilisation citoyenne, telle qu’elle comprise, est à la fois une façon d’affirmer un lien solidaire et actif à l’appel de la cité, et un terrain d’observation, de réflexion voire de recherche. Et parfois simultanément les deux, comme lors de la soirée débat organisée par le Centre Marc Bloch sur « les frontières liquides de l’Europe » en décembre 2015. Animé par Gabriele Metzler, présidente de notre institut auprès de l’université Humboldt, en présence de la sociologue Heidrun Friese, auteure d’une enquête sur Lampedusa, d’une représentante de l’association Watch the Med, et du président de l’association SOS Méditerranée, cette table ronde a permis de faire état des différentes actions engagées dans le Mare nostrum. Affréter un navire pour concourir au sauvetage en mer, telle est le but que s’est fixé Klaus Vogel, capitaine de marine marchande et initiateur de SOS Méditerranée. Grâce à de multiples soutiens reçus d’Europe (une collecte a été organisée au Centre Marc Bloch), l’Aquarius, un bateau de 77 mètres en capacité de recueillir entre 200 et 500 personnes a pu être loué. Depuis fin février 2016, ce navire sillonne les côtes libyennes et a porté assistance à plusieurs centaines de personnes. (http://sosmediterranee.org). Et vogue le navire de la solidarité…
Catherine Gousseff
Der Beginn des Studienjahres 2015/16 stellte das Centre March Bloch vor große Herausforderungen. Die unzähligen Katastrophen, die sich auf den überladenen Schiffen auf dem Weg über das Mittelmeer abspielten, die Ankunft hunderttausender Menschen auf dem europäischen Festland – in Deutschland „Geflüchtete“, in Frankreich „Migranten“ genannt – haben die Europäische Gemeinschaft auf eine harte Probe gestellt.
Im März 2016 organisierte das Centre Marc Bloch in Zusammenarbeit mit der Französischen Botschaft und der Friedrich-Ebert-Stiftung eine Tagung zum Thema Migration. Der zu dieser Veranstaltung eingeladene Demograf François Héran resümiert die jüngsten Ereignisse folgendermaßen: „Wir müssen die Entwicklung verstehen, die dazu geführt hat, dass zunächst Europa der Flüchtlingskrise gegenüberstand und dass nun die Flüchtlinge mit einer Europäischen Krise konfrontiert sind.“
Wie haben wir uns dieser Herausforderung gestellt und sie im Rahmen unserer Aktivitäten und Forschungsarbeiten berücksichtigt? Das zivile Engagement wie auch das der akademischen Einrichtungen für die in Berlin eintreffenden Flüchtlinge kam in verschiedenen Initiativen zum Ausdruck. Das Centre March Bloch hat entschieden, den bekannten syrischen Philosophen Sadik al-Azm als Gast der Direktorin im Rahmen eines Forschungsaufenthaltes zu empfangen. Mit seinen Werken über den Islam und die Frage der Trennung von Religion und Staat innerhalb der arabischen Welt gehört er zu einer der bedeutendsten Persönlichkeiten der Wissensvermittlung zwischen Nahost und der westlichen Welt. Gemeinsam mit dem Orientspezialisten und Friedenspreisträger Navid Kermani nahm er als Ehrengast an der vom Centre Marc Bloch und der Heinrich-Böll-Stiftung organisierten Debatte mit dem Titel „Syria from within“ teil. Der Newsletter berichtet über diese Veranstaltung und stellt Sadik al-Azm in einem Kurzporträt vor.
Seit seiner Gründung im Jahr 1992 gehören die Themen Migration und Integration zu den Forschungsschwerpunkten des Centre Marc Bloch, denen sich die Forscherinnen und Forscher im Laufe der Jahrzehnte auf unterschiedliche Art und Weise näherten. Die Wahl der heutigen Forschungsthemen wird insbesondere durch das aktuelle Weltgeschehen beeinflusst. Gesine Wallem, Doktorandin im Fachbereich Soziologie und eine der Leiterinnen der Arbeitsgruppe Migration, widmet sich im Rahmen ihrer Arbeit den in Deutschland lebenden und aus Russland stammenden deutschen Migranten. Leyla Dakhli, Forscherin am CNRS und ebenfalls Leiterin dieser Arbeitsgruppe, beschäftigt sich unter Einbezug der Migrationsbewegungen mit den aktuellen Transformationsprozessen des östlichen und südlichen Mittelmeerraumes und widmet sich vor diesem Hintergrund insbesondere der Insel Lampedusa. Darüber hinaus organisiert sie gemeinsam mit dem Forum Transregionale Studien die Sommerakademie “De-framing the Mediterranean from the 21st Century. Places, Routes and Actors“, die sie in diesem Newsletter vorstellen wird. Die Sommerakademie hat den Anspruch, eine von Berlin aus geführte wissenschaftliche Auseinandersetzung mit den aktuellen Transformationsprozessen des Mittelmeerraums anzuregen sowie Post-Doktoranden zu assoziieren, die sich mit diesem Thema beschäftigen. Die Untersuchung der über den Schengen-Raum hinausgehenden Mobilitätsprozesse soll hier im Mittelpunkt stehen. Die in Deutschland und Europa aktuell geführten Debatten zu den Themen Migration und Integration sowie zur Rolle der Bürgerinitiativen sollen in die Analyse mit einbezogen werden.
Das CMB hat entschieden, diesen Forschungsbereich zu stärken und ab Oktober 2016 eine Migrationsforscherin bzw. einen Migrationsforscher einzustellen, deren bzw. dessen Aufgabe darin bestehen wird, an der Schaffung und Koordination eines kollektiven Forschungsprojektes zu diesem dringlichen Thema mitzuwirken.
Unser Wunsch zu helfen drückt sich jedoch noch in anderer Weise aus und hat insbesondere unter den Doktorandinnen und Doktoranden sowie jungen Forscherinnen und Forschern des Centre zu verschiedenen spontanen Initiativen geführt. So ist beispielsweise vorgesehen, Deutschkurse für Flüchtlinge zu organisieren sowie geflüchteten Studierenden die Möglichkeit zu geben, an den Seminaren des Centre teilzunehmen. Spezifische Betreuungsangebote gehören ebenfalls zu den geplanten Initiativen.
Die zivile Mobilisierung, zu der auch unser Engagement gehört, bekräftigt zum einen die solidarische und aktive Verbundenheit und eröffnet uns darüber hinaus die Möglichkeit neuer Beobachtungsfelder, ja sogar neuer Forschungsthemen. Die vom Centre Marc Bloch im Dezember 2015 organisierte Debatte über die „flüssigen Grenzen Europas“ verbindet sogar beide Dimensionen. Die Soziologieprofessorin Heidrun Friese, Autorin verschiedener Bücher und Aufsätze über die Insel Lampedusa, eine Mitarbeiterin des Vereins „Watch the Med“ und der Direktor des Vereins „SOS Méditerranée“ äußerten sich im Rahmen einer Diskussionsrunde zu den aktuellen Initiativen und Projekten zur Hilfe der Flüchtlinge des Mittelmeerraumes. Moderiert wurde die Veranstaltung von der Professorin Gabriele Metzler (Humboldt Universität), Direktorin des An-Instituts Centre Marc Bloch.
Schiffbrüchige mithilfe eines gecharterten Bootes zu retten, ist das Ziel von Klaus Vogel, Frachtschiffskapitän und Begründer von „SOS Méditerranée“. Dank der großzügigen europaweiten Unterstützung dieses Projektes (eine Spendenaktion wurde auch vom Centre Marc Bloch organisiert) konnte « Aquarius », ein 77 Meter langes Schiff mit einer Kapazität von bis zu 500 Personen, zum Einsatz kommen. Seit Ende Februar 2016 bewegt sich Aquarius vor den Küsten Libyens und konnte bereits hunderte von Menschen retten (http://sosmediterranee.org).
Möge die Welle der Solidarität nicht abebben!
Catherine Gousseff
Liste des manifestations - Veranstaltungsliste
Veranstaltungen am Centre Marc Bloch (Auswahl)
Juni - Juli 2016
10. Juni 2016, 19.-23Uhr
Buchpräsentation und Podiumsdiskussion: Das Leben in 90 Minuten – vom Fußball aus philosophieren
mit Gunter Gebauer, Wiebke Porombka und Helmut Böttiger
Ort: Centre Marc Bloch, Germaine-Tillon-Saal
14. Juni 2016, 18.-21Uhr
Buchpräsentation mit Filmvorführung und Diskussionsabend: Der Fall Jauss
mit Ottmar Ette, Didi Danquart, Maurice Olender, Thomas Sparr, Jens Westemeier
Ort: Centre Marc Bloch, Germaine-Tillon-Saal
16. Juni 2016, 16.-18.30Uhr
Werkstattgespräch: Tatiana Zhurzhenko (Institut für die Wissenschaften vom Menschen, Wien): „The Proliferation of Borders in the Post-Soviet Space: The case of Ukraine and beyond“
Ort: Centre Marc Bloch, Georg-Simmel-Saal
16. Juni 2016, 16.-18.30Uhr
Workshop Alexandre Kostka: "Strassburg als Laboratorium der Modernität"
Ort: Centre Marc Bloch, Saal Germaine-Tillon
23.-24. Juni 2016
Workshop: Ost-West-Konflikt im europäischen Kommunismus
In Kooperation mit der Europa-Universität Viadrina Frankfurt/Oder
Ort: Centre Marc Bloch, Saal Germaine-Tillon
24. Juni 2016
Workshop: „Choix sous contrainte“
Ort: Centre Marc Bloch, Georg-Simmel-Saal
27. Juni 2016, 18Uhr
Buchpräsentation Peter Schöttler
mit Prof. Dr. em. Peter Schöttler, Prof. Dr. Dr. h. c. mult. Jürgen Kocka und Prof. Dr. Nicolas Offenstadt
Ort: Centre Marc Bloch, Georg-Simmel-Saal
4. Juli, 16.30-19.30Uhr
Gespräche über Heidegger
mit Donatella Di Cesare, Marcus Funck, Marie-Anne Lescourret und Dieter Thomä
Ort: Centre Marc Bloch, Saal Germaine-Tillon
Junges Forum – Thick Comparison
Que peuvent bien avoir en commun une enquête sur les centres de torture pendant la dictature militaire en Grèce et en Argentine et une étude sur les émeutes qui ont éclaté dans des villes industrielles allemandes et britanniques entre 1889 et 1929 ? Bien plus en fait que ce qu’on aurait pu supposer : non seulement les deux projets s’intéressent à différentes facettes de la violence mais ils adoptent aussi tous deux une approche résolument comparatiste. En combinant ceci avec le postulat d’une "description dense" (thick description), les deux projets de recherche s’annoncent d’emblée à plusieurs égards très prometteurs d’un point de vue méthodologique. Cette observation constitue le point de départ de la troisième édition du programme Junges Forum, organisée par Katharina Schmitten (doctorante au Centre Marc Bloch dans le cadre du projet Saisir l’Europe – Europa als Herausforderung) et Janis Nalbadidacis (doctorant à la chaire d’histoire d’Europe du sud-est de l’Université Humboldt à Berlin). L’objectif général de cette manifestation scientifique, et que permet son format, est d’offrir aux jeunes chercheuses et chercheurs un forum leur permettant d’engager un dialogue scientifique sur un sujet innovateur dépassant à la fois le cloisonnement des disciplines et les contextes nationaux de la recherche. C’est dans cette perspective qu’aura lieu cette année le Junges Forum des 9 et 10 juin sous le titre « "Thick Comparison" dans la recherche sur la violence ? Possibilités et limites de la comparaison de situations de violence ».
Nous devons au postulat d’une "thick description" de la violence physique formulé par Trutz von Trotha et d’autres chercheurs une multitude de micro-études menées sur de nombreux phénomènes de violence, révélant à la fois des dynamiques de situations de violence et de possibles facteurs d’influence et interprétations d’ordre culturel. Mais qui apporterait la comparaison de situations de violence issues de contextes régionaux, historiques et culturels différents et les mettre ainsi en relation les unes avec les autres ? Quelles connaissances et quels défis implique cette tentative d’une "comparaison dense" – ladite thick comparison (Niewöhner/Scheffer 2010) – dans la recherche sur la violence ? Le workshop traitera ces questions essentielles en se basant aussi bien sur nos propres micro-études de la violence physique suivant une approche comparatiste que sur des micro-études portant sur des cas particuliers.
Le workshop est ouvert à toutes les personnes intéressées. Un programme détaillé sera disponible à partir de mai sur le site internet du Centre Marc Bloch. Felix Schnell (University Essex) et le professeur Jörg Niewöhner (HU Berlin) ouvriront le workshop par un débat.
Junges Forum: Thick Comparison in der Gewaltforschung? Grenzen und Möglichkeiten des Vergleichs von Gewaltsituationen
9 Juin 10h - 10 Juin 18h
Georg-Simmel-Saal
Janis Nalbadidacis
Was haben eine Arbeit über Folterzentren während der griechischen und der argentinischen Militärdiktatur und die Untersuchung von Straßenunruhen in deutschen und britischen Industriestädten, in der Zeit von 1889-1929, miteinander gemein? Mehr als sich auf den ersten Blick vermuten lässt: Nicht nur befassen sich beide Vorhaben mit Facetten von Gewalt, auch wählen sie dezidiert einen vergleichenden Zugang. Da beide Forschungsvorhaben dies mit dem Postulat einer „thick description“ verbinden, ergeben sich aus methodologischer Perspektive gleich in mehrerlei Hinsicht vielversprechende Anknüpfungspunkte. Diese Erkenntnis ist Ausgangspunkt für das dritte Junge Forum, das von Katharina Schmitten (Doktorandin am Centre Marc Bloch im Verbundprojekt Saisir l’Europe / Europa als Herausforderung) und Janis Nalbadidacis (Doktorand am Lehrstuhl für Südosteuropäische Geschichte an der Humboldt Universität Berlin) organisiert wird. Generelles Ziel dieses Veranstaltungsformats ist es dabei, Nachwuchswissenschaftler_innen ein Forum zu bieten, um über Disziplinen und nationale Forschungskontexte hinweg zu einem innovativen Thema in einen wissenschaftlichen Dialog einzutreten. Vor diesem Hintergrund findet das diesjährige Junge Forum vom 9.-10. Juni unter dem Titel „Thick Comparison in der Gewaltforschung? Zu Möglichkeiten und Grenzen eines Vergleichs von Gewaltsituationen“ statt.
Dem Postulat einer “thick description” physischer Gewalt durch Trutz von Trotha und anderen verdanken wir eine Fülle an Mikrostudien zu einer Vielzahl von Gewaltphänomenen, die aufschlussreiche Einsichten in Dynamiken von Gewaltsituationen ebenso wie in mögliche kulturell geprägte Einflussfaktoren und Deutungen liefern. Wie und mit welchem Gewinn aber lassen sich Gewaltsituationen aus verschiedenen regionalen, historischen und kulturellen Kontexten miteinander vergleichen und auf diese Weise zusammenführen? Welche Erkenntnismöglichkeiten und Herausforderungen sind mit dem Versuch einer so verstandenen “thick comparison” (Niewöhner/Scheffer 2010) in der Gewaltforschung verbunden? Diese übergeordneten Fragen behandelt der Workshop ausgehend von eigenen vergleichenden oder auch auf einen Einzelfall bezogenen Mikrostudien physischer Gewalt.
Der Workshop steht generell allen Interessierten offen. Eine detaillierte Programmbeschreibung findet sich ab Mai auf den Seiten des Centre Marc Bloch. Eingeleitet wird die Veranstaltung durch eine gemeinsame Diskussion mit Herrn Dr. Felix Schnell (University Essex) und Herrn Prof. Dr. Jörg Niewöhner (HU Berlin).
Junges Forum: Thick Comparison in der Gewaltforschung? Grenzen und Möglichkeiten des Vergleichs von Gewaltsituationen
9. Juni 10h- 10. Juni 18h
Georg-Simmel-Saal
Janis Nalbadidacis
Légende photo: Straßenunruhen Foto: Saarländisches Schulmuseum Ottweiler © Saarländisches Schulmuseum Ottweiler
Accès aux soins - Zugang zu medizinischer Versorgung
La journée d’études « L’accès aux soins des populations démunies en France et en Allemagne » du 22 janvier 2016 qui a eu lieu au Centre Marc Bloch a été organisée par Jérémy Geeraert et Marjorie Gerbier-Aublanc dans le cadre d’une collaboration entre le groupe de travail « Santé et précarité » du Réseau Santé et Société à Paris et le groupe « Action publique et circulation des savoirs » du Centre Marc Bloch.
La conférence introductive donnée par Heide Castañeda, anthropologue et épidémiologue à l’université de South Florida et spécialiste des questions articulant santé et migration, a lié les trois axes de la journée aux travaux actuels en sciences sociales. Elle a plaidé pour la reconnaissance de la migration comme un déterminant social de la santé à part entière dans la mesure où celle-ci génère de multiples barrières dans la vie quotidienne qui se répercutent sur l’accès aux soins et la prévention. Elle a aussi mis l’accent sur l’importance de la catégorisation des migrants dans un système de santé stratifié en insistant sur la fonction du mérite (deservingness) dans le processus de hiérarchisation.
Le premier panel a donné la parole à deux épidémiologues berlinois, Peter Tinnemann de la Charité et Claudia Santos-Hövener de l’institut Robert Koch. Alors que le premier a parlé de l’accueil des réfugiés et de l’état de leur prise en charge médicale en Allemagne, la seconde a exposé les premiers résultats de l’enquête participative qu’elle conduit sur l’accès à la prévention contre le VIH et aux tests de dépistage auprès de migrant.e.s d’origine d’Afrique sub-saharienne. Le second panel a placé la focale sur la fabrication des politiques publiques en matière d’accès aux soins des personnes précaires. Les présentations de Caroline Izambert, historienne à l’EHESS, et de Céline Gabarro, sociologue à l’université Paris Diderot, ont porté sur la prise en charge par le système d’assurance maladie des étrangers en situation irrégulière en France. Le troisième et dernier panel s’est intéressé de plus près à la prise en charge de la précarité dans deux espaces : l’hôpital public et le secteur associatif et humanitaire. Insa Breyer de l’université Viadrina a parlé de la prise en charge des migrants sans-papiers en France et en Allemagne en pointant les différences dans les possibilités d’accès aux soins du point de vue du droit. Janina Kehr de l’université de Zurich a présenté ses travaux sur la prise en charge de la tuberculose dans deux hôpitaux (l’un français et l’autre allemand) en différenciant deux modèles idéaux-typiques de prise en charge. Marjorie Gerbier-Aublanc de l’université Paris V a présenté les résultats d’une enquête ethnographique portant sur la prise en charge innovante des associations communautaires de femmes migrantes vivant avec le VIH. En mobilisant les théories du care, elle a mis en évidence que la délégation à des associations de femmes migrantes des dimensions sociales de la prise en charge de la santé dans des conditions de travail précaires aboutit à reproduire des inégalités raciales et de genre. Enfin, la journée s’est terminée par une discussion stimulante concernant la catégorie de l’étranger malade qui a été abordée par Jérémy Geeraert lors de sa synthèse de la journée.
Jérémy Geeraert
Die von Jérémy Geeraert und Marjorie Gerbier-Aublanc organisierte Tagung mit dem Titel « Zugang zu medizinischer Versorgung prekärer Bevölkerungsgruppen in Frankreich und in Deutschland » fand am 22. Januar 2016 im Centre Marc Bloch statt. Sie ist das Ergebnis einer Kooperation zwischen der Arbeitsgruppe „Gesundheit–Prekarität“ des Netzwerkes „Santé et Société“ (Paris) und der Arbeitsgruppe „Staatliches Handeln und Wissenszirkulation" des CMB.
In der Einführungsvorlesung stellte Heide Castañeda, Anthropologin und Epidemiologin der Universität South Florida sowie Spezialistin im Bereich Gesundheit und Migration, die drei thematischen Schwerpunkte der Tagung mit den aktuellen Forschungsthemen innerhalb der Sozialwissenschaften in Zusammenhang. Sie plädiert dafür, dass Migration als soziale Determinante in Bezug auf das Thema Gesundheit anerkannt wird, da sie unterschiedliche Formen von Hindernissen evoziert, die den Zugang zu medizinischer Versorgung erschweren. Darüber hinaus betont sie, dass der Verschiedenartigkeit der Migrantengruppen und der daraus resultierenden unterschiedlichen Zugangsmöglichkeiten zu medizinischer Versorgung Rechnung getragen werden sollte.
Der erste Teil der Tagung war den Vorträgen der Berliner Epidemiologen Peter Tinnemann (Charité) und Claudia Santos-Hövener (Robert-Koch-Institut) gewidmet. Peter Tinnemann sprach über die Aufnahme der Geflüchteten und über die Situation ihrer medizinischen Versorgung in Deutschland. Claudia Santos-Hövener präsentierte die ersten Ergebnisse einer Studie, die der Frage nachgeht, inwiefern insbesondere Migrantinnen aus Subsahara-Afrika Zugang zu HIV-Tests und zu Angeboten der HIV-Prävention haben. Der zweite Teil der Tagung widmete sich der Thematik des Zugangs zu medizinischer Versorgung benachteiligter Bevölkerungsgruppen. Die Vorträge von Caroline Izambert, Historikerin der EHESS und Céline Gabarro, Soziologin der Universität Paris Diderot beleuchteten die Situation der französischen Krankenkassen und deren Umgang mit Personen, die über keine Aufenthaltsgenehmigung in Frankreich verfügen. Im Mittelpunkt des dritten und letzten Tagungsteils standen zwei verschiedene Arten von Einrichtungen der Gesundheitsversorgung und deren Umgang mit prekären Bevölkerungsgruppen: das staatliche Krankenhaus und die gemeinnützigen Einrichtungen der Gesundheitsversorgung. Insa Breyer der Europa-Universität Viadrina verglich aus einer juristischen Perspektive heraus die unterschiedlichen Zugangsmöglichkeiten zu medizinischer Versorgung von Migranten, die sich ohne Aufenthaltsgenehmigung in Frankreich und in Deutschland aufhalten. Janina Kehr der Universität Zürich stellte ihre Arbeit über die Behandlung von Tuberkulose vor und stellte zwei verschiedene idealtypische Behandlungsmodelle eines deutschen und eines französischen Krankenhauses gegenüber. Marjorie Gerbier-Aublanc der Universität Paris V präsentierte die Ergebnisse einer ethnologischen Studie über eine innovative Form der stationären Betreuung HIV-infizierter Migrantinnen durch in Selbsthilfegruppen organisierten Migrantinnen, die ebenfalls von HIV betroffen sind. Der Einbezug der „care“-Theorien in ihre Beobachtungen ließ sie zu dem Schluss kommen, dass diese Form der Betreuung unter prekären Arbeitsbedingungen die ethnischen und geschlechterspezifischen Ungleichheiten verschärfen. Jérémy Geeraerts Zusammenfassung des Tages gab Anlass zu einer interessanten Diskussion zum Thema „der kranke Ausländer“, die die Tagung abschloss.
Jérémy Geeraert
Légende photo: Les intervenant.e.s de l'après-midi de la journée d'études sur l'accès aux soins
Syria from within - le philosophe Sadik al-Azm témoigne / Der Philosoph Sadik al-Azm berichtet
Malgré une couverture médiatique permanente, les conflits en Syrie ne sont pratiquement abordés que par le biais d’une perspective externe. Renverser cette perspective, tel était l’objectif de la table-ronde « Syria from within – Révolte et conflit du point de vue syrien », que le Centre Marc Bloch a organisé le 16 avril 2016 en coopération avec la fondation Heinrich-Böll dans les locaux de celle-ci à Berlin. Une scène de guerre, des maisons détruites et des amoncellements de ruines, ce cliché an arrière-plan de la discussion a accompagné le dialogue entre le philosophe syrien Sadik al-Azm et l’orientaliste et lauréat du « Friedenspreis des deutschen Buchhandels » Navid Kermani portant sur l’histoire et les coulisses de la guerre en Syrie. La discussion entre ces deux intellectuels a été animée par Julia Gerlach, orientaliste et correspondante pendant de nombreuses années au Proche-Orient pour différents médias.
Sadik al-Azm connaît bien les perspectives syriennes, arabes mais aussi du monde occidental vis-à-vis du proche-Orient. Né en 1934 à Damas, Sadik al-Azm a étudié la philosophie à l’université américaine de Beyrouth. Il a ensuite enseigné la philosophie à Yale, au Hunter College de New York, à l’université américaine de Beyrouth et à l’université de Damas, où il a dirigé de 1977 à 1999 la chaire de l’Histoire de la philosophie européenne moderne. Professeur de science politique et de théorie sociale arabe contemporaine, il a été invité dans les universités les plus prestigieuses du monde et ses travaux scientifiques ont reçu de nombreuses distinctions. L’université de Hambourg lui a ainsi décerné le titre de docteur honoris causa, l’université de Tübingen le prix Leopold-Lucas ainsi que la médaille Goethe et il a été lauréat du prix Erasmus de la fondation néerlandaise Praemium Erasmianum. Jusqu’au printemps 2016, Sadik al-Azm était chercheur invité de la directrice du Centre Marc Bloch à Berlin.
Sadik al-Azm a participé à de nombreuses publications de débats politiques, sociaux et religieux du Proche-Orient portant sur la question de l’Islam, du dialogue entre les cultures et de la politique au Proche-Orient. Il est considéré comme un défenseur à la fois controversé, influent et véhément de l’opposition syrienne au régime Assad. Il rejette l’idée selon laquelle la guerre en Syrie serait une guerre de religion. En tant que spécialiste de l’Islam et de la société syrienne, il rappelle régulièrement que les sunnites de Syrie ont une interprétation modérée de la religion et que l’influence du djihadisme se nourrit de la violence exercée par l’Etat syrien.
A la fondation Heinrich-Böll, il a débattu avec Navid Kermani de l’importance de la religion dans la Syrie actuelle, du rôle de l’Europe dans le conflit syrien et des possibilités d’influence de l’Occident. Entreprendre une généalogie de la perspective intérieure du conflit, « Syria from within », c’est, selon Sadik al-Azm, qui a clairement exprimé son point de vue lors de la table-ronde, la rébellion d’un peuple qui a enduré, agi et réagi patiemment avant de se soulever contre l’oppression exercée pendant des années.
Ce processus a mené à une révolution courageuse contre la tyrannie et l’arbitraire exercés depuis des années par le régime Baath. Sadik al-Azm a connu à Damas ce qu’il décrit comme un paradoxe inquiétant : de très vifs conflits bouillants sous des airs trompeurs de tranquillité. Longtemps avant l’éclatement d’un conflit ouvert, il a ressenti en Syrie la méfiance, la peur et l’insécurité qui s’exprimaient pas encore au grand jour. En raison de cette situation de politique interne, il y a, selon Sadik al-Azm, toujours les ressources pour résoudre le conflit de l’intérieur.
Sadik al-Azm et Navid Kermani n’ont toutefois pas cessé de rappeler au cours du débat que la guerre en Syrie ne concerne pas seulement la population locale, mais qu’il est de la mission de l’Europe de contribuer à une issue pacifique de cette crise qui se déroule au pas de sa porte. Une perspective sur laquelle Sadik al-Azm a voulu balayer tous les doutes : indépendamment de ce que l’avenir réserve à la Syrie, la dynastie Assad ne fait en aucun cas partie de la solution.
Annabella David et Sébastien Vannier
Trotz einer permanenten Berichterstattung in den Medien werden die Konflikte in Syrien praktisch ausschließlich aus einer Außenperspektive beleuchtet. Diese Perspektive einmal umzukehren, vermochte die Podiumsdiskussion „Syria from within – Aufstand und Konflikt aus syrischer Perspektive“, die das Centre Marc Bloch am 16. April 2016 in gemeinsam mit der Heinrich-Böll-Stiftung in deren Sitz in Berlin durchführte. Vor der Projektion einer Kriegsszenerie vollkommen zerstörter Häuser und gewaltiger Trümmerberge erörterte der syrische Philosoph Sadik al-Azm mit dem Orientalisten und Friedenspreis-Träger Navid Kermani Geschichte und Hintergründe des Krieges in Syrien. Die beiden Gelehrten wurden von Julia Gerlach, Orientalistin und langjährige Nahost-Korrespondentin für verschiedene Medien mit Sitz in Kairo, moderiert.
Sadik al-Azm kennt sich mit innersyrischen, arabischen und verschiedenen westlichen Perspektiven auf den Nahen Osten aus. Er wurde 1934 in Damaskus geboren und studierte Philosophie an der Amerikanischen Universität Beirut. Er lehrte Philosophie in Yale, am Hunter College in New York, an der Amerikanischen Universität Beirut und der Universität Damaskus, wo er von 1977 bis 1999 eine Professur für Geschichte der Modernen Europäischen Philosophie innehatte. Einladungen als Gastprofessor für Politikwissenschaft und zeitgenössische arabische Sozialtheorie führten ihn an renommierte Universitäten weltweit. Seine wissenschaftlichen Verdienste wurden durch zahlreiche Auszeichnungen geehrt. So erhielt er die Ehrendoktorwürde der Universität Hamburg sowie den Leopold-Lucas-Preis der Universität Tübingen und die Goethe-Medaille und ist zudem Erasmus-Preisträger der niederländischen Stiftung Praemium Erasmianum. Bis Frühling 2016 war er Gast der Direktion am Centre Marc Bloch Berlin.
Sadik al-Azm engagierte sich mit zahlreichen, zum Teil aufsehenerregenden Publikationen an politischen, sozialen und religiösen Debatten, die sich um Fragen des Islam, des Kulturkontakts oder der Politik im Nahen Osten drehten. Er gilt als kontrovers, einflussreich und als vehementer Verfechter der syrischen Opposition gegen das Assad-Regime. Er widerspricht der Ansicht, der Krieg in Syrien sei ein Religionskrieg. Als Experte für den Islam und die syrische Gesellschaft macht er immer wieder darauf aufmerksam, dass die Sunniten in Syrien eine moderate Auffassung von Religion haben und dass der Einfluss des Dschihadismus aus der Gewalt durch den syrischen Staat entwächst.
In der Heinrich-Böll-Stiftung diskutierte er nun mit Navid Kermani die Bedeutung der Religion in Syrien, die Rolle Europas im Syrienkonflikt und die Möglichkeiten westlicher Einflussnahme. Eine Genealogie der Innenperspektive des Konflikts – „Syria from within“ – vorzunehmen, bedeutet für Sadik al-Azm, wie während der Podiumsdiskussion klar wird, die Auflehnung eines Volkes, das geduldig ausharrte, besonnen agierte und reagierte, um sich schließlich in einem Aufstand gegen jahrelange Unterdrückung zur Wehr zu setzen. Was folgte, ist für ihn eine furchtlose Revolution gegen Tyrannei und Willkür des jahrzehntelangen Baath-Regimes. In Damaskus erlebte Sadik al-Azm über Jahre den unheimlichen Gegensatz einer trügerischen Stille an der Oberfläche und darunter brodelnder Konflikte. Lange vor dem offenen Konflikt habe er Zeiten des Misstrauens, der Angst und Unsicherheit erlebt, wie sie sich unter vorgehaltener Hand entäußert hätten. Aufgrund dieser innenpolitischen Lage gebe es aus al-Azms Perspektive bis heute die Ressourcen, den Konflikt aus dem Innern heraus zu lösen. Doch machen Sadik al-Azm und Navid Kermani immer wieder auch deutlich, dass der Syrienkrieg nicht nur die Bevölkerungen vor Ort angeht, sondern es eine dringende Aufgabe für Europa ist, zu einem friedlichen Ausgang der Krise in seiner unmittelbaren Nachbarschaft beizutragen. An einer zentralen Frage lässt Sadik al-Azm keinen Zweifel aufkommen: Was auch immer die Zukunft für Syrien bringen mag, die Assad-Dynastie kann in keinem Szenario Teil einer stabilen Lösung sein.
Annabella David und Sébastien Vannier
Légende photo:
photo 1: Sadik al-Azm auf der Podiumsdiskussion in der Heinrich-Böll-Stiftung
photo 2: v.l.n.r.: Sadik al-Azm, Julia Gerlach, Navid Kermani
Lampedusa, lieu de mémoire méditerranéen - Lampedusa, Erinnerungsort im Mittelmeer
Le groupe « Migrations, territoires, sociétés » se propose d’organiser à l’automne prochain une manifestation centrée sur l’île de Lampedusa. La plupart des Européens connaissent Lampedusa en raison de sa surexposition médiatique. Elle est alors un lointain poste de contrôle du sud de l’Europe, un lieu d’observation et de contrôle des circulations humaines vers le territoire européen. Nous souhaitons appréhender cette île italienne située au large des côtes siciliennes comme un lieu connecté avec l’Afrique subsaharienne et avec l’Europe la plus septentrionale., pour lui redonner ses multiples dimensions au delà des images de lieu-butoir.
En effet, si sa position géographique lui donne aujourd’hui un rôle de garde-frontière (200 km au sud de la Sicile, environ 130 km de la côte tunisienne, et 260 km de la Libye), elle a aussi été une halte, une plateforme d’échanges entre peuples commerçants et voyageurs, un territoire d’exil pour des opposants politiques sous le fascisme. Sa « frontiérisation » est le résultat de choix politiques récents, ancrés dans l’histoire des rapports Nord-Sud.
C’est ce caractère de point de jonction et de distorsion qui sera l’objet des travaux présentés dans le cadre de la manifestation. Les journées sur Lampedusa se veulent le point de départ d’un travail sur l’espace méditerranéen articulant des visions issues de plusieurs disciplines et associant focalisation sur l’espace lui-même (l’île et sa mer, les chemins qui y mènent) et une épaisseur historique qui permet de sortir des déterminismes du contemporain, et sur une vision « à parts égales » - c’est à dire à partir des côtes africaines autant qu’à partir du continent européen.
Il s’agit d’engager une réflexion sur une autre manière d’envisager la question des circulations et des migrations en Méditerranée et par là l’espace méditerranéen lui-même. D’abord par un travail scientifique d’étude et de réflexion sur ce lieu : des historiens, des anthropologues, des géographes seront appelés à « cerner l’île », s’attelant non pas seulement à rendre compte des événements dramatiques qui se sont associés au nom de Lampedusa ces dernières années, mais aussi à raconter les routes et les voies de méditerranées qui passent par elle, de l’Antiquité à nos jours.
La deuxième dimension importante de ce travail est artistique. Les journées seront en effet l’occasion de susciter un dialogue entre approches intellectuelles, artistiques et militantes. Elles accueilleront la projection d’un film documentaire inédit, des lectures de textes littéraires, et des panels de présentation de recherches originales. Notre ambition est de donner à voir et à entendre l’île comme lieu d’une mémoire commune : écrivains, photographes, artistes convoquent aujourd’hui l’île dans leurs œuvres et en font un objet artistique et littéraire hors norme, en de multiples langues.
Leyla Dakhli
Die Arbeitsgruppe « Migration, Territorium, Gesellschaft » organisiert im Herbst diesen Jahres eine Veranstaltung, die sich mit der Insel Lampedusa befasst.
Den meisten Europäern ist diese Insel aufgrund ihrer starken Präsenz in den Medien bekannt. Sie wird als ein entlegener Ort der Überwachung und als Kontrollpunkt all jener Menschen dargestellt, die sich auf den Weg nach Europa begeben. Um die reduzierte Wahrnehmung von Lampedusa als « Endstation » zu überwinden und die Vielschichtigkeit der italienischen Insel Rechnung zu tragen, möchten wir sie als einen Ort untersuchen, der sowohl mit Schwarzafrika als auch mit dem nördlichsten Teil Europas verbundenen ist.
Aufgrund der geografische Lage der Insel (200 km südlich von Sizilien, ca. 130 km vor der Küste Tunesiens und 260 km vor der Küste Libyens gelegen), stellt sie heute einen Grenzwachposten dar. Ursprünglich war sie jedoch Kreuzungspunkt von Händlern und Reisenden, sowie Zufluchtsort politischer Gegner des faschistischen Regimes. Dass Lampedusa heute eine symbolische Grenze darstellt, ist das Ergebnis neuerer politischer Entscheidungen, die sich aus der Geschichte der Beziehungen zwischen Nord und Süd begründen lassen.
Um diese verschiedenen Rollen der Insel Lampedusa soll es uns in der Veranstaltung im Herbst gehen. Sie soll Ausgangspunkt einer näheren Betrachtung des Mittelmeerraumes sein und dabei die Ansätze verschiedener Disziplinen zusammenbringen. Im Mittelpunkt soll dabei der historische Kontext des gesamten Gebietes stehen: die Insel und das von ihr umgebene Meer sowie die dort ankommenden Wege. Diese Herangehensweise an eine Region, deren Entwicklung sowohl durch die Nähe zu den Küsten Afrikas, als auch zum europäischen Festland geprägt ist, soll dazu beitragen, mit der gegenwärtig verbreiteten einseitigen Betrachtungsweise der Insel Lampedusa zu brechen.
Unser Ziel ist es, die Diskussion um die Frage der Migrationsbewegungen im Mittelmeer sowie die grundsätzliche Beschäftigung mit dem Mittelmeerraum aus einer anderen Perspektive heraus zu führen. Wir schlagen vor, dies in zweierlei Hinsicht zu tun.
Einerseits rufen wir Historiker, Anthropologen und Geografen auf, sich der Insel nicht nur vor dem Hintergrund der dramatischen Ereignisse der letzten Jahre anzunähern, sondern jene Wege durch das Mittelmehr zu beschreiben, die Lampedusa seit der Antike bis in die heutige Zeit durchkreuzt und geprägt haben.
Andererseits soll unsere Veranstaltung eine künstlerische Dimension tragen, indem das Thema in intellektuell-künstlerischer Form zum Ausdruck gebracht werden soll.
Wir möchten einen unveröffentlichten Dokumentarfilm zeigen, literarische Texte vorstellen sowie originelle Forschungsprojekte präsentieren. Unser Anliegen ist es, dem kollektiven Gedächtnis der Insel Ausdruck zu verleihen und aufzuzeigen, wie zeitgenössische Schriftsteller, Fotografen und Künstler in verschiedenen Sprachen Lampedusa in ihre Werke einbeziehen und der Insel eine künstlerisch-literarische Bedeutung verleihen.
Leyla Dakhli
Légende photo: @Annalisa Lendaro
Les algorithmes et la recherche - le nouveau projet "Algodiv" - Algorithmen und Forschung - das neue Projekt "Algodiv"
Comment mesurer, vérifier et contrôler la qualité des choix réalisés par les algorithmes du web lorsqu’ils décident de mettre en visibilité telle ou telle information ? Que peuvent faire les chercheurs dans un contexte où les inquiétudes apparaissent de plus en plus vives à l’égard de la place qu’occupent les calculateurs du web dans l’organisation, la hiérarchisation des informations numériques et dans la vie des individus ? Les algorithmes peuvent-ils être « neutres » ? Quels sont les desseins de ceux qui les conçoivent ? Quelles conséquences le guidage algorithmique exerce-t-il sur l’autonomie et le libre arbitre des internautes ?
Ce projet interdisciplinaire entend apporter une contribution scientifique à cet enjeu politique, économique et culturel en clarifiant les différentes acceptions de la notion de diversité informationnelle et en proposant des métriques adaptées, en procédant à une exploration empirique et expérimentale des effets conjoints du guidage algorithmique et du comportement des internautes sur cette diversité, et en proposant des alternatives aux utilisateurs. Associant étroitement informaticiens et chercheurs en sciences sociales, Algodiv s’attachera à examiner les enjeux de la diversité informationnelle dans trois configurations différentes du calcul algorithmique: les mesures d’autorité structurelle construite à partir des liens hypertextes du web, les mesures affinitaires du web social, et les traces personnalisées de navigation à partir d’un corpus de données unique issu d’un partenariat avec le GroupeLe Monde. Sur ces trois terrains des enquêtes informatiques et sociologiques seront conduites pour confronter les classements produits par les plateformes et les pratiques numériques – dans certains cas, des dispositifs expérimentaux seront mis en place pour mesurer plus directement l’articulation entre la diversité offerte et la diversité consommée.
Camille Roth
Welcher Logik folgen Internet-Algorithmen, die bestimmte Informationen gezielt auswählen und andere wiederum vernachlässigen? Wie lässt sich dieser Auswahlmechanismus messen, überprüfen und kontrollieren? Algorithmen gewinnen zunehmend an Bedeutung, wenn es um die Organisation und Hierarchisierung digitaler Informationen im Internet geht. Wie sollten Forscher auf die zunehmende Verunsicherung der Nutzer angesichts dieses Trends reagieren? Können Algorithmen „neutral“ sein? Was ist die Absicht derer, die diese Art von Algorithmen entwickeln? Was sind die Konsequenzen dieser Entwicklung auf die Autonomie und Entscheidungsfreiheit der Internetnutzer?
Das interdisziplinäre Projekt „Algodiv“ hat den Anspruch, sich aus einer wissenschaftlichen Perspektive heraus diesem politisch, wirtschaftlich und kulturell relevanten Thema zu widmen. Dabei soll es einerseits um die verschiedenen Bedeutungen des Begriffs der Informationsvielfalt und andererseits um die Erfassung entsprechender Metriken gehen. Des Weiteren soll empirisch und experimentell untersucht werden, welche Auswirkungen die Selektion von Informationen durch Algorithmen auf die Nutzer und deren Verhalten haben und welche Alternativen Nutzern zur Verfügung stehen.
Durch die Zusammenarbeit von Informatikern und Forschern aus den Sozialwissenschaften befasst sich das Projekt Algodiv mit dem Thema der Informationsvielfalt im Rahmen der Untersuchung von drei verschiedenen Algorithmenkonfigurationen, die auf folgende Bereiche abzielen: die Struktur von Weblinks, die sozialen Verbindungen der Nutzer sozialer Netzwerke und das Konsultieren bestimmter Websites. Zur Untersuchung dieses letzten Bereiches wird eine spezifische Datenmenge bearbeitet, die dem Projekt im Rahmen einer Zusammenarbeit mit der Firmengruppe « Le Monde » zur Verfügung steht.
Diese drei Themenfelder bilden den Hintergrund für informationstechnologiespezifische und soziologische Untersuchungen, die mit dem Ziel durchgeführt werden, die vom System produzierte Informationsselektion den digitalen Praktiken gegenüberzustellen. In einigen Fällen werden spezifische Experimente durchgeführt um noch direkter den Zusammenhang zwischen der angebotenen und genutzten Informationsvielfalt messen zu können.
Camille Roth
- Editorial
- Liste des manifestations - Veranstaltungsliste
- Junges Forum – Thick Comparison
- Accès aux soins - Zugang zu medizinischer Versorgung
- Syria from within - le philosophe Sadik al-Azm témoigne / Der Philosoph Sadik al-Azm berichtet
- Lampedusa, lieu de mémoire méditerranéen - Lampedusa, Erinnerungsort im Mittelmeer
- Les algorithmes et la recherche - le nouveau projet "Algodiv" - Algorithmen und Forschung - das neue Projekt "Algodiv"