April 2017
La philosophie est une discipline à part, en France comme en Allemagne, en raison de la curiosité qu’elle suscite dans le public : parée d’un certain mystère par sa langue dont la technicité n’apparaît pas comme telle, par sa méthode et ses objets de recherche, elle capte des attentes contradictoires, qu’elle comble autant qu’elle déçoit… Les grandes figures de philosophes dans l’espace public, qui sont peut-être une spécificité française (de Sartre à Derrida et aujourd’hui à Badiou), mais qui existent aussi Outre-Rhin (Habermas), suscitent un fort engouement. Et ce mystère est encore plus profond quand il s’agit de la philosophie de l’autre : la philosophie allemande pour les Français, et plus encore la française pour les Allemands. Ce sont ces attentes qui ouvrent tant de malentendus, liés aux décalages de réceptions, aux retards ou aux difficultés de traduction ; mais ce sont, pour reprendre le mot de Denis Thouard, des malentendus généreux, féconds, qui initient souvent des lectures inédites de ces deux traditions philosophiques.[lire la suite...]
In Deutschland wie in Frankreich nimmt die Philosophie eine Sonderstellung unter den wissenschaftlichen Disziplinen ein. Ihre Fachsprache, die nicht als solche wahrgenommen wird, ihre Methoden und Forschungsgegenstände umgeben sie mit einer gewissen Aura des Geheimnisvollen, die eine breite Neugier und gänzlich gegensätzliche Erwartungen weckt, die sie gleichermaßen erfüllt und enttäuscht... Philosophische Größen begeistern mit ihrem charismatischen Auftreten im öffentlichen Raum (man denke etwa an Sartre, Derrida oder heute Badiou) – gewiss ein französisches Phänomen, wobei Figuren wie Habermas auch in Deutschland auf breites Interesse stoßen. Noch rätselhafter erscheint uns die Philosophie des Anderen: die deutsche Philosophie den Franzosen und – vielleicht noch stärker – die französische Philosophie den Deutschen. Diese Erwartungen bieten Raum für all die Missverständnisse, die aus unterschiedlichen Arten der Rezeption, aus verspäteten Übersetzungen oder Schwierigkeiten bei der Übertragung der Begrifflichkeiten in die andere Sprache entstehen. Doch sind dies, um Denis Thouard zu zitieren, ergiebige, fruchtbare Missverständnisse, die oft zu einer völlig neuen Lesart der Philosophen diesseits und jenseits des Rheins führen. [mehr lesen...]
Editorial
La philosophie est une discipline à part, en France comme en Allemagne, en raison de la curiosité qu’elle suscite dans le public : parée d’un certain mystère par sa langue dont la technicité n’apparaît pas comme telle, par sa méthode et ses objets de recherche, elle capte des attentes contradictoires, qu’elle comble autant qu’elle déçoit… Les grandes figures de philosophes dans l’espace public, qui sont peut-être une spécificité française (de Sartre à Derrida et aujourd’hui à Badiou), mais qui existent aussi Outre-Rhin (Habermas), suscitent un fort engouement. Et ce mystère est encore plus profond quand il s’agit de la philosophie de l’autre : la philosophie allemande pour les Français, et plus encore la française pour les Allemands. Ce sont ces attentes qui ouvrent tant de malentendus, liés aux décalages de réceptions, aux retards ou aux difficultés de traduction ; mais ce sont, pour reprendre le mot de Denis Thouard, des malentendus généreux, féconds, qui initient souvent des lectures inédites de ces deux traditions philosophiques.
La philosophie s’est installée au Centre Marc Bloch, à la fois comme spécialité pratiquée assidument par un groupe de recherche qui travaille notamment sur le thème « Herméneutique et critique », et comme arrière-plan de nombreux échanges interdisciplinaires entre les chercheurs et chercheuses en sciences sociales et en histoire. Il était temps de lui consacrer une newsletter. Nous y revenons sur les fluctuations de l’identité disciplinaire de la philosophie, de la France à l’Allemagne, avant de faire état de son actualité au Centre, à travers le compte-rendu d’une journée organisée par le Centre en septembre dernier, en hommage à celle qui fut sa directrice de 1999 à 2004, la philosophe Catherine Colliot-Thélène. Nous proposons également le portrait de Philippe Büttgen, Professeur de philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui a occupé le semestre dernier la Chaire de Pensées françaises contemporaines de l’Université Européenne de la Viadrina à Francfort sur l’Oder, et a été rattaché au centre pendant cette période. Enfin, nous rendons compte d’un important projet de recherche portée par Estelle Ferrarese, chercheuse associée au centre, portant sur les formes de vie, exemple d’une philosophie en train de se faire.
Editorial
In Deutschland wie in Frankreich nimmt die Philosophie eine Sonderstellung unter den wissenschaftlichen Disziplinen ein. Ihre Fachsprache, die nicht als solche wahrgenommen wird, ihre Methoden und Forschungsgegenstände umgeben sie mit einer gewissen Aura des Geheimnisvollen, die eine breite Neugier und gänzlich gegensätzliche Erwartungen weckt, die sie gleichermaßen erfüllt und enttäuscht... Philosophische Größen begeistern mit ihrem charismatischen Auftreten im öffentlichen Raum (man denke etwa an Sartre, Derrida oder heute Badiou) – gewiss ein französisches Phänomen, wobei Figuren wie Habermas auch in Deutschland auf breites Interesse stoßen. Noch rätselhafter erscheint uns die Philosophie des Anderen: die deutsche Philosophie den Franzosen und – vielleicht noch stärker – die französische Philosophie den Deutschen. Diese Erwartungen bieten Raum für all die Missverständnisse, die aus unterschiedlichen Arten der Rezeption, aus verspäteten Übersetzungen oder Schwierigkeiten bei der Übertragung der Begrifflichkeiten in die andere Sprache entstehen. Doch sind dies, um Denis Thouard zu zitieren, ergiebige, fruchtbare Missverständnisse, die oft zu einer völlig neuen Lesart der Philosophen diesseits und jenseits des Rheins führen.
Die Philosophie ist am Centre Marc Bloch zum einen mit einer eigenständigen Forschungsgruppe, die sich insbesondere mit dem Thema „Hermeneutik und Kritik“ befasst, vertreten, zum anderen untermauert sie zahlreiche interdisziplinäre Diskussionen zwischen den Sozial- und GeschichtswissenschaftlerInnen des Centre. Es war daher an der Zeit, ihr einen Newsletter zu widmen, der die fließende Identität der Philosophie als Disziplin zwischen Deutschland und Frankreich thematisiert. Des Weiteren beinhaltet dieser Newsletter die Zusammenfassung einer im September 2016 veranstalteten Tagung zu Ehren von Catherine Colliot-Thélène, Direktorin des CMB von 1999 bis 2004, als Bestandsaufnahme der philosophischen Forschung am Centre sowie ein Porträt von Philippe Büttgen, Professor der Philosophie an der Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, der letztes Semester an der Gastprofessur „Pensées françaises contemporaines“ an der Europa-Universität Viadrina in Frankfurt/Oder lehrte und in dieser Zeit an das Centre gebunden war. Und schließlich stellt der Newsletter ein wichtiges Forschungsprojekt von Estelle Ferrarese, assoziierte Forscherin am CMB, zum Thema Lebensformen vor, das beispielhaft für aktuellstes philosophisches Denken im deutsch-französischen Kontext steht.
Publication : «Die Hegemoniekämpfe in Frankreich», Kolja Lindner
La publication du livre issu de ma thèse symbolise la fin d’un cycle de 7 ans et demi marqué par une expérience de boursier au Centre Marc Bloch de 2009 à 2012. Die Hegemoniekämpfe in Frankreich: Laizismus, politische Repräsentation und Sarkozysmus (« Les luttes d’hégémonie en France : laïcité, représentation politique et sarkozysme ») est paru en mars aux éditions Argument.
Dans ce travail, je pose la question de la réaction de la droite française, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, face à deux crises qui ont marqué le début du 21e siècle et qui ont été symbolisées par les évènements majeurs du 11 septembre 2001 avec les attentats du World Trade Center et du 21 avril 2002 avec la qualification de Jean-Marie Le Pen (FN) pour le second tour de l’élection présidentielle. Il s’agit premièrement d’une crise de la régulation traditionnelle du rapport entre le politique et le religieux. La laïcité, en France, a été conçue sous la Troisième République quand, en métropole, l’Islam était très loin d’avoir la visibilité qui est devenue la sienne aujourd’hui. La pertinence de la notion de laïcité face au culte musulman se trouve mise en question dans un contexte où le terrorisme islamiste atteint le cœur des sociétés occidentales, y compris en France. La deuxième crise est celle de la représentation politique induite par la désaffiliation politique des classes populaires et celle du système politique de la Cinquième République.
A l’appui de la théorie d’hégémonie d’Antonio Gramsci, j’analyse donc comment la « droite décomplexée » a investi ces champs politiques afin de reconstruire une domination politique. Cette ambition politique est étudiée dans sa genèse, son développement et son « échec », la grille de l’hégémonie permettant de comprendre pourquoi la droite sarkozyste a été largement approuvée pendant un certain temps avant de se désagréger et de perdre tout le support social et électoral mobilisé précédemment.
Mon analyse de cette recomposition du paysage politique rejoint à plusieurs moments celle que Didier Eribon a proposé dans son Retour à Reims, devenu un bestseller en Allemagne. Mon travail tente ainsi de fournir des pistes d’explication à propos de la situation de l’Islam français, de nouveau très médiatisée suite aux attentats islamistes qui ont touché la France ces dernières années. Elle s’intéresse aussi à la montée de l’extrême droite française, à l’heure où celle-ci s’apprête à frapper un grand coup électoral, comme cela avait pu être le cas après le score de Jean-Marie Le Pen à l’élection présidentielle de 2002.
En tant que Newton International Fellow, je poursuis actuellement un projet de recherche postdoctorale à l’Université de Warwick (Grande Bretagne) traitant du rapport des démocraties occidentales à la différence ethnique.
Kolja Lindner, Die Hegemoniekämpfe in Frankreich: Laizismus, politische Repräsentation und Sarkozysmus, Argument, Hambourg, 2017.
«Die Hegemoniekämpfe in Frankreich», Kolja Lindner
Nach siebeneinhalb Jahren der Forschung ist im März dieses Jahres meine Doktorarbeit über Die Hegemoniekämpfe in Frankreich: Laizismus, politische Repräsentation und Sarkozysmus beim Hamburger Verlag Argument als Buch erschienen. Stark geprägt wurde diese Zeit von meinem Aufenthalt am Centre Marc Bloch als Stipendiat von 2009 bis 2012.
Meine Arbeit untersucht die Reaktion der französischen Rechtskonservativen, unter Einfluss von Nicolas Sarkozy, auf zwei krisenhafte Ereignisse, die das beginnende 21. Jahrhundert überschatteten: der Anschlag auf das World Trade Center vom 11. September 2001 und der erste Wahlgang der französischen Präsidentschaftswahlen am 21. April 2002, bei dem der rechtsradikale Jean-Marie Le Pen (Front national) in die Stichwahl vorrückte. Ersteres versinnbildlicht eine Krise der traditionellen Ordnung zwischen Politischem und Religiösem. Der Laizismus wurde im Frankreich der Dritten Republik konzipiert, zu einem Zeitpunkt also, als der Islam im französischen Mutterland noch kaum präsent war. Im Kontext von islamistischem Terror im Herzen der westlichen Gesellschaften, auch in Frankreich, erscheint nun die Relevanz des Laizismus-Gedanken in neuem Licht. Das zweite Ereignis steht für eine Krise der politischen Repräsentation, die aus der Abwendung der unteren sozialen Schichten von der Politik erwachsen ist, und des politischen Systems der Fünften Republik.
Ausgehend von Antonio Gramscis Theorie der Hegemonie untersuche ich, wie die sogenannte droite décomplexée diese politischen Felder besetzt hat, um ihre ehemalige Vormachtstellung wiederzuerlangen. Diese politische Agenda wird in ihrer Entstehung, ihrer Durchsetzung und schließlich ihrem „Scheitern“ analysiert. Die Hegemonietheorie kann hierbei Antworten auf die Frage liefern, weshalb Sarkozys Rechte zunächst über breiten gesellschaftlichen Rückhalt verfügte, bevor sie sich mehr und mehr zersetzte und ihr jegliche Unterstützung von Seiten der Gesellschaft und auch der Wählerschaft abhandenkam.
Meine Analyse dieser politischen Neukonfigurierung deckt sich in mehreren Punkten mit Didier Eribons Darstellung in seinem Buch Rückkehr nach Reims, das in Deutschland zum Bestseller wurde. Auf der Suche nach Erklärungsansätzen beleuchtet meine Arbeit aus verschiedenen Blickwinkeln die Situation des französischen Islam, die seit den islamistischen Anschlägen der letzten Jahre wieder stark in den Fokus der Medien gerückt ist, und untersucht den Aufstieg der französischen Rechtsextremen, die sich im aktuellen Wahlkampf bereits auf einen neuen politischen Handstreich einstellen, wie er 2002 Jean-Marie Le Pen gelungen war.
Als Newton International Fellow arbeite ich derzeit im Rahmen eines Postdocs an der Universität Warwick (Großbritannien) über das Verhältnis der westlichen Demokratien zur ethnischen Vielfalt.
Kolja Lindner, Die Hegemoniekämpfe in Frankreich: Laizismus, politische Repräsentation und Sarkozysmus, Hamburg, Argument, 2017.
Saisir Munich – L’Université de la Bundeswehr comme nouveau défi
Après quatre années intenses de « défi européen » au sein du projet collectif « Saisir l’Europe » au Centre Marc Bloch, la sociologue Teresa Koloma Beck a répondu à un appel de l’Université de la Bundeswehr Munich et a pris ses fonctions de professeure de Sociologie de la globalisation, créés en 2017. Teresa Koloma Beck a dirigé, de 2013 à 2016, le groupe franco-allemand « Urbane Gewalträume – Espaces et violences » du réseau de recherche « Saisir l’Europe – Europa als Herausforderung », lequel est soutenu conjointement par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MENESR) et son pendant allemand (BMBF). Le Centre Marc Bloch est l’un des sept partenaires de ce groupement franco-allemand qui se donne pour but de porter un nouveau regard sur l’Europe, à travers trois champs thématiques précis.
Dans son travail académique, Teresa Koloma Beck explore, à la lumière de la sociologie du quotidien, les conflits violents et les dynamiques de mondialisation. Elle analyse l’Europe avant tout comme lieu d’imbrications globales et s’intéresse à l’implication de conflits locaux dans les relations mondiales. Guidée par l’intérêt pour ce sujet, Teresa Koloma Beck a entrepris en 2015 un séjour de recherche ethnographique de deux mois à Kaboul (Afghanistan), où elle a exploré les impacts sur les univers quotidiens urbains d’une intervention militaire et humanitaire menée au nom de valeurs « occidentales ». Travailler au Centre Marc Bloch s’est révélé être très propice, non seulement à la poursuite, mais aussi au développement de ses recherches. En effet, la configuration des disciplines, l’environnement international et le contexte intellectuel du Centre lui ont offert de nombreuses possibilités et de nouvelles impulsions pour la progression de son sujet de recherche.
« Le Centre Marc Bloch est une interface au sein de laquelle est façonné l’avenir de la science globalisée », dit la sociologue sur l’environnement de travail. « Ici la théorie des débats internationaux et interdisciplinaires est mise en pratique, ce qui permet et encourage une autre approche de certains thèmes. »
C’est ainsi qu’au cours du temps, au-delà de la recherche sur l’implication globale des dynamiques locales de conflit et de violence, la chercheuse a intégré des questions générales du champ « Société mondiale et Globalisation » à son travail. Avec quelques collègues du Centre, elle a créé en 2015 le groupe de recherche « Expériences de la Globalisation », lequel s’est avéré décisif pour son futur professionnel. Les nombreuses discussions fructueuses de ce groupe de recherche interdisciplinaire ont aidé la sociologue à la fois à élargir et à préciser son intérêt de recherche au sein du large champ qu’est celui de la globalisation. « Comment la globalité est-elle vécue concrètement ? Comment la planétarité du monde devient-elle un horizon du monde réel ? » C’est ainsi que Teresa Koloma Beck décrit son nouveau thème de travail, dont les conflits armés internationalisés représentent un champ de recherche empirique concret. Partant d’une perspective plutôt « méso » et « macro » sur la constitution de structures dans les conflits, la sociologue a donc développé un intérêt résolument « micro » pour les phénomènes de globalisation, en plaçant la notion de l’expérience au centre de ses questionnements – une approche peu discutée jusque-là. Dans cette perspective, il s’agit d’analyser les phénomènes de globalisation en se posant la question de l’articulation et de la (re)production de globalité dans les pratiques et contextes culturels concrets. La recherche a ainsi explicitement pour but de lier analytiquement les Nords et les Suds globaux.
Texte : Dorothee Mertz
Saisir Munich – Die Universität der Bundeswehr München als neue Herausforderung
Nach vier intensiven Jahren „europäischer Herausforderung“ im Verbundprojekt „Saisir l’Europe“ am Centre Marc Bloch Berlin ist die Soziologin Teresa Koloma Beck einem Ruf an die Universität der Bundeswehr München gefolgt und hat am 1. Januar 2017 die dort neu eingerichtete Professur für Soziologie der Globalisierung übernommen. Teresa Koloma Beck war zwischen 2013 und 2016 Leiterin der deutsch-französischen Nachwuchsgruppe „Urbane Gewalträume – Espaces et violences“ im Verbundprojekt „Saisir l’Europe –
Europa als Herausforderung“, welches vom Bundesministerium für Bildung und Forschung (BMBF) und seinem französischen Pendant (MENESR) gemeinschaftlich gefördert wird. Das Centre Marc Bloch ist einer der sieben Partner dieses binationalen Verbundes, der sich zum Ziel gesetzt hat, anhand dreier ausgewählter, hochrelevanter Themenfelder einen neuen Blick auf Europa zu werfen.
In ihrer akademischen Arbeit beschäftigt sich Teresa Koloma Beck mit der alltagssoziologischen Erforschung von Gewaltkonflikten und Globalisierungsdynamiken. Sie untersucht Europa vor allem als Ort globaler Verflechtungen und interessiert sich für die Einbindung von lokalen Konflikten in weltgesellschaftliche Zusammenhänge. Dieses Interesse führte Teresa Koloma Beck im Jahr 2015 für einen zweimonatigen ethnographischen Forschungsaufenthalt nach Kabul, Afghanistan, wo sie die Auswirkungen einer im Namen „westlicher“ Werte geführten militärischen und humanitären Intervention auf städtische Alltagswelten untersuchte. Die Arbeit am Centre Marc Bloch erwies sich als ein hervorragendes Umfeld, um diese Forschungen nicht nur zu intensivieren, sondern auch weiterzuentwickeln. Denn die Interdisziplinarität, die internationale Mischung und der intellektuelle Kontext am Centre Marc Bloch boten ihr zahlreiche Möglichkeiten und Impulse zur Weiterentwicklung des eigenen Forschungsthemas. „Das Centre Marc Bloch ist eine Schnittstelle, an der die Zukunft globalisierter Wissenschaften mitgestaltet wird“, sagt die Soziologin über das Arbeitsumfeld. „Hier wird die Theorie der internationalen und interdisziplinären Debatten zur Praxis, wodurch eine alternative Herangehensweise an bestimmte Themen gefördert und ermöglicht wird.“ So rückten im Laufe der Zeit neben der Forschung zur globalen Einbindung lokaler Konflikt- und Gewaltdynamiken allgemeinere Fragen des Themenfelds Weltgesellschaft und Globalisierung in den Fokus der Arbeit der Forscherin. Gemeinsam mit anderen KollegInnen am Centre Marc Bloch gründete sie 2015 die Forschungsgruppe „Erfahrungen der Globalisierung“, die wegweisend für ihre berufliche Zukunft wurde. Die zahlreichen fruchtbaren Diskussionen innerhalb der interdisziplinären Forschungsgruppe halfen der Soziologin, ihr Forschungsinteresse im breiten Feld der Globalisierung gleichzeitig zu erweitern und zu präzisieren: „Wie wird die Globalität konkret erfahrbar, wie wird die Planetarität der Welt zu einem lebensweltlichen Horizont?“, so beschreibt Teresa Koloma Beck ihren neuen Arbeitsschwerpunkt, für den internationalisierte bewaffnete Konflikte ein konkretes empirisches Forschungsfeld darstellen. Aus einem eher meso- und makroperspektivischen Blick auf das Schaffen globaler Strukturen in Konflikten entwickelte die Soziologin also ein dezidiert mikroperspektivisches Interesse an Globalisierungsphänomenen, das den Begriff der Erfahrung ins Zentrum stellt – ein bisher kaum diskutierter Ansatz. In dieser mikroperspektivischen Untersuchung von Globalisierungsphänomenen geht es um die Frage nach der Artikulation und (Re-)Produktion von Globalität in konkreten lebensweltlichen Kontexten und kulturellen Praktiken. Die Forschung zielt dabei ausdrücklich darauf, Globalen Norden und Globalen Süden analytisch zu verbinden.
Text: Dorothee Mertz
La philosophie, de France en Allemagne
Par Katia Genel et Denis Thouard
Des identités disciplinaires différentes ?
Les philosophies de tradition allemande et française, toutes plurielles qu’elles soient, présentent de profondes affinités par leur méthode – notamment par opposition à la philosophie anglo-saxonne. Mais il subsiste aussi certaines différences, liées à la position académique de la philosophie dans chaque pays et à son enracinement social en particulier : en France, son enseignement est obligatoire au lycée, tandis qu’en Allemagne, c’est une spécialité académique qui est loin d’avoir la même diffusion.
Si les doubles cursus de l’ancien système universitaire allemand permettaient à nombre d’étudiants allemands de suivre quelques semestres de philosophie par goût ou curiosité, la philosophie n’offre nullement un débouché professionnel à terme. Leurs confrères français, eux, sont bien plus nombreux à tenter leur chance dans les concours d’enseignement. En un sens, on pourrait dire que le mythe allemand de la grande philosophie siégeant au centre de l’Université et lui imprimant son orientation, s’est réfugié en France. La faveur des grandes figures de la pensée, de Hegel à Habermas, y est toujours vivace. L’Allemagne philosophique, après le XIXe siècle, s’est peu intéressée à sa voisine d’Outre-Rhin. Sur le tard, avec la pensée « postmoderne », c’est l’effet libérateur et désinhibant d’un pan de la pensée française (d’inspiration souvent… nietzschéenne !) qui a été apprécié. De tels croisements sont le plus souvent asymétriques, car les conditions institutionnelles, sociales et politiques de l’intérêt pour l’autre sont chaque fois bien différentes. C’est au point que l’on peut légitimement se demander si la curiosité pour l’autre peut aller jusqu’à une véritable entente.
Dialogues et malentendus
Depuis plus de deux siècles, les échanges philosophiques franco-allemands se sont poursuivis de façon intensive, produisant des malentendus parfois féconds : on peut même dire que leur richesse vient des décalages de la réception et des altérations de la traduction. Ainsi Hegel : contrairement à Kant qui fut très tôt introduit, il n’a été véritablement redécouvert qu’au XXe siècle, ce qui a fait émerger certains thèmes comme la fin de l’histoire. Ou bien la phénoménologie, née en Allemagne avec Husserl, qui a curieusement trouvé un terrain de prédilection en France (avec Sartre, Merleau-Ponty, Levinas et Ricœur). Enfin, l’appropriation de Heidegger a pu être si inventive et si massive en France parce que reposant sur une large décontextualisation de son œuvre. Il y a dès lors des effets en retour, lorsque la philosophie allemande s’approprie la philosophie française qui s’est nourrie d’elle : le contexte allemand rejaillit alors sur la lecture d’auteurs français.
Ainsi, les dialogues et malentendus contemporains entre les deux traditions s’inscrivent dans cette histoire longue. Les dialogues de sourds – on pense à la sévère critique que Habermas faisait à la philosophie française, qu’il considérait comme un discours d’ordre littéraire ignorant ou rejetant certaines des exigences propres à la rationalité – ont été surmontés : ils reflètent un point d’antagonisme perpétuellement dépassé par les générations de penseurs actuels des deux côtés du Rhin à travers des échanges qui s’intensifient.
Philosopher au Centre Marc Bloch
Au Centre Marc Bloch, la pratique de la philosophie s’organise autour d’une double attente. Les chercheurs français sont souvent venus par désir de travailler sur la philosophie allemande ; tandis que les chercheurs allemands veulent pratiquer la « French theory ». Comment répondre à ces exigences croisées ?
Comparativement à l’histoire ou à la science politique, la philosophie n’est certes pas dominante chez les chercheurs ou dans les activités du Centre, mais elle est toutefois bien représentée : on peut remonter à la direction du Centre par la philosophe Catherine Colliot-Thélène de 1999 à 2004. Depuis quelques années, sous l’impulsion de Denis Thouard, un groupe de recherche « Philosophie » tient un séminaire sur le thème de l’herméneutique et de la critique : c’est l’occasion de faire alterner les perspectives, entre les langues, entre les objets. Une culture hybride s’y expérimente, riche de nouvelles formes de réflexion.
L’ouverture de la philosophie aux sciences sociales est nécessaire au Centre Marc Bloch : la philosophie a sa propre existence, mais elle est aussi présente au cœur de chacun des axes de recherche. Dans « Pouvoirs en exercice », elle se rencontre au détour des réflexions sur « Individu, société et culture à l’époque nationale-socialiste », lorsque se pose aussi bien la question de la nature du régime que la question de la « banalité du bien » (Susanne Beer). On la retrouve avec la question des migrations et des frontières, ou encore des « expériences de la globalisation » : elle est souvent à l’arrière-plan des questionnements pratiqués au Centre.
Et sur la forme ?
La pratique académique de la philosophie en France demeure encore largement magistrale. Les exercices ne sont pas les mêmes : qu’il s’agisse de la dissertation ou de la soutenance de thèse, l’Université française demeure aux yeux des Allemands attachée à des rituels un peu obsolètes. Au Centre Marc Bloch, nous nous efforçons de nous mettre – contre des habitudes bien ancrées depuis nos années de formation – à la mode allemande, en pratiquant la lecture de textes et en établissant plus de circulation dans les échanges. Le séminaire (Seminar) proprement dit est une spécificité germanique. Pratiqué dans l’Université allemande depuis la fin du XVIIIe siècle, d’abord en théologie et en philologie, il suppose une relation d’égalité dans la recherche, la constitution d’une petite communauté étudiante, gravitant autour d’une salle munie d’une bibliothèque. La relation devient horizontale, mimant le processus commun de la recherche, de la discussion ouverte. Rare en France, elle correspond ici à une autre culture de l’écoute, à un rapport différent au savoir (nulle hantise de « ne pas savoir » quelque chose ou d’être « à côté de la plaque »). Elle se traduit au niveau académique par des affrontements parfois durs, intenses, mais portant toujours sur les arguments. Il ne s’agit pas de s’offenser : l’espace du savoir est comme soustrait à certaines des règles qui régissent l’espace social. En passant de l’un à l’autre, les jeunes chercheurs francophones découvrent une autre approche de la philosophie, et puisent des ressources pour mieux mettre en perspective leur propre conditionnement. Double richesse, passée par la frontière critique.
Die Philosophie zwischen Frankreich und Deutschland
Von Katia Genel und Denis Thouard
Verschiedene fachliche Identitäten?
Wie vielfältig sie auch sein mögen, weisen die deutsche und die französische Philosophie doch grundlegende methodische Gemeinsamkeiten auf, insbesondere im Gegensatz zur angelsächsischen Philosophie. Dennoch zeigen sich am akademischen Stellenwert der Philosophie sowie insbesondere an ihrer Verankerung in der Gesellschaft gewisse Unterschiede zwischen den beiden Ländern: In Frankreich ist die Philosophie ein verpflichtendes Unterrichtsfach am Lycée, während sie in Deutschland auf den kleinen Kreis der Universität beschränkt bleibt. Auch wenn das deutsche Magisterstudium zahlreichen Studierenden ermöglichte, aus Interesse oder Neugier einige Semester Philosophie zu studieren, bietet die Philosophie kaum langfristige Berufsperspektiven. Die französischen Studierenden versuchen weit häufiger ihr Glück in der Lehre. Der deutsche Mythos von der großen Philosophie als Herz und Lenkerin der Universität hat gewissermaßen in Frankreich Zuflucht gefunden, wo die Beliebtheit der großen Denker von Hegel bis Habermas ungebrochen ist. Nach dem 19. Jahrhundert hat sich das philosophische Deutschland wenig für seinen Nachbarn jenseits des Rheins interessiert; erst mit dem Postmodernismus fand die befreiende und enthemmende Wirkung eines Teils der französischen Philosophie (oft beeinflusst von… Nietzsche!) späte Anerkennung. Solche Verflechtungen sind oft asymmetrisch, da sich die institutionellen, sozialen und politischen Rahmenbedingungen für das Interesse am Anderen jedes Mal unterscheiden. So ist die Frage durchaus berechtigt, ob aus der Neugier jemals echte Verständigung erwachsen kann.
Dialog und Missverständnisse
Seit über zwei Jahrhunderten besteht ein intensiver Austausch zwischen der deutschen und der französischen Philosophie, der zuweilen zu fruchtbaren Missverständnissen geführt hat; man kann zweifelsohne sagen, dass ihre Ergiebigkeit auf Ungleichzeitigkeiten in der Rezeption und übersetzungsbedingten Abwandlungen fußt. Ein gutes Beispiel dafür ist Hegel: Im Gegensatz zu Kant, der sehr früh in Frankreich rezipiert wurde, wurde Hegel dort erst im 20. Jahrhundert wirklich entdeckt, was zur Emergenz bestimmter Themen wie dem Ende der Geschichte führte. Ein anderes Beispiel ist die Phänomenologie, die von Husserl in Deutschland begründet wurde, aber in Frankreich mit der Rezeption durch Sartre, Merleau-Ponty, Levinas und Ricœur auf wesentlich fruchtbareren Boden fiel. Und schließlich konnte auch Heidegger in Frankreich nur so originell und massiv rezipiert werden, weil sein Werk in einen völlig neuen Kontext gestellt wurde. In der Aneignung der französischen Philosophie durch die deutsche, die selbst Quelle für erstere war, gibt es nun einen Rückkopplungseffekt, und der deutsche Kontext wirkt sich wiederum auf die Lesart französischer Autoren aus.
Gegenwärtige Dialoge und Missverständnisse zwischen beiden Philosophietraditionen setzen diese lange Geschichte fort. Das Aneinandervorbeireden – man denke an die scharfe Kritik von Habermas an der französischen Philosophie, die er als literarischen Diskurs betrachtete, der bestimmte Anforderungen des rationalen Denkens ignoriert oder ablehnt – ist überwunden: Die heutigen Denker dies- und jenseits des Rheins, deren Austausch sich mehr und mehr intensiviert, emanzipieren sich permanent von diesen antagonistischen Debatten.
Philosophieren am Centre Marc Bloch
Die philosophische Praxis am Centre Marc Bloch richtet sich an zweierlei Erwartungen aus. Die französischen WissenschaftlerInnen kommen oft mit dem Wunsch ans Centre, über die deutsche Philosophie zu forschen, während die deutschen sich der „French theory“ widmen möchten. Wie kann nun diesen entgegengesetzten Anforderungen Rechnung getragen werden?
Im Vergleich zur Geschichte oder Politikwissenschaft spielt die Philosophie gewiss keine herausragende Rolle unter den WissenschaftlerInnen und Forschungsaktivitäten am Centre. Sie ist nichtsdestotrotz gut vertreten, wobei exemplarisch die Philosophin Catherine Colliot-Thélène angeführt werden kann, die von 1999 bis 2004 das CMB leitete. Auf Anregung von Denis Thouard hält die Forschungsgruppe „Philosophie“ seit einigen Jahren ein Seminar zum Thema Hermeneutik und Kritik ab, das Gelegenheit bietet, mit den verschiedenen Sprachen und Themen auch die Perspektiven zu wechseln und eine hybride, an neuen Denkansätzen reiche Philosophiekultur zu erproben.
Die Öffnung der Philosophie in Richtung der Sozialwissenschaften ist am Centre Marc Bloch essentiell, da die Philosophie einerseits ein Eigenleben besitzt, andererseits aber auch innerhalb jeder der Forschungsachsen präsent ist. Im Rahmen der Achse „Praktiken und Repräsentationen der Macht“ taucht sie in den Forschungsarbeiten zu „Individuum, Gesellschaft und Kultur zur Zeit des Nationalsozialismus“ auf, sowohl in Bezug auf Fragestellungen zum Wesen des Regimes als auch zur „Banalität des Guten“ (Susanne Beer). Sie findet sich ebenso in den Themen Migration und Grenze oder in den „Erfahrungen der Globalisierung“ wieder und bildet immer wieder den Hintergrund für die am Centre bearbeiteten Forschungsfragen.
Formale Aspekte
Die Philosophie wird in Frankreich weiterhin vornehmlich in Vorlesungen gelehrt. Auch die praktischen Übungen sind nicht die gleichen – ob Aufsatz oder Verteidigung der Doktorarbeit, in den Augen der Deutschen bleibt die französische Universität weiterhin etwas altmodischen Ritualen verhaftet. Am Centre Marc Bloch bemühen wir uns – entgegen unserer tief verwurzelten Gewohnheiten aus unserer Ausbildung – um eine Anpassung an die deutsche Praxis, indem der Akzent auf die Lektüre von Texten und einen vermehrten Austausch gelegt wird. Die Form des Seminars ist eine Besonderheit des deutschen Raums, die seit Ende des 18. Jahrhunderts, zunächst in der Theologie und der Philologie, an den deutschen Universitäten praktiziert wird. Das Seminar gründet auf einer gleichberechtigten Beziehung unter Forschenden, einer kleinen studentischen Gemeinschaft in einem Raum mit einem Bestand an Büchern. Es ist eine horizontale, für die Diskussion offene Beziehung im gemeinsamen Forschungsprozess. Das Seminar ist in Frankreich selten und entspricht in Deutschland einer gewissen Kultur des Zuhörens, einem anderen Verhältnis zu Wissen (ohne Angst, etwas „nicht zu wissen“ oder „falsch zu liegen“). Auf akademischer Ebene schlägt sich dies in teilweise harten und intensiven Debatten nieder, die aber immer auf Argumenten fußen. Dabei geht es nicht um gegenseitige Kränkung; der wissenschaftliche Raum ist gewissermaßen bestimmten Regeln des sozialen Raums entrückt. Mit dem Wechsel vom einen zum anderen entdecken französische NachwuchswissenschaftlerInnen eine andere Herangehensweise an die Philosophie und machen sich Ressourcen zu eigen, mit denen sie ihre eigene Konditionierung hinterfragen können: zwei Quellen des Ideenreichtums auf beiden Seiten der Grenze der Kritik.
Veranstaltungen am Centre Marc Bloch (Auswahl) - April-Juli 2017
25. April /30. Mai /13. Juni
Vortragsreihe: Nach dem Ende der Illusion: Was bleibt vom Kommunismus im 20. Jahrhundert?
In Kooperation mit dem Zentrum für Zeithistorische Forschung Potsdam (ZZF)
25. April : Jürgen Kocka: “Arbeit – Arbeiter – Arbeiterklasse. Vom Ende einer historischen Mission”
Ort: Bundestiftung zur Aufarbeitung der SED-Diktatur
30. Mai .: Sandrine Kott: “Ende des Staatsozialismus – Ende des Sozialstaats? Sozialpolitik im langen 20. Jh.”
Ort: Centre Marc Bloch
13. Juni.: Stefan-Ludwig Hoffman: “Jenseits der Imperien? Antikolonialismus, Kommunismus und Menschenrechte”
Ort: Bundestiftung zur Aufarbeitung der SED-Diktatur
04. Mai
Buchpräsentation: Paul Valéry – Pour une épistémologie de la potentialité
Mit Andrea Allerkamp, Pablo Valdivia Orozco, Franck Hofmann
In Kooperation mit der Europa-Universität Viadrina
Ort: Centre Marc Bloch
15. Mai
“Entre deux élections : la scène politique francaise en questions” (à confirmer)
Stephane Rozès, Jürg Altwegg
Ort: Wissenschaftskolleg zu Berlin
16. Mai /29. Mai /29. Juni
Vortragsreihe: Markus Messling, „Égalité - Liberté – Fraternité. Verrechnungen der Moderne in den frankophonen Literaturen der Gegenwart“
In Kooperation mit dem Institut für Auslandsbeziehungen, Bureau du Livre de l’Ambassade de France en Allemagne, Institut Francais.
Ort: ifa-Galerie Berlin
19. Mai
Studientag: „Neue Herausforderungen. Die Postdoc-Phase in Frankreich und Deutschland“
In Kooperation mit dem CIERA
Ort: Centre Marc Bloch
23. Mai
“La logique du désordre”
Michel Dobry, Wolfgang Knöbl, Jean-Philippe Heurtin
Ort: Centre Marc Bloch
1. Juni
3. Atelier zur Zeitgeschichte: Achim Landwehr, „Die anwesende Abwesenheit der Vergangenheit. Essay zur Geschichtstheorie“
Ort: Centre Marc Bloch
1. Juni
Podiumsdiskussion „Digitale Publikation“ (Moderation: Laurent Romary)
In Kooperation mit der französischen Botschaft in Berlin
Ort: Centre Marc Bloch
1. Juni
Documenta 14 - Athènes-Kassel - La géopolitique de l’art
Bernd Scherer (Haus der Kulturen der Welt), Corinne Diserens (Curatrice de la Biennale de Taipei)
Ort: Centre Marc Bloch
26. Juni
Französisches und deutsches Verfassungsrecht
Yoan Vilain, Nikolais Marsch, Mattias Wendel
Ort: Centre Marc Bloch
3.-7. Juli
Sommerschule “La frontière / Die Grenze “
In Kooperation mit dem CIERA
Ort: Moulin d’Andé, Normandie
Nouvelle phase pour le projet Punitivités
De Punitivités comparées à Cultures pénales continentales
Fabien Jobard (CMB), Kirstin Drenkhahn (Freie Universität Berlin), Tobias Singelnstein (Ruhr-Universität Bochum)
Nous avions eu le plaisir de vous exposer le projet « Punitivités comparées » , financé par la Mission de recherche droit et justice, dans le numéro précédent de cette Newsletter. Depuis lors, les recherches sur le droit et les peines se sont enrichies d’un projet plus ambitieux, « Cultures pénales continentales », accepté par le consortium ANR-DFG (Agence nationale de la recherche – Deutsche Forschungsgemeinschaft), dans le cadre de leur appel 2016. Le projet sera engagé en mai 2017.
« Cultures pénales continentales » veut comprendre le rôle que jouent le crime et la peine dans la conduite des sociétés allemande et française, qu’unit un « droit continental » qui tranche avec celui des pays de common law. Un premier chantier compare les peines prononcées selon les délits : quelle sévérité pénale, dans les deux pays, à délits comparables ? Un deuxième chantier défriche l’importance du crime et du pénal dans la presse écrite, d’abord par un travail quantitatif sur les Unes de quotidiens allemands et français, ensuite par des entretiens approfondis auprès de journalistes spécialisés. Ce volet est mené en coopération avec Nicolas Hubé, ancien membre du Centre, actuellement professeur de science politique à l’Université Paris 1. Un troisième chantier s’attache à la place du crime et de la peine dans la politique, en suivant la façon dont une norme pénale propre est venue (ou pas) à l’agenda public dans les deux pays et comment elle devint (ou pas) texte de loi. Ce volet est complété par des entretiens avec des politiques spécialisés dans le secteur de l’Intérieur et de la Justice, et la reconstitution de leurs carrières. Un quatrième chantier approfondit la recherche sur les « Punitivités », en complétant le sondage que nous menons actuellement par des jeux de cartes, en coopération avec un autre ancien membre du Centre, Mathilde Darley, chercheuse au CNRS (CESDIP).
Dans ce dispositif, des Allemands et des Français sont conviés par un enquêteur à répartir des cartes dans neuf corbeilles que nous leur mettons à disposition. Chaque corbeille est une peine, du classement sans suite à l’emprisonnement ferme de plus de deux ans. Le joueur tiendra dans ses mains des cartes portant chacune un cas de délit fictif, sur le modèle de ceux que nous avons soumis dans notre sondage. Il sera amené à répartir les cartes dans les corbeilles et invité par l’enquêteur à réfléchir à haute voix, à justifier ses choix, à les expliquer ou les remettre en question. Si le sondage du projet
« Punitivités comparées » permet de comparer la sévérité des publics allemands et français, le jeu de cartes nous permet de comprendre comment les profanes, en Allemagne et en France, se représentent les peines et les châtiments.
Neue Phase für das Projekt “Punitivités”
Von Punitivität im Vergleich zu Strafkulturen auf dem Kontinent
Fabien Jobard (CMB), Kirstin Drenkhahn (Freie Universität Berlin), Tobias Singelnstein (Ruhr-Universität Bochum)
In der letzten Ausgabe des Newsletters hatten wir bereits Gelegenheit, das von der französischen Forschungsmission „Droit et Justice“ finanzierte Projekt „Punitivität im Vergleich“ vorzustellen. Seitdem hat sich unsere Forschungsarbeit zu Recht und Strafen auf ein wesentlich ehrgeizigeres Projekt ausgeweitet: „Strafkulturen auf dem Kontinent“ wurde von der Deutschen Forschungsgemeinschaft und der Agence nationale de la recherche (DFG-ANR) im Rahmen ihrer gemeinsamen Ausschreibung von 2016 bewilligt und wird im Mai 2017 anlaufen.
„Strafkulturen auf dem Kontinent“ soll untersuchen, welche Rolle Straftaten und Strafen im Verhalten der deutschen und der französischen Gesellschaft spielen, denen ein „kontinentales Recht“ gemein ist, das sie von Ländern mit common law unterscheidet. Ein erster Projektbereich widmet sich dem Vergleich des verhängten Strafmaßes für einzelne Delikte: Wie streng werden vergleichbare Straftaten in beiden Ländern jeweils geahndet? Ein zweiter Bereich erforscht die Präsenz von Straftaten und Strafrecht in den Printmedien. Dazu wird zunächst eine quantitative Erfassung der Titelseiten deutscher und französischer Tageszeitungen durchgeführt, an die sich vertiefende Interviews mit Fachjournalisten anschließen. Dafür werden wir mit dem ehemaligen Mitglied des Centre Nicolas Hubé zusammenarbeiten, der heute Professor für Politikwissenschaften an der Universität Paris 1 ist. Ein dritter Forschungsbereich widmet sich der Bedeutung von Straftaten und Strafen in der Politik und soll nachzeichnen, was in beiden Ländern dazu führt, dass Strafrechtsnormen auf die politische Tagesordnung kommen oder nicht beziehungsweise in Gesetze übergehen oder nicht. Dieser Punkt wird durch Interviews mit PolitikerInnen aus Innenpolitik und Justiz und eine Rekonstruktion ihrer Berufswege ergänzt. Ein vierter Bereich vertieft die Forschung zur „Punitivität“. Hier wird die aktuell laufende Erhebung in Kooperation mit einem anderen ehemaligen Mitglied des Centre, der CNRS-Forscherin Mathilde Darley (CESDIP), durch den Einsatz von Kartenspielen erweitert.
Hier werden Deutsche und Franzosen gebeten, Karten auf neun bereitstehende Körbe zu verteilen. Jeder Korb steht für eine Strafe, von der Einstellung des Verfahrens ohne Auflage bis zu einer Gefängnisstrafe von mehr als zwei Jahren ohne Bewährung. Der Spieler bzw. die Spielerin hat Karten mit einer kurzen Beschreibung jeweils eines Falles nach dem gleichen Muster wie in unserer Umfrage auf der Hand. Er/sie ist aufgefordert, die Karten auf die Körbe zu verteilen und wird dazu gebeten, laut zu überlegen, die eigene Entscheidung zu begründen, zu erklären oder zu hinterfragen. Nachdem die Befragung im Rahmen des Projektes „Punitivität im Vergleich“ eine Gegenüberstellung der deutschen und französischen Öffentlichkeit hinsichtlich ihrer Härte bei Gesetzesverstößen ermöglicht hat, gewinnen wir mit dem Kartenspiel Erkenntnisse über die Vorstellungen zu Strafmaß und Bestrafung, die unter Laien in Deutschland und Frankreich vorherrschen.
Foto: (c)flickr.com-ssalonso
Le GDRI « Forms of life. Dynamiques et vulnérabilités des formes de vie »
Ce programme de recherches sur les formes de vie repose sur une coopération entre le Centre Marc Bloch, représenté par Estelle Ferrarese (professeure de Philosophie morale et politique à l’Université de Picardie-Jules Verne et chercheuse associée au Centre), et la chaire de Philosophie sociale et pratique de l’Université Humboldt, détenue par Rahel Jaeggi.
Une réflexion commune a commencé à se développer dès 2013 sur la notion de Lebensformen, de formes de vie, et le type de critique que celle-ci permet. Que ce soit au sein de la Théorie critique, dans la philosophie du langage ordinaire issue de Wittgenstein et de Cavell, dans la pensée du biopolitique inspirée de Foucault ou dans les courants de l’anthropologie qui investiguent l’articulation du social et du biologique, la notion de « formes de vie » permet d’abord de penser de nouvelles formes de critique de ce qui se présente comme donné. Et parce qu’elle invite à réinterroger l’articulation du « social » et du « vital » sur laquelle reposent les institutions du monde humain, elle appelle à un important renouvellement des catégories opératoires dans les sciences humaines. Elle permet en outre de penser, dans un monde touché par le changement global, la nouvelle vulnérabilité des formes de la vie humaine, voire de la forme de vie humaine en tant que telle. Nous explorerons donc chacune de ces directions de recherche au cours des quatre années du programme.
À l’issue de plusieurs rencontres sur des thèmes tels que « Formes de vie et citoyenneté » ou encore « Langage, normativité et formes de vie », qui ont permis de prendre la mesure de la richesse et de l’actualité de la thématique dans de nombreux pays, un GDRI (Groupement De Recherche International) a été constitué. Il rassemble 34 chercheurs de neuf institutions différentes : le Centre Marc Bloch, l’Université Humboldt, la City University de New York (CUNY), l’Université Doshisha à Kyoto, la Johns-Hopkins University à Baltimore, la Sapienza à Rome, l’EPIDAPO, une UMIFRE basée à Los Angeles, le laboratoire PhiCo de l’Université de Paris I, et le CURAPP à l’Université d’Amiens. Les disciplines représentées sont la philosophie, l’anthropologie, la sociologie et la génétique.
De 2016 à 2019, le GDRI, porté par le CMB, organisera plusieurs workshops par an dans les différentes institutions partenaires. Un ouvrage de référence sur la notion de formes de vie sera publié aux éditions du CNRS en 2017. La conférence de clôture se tiendra au Centre, en octobre 2019.
Estelle Ferrarese
Die internationale Forschungsgruppe (GDRI) „Forms of life. Verletzlichkeit und Dynamik der Lebensformen“
Dieses Forschungsprogramm zu den Lebensformen ist aus einer Kooperation zwischen dem Centre Marc Bloch – vertreten durch Estelle Ferrarese, Professorin für Moralphilosophie an der Université de Picardie-Jules Verne und assoziierte Forscherin am CMB – und dem von Rahel Jaeggi besetzten Lehrstuhl für Praktische Philosophie und Sozialphilosophie an der Humboldt-Universität heraus entstanden.
Im Jahr 2013 wurden erste gemeinsame Überlegungen zum Begriff der Lebensformen und zu neuen Formen der Kritik, die dieser hervorbringt, aufgenommen. Sei es im Rahmen der Kritischen Theorie, der Philosophie der Alltagssprache nach Wittgenstein und Cavell, der von Foucault geprägten Theorie der Biopolitik oder der anthropologischen Strömungen, die sich mit der Verschränkung des Sozialen und des Biologischen beschäftigen – der Begriff der Lebensform ermöglicht es in erster Linie, neue Formen der Kritik dessen zu formulieren, was gegeben scheint. Und weil er die Verknüpfungen des „Sozialen“ mit dem „Vitalen“, auf denen die Institutionen der menschlichen Welt beruhen, in ein neues Licht stellt, verlangt er eine umfassende Überarbeitung der grundlegenden Kategorien der Geisteswissenschaften. In einer Welt, die von globalen Umwälzungen geprägt ist, ermöglicht er des Weiteren eine Reflexion über die neue Verletzlichkeit menschlicher Lebensformen, ja der menschlichen Lebensform an sich. In den vier Jahren der Projektlaufzeit wird die Forschungsgruppe jeden dieser Forschungsansätze genauer in den Blick nehmen.
Im Anschluss an mehrere Veranstaltungen zu Themen wie „Lebensformen und Zivilgesellschaft“ oder „Sprache, Normativität und Lebensformen“, welche die Vielschichtigkeit und Aktualität der Thematik in zahlreichen Ländern deutlich machten, wurde die internationale Forschungsgruppe (GDRI) gegründet. Sie versammelt unter ihrem Dach
34 ForscherInnen aus neun verschiedenen Institutionen: dem Centre Marc Bloch, der Humboldt-Universität zu Berlin, der Johns Hopkins University Baltimore, der City University of New York (CUNY), der Doshisha University Kyoto, der Universität La Sapienza in Rom, den CNRS-Forschungszentren PhiCo (Sorbonne) und EPIDAPO (Los Angeles) sowie dem CURAPP an der Université d’Amiens. Sie vereint Forschende aus der Philosophie, der Anthropologie, der Soziologie und der Genetik.
Die am CMB angesiedelte Forschungsgruppe wird bis 2019 an den verschiedenen Partnerinstitutionen mehrere Workshops pro Jahr organisieren. 2017 veröffentlicht sie im Verlag CNRS Éditions ein umfassendes Standardwerk zu den Lebensformen. Die Abschlusskonferenz wird 2019 am Centre Marc Bloch stattfinden.
Estelle Ferrarese
Dialogues avec Catherine Colliot-Thélène
Par Katia Genel et Denis Thouard
Le 27 septembre 2016, Katia Genel et Denis Thouard ont organisé la rencontre Deutsch-Französische Perspektiven. Dialogues avec Catherine Colliot-Thélène, pour saluer cette philosophe fortement engagée dans l’établissement de rapports franco-allemands en philosophie, à l’occasion de son départ à la retraite. Catherine Colliot-Thélène a dirigé le Centre Marc Bloch de 1999 à 2004, et celui-ci se devait de lui rendre hommage.
Formée à l’école de Hegel, et poussée du côté de Marx par ses engagements politiques, Catherine Colliot-Thélène s’est attelée pendant de nombreuses années à l’étude de l’œuvre d’un sociologue, Max Weber, un auteur alors le plus souvent opposé à Marx, dont elle a renouvelé la lecture. Le faisant dialoguer avec Hegel et Marx, elle a arraché Weber à son image traditionnelle, dominante depuis Raymond Aron, de penseur de l’individualisme. Elle a redécouvert une œuvre aux frontières de la sociologie, du droit et de l’économie, ayant éclairé la modernité politique et ses enjeux sociaux et économiques d’une façon qui permettait de répondre à certaines questions posées par Hegel et Marx, notamment par sa conception spécifique de l’histoire. Pour jouer son rôle de passeur, Catherine Colliot-Thélène a traduit de nombreux textes de Weber (dont le célèbre Le savant et le politique, en 2003) : la transformation en profondeur de la réception de cet auteur passait aussi par la langue. Elle a illustré ainsi une pratique originale de la philosophie nourrie d’interdisciplinarité et notamment des sciences sociales.
À partir de cette perspective wébérienne, Catherine Colliot-Thélène a ensuite développé une théorie politique radicale, au sens où elle s’attaque à la racine du problème en soustrayant la démocratie à sa définition classique d’auto-législation par le peuple, qu’elle estime aporétique, et en soulignant l’importance sous-estimée des droits subjectifs. Elle a permis ainsi de reposer certains problèmes classiques, brûlants d’actualité, comme celui du populisme.
Ce sont ces deux aspects de son œuvre, la mise en dialogue de la philosophie et des sciences sociales d’un côté, et l’élaboration d’une réflexion sur le droit et la démocratie moderne de l’autre, qui ont été au cœur des interventions de la journée qui lui fut consacrée : Emmanuel Droit et Olivier Beaud sont revenus sur son travail institutionnel pendant ses années à la direction du Centre Marc Bloch, Wolf Feuerhahn a replacé sa trajectoire intellectuelle dans son contexte, Ulrich Bielefeld (Hambourg), Gangolf Hübinger (Francfort sur l’Oder) et Christoph Menke (Francfort sur le Main) ont discuté de sa théorie politique sous l’angle des concepts de peuple, de droit, de démocratie, et des enjeux de sa pensée pour une compréhension de la souveraineté et de l’Europe. Céline Jouin, Katia Genel et Denis Thouard ont évoqué son dialogue avec des philosophes, de Carl Schmitt à Hegel et à Hannah Arendt. La tenue des propos échangés et la chaleur de l’assistance étaient le meilleur hommage que le Centre Marc Bloch pouvait rendre à une figure si exigeante et attachante, qui mieux que personne a su ancrer la nécessité de la philosophie dans les activités du Centre.
Im Dialog mit Catherine Colliot-Thélène
Von Katia Genel und Denis Thouard
Am 27. September 2016 fand die von Katia Genel und Denis Thouard organisierte Tagung Deutsch-Französische Perspektiven. Dialogues avec Catherine Colliot-Thélène statt, die anlässlich ihrer Pensionierung diese Philosophin und ihr herausragendes Engagement für die deutsch-französischen Beziehungen im Bereich der Philosophie würdigte. Diese Hommage an seine ehemalige Direktorin (von 1999 bis 2004) war für das Centre Marc Bloch Ehrensache.
Catherine Colliot-Thélène, geschult am Hegelianismus, bevor sie sich aufgrund ihres politischen Engagements Marx zuwandte, hat sich über viele Jahre dem Soziologen Max Weber gewidmet, der zu dieser Zeit meist Marx gegenübergestellt wurde, und zu einer neuen Lesart von Webers Werk beigetragen. Über die Analyse seines Denkens unter Einbeziehung von Hegel und Marx gelang es ihr, Weber von seinem traditionellen, seit Raymond Aron etablierten Ruf als Soziologe des Individualismus zu befreien. Sie hat so ein Werk an der Schnittstelle zwischen Soziologie, Recht und Wirtschaft wiederentdeckt, dessen erhellende Darstellung der politischen Moderne und ihrer sozialen und ökonomischen Problemstellungen, insbesondere durch sein spezifisches Geschichtsbild, Antworten auf verschiedene von Hegel und Marx aufgeworfene Fragen gibt. Ihre Vermittlerrolle erfüllte Catherine Colliot-Thélène auch als Übersetzerin zahlreicher Texte Webers (darunter 2003 den berühmten Essay Politik als Beruf): Der tiefgreifende Wandel in der Rezeption dieses Autors in Frankreich vollzog sich auch über die Sprache. So gelang es ihr, eine einzigartige philosophische Praxis zu schaffen, die sich aus der Interdisziplinarität und insbesondere den Sozialwissenschaften speiste.
Aus dieser Weberschen Perspektive heraus hat Catherine Colliot-Thélène eine politische Theorie entwickelt, deren Radikalität darin besteht, an der Wurzel anzusetzen und die Demokratie von der klassischen, nach Colliot-Thélènes Verständnis aporetischen Idee des Volkes, das sich seine Gesetze selbst gibt, zu lösen und die oft unterschätzte Relevanz individueller Rechte zu betonen. So hat sie verschiedene klassische Fragestellungen der Politikwissenschaften, die heute wieder hochaktuell sind, wie das Thema Populismus, neu aufgeworfen.
Diese beiden Dimensionen ihres Werkes, das Zusammenwirken von Philosophie und Sozialwissenschaften einerseits und die Reflexion über Recht und moderne Demokratie andererseits, standen im Mittelpunkt der Vorträge auf der ihr gewidmeten Tagung: Emmanuel Droit und Olivier Beaud erinnerten an ihre Tätigkeit während ihrer Jahre als Direktorin des Centre Marc Bloch, Wolf Feuerhahn ordnete ihren intellektuellen Werdegang in einen breiteren Kontext ein, Ulrich Bielefeld (Hamburg), Gangolf Hübinger (Frankfurt/Oder) und Christoph Menke (Frankfurt am Main) diskutierten ihre politische Theorie aus dem Blickwinkel der Begriffe Volk, Recht, Demokratie sowie die Einflüsse ihres Denkens auf das Verständnis von Souveränität und Europa. Céline Jouin, Katia Genel und Denis Thouard griffen ihre Auseinandersetzung mit PhilosophInnen von Carl Schmitt bis Hegel und Hannah Arendt auf. Dieser Gedankenaustausch und die herzliche Stimmung im Publikum waren die bestmögliche Würdigung des Centre Marc Bloch für eine derart anspruchsvolle und liebenswerte Persönlichkeit, die es auf einzigartige Weise verstanden hat, die Philosophie im Centre zu verankern.
« Un passé retrouvé » - Portrait de Philippe Büttgen
Vous l’avez peut être entendu sur le thème « Politique de l’affirmation » au séminaire central ou croisé lors d’une rencontre du groupe « Herméneutique et critique » animé par Katia Genel et Denis Thouard. Professeur invité à l’Université Viadrina de Francfort sur l’Oder où il a enseigné au semestre dernier, Philippe Büttgen a été présent au Centre Marc Bloch entre octobre 2016 et février 2017. Tel « un passé retrouvé », selon ses propres mots, ce professeur de philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne renoue lors de son séjour avec des personnes – Denis Thouard notamment, avec lequel il a co-signé de nombreux textes – et des pratiques – le franco-allemand, l’interdisciplinarité – qui lui sont chères.
Interdisciplinaire, son travail l’est à plus d’un titre. Mêlant philosophie des religions, philosophie du langage et philosophie du droit, sa pratique est fortement marquée par la discipline historique, et plus précisément par l’histoire moderne, un héritage sans nul doute lié à son passage à la Mission Historique Française en Allemagne à Göttingen en tant que chercheur. De cette expérience ressort l’idée que la philosophie est une histoire comme une autre, « redevable des horizons de compréhension qui sont ceux des historiens », un choix qui transparaît dans le sous-titre de l’ouvrage tiré de sa thèse Luther et la philosophie : études d’histoire (2011).
Ses travaux actuels portent sur le lien entre politique et proclamation. Il l’étudie à partir d’un moment fondateur, la Confession d’Augsbourg (1530), tournant doctrinal où fusionnent selon lui le serment et la confession de foi, conférant à cette dernière une valeur juridique dans l’Empire. Outre l’originalité de son approche de la période de la Réforme qui réintroduit le thème de la confession, grande oubliée de l’histoire doctrinale de la philosophie, celle-ci offre un éclairage majeur sur les différences de cultures politiques jusqu’à leurs manifestations très contemporaines : le besoin proclamateur, la culture de l’affichage des choix politiques et religieux, la culture de l’implicite ou de l’explicite (Bekenntnis, statement). Des réflexions qui, dans le contexte actuel, marqué par la dramatisation des appartenances confessionnelles dans l’espace social, ne peut manquer de susciter notre intérêt. Pour celles et ceux qui l’auraient manqué jusqu’ici ou voudraient le réécouter, il interviendra le 27 avril prochain dans le groupe de travail
« Expériences de la globalisation » sur le thème « Religion und Globalisierung ».
Texte et photo : Caroline Garrido
„Die wiedergefundene Vergangenheit“ - Porträt von Philippe Büttgen
Er hat im Forschungskolloquium des CMB über die „Politique de l’affirmation“ (Politik der Behauptung) gesprochen und in Katia Genels und Denis Thouards Forschungsgruppe „Hermeneutik und Kritik“ seine Arbeit vorgestellt – Philippe Büttgen, der letztes Semester als Lektor an der Gastprofessur „Pensées Françaises Contemporaines“ der Europa-Universität Viadrina gelehrt hat, war von Oktober 2016 bis Februar 2017 assoziierter Forscher am Centre Marc Bloch. Gleich einer „wiedergefundenen Vergangenheit“, so der Professor für Philosophie an der Universität Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ist er wieder mit Kolleginnen und Kollegen – etwa Denis Thouard, mit dem er u.a. zahlreiche Texte als Koautor verfasst hat – und wissenschaftlichen Praktiken – das Deutsch-Französische, die Interdisziplinarität – in Berührung gekommen, die ihm am Herzen liegen.
Die Interdisziplinarität spielt in vielerlei Hinsicht eine herausragende Rolle in Büttgens Arbeit. Er verknüpft Religions-, Sprach- und Rechtsphilosophie in einer stark historiografisch geprägten Herangehensweise. Dieses Erbe der Geschichtswissenschaften, wobei insbesondere die Geschichte der Moderne für ihn zentral ist, reicht zweifelsohne auf seinen Forschungsaufenthalt an der Mission Historique Française en Allemagne in Göttingen zurück. Hier hat er seinen Begriff von der „auf Erkenntnishorizonten der Historiker fußenden“ Philosophie als einer Spielart der Geschichte ausgestaltet. Dieser Gedanke scheint etwa im Untertitel seiner Monografie Luther et la philosophie : études d’histoire (2011), die aus seiner Doktorarbeit entstanden ist, auf.
Derzeit forscht Büttgen über die Beziehung zwischen Politik und Proklamation anhand des Augsburger Bekenntnisses (1530) als Gründungsmoment und doktrinärem Wendepunkt, an dem Eid und Glaubensbekenntnis miteinander verschmolzen und letzteres somit rechtliche Gültigkeit im Reich erlangte. Doch seine originelle Herangehensweise an die Reformationszeit, die das in der Geschichte der philosophischen Doktrinen meist vernachlässigte Glaubensbekenntnis in den Blick nimmt, liefert auch wichtige Erkenntnisse über politische Kulturen in ihren verschiedensten Ausprägungen bis hin zu Phänomenen der Gegenwart: das Bedürfnis nach Proklamation, die Kultur des Verkündens von politischen und religiösen Standpunkten, die Kultur des Impliziten und des Expliziten (Bekenntnis, Statement). Im aktuellen Kontext der Dramatisierung konfessioneller Zugehörigkeit im sozialen Raum sind diese Reflexionen von höchster Relevanz.
Für alle, die Philippe Büttgen am Centre verpasst haben oder ihn gerne wieder hören möchten, hält er am 27. April im Seminar der Forschungsgruppe „Erfahrungen der Globalisierung“ einen Vortrag über „Religion und Globalisierung“.
Text und Foto: Caroline Garrido
- Editorial
- Publication : «Die Hegemoniekämpfe in Frankreich», Kolja Lindner
- Saisir Munich – L’Université de la Bundeswehr comme nouveau défi
- La philosophie, de France en Allemagne
- Veranstaltungen am Centre Marc Bloch (Auswahl) - April-Juli 2017
- Nouvelle phase pour le projet Punitivités
- Le GDRI « Forms of life. Dynamiques et vulnérabilités des formes de vie »
- Dialogues avec Catherine Colliot-Thélène
- « Un passé retrouvé » - Portrait de Philippe Büttgen