Oktober 2017
La rentrée 2017 au Centre Marc Bloch est placée sous le signe de l’innovation.
La réorganisation de la recherche engagée est guidée par la volonté d’insuffler de nouvelles synergies dans nos échanges scientifiques, en les concevant à plus grande échelle, celle de nouveaux pôles qui rendront compte des grandes priorités scientifiques du Centre Marc Bloch. D’autre part, comment en effet repenser notre hybridation dans la nouvelle structure binationale que nous représentons, rendre plus lisible l’organisation de la recherche dans le contexte allemand, se placer dans la perspective d’une parité des cultures scientifiques française et allemande, impulser de nouvelles synergies dans nos problématiques et nos méthodes ? La réflexion développée au printemps dernier avec la collectivité des chercheur.e.s a été guidée par ces questions au cœur de nos manières de travailler ensemble. [Lire la suite...]
Der Beginn dieses neuen akademischen Jahres steht ganz im Zeichen der Innovation. Mit der jüngst angelaufenen Umstrukturierung der Forschung wollen wir unserer wissenschaftlichen Zusammenarbeit Impulse für neue Synergien geben. Unsere gemeinsame Forschung gliedert sich von nun an auf breiterer Ebene in drei neue Schwerpunkte, die die großen Forschungsprioritäten des Centre abbilden. Gleichzeitig gilt es, in der neuen binationalen Struktur des CMB e.V. unsere Hybridität neu zu denken, die Forschungsorganisation im deutschen Kontext transparenter zu gestalten und die angestrebte Parität zwischen deutscher und französischer Wissenschaftskultur zu erreichen. All diese zentralen Aspekte unserer Arbeit wurden im Frühling unter Direktion und Forschenden des CMB diskutiert. [weiterlesen...]
Éditorial
La rentrée 2017 au Centre Marc Bloch est placée sous le signe de l’innovation.
La réorganisation de la recherche engagée est guidée par la volonté d’insuffler de nouvelles synergies dans nos échanges scientifiques, en les concevant à plus grande échelle, celle de nouveaux pôles qui rendront compte des grandes priorités scientifiques du Centre Marc Bloch.
D’autre part, comment en effet repenser notre hybridation dans la nouvelle structure binationale que nous représentons, rendre plus lisible l’organisation de la recherche dans le contexte allemand, se placer dans la perspective d’une parité des cultures scientifiques française et allemande, impulser de nouvelles synergies dans nos problématiques et nos méthodes ? La réflexion développée au printemps dernier avec la collectivité des chercheur.e.s a été guidée par ces questions au cœur de nos manières de travailler ensemble.
Transformer l’existant dans la continuité pour développer les grandes thématiques fédératrices de notre centre et concevoir une nouvelle structuration de la recherche, tel a été le sens de la proposition, récemment débattue et favorablement accueillie par le Conseil scientifique du CMB. Elle consiste en l’émergence de trois pôles qui rassembleront chacun les collectifs de chercheur.e.s et doctorant.e.s jusque-là réparti.e.s au sein des groupes de recherche.
« Espace, mobilité et migration », le premier pôle, réaffirme la centralité des recherches conduites sur la circulation des hommes, le défi migratoire, la transformation socio-politique et technique de la mobilité et les restructurations des espaces ainsi induites. « Expériences et savoirs du global » poursuit, au croisement de la réflexion épistémologique sur le décentrement de l’Europe et de celle impulsée par les area studies, ici le monde méditerranéen, l’examen réflexif du changement induit par l’échelle monde. « Théorie et pratiques du politique », le troisième pôle, vise à confronter les travaux menés en philosophie ainsi qu’en sciences sociales portant sur les différentes conceptions du politique, sur les formes de politisation de la vie sociale, sur l’action et les politiques publiques, ainsi que sur des phénomènes contemporains, tels que la judiciarisation des sociétés, la transformation de la démocratie ou l’affirmation d’un populisme de droite extrême sur les scènes nationales de l’Europe.
Si ces trois pôles restituent l’existant de nos recherches et ses évolutions, l’abandon du caractère formel et structurant des groupes de recherche représente, pour notre institution, une transformation de taille. Quid alors des collectifs soudés sur des objets ou des terrains plus précisément partagés, comme celui rassemblant les spécialistes de l’Europe centrale et orientale ? Entière liberté est donnée à ces collectifs pour organiser des journées d’étude ou tout autre type de rencontres, en veillant à les harmoniser à l’agenda de celles du pôle et de son séminaire, en concertation avec les responsables de celui-ci. C’est à ces derniers que reviendra le pilotage et l’animation de la nouvelle entité collective du pôle qui réunira, comme par le passé, aussi bien les chercheur.e.s confirmé.e.s que les jeunes chercheur.e.s et doctorant.e.s. L’intégration des doctorant.e.s reste en effet, pour notre centre, un objectif essentiel. La structuration renforcée des activités doctorales au sein de nos trois pôles de recherche veut y contribuer.
Au menu de ce numéro de rentrée, la Mélancolie de gauche, thème de la conférence inaugurale confiée à l’historien Enzo Traverso. Nous abordons aussi deux séries de rencontres scientifiques organisées ces derniers mois : la première dans le cadre de la documenta 14, la seconde porte sur de nouvelles visions du monde dans la littérature contemporaine francophone. Pour la rubrique portrait, nous revenons sur la trajectoire de l’historien Joël Glasman qui travaille à une histoire des technologies humanitaires au travers des camps de réfugiés, et qui a obtenu cette année une chaire à l’Université de Bayreuth. Avis de publication avec l’ouvrage de Sarah Mazouz, La République et ses autres. Enfin, cette newsletter est l’occasion pour nous de présenter les résultats du projet « Saisir l’Europe » qui se termine à la fin de l’année.
Catherine Gousseff
Directrice du Centre Marc Bloch
Der Beginn dieses neuen akademischen Jahres steht ganz im Zeichen der Innovation. Mit der jüngst angelaufenen Umstrukturierung der Forschung wollen wir unserer wissenschaftlichen Zusammenarbeit Impulse für neue Synergien geben. Unsere gemeinsame Forschung gliedert sich von nun an auf breiterer Ebene in drei neue Schwerpunkte, die die großen Forschungsprioritäten des Centre abbilden. Gleichzeitig gilt es, in der neuen binationalen Struktur des CMB e.V. unsere Hybridität neu zu denken, die Forschungsorganisation im deutschen Kontext transparenter zu gestalten und die angestrebte Parität zwischen deutscher und französischer Wissenschaftskultur zu erreichen. All diese zentralen Aspekte unserer Arbeit wurden im Frühling unter Direktion und Forschenden des CMB diskutiert.
Bestehendes verwandeln, um in der Kontinuität die großen gemeinsamen Themenbereiche unseres Zentrums herauszubilden und eine neue Forschungsstruktur zu entwickeln – dies war das Herz des Strategieentwurfs, der kürzlich vom wissenschaftlichen Beirat besprochen und angenommen wurde. Dieser Vorschlag definiert drei Schwerpunkte, die das Kollektiv der Forschenden und Promovierenden, die zuvor auf die einzelnen Forschungsgruppen verteilt waren, unter einem Dach versammeln.
Der erste Schwerpunkt, „Raum, Mobilität, Migration“, stärkt die Bedeutung der am Centre durchgeführten Forschung zur Zirkulation, zu den Herausforderungen der Migration, zu soziopolitischen und technischen Transformationen der Mobilität und zu den Umstrukturierungen der so entstehenden Räume. „Weltwissen und Erfahrungen des Globalen“, der zweite Schwerpunkt, vereint – an der Schnittstelle von epistemologischen Reflexionen über den Wandel von Europas Zentrum und seinen Rändern, insbesondere im Mittelmeerraum, und Ansätzen der area studies zum Mittelmeerraum – Untersuchungen über Umbrüche des Globalen. Der dritte Schwerpunkt, „Theorie und Praxis des Politischen“, will im Prisma von Philosophie und Sozialwissenschaften verschiedene Konzeptionen des Politischen, Formen der Politisierung sozialen Lebens, public policies und aktuellste Phänomene wie die Verrechtlichung der Gesellschaft, den Wandel der Demokratie oder das Erstarken rechtsextremen Gedankenguts in den einzelnen europäischen Ländern erfassen.
Diese drei Schwerpunkte greifen zwar bestehende Themen und Tendenzen des Centre auf, doch die Abkehr vom System der Forschungsgruppen als strukturierendes Element der Forschungsaktivitäten bedeutet für unsere Einrichtung einen nicht zu unterschätzenden Umbruch. Was wird nun aus eng zusammengeschweißten Gruppen von Forschenden und Promovierenden, die ganz präzise Terrains oder Themen teilen, wie etwa die SpezialistInnen für Fragen zu Mittel- und Osteuropa? Die neue Struktur verleiht diesen Kollektiven die Freiheit, autonom Konferenzen und andere Veranstaltungen zu organisieren, die sich in Absprache mit den Verantwortlichen des entsprechenden Schwerpunkts in dessen Aktivitäten und Seminar einfügen lassen. Diese Verantwortlichen werden zur Aufgabe haben, die neuen kollektiven Einheiten, die wie bisher auch etablierte ForscherInnen, NachwuchswissenschaftlerInnen und Promovierende zusammenbringen, zu steuern und zu beleben. Die Aufnahme und Integration der Promovierenden bleibt in der Tat eine der wichtigsten Aufgaben des Centre. Die verstärkte Strukturierung der Doktorandenprogramme innerhalb der drei Schwerpunkte soll zu ihrem guten Gelingen beitragen.
Dieser Newsletter bietet ein Panorama einiger unserer aktuellen Themen. Linke Melancholie steht im Mittelpunkt des Jahresvortrags, den der Historiker Enzo Traverso am Centre hält, und zwei Veranstaltungsreihen beschäftigten sich mit der documenta 14 zum einen, mit neuen Weltzugängen in der zeitgenössischen Literatur der Frankophonie zum anderen. Die Rubrik Porträt stellt den Historiker Joël Glasman vor, der über die Geschichte der humanitären Technologien am Beispiel der Flüchtlingslager forscht und dieses Jahr einen Ruf an die Universität Bayreuth erhalten hat. Eine Rezension von Sarah Mazouz’ Monographie La République et ses autres und eine Präsentation der Ergebnisse des dieses Jahr auslaufenden Projekts „Saisir l’Europe/Europa als Herausforderung“ vervollständigen diesen Newsletter.
Catherine Gousseff
Direktorin des Centre Marc Bloch
Mélancolie de gauche : une tradition cachée
Conférence inaugurale du Centre Marc Bloch
Mardi 24 octobre 2017
C’est avec la conférence inaugurale de l’historien italien, professeur à l’Université Cornell aux Etats-Unis, Enzo Traverso, que le Centre Marc Bloch entamera l’année universitaire 2017-2018. Ce sera l’occasion de l’entendre nous présenter son dernier livre paru en français, La Mélancolie de gauche, la force d’une tradition cachée (éditions La Découverte) et d’en discuter avec lui.
Après des études d’histoire à l’Université de Gênes, Enzo Traverso a poursuivi sa formation en France, à l’EHESS à Paris, où il soutint sa thèse sur le marxisme et la question juive sous la direction du sociologue Michael Löwy. Il anima ensuite un séminaire à l’EHESS, puis enseigna à l’Université de Paris VIII, avant d’être recruté par l’Université Jules Verne de Picardie où, après son habilitation, il devint professeur. Depuis 2013, il enseigne l’histoire contemporaine à l’Université Cornell, dans l’Etat de New-York.
Présenter cet historien des idées comme un spécialiste de l’histoire politique et intellectuelle du XXe siècle européen serait insuffisant. Son œuvre est marquée à la fois par son aisance à naviguer entre les théoriciens de la science politique (il a également enseigné cette discipline) et les philosophes et, à rebours du savant enfermé dans sa tour d’ivoire, par son implication dans l’actualité : Enzo Traverso recourt au passé pour éclairer le présent, au risque d’aller à contre-courant de l’opinion commune. Il mobilise la science historique au bénéfice d’un engagement, non pas partisan, mais « citoyen » au sens politique du terme. On citera à ce propos Le passé, modes d’emploi. Histoire, mémoire et politique (2005) et, plus récemment, Où sont passés les intellectuels, conversation avec Régis Meyran (2013).
Spécialiste de l’histoire juive allemande, si Traverso semble creuser un même sillon depuis sa première publication issue de sa thèse, Les marxistes et la question juive, histoire d’un débat 1843-1943, publiée en 1990, suivie de très près par Les Juifs et l’Allemagne : de la symbiose judéo-allemande à Auschwitz (1992), puis La pensée dispersée, figures de l’exil judéo-allemand (2004), jusqu’à La fin de la modernité juive, histoire d’un tournant conservateur (2013) – autant d’ouvrages qui ont été traduits dans plusieurs langues étrangères – il le fait sans ornières. Ce qui le conduit à déplacer son regard et sa réflexion sur la violence nazie, le totalitarisme, la barbarie guerrière avec, notamment À feu et à sang. De la guerre civile européenne 1914-1945 (2007) ou encore L’histoire comme champ de bataille. Interpréter les violences du XXe siècle (2010).
Enzo Traverso ne croit pas à la neutralité axiologique de la science : il poursuit sa pensée avec la distance critique nécessaire à l’historien, sans évacuer les questions gênantes et problématiques qui surgissent du présent comme en témoigne son dernier livre La Mélancolie de gauche dont il conviendra de poursuivre la réflexion avec le livre d’entretien Les nouveaux visages du fascisme, paru dans la foulée.
À partir du constat selon lequel la culture mémorielle de gauche n’a pas résisté à la fin du « socialisme réel », il note la disparition de la tension dialectique entre le passé comme lieu d’expérience et l’avenir comme horizon d’attente (Koselleck). La conséquence en serait un regard mélancolique sur l’histoire, alimenté par la mémoire des vaincus. Etre du côté des vaincus de l’histoire n’engendre pas pour autant une mélancolie de gauche passive ou résignée, mais conduit à un travail de deuil inspirant la pensée critique. Cet état d’esprit incite à renouer avec la tradition cachée portée par Louis-Auguste Blanqui, Rosa Luxemburg, Walter Benjamin, Lucien Goldman et, bien sûr, Daniel Bensaïd. Une mélancolie réparatrice qui pourrait renforcer les convictions, revitaliser la passion d’égalité qui a longtemps défini la gauche.
Face à un régime de temporalité qui se réduit au présent, efface le passé et le futur en les comprimant dans le présent (le « présentisme » de François Hartog), face à l’écroulement des utopies libératrices, il convient de tenter de comprendre ce qu’on a perdu, en ne réduisant plus, par exemple, le communisme à sa dimension totalitaire. Démunie, la gauche affronte aujourd’hui un monde totalement nouveau avec des outils hérités du XXe siècle, tandis que se développent des mouvements comme « Podemos », « Occupy Wall Street » ou « Nuit debout » éloignés de sa tradition et privés d’horizon d’attente.
La fin des utopies dans le présentisme actuel a permis parallèlement l’émergence d’une nouvelle figure du fascisme, une réflexion qu’Enzo Traverso prolonge dans son livre-entretien avec Régis Meyran sur Les nouveaux visages du fascisme. Grâce à sa connaissance profonde de l’histoire de l’antisémitisme, il démontre l’homologie de structure de l’antisémitisme et de l’islamophobie que prône la nébuleuse postfasciste. L’adversaire historique du fascisme était le communisme qui n’existe plus. Or la construction de l’ennemi sert à définir l’identité. Ainsi l’antisémitisme en Allemagne du XXe siècle était-il un code culturel qui permettait de définir l’Allemand comme étant le non-juif. L’extrême-droite reprend aujourd’hui les codes de l’antisémitisme des années 1930. La diabolisation de l’Islam comme ennemi par excellence de l’Occident sert, selon Traverso, à produire une définition essentialiste de l’identité nationale : l’antisémitisme et l’islamophobie auraient dès lors un rôle comparable dans le nationalisme revendiqué par les mouvements post-fascistes – un terme transitoire qui indique néanmoins la matrice d’origine.
On connaît les effets du fascisme. N’apprendrait-on pas de l’histoire ? Ne serait-elle plus un magistra vitae ? La force de la tradition cachée de la mélancolie de gauche semble une réponse à ce souci présent dans l’œuvre d’Enzo Traverso.
Sonia Combe
Enzo Traverso - La mélancolie de gauche: une tradition cachée
Commentaire : Frieder Otto Wolf (FU Berlin)
24 octobre - 18 heures
Salle Germaine Tillion - Centre Marc Bloch - Friedrichstrasse 191 - 10117 Berlin
Linke Melancholie: eine verborgene Tradition
Jahresvortrag des Centre Marc Bloch
Dienstag, 24. Oktober 2017
Zum Auftakt unseres akademischen Jahres 2017/2018 wird der italienische Historiker Enzo Traverso, Professor an der Universität Cornell (Vereinigte Staaten), sein jüngst auf Französisch erschienenes Werk La Mélancolie de gauche, la force d’une tradition cachée (La Découverte) am Centre Marc Bloch vorstellen und mit allen Interessierten diskutieren.
Nach seinem Studium der Geschichtswissenschaft an der Universität Genua hat Enzo Traverso in Frankreich, an der Pariser EHESS, über den Marxismus und die jüdische Frage promoviert und wurde dabei vom Soziologen Michael Löwy betreut. Nach Lehrerfahrungen an der EHESS und der Universität Paris 8 ging er zunächst als Dozent an die Universität Jules Verne de Picardie und wurde nach Abschluss seiner Habilitation ebendort auf einen Lehrstuhl berufen. Seit 2013 unterrichtet er Zeitgeschichte an der Universität Cornell (Bundesstaat New York).
Es würde ihm unrecht tun, diesen Spezialisten der Ideengeschichte einfach als Historiker der politischen und intellektuellen europäischen Geschichte des 20. Jahrhunderts zu beschreiben. Seine Arbeit zeichnet sich sowohl durch ein sicheres Navigieren zwischen Philosophie und politikwissenschaftlichen Theorien (dieses Fach hat er auch unterrichtet) aus als auch durch seine gesellschaftspolitische Präsenz, mit der er sich gegen das Bild des einsamen Wissenschaftlers im Elfenbeinturm stellt: Enzo Traverso befragt die Vergangenheit, um die Gegenwart zu beleuchten, ohne Angst, damit gegen den Strom zu schwimmen. Geschichtsschreibung ist für ihn ein Mittel, sich als „Citoyen“ zivilgesellschaftlich und unabhängig zu engagieren; dies zeigen etwa seine Publikationen Le passé, modes d’emploi. Histoire, mémoire et politique (2005) und Où sont passés les intellectuels, ein Dialog mit Régis Meyran (2013).
Seit seiner 1990 erschienenen Dissertation über Les marxistes et la question juive, histoire d’un débat 1843-1943 ist Traverso mit wichtigen, in mehrere Sprachen übersetzten Publikationen seiner ursprünglichen Spezialität, der Geschichte des deutschen Judentums, treu geblieben: Les Juifs et l’Allemagne : de la symbiose judéo-allemande à Auschwitz (1992), La pensée dispersée, figures de l’exil judéo-allemand (2004) bis hin zu La fin de la modernité juive, histoire d’un tournant conservateur (2013). Doch Scheuklappen sind ihm fremd, und so hat er sich auch der nationalsozialistischen Gewalt, dem Totalitarismus und kriegerischer Barbarei zugewendet, insbesondere in seinen Monographien À feu et à sang. De la guerre civile européenne 1914-1945 (2007) und L’histoire comme champ de bataille. Interpréter les violences du XXe siècle (2010).
Enzo Traverso glaubt nicht an die axiologische Neutralität der Wissenschaft. Er führt seine Reflexion mit der notwendigen kritischen Distanz des Historikers, ohne dabei die unangenehmen und problematischen Fragen auszublenden, die das Gegenwärtige aufwirft. Davon zeugen etwa sein jüngstes Buch zur linken Melancholie und der kurz darauf erschienene Interview-Band Les nouveaux visages du fascisme.
Ausgehend von der Feststellung, dass die Erinnerungskultur der Linken das Ende des „Realsozialismus“ nicht zu überdauern wusste, zeichnet Traverso ein Verschwinden der dialektischen Spannung zwischen Vergangenheit als Erfahrungsraum und Zukunft als Erwartungshorizont (nach Koselleck) auf. Daraus resultiere ein melancholischer Blick auf die Geschichte, genährt aus dem Gedenken an die Besiegten. Doch die Identifikation mit den Verlierern der Geschichte äußere sich nicht in einer passiven oder resignierten linken Melancholie, sondern in einer Trauerarbeit, die das kritische Denken inspirieren könne. Diese knüpft nun wieder an eine verborgene Tradition an, die von Louis-Auguste Blanqui, Rosa Luxemburg, Walter Benjamin, Lucien Goldman und natürlich Daniel Bensaïd getragen wird: eine heilsame Melancholie, die die Überzeugungen der Linken stärken und jenem leidenschaftlichen Verlangen nach Gleichheit, das sie so lange definiert hat, neues Leben einhauchen könnte.
In einer Temporalität, die sich auf die Gegenwart beschränkt, die Vergangenheit und Zukunft auflöst und in die Gegenwart einzwängt (François Hartogs „Präsentismus“), und nach dem Zerfall der Befreiungsutopien gilt es nun zu verstehen, was verloren gegangen ist, und dabei alte Reduzierungen, etwa des Kommunismus auf seine alleinige totalitäre Dimension, fallenzulassen. Die hilflose Linke steht heute vor einer radikal veränderten Welt, die sie mit Handwerkszeug aus dem 20. Jahrhundert zu fassen sucht, während sich – weit entfernt von ihrer eigenen Tradition und bar jeglichen Erwartungshorizonts – Bewegungen wie „Podemos“, „Occupy Wall Street“ oder „Nuit debout“ herausbilden.
Parallel dazu hat das Ende der Utopien im derzeitigen Präsentismus zur Emergenz eines neuen Gesichts des Faschismus geführt, wie Traverso in seinem Interview-Band mit Régis Meyran über Les nouveaux visages du fascisme zeigt. Dank seiner eingehenden Kenntnis der Geschichte des Antisemitismus kann er strukturelle Übereinstimmungen zwischen dem Antisemitismus und der Islamophobie des nebulösen Gebildes des Postfaschismus – ein provisorischer Begriff, der jedoch die Ursprünge der Bewegungen deutlich macht – aufzeigen. Der historische Gegner des Faschismus, der Kommunismus, existiert nicht mehr, und dem Postfaschismus fehlt das Konstrukt des Gegners, um sich selbst zu definieren (wie etwa der deutsche Antisemitismus des 20. Jahrhunderts ein kultureller Code war, der das Deutsche als das Nicht-Jüdische definierte). Die Rechtsextremen greifen heute wieder die antisemitischen Codes der 1930er-Jahre auf. Die Verteufelung des Islam als Feind par excellence des Westens diene, so Traverso, zur essentialistischen Definition der nationalen Identität: Antisemitismus und Islamophobie spielen also eine vergleichbare Rolle im Nationalismus der postfaschistischen Bewegungen.
Die Folgen des Faschismus sind nur allzu gut bekannt. Sollten wir nicht aus der Geschichte lernen, ist sie uns keine magistra vitae mehr? Die Kraft der verborgenen Tradition der linken Melancholie scheint eine Antwort auf diese große Frage zu bieten, die Enzo Traversos Arbeit prägt.
Sonia Combe
Enzo Traverso - Linke Melancholie: eine verbogene Tradition
Kommentar: Hon.-Prof. Frieder Otto Wolf (FU Berlin)
24. Oktober - 18 Uhr
Salle Germaine Tillion - Centre Marc Bloch - Friedrichstrasse 191 - 10117 Berlin
Des guerres coloniales aux guerres contre le terrorisme ?
Perspectives sur la lutte des États contre les “monstres lointains” au XXe siècle.
7 et 8 décembre 2017 au Centre Marc Bloch
Guerre contre le terrorisme ! Les divers.e.s acteurs/actrices de la politique internationale ne sont plus les seul.e.s à être mû.e.s par cette formule. Les sciences humaines et sociales, face à des polémiques indéfectibles portant aussi bien sur la raison d’État, la subversion et la violence que sur de nouveaux régimes de frontières et les interdictions de sortir du territoire, ne peuvent plus échapper à une confrontation à ces thématiques. C’est dans ce contexte qu’au début de l’année 2013 fut créé le groupe de travail « Espaces et violences » intégré au réseau de recherche franco-allemand « Saisir l’Europe ». Depuis une perspective interdisciplinaire, le groupe de jeunes chercheur.e.s s’est proposé de questionner les différentes implications, les dynamiques et les stratégies de légitimation de la violence en considérant les interactions de cette violence avec la configuration des espaces où elle s’exerce. Bien reçue dans le monde des recherches sur la violence, cette approche par la mise en perspective de l’espace et de la violence permet une analyse plus approfondie des « guerres contre le terrorisme ». C’est ce que s’attacheront à démontrer (et mettre en pratique) les échanges qui se tiendront lors de la conférence internationale au CMB, qui marque la clôture de notre projet en cette fin d’année.
Dans le passé récent, de plus en plus d’États ont défini leurs actions, procédures et mesures contre des ennemis intérieurs et extérieurs comme antiterroristes. Logiques découlant souvent de la désignation et de la diabolisation d’ennemis publics, de la stigmatisation de leurs soutiens présumés et d’une restriction globale de libertés et droits fondamentaux, plaçant de fait les sociétés dans un état d’urgence ou d’exception permanent. La question de savoir qui sont ces « monstres » et quelles mesures implique « l’état de guerre » reste controversée. À ce jour, diverses recherches ont déjà montré que de tels mécanismes sont identifiables dans les guerres coloniales du XXe siècle, supposant ainsi une filiation historique entre ces deux types de conflits.
Dans la lignée de ces travaux, la conférence organisée au CMB se veut être une occasion d’aborder, dans une perspective globale, les continuités et les ruptures entre les guerres coloniales du XXe siècle et les guerres antiterroristes actuelles.
Au-delà des cas de guerres coloniales et antiterroristes singulières telles qu’en Chine, en Afghanistan, au Cameroun ou en l’Irlande du Nord, les questions plus globales de l’application (ou non) du droit international à de tels conflits ainsi que celle de l’impact des armes à feu automatiques sur la conception du pouvoir impérialiste seront explorées.
Lucas Hardt
Annonce
La conférence de clôture du réseau de recherche « Saisir l’Europe – Europa als Herausforderung », intitulée « Des réponses pour l’Europe ? Le regard des sciences sociales face à la crise », se tiendra le 17 novembre 2017 de 10h à 17h à l’Auditorium du Jacob-und-Wilhelm-Grimm-Zentrum de Berlin. Les résultats et les perspectives de recherche du projet seront présentés en présence de ses membres ainsi que de divers.es représentant.e.s du monde politique et scientifique. Au centre de cette journée, des tables rondes organisées autour des groupes de recherche du réseau – « État social », « Développement durable » et « Espaces et violences » – traiteront des enjeux actuels de leurs champs de recherche respectifs.
Pour plus d’informations : http://www.saisirleurope.eu/
Vom Kolonialkrieg zum Krieg gegen den Terror? Perspektiven auf staatliche Kämpfe gegen ferne „Unmenschen“ im 20. Jahrhundert
7. und 8. Dezember 2017 im Centre Marc Bloch
Krieg gegen den Terrorismus! Diese Formel bewegt zurzeit nicht nur zahlreiche Akteure der internationalen Politik. Auch die Geistes- und Sozialwissenschaften können sich einer Auseinandersetzung mit dieser Thematik nicht entziehen, angesichts andauernder Debatten über Staatlichkeit, Subversion und Gewalt sowie nicht zuletzt neuer Grenzregime und Reiseverbote. Vor diesem Hintergrund nahm zu Beginn des Jahres 2013 die in das deutsch-französische Verbundprojekt “Saisir l’Europe – Europa als Herausforderung” integrierte Nachwuchsgruppe „Urbane Gewalträume“ ihre Arbeit auf. Ihre Mitglieder setzten sich in interdisziplinärer Perspektive mit verschiedenen Auswirkungen, Dynamiken und Legitimationsstrategien von Gewalt auseinander. Dabei erwies sich die Berücksichtigung der Wechselwirkungen zwischen Gewaltphänomenen und Raumkonfigurationen auf der Makro- und Mikroebene als besonders fruchtbar. Dieser in der Gewaltforschung viel diskutierte Ansatz, Raum und Gewalt in einem Zusammenhang zu denken, scheint uns auch für eine vertiefte Auseinandersetzung mit den sogenannten Kriegen gegen den Terrorismus geeignet, wie eine internationale Konferenz am CMB zum diesjährigen Abschluss unserer Arbeit zeigen soll.
In der jüngeren Vergangenheit haben immer mehr Staaten ihr Vorgehen gegen innere und äußere Feinde als Anti-Terror-Maßnahmen bezeichnet. Dies ging meist mit einer Diabolisierung der jeweiligen Staatsfeinde, weitreichenden Stigmatisierungen verdächtiger Unterstützer und einer umfassenden Einschränkung ziviler Grundrechte einher, sodass Gesellschaften zuweilen in einen dauerhaften Not- oder Ausnahmezustand versetzt wurden. Umstritten blieb dabei jedoch stets, wer die „Unmenschen“ sein sollten und welche Maßnahmen mit dem Wort Krieg in Verbindung zu bringen sind. Bis heute haben mehrere Forschungen bereits gezeigt, dass diese Konfliktmerkmale auch in Kolonialkriegen des 20. Jahrhunderts zu Tage traten und in einigen Anti-Terror-Einsätzen Strategien und Praktiken kolonialer Counterinsurgency gezielt zum Einsatz gebracht wurden.
Im Anschluss an diese Arbeiten wird sich die Konferenz am Centre Marc Bloch mit Fragen nach Kontinuitäten und Brüchen von Kolonialkriegen des 20. Jahrhunderts bis zu heutigen Anti-Terrorkriegen in globaler Perspektive befassen. Dazu werden neben einzelnen Kolonial- und Anti-Terrorkriegen u.a. in China, Afghanistan, Kamerun und Nordirland auch die (Nicht-)Anwendung internationalen Rechts auf derartige Konflikte und der Einfluss von Schnellfeuerwaffen auf imperiale Machtvorstellungen thematisiert.
Lucas Hardt
Ankündigung
Die Abschlusskonferenz des Verbundprojekts “Saisir l’Europe – Europa als Herausforderung” mit dem Titel “Antworten für Europa? Sozial- und geisteswissenschaftliche Forschung im Angesicht der Krise“, findet am 17. November 2017 von 10:00-17:00 Uhr im Auditorium des Jacob-und-Wilhelm-Grimm-Zentrums in Berlin statt. In Anwesenheit der Mitglieder des Verbundes sowie verschiedener Vertreter aus Politik und Wissenschaft werden die Ergebnisse und Perspektiven des Projekts präsentiert. Den Kern der Veranstaltung bilden die Panels der drei Teilprojekte „Sozialstaat“, “Nachhaltigkeit“ und „Urbane Gewalträume“ rund um aktuelle Fragestellungen der jeweiligen Forschungsfelder.
Für weitere Informationen: http://www.saisirleurope.eu/
Veranstaltungen am Centre Marc Bloch (Auswahl)
Oktober 2017-Januar 2018
24. Oktober 2017
Ort: Centre Marc Bloch
Conférence inaugurale/Jahresvortrag Centre Marc Bloch
Prof. Dr. Enzo Traverso (Cornell University): „Linke Melancholie: eine verborgene Tradition“
Kommentar: Hon.-Prof. Frieder Otto Wolf (FU Berlin)
3. November 2017
Ort: Centre Marc Bloch (Studientag), Deutsches Theater (Lesung)
Studientag: „Europa vom Süden denken“
Lesung und Gesprächsabend: „Fluchtpunkt, Das Mittelmeer und die europäische Krise“
In Kooperation mit: Deutsch-französisches Jugendwerk, Allianz Kulturstiftung, Europäische Gesellschaft der Autoren, Deutsches Theater
8. November 2017
Ort: Centre Marc Bloch
Ringvorlesung: „Die sozialen Bedingungen des Rechts II“
Prof. Dr. Liora Israel (EHESS): Die Rolle von AnwältInnen in sozialen Bewegungen
Kommentar: Prof. Alfons Bora (Universität Bielefeld)
In Kooperation mit: Humboldt-Universität
(Weitere Termine siehe Homepage)
November/Dezember 2017
Ort: Centre Marc Bloch
Ringvorlesung: Nach dem Ende der Illusion: Was bleibt vom Kommunismus im 21. Jahrhundert?
14.11. Prof. Dr. Brigitte Studer (Universität Bern) : „ Von der ‘neuen Frau’ zur neuen Frauenbewegung: Emanzipationskonzepte auf Weltreise”
12.12. Prof. Dr. Karl Schlögel (Europa-Universität Viadrina): „Die Massen und der Massenmord“
In Kooperation mit: Zentrum für Zeithistorische Forschung Berlin, Bundesstiftung zur Aufarbeitung der SED-Diktatur
17. November 2017
Ort: Jacob-und-Wilhelm-Grimm-Zentrum, Berlin
Abschlussveranstaltung des Verbundprojektes „Saisir l’Europe – Europa als Herausforderung“:
„Europa braucht Antworten: Sozial- und geisteswissenschaftliche Forschung im Angesicht der Krise“
4.-5. Dezember 2017
Ort: CMB / Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften
Tagung: „Universitäten über Grenzen hinweg? Integrative Aufgaben aus akademischer Perspektive“
In Kooperation mit: European University Institute, Martin Buber Society of Fellows, Berliner Institut für Migrationsforschung (BIM) der Humboldt-Universität
7.-8. Dezember 2017
Ort: Centre Marc Bloch
Internationale Tagung des Verbundprojekts „Saisir l’Europe – Europa als Herausforderung“:
„Vom Kolonialkrieg zum Krieg gegen den Terror? Perspektiven auf staatliche Kämpfe gegen ferne ‚Unmenschen‘ im 20. Jahrhundert“
11. Dezember 2017
Ort: Centre Marc Bloch
Buchpräsentation und Podiumsdiskussion: „Berlin 25 ans après“
In Kooperation mit Allemagne d’aujourd’hui, Club RFI
15. Dezember 2017
25-jähriges Jubiläum des Centre Marc Bloch
9. Januar 2018
Ort: Centre Marc Bloch
Tagung: „ Art en ville, art et ville : approches et méthodes“
In Kooperation mit: Université Paris 1
Recension : Sarah Mazouz, La République et ses autres
Comment un État basé sur l’idéal républicain de l’universalisme gère-t-il la question de la discrimination raciale dans sa société ? Comment mettre à jour et rendre dicible l’inégalité de traitement selon l’origine, la couleur de peau ou l’appartenance religieuse dans une nation qui se positionne en principe volontairement contre ces différences ? La sociologue Sarah Mazouz se penche sur ce paradoxe dans son ouvrage La République et ses autres (paru aux Editions de l’ENS, 2017) et propose de s’interroger sur les politiques françaises de l’altérité dans les années 2000. En analysant les discours et les pratiques des acteurs de l’Etat, elle met à jour les « frontières intérieures » au sein du groupe national d’une part et les « frontières extérieures » entre le national et l’étranger d’autre part. Partant d’une observation ethnographique de terrain dans une agence de lutte contre les discriminations et dans un bureau de naturalisation d’une grande ville de la région parisienne, l’auteure montre que les citoyen.ne.s naturalisé.e.s autant que les citoyen.ne.s français.e.s né.e.s en France et issu.e.s de l’immigration sont considéré.e.s comme ethniquement « autres » et sont stigmatisé.e.s. Pour autant, sur fond d’idéal d’égalité républicaine, ces inégalités de traitement restent bien souvent implicites et floues, rendant inefficace la politique nationale de lutte contre les discriminations.
L’ouvrage est remarquable tant pour l’analyse captivante du contenu que pour la méthodologie ethnographique innovante qu’il propose. L’auteure établit une typologie des mécanismes de naturalisation en tant qu’observatrice participante, pour ainsi dire « de l’intérieur », en incluant systématiquement dans l’analyse son propre rôle sur le terrain. Ainsi elle ne se limite pas à la perspective des employé.e.s du bureau de naturalisation, mais explicite aussi son propre parcours de naturalisation ainsi que le point de vue des autres citoyen.ne.s naturalisé.e.s. Grâce à ce positionnement multiple, elle parvient à démontrer et poser un regard critique sur les subtilités de l’attribution raciale ou ethnoculturelle comme sur les rapports de pouvoir se jouant en arrière-plan.
L’auteure apporte une contribution majeure à la recherche dans le domaine des questions de migration, altérité et nationalité. Considérant les débats actuels, en toile de fond, dans les médias et la politique autour du thème de la nationalisation et des « citoyen.ne.s de double nationalité », il semble d’autant plus important d’apporter un éclairage aux procédés d’exclusion et de discrimination des personnes issues de l’immigration également au-delà des frontières, notamment dans une comparaison franco-allemande. C’est pourquoi nous attendons avec impatience la parution des résultats du dernier projet de recherche en date de Sarah Mazouz, « TransforNation », qui traite de la question de la double nationalité en Allemagne.
Gesine Wallem
Rezension: Sarah Mazouz, La République et ses autres
Wie geht ein Staat, der sich auf das republikanische Ideal des Universalismus beruft, mit rassischer Diskriminierung innerhalb seiner Gesellschaft um? Wie kann Ungleichbehandlung aufgrund von Herkunft, Hautfarbe oder Religionszugehörigkeit in einer Nation sichtbar und „sagbar“ gemacht werden, die sich bewusst blind gegenüber diesen Differenzen positioniert? Mit diesem Paradox beschäftigt sich die Soziologin Sarah Mazouz in ihrem Buch La République et ses autres (ENS Éditions 2017), das den staatlichen Umgang mit Alterität im Frankreich der 2000er-Jahre untersucht. Dabei werden sowohl die „inneren Grenzen“ innerhalb der französischen Staatsbürgergemeinschaft als auch die „äußeren Grenzen“ zwischen Staatsangehörigen und Nicht-Staatsangehörigen in den Blick genommen, die sich in den Diskursen und Praktiken der staatlichen Akteure manifestieren. Anhand von ethnographischer Feldforschung in einer Antidiskriminierungsbehörde und einer Einbürgerungsbehörde einer großen Stadt in der Nähe von Paris zeigt die Autorin, wie sowohl eingebürgerte als auch in Frankreich geborene Franzosen und Französinnen mit Migrationshintergrund als ethnisch „Andere“ wahrgenommen und stigmatisiert werden. Vor dem Hintergrund des republikanischen Gleichheitsideals bleiben diese Ungleichbehandlungen jedoch meist unausgesprochen und unsichtbar, sodass eine wirkungsvolle staatliche Antidiskriminierungspolitik verhindert wird.
Über die spannende inhaltliche Untersuchung hinaus zeichnet sich das Buch vor allem durch seinen innovativen ethnographischen Ansatz aus: Die Autorin erfasst Mechanismen der Zuschreibung von Identitäten als beobachtende Teilnehmerin, also quasi „von innen“ heraus, wobei sie systematisch auch ihre eigene Rolle im Feld in die Analyse mit einbezieht. Bei ihrer Feldforschung in der Einbürgerungsbehörde beschränkt sie sich beispielsweise nicht auf die Sichtweise der BeamtInnen, sondern beleuchtet auch ihre persönliche Einbürgerungserfahrung sowie die Perspektive anderer Eingebürgerter. Durch diese Mehrfach-Positionierung gelingt es ihr, die Subtilitäten von rassischen bzw. ethno-kulturellen Zuschreibungen sowie die damit einhergehenden Machtverhältnisse zu erfassen und kritisch zu hinterfragen.
Insgesamt ist der Autorin ein großartiger Beitrag zur Forschung im Bereich von Migration, Alterität und nationaler Zugehörigkeit gelungen. Vor dem Hintergrund aktueller Debatten in Medien und Politik rund um das Thema Einbürgerung und „DoppelstaatlerInnen“ scheint es umso wichtiger, die Prozesse der Exklusion und Benachteiligung von Menschen mit Migrationshintergrund auch grenzübergreifend – gerade auch im Vergleich zwischen Deutschland und Frankreich - zu beleuchten. Insofern dürfen wir gespannt auf die Ergebnisse von Sarah Mazouz’ neustem Forschungsprojekt „TransforNation“ sein, in dem sie sich mit doppelter Staatsangehörigkeit in Deutschland beschäftigt.
Gesine Wallem
Égalité, Liberté, Fraternité – contribution à une politique contemporaine de la littérature
La question a été au cœur de trois soirées-débats organisées à l’initiative de Markus Messling (directeur adjoint du Centre Marc Bloch) à l’ifa-Galerie, devenue à l’instigation de son actuelle directrice, Alya Sebti, un haut-lieu de la réflexion théorique postcoloniale dans le domaine des arts.
Le constat n’est pas nouveau : les idéaux de liberté, égalité, fraternité ont été pervertis par la violence de l’ère moderne. Á travers une inversion programmatique de la devise de la République française, la discussion revenait en même temps sur le rapport entre matérialisme et idéalisme ; car les victimes de la mission civilisatrice – ivre de liberté – se réclamaient notamment, pour affirmer leurs droits, d’un idéal d’égalité matérielle.
L’Europe ne peut plus prétendre à une validité universelle de ses idéaux et de ses modèles de connaissance. La critique du colonialisme européen a contribué à mettre en avant les formes de pluralisme culturel et un modèle d’analyse attaché à la diversité, et cela signe non seulement l’abandon d’approches de la philosophie de la conscience dans la compréhension du monde, mais traduit également une expérience de perte du rapport au monde.
En quoi la mélancolie que l’on observe actuellement dans la littérature peut se muer en une nostalgie créatrice ? C’est l’une des questions qui a animé la discussion visant à ré-évaluer les idéaux et la connaissance du monde à l’ère moderne ; discussion qui a saisi la littérature sous l’angle de la politique et du potentiel à façonner le monde qui lui sont inhérents : après l’universalisme européen, une nouvelle universalité peut-elle émerger à travers la narration ?
C’est justement dans les littératures francophones contemporaines – tel le postulat partagé lors des discussions par exemple par Kossi Efoui – que de nouveaux dispositifs narratifs sont mis en œuvre pour appréhender le monde. Partant du constat de la crise des idéaux, ils renvoient, à travers la saisie d’une réalité locale, à une échelle planétaire. Le réalisme littéraire ne se donne pas comme objet de photographier le monde mais de problématiser la réalité. Jacques Rancière a montré à propos du 19e siècle comment la déception liée au déclin des idéaux révolutionnaires a provoqué un regain d’intérêt pour le monde réel. L’esthétique réaliste quant à elle produit un jeu d’intensités qui remet en question ce qui est établi, l’érode de façon subversive, en transformant fondamentalement la perception de la réalité.
Cette capacité contrediscursive à traduire en mots, par un usage déviant, une autre manière de façonner une communauté est, précisément, la politique de la littérature. Dans le prolongement du constat historique de Rancière, ce réalisme né à l’issue de la trahison des idéaux émerge également dans des littératures contemporaines qui – fait significatif – proviennent des marges de la francophonie et non de son centre, et qui sont marquées par une analyse de la perte, empreinte de fureur, de cynisme ou de mélancolie. Ce travail de deuil est sans doute nécessaire, mais il ne semble pas suffire pour surmonter la crise d’identité post-impériale de la France. Le dépassement de cette crise nécessite, à la place de nouvelles grandes narrations européennes ou national-universelles, non seulement de demander pardon pour les crimes du colonialisme - crimes rappelés à travers l’évocation de « La langue de la Villa Sésini » , un lieu de torture français durant la guerre d’Algérie qui reste jusqu’à aujourd’hui une plaie ouverte de la République - tout en requérant aussi l’avènement d’une autre langue ; d’une langue qui ne se borne pas à décrire le monde, mais qui le fait naître.
Franck Hofmann / Photo : Victoria Tomaschko
Informations :
Trois soirées ont été organisées dans le cadre d’un cycle de débat sur les thèmes « Égalité : Mélancolie des hommes blancs à la quarantaine », « Liberté : La langue de la Villa Sésini », et « Fraternité : Universalité après l’universalisme ». Markus Messling est à l’origine de ces manifestations, dans lesquelles Olivier Remaud (EHESS, Paris) et Kossi Efoui sont intervenus. Les discussions ont été modérées par Jenny Friedrich-Freksa (Kulturaustausch. Zeitschrift für internationale Perspektiven) et s’inscrivent dans le programme « Francfort en français » de la Foire du Livre de Francfort.
Égalité, Liberté, Fraternité – zur gegenwärtigen Politik der Literatur
Was kommt nach dem Universalismus? Dieser Frage gingen drei von Markus Messling (stellvertretender Direktor des Centre Marc Bloch) konzipierte Diskussionsabende in der Berliner ifa-Galerie nach, die unter deren Direktorin Alya Sebti ein produktiver Ort postkolonialer Theoriearbeit im Feld der Künste geworden ist.
Die Diagnose ist nicht neu: Die Ideale von Freiheit, Gleichheit, Brüderlichkeit sind in der gewaltsamen Geschichte der Moderne pervertiert worden. Mit der programmatischen Umstellung in der Devise der französischen Republik wird diese Diskussion zugleich auf das Verhältnis von Materialismus und Idealismus gelenkt; denn diejenigen, die zum Opfer des Freiheitsrauschs der mission civilisatrice wurden, beriefen sich nicht zuletzt auf einen materialistisch begründeten Gleichheitsanspruch, um ihre Rechte zu behaupten.
Eine universale Geltung kann Europa für seine Ideale und Erkenntnismodelle nicht mehr beanspruchen. Mit der Kritik des europäischen Kolonialismus ging eine Auszeichnung von Modellen des Kulturpluralismus und eines Erkenntnismodells der Vielheit einher, mit der nicht nur ein Abschied von bewusstseinsphilosophischen Ansätzen des Weltverständnisses verbunden war, sondern auch eine Erfahrung des Weltverlusts.
Wie kann eine in der Literatur gegenwärtig zu beobachtende Melancholie in eine mit Gestaltungskraft versehene Nostalgie gewendet werden? So lautete eine der Fragen der Diskussion, die darauf zielte, Ideale und Welterkenntnis der Moderne neu zu vermessen, wobei Literatur mit Blick auf die ihr eigene Politik und auf das weltgestaltende Potential der Narration diskutiert wurde: Kann eine neue Universalität nach dem europäischen Universalismus erzählerisch hervorgebracht werden?
Gerade in den frankophonen Literaturen der Gegenwart, so die etwa von Kossi Efoui geteilte Grundannahme der Diskussionen, werde gegenwärtig an neuen narrativen Weltzugängen gearbeitet, die an der Krise der Ideale ansetzen und über eine realistische Erfassung lokaler Wirklichkeit auf eine planetare Ebene verweisen. Literarischer Realismus will nicht die Welt ablichten, sondern die Wirklichkeit zum Problem erheben. Für das 19. Jahrhundert hat Jacques Rancière gezeigt, wie die Enttäuschung über den Untergang der revolutionären Ideale zu einer Hinwendung zur Welt selbst führte. Die realistische Ästhetik produziert hiergegen ein Spiel von Intensitäten, das Überbrachtes infrage stellt und subversiv unterläuft, indem sie die Wirklichkeit grundsätzlich anders wahrnehmbar macht.
Diese gegendiskursive Fähigkeit, im abweichenden Gebrauch eine andere „Weise der Einrichtung einer Gemeinschaft“ zur Sprache zu bringen, ist die Politik der Literatur. In einer Verlängerung von Rancières historischem Befund kann dieser auf den Verrat der Ideale folgende Realismus auch in gegenwärtigen Literaturen herausgearbeitet werden, die bezeichnenderweise von den Rändern, und nicht aus dem Zentrum der Frankophonie stammen und in denen eine zornige, zynische oder melancholische Anamnese des Verlusts bestimmend ist – Trauerarbeit, die vielleicht notwendig, für eine Bewältigung der postimperialen Identitätskrise Frankreichs jedoch nicht ausreichend zu sein scheint. Diese erfordert, statt der Ausbildung neuer Großnarrative im europäischen oder national-universalen Gewand, nicht allein eine Entschuldigung für die Verbrechen des Kolonialismus, an die mit Blick auf die „Sprache der Villa Sésini“ – französischer Folterort des Algerienkrieges und bis heute schwelende Wunde der Republik – erinnert wurde. Sondern auch eine andere Sprache, in der Welt nicht nur beschrieben, sondern immer auch hervorgebracht wird.
Franck Hofmann / Foto: Victoria Tomaschko
Informationen:
Im der Reihe “Égalité - Liberté – Fraternité. Verrechnungen der Moderne in den frankophonen Literaturen der Gegenwart” hat Markus Messling auf drei Abendveranstaltungen zu den Themen “Egalité: Melancholie weißer Männer über 40”, “Liberté: Die Sprache der Villa Sésini” und “Fraternité: Universalität nach dem Universalismus” mit Olivier Remaud (EHESS, Paris) und dem Autor Kossi Efoui diskutiert. Die Abende wurden von Jenny Friedrich-Freksa (Kulturaustausch. Zeitschrift für internationale Perspektiven) moderiert. Die Reihe war Teil des Programms “Francfort en français” der Frankfurter Buchmesse.
Joël Glasman - « Dépasser l’effet de stupeur »
Posé sur le bureau, un manuel, « La Charte humanitaire et les standards minimum de l’intervention humanitaire », et pour commencer la discussion, un bracelet. Ce bracelet, qui mesure la circonférence du bras supérieur (d’où son nom, MUAC, Mid-Upper Arm Circonference), Joël Glasman l’a croisé un nombre incalculable de fois sur ses terrains, au Togo et au Cameroun, et dans le cadre de son projet DFG sur Les camps de réfugiés. Histoire d’une technologie humanitaire. Il est utilisé pour évaluer le niveau de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans et ce jour-là c’est au service pédiatrique du CHU de Lomé, le plus grand hôpital du Togo, qu’il l’a « vu » pour la première fois dans son épaisseur historique.
Joël Glasman s’attache dans ses recherches à retracer l’histoire de ces objets, pratiques et normes qui se sont imposés dans un environnement souvent concurrentiel des technologies humanitaires, à l’image de ce bracelet. Créé et utilisé à l’origine par les ONG (Organisations non gouvernementales), puis adopté, diffusé par les organisations internationales, cet outil a été intégré dans les pratiques quotidiennes jusque dans les hôpitaux d’État. A travers cette histoire, Joël Glasman revient sur un processus de normalisation en cours depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale qui tend vers un universalisme des pratiques et de la gestion de l’urgence humanitaire. Dans le sillage de Michel Foucault, nourri par les réflexions de Dipesh Chakrabarty, Joël Glasman questionne également la notion de gouvernementalité. Alors que dans de nombreux États, gouvernementalité et souveraineté se confondent, sur ses terrains, la prise en charge de l’État cohabite souvent avec d’autres acteurs, partis, syndicats, ONG. Ses réflexions invitent donc à penser la gouvernementalité au-delà de l’Etat, réflexion engagée dans son travail de thèse sur Les corps habillés au Togo. Genèse des métiers de police publié en 2015.
Historien de formation, spécialiste de l’histoire africaine, ses travaux sont imprégnés de socio-histoire. Son champ d’expertise entretient un rapport très étroit avec une actualité crue et saisissante où les archives semblent servir de refuge, comme un moyen de « dépasser l’effet de stupeur ».Longtemps socialisé, à Leipzig comme à l’Université Humboldt de Berlin, dans le milieu des études africaines (Afrikanistik), il renoue depuis son arrivée au Centre Marc Bloch en 2016 avec une pratique interdisciplinaire plus ritualisée au contact des politistes, sociologues, ethnographes et philosophes avec lesquel.le.s il partage un outillage conceptuel et des pratiques de recherche. Malgré l’importance du continent africain, les chaires en histoire de l’Afrique en Allemagne sont rares et font figure, comme il le rappelle, d’Orchideenfächer, des disciplines faiblement représentées et constamment sur la sellette. Il rejoindra pourtant en janvier prochain l’Université de Bayreuth, où un poste de professeur l’attend dans un des plus grands centres d’études africaines d’Allemagne, l’Institut für Afrikastudien.
Joël Glasman interviendra le 18 décembre prochain dans le cadre du séminaire central du Centre Marc Bloch sur « Le gouvernement international de l’Afrique. Jalons pour une sociohistoire du pouvoir humanitaire ».
Texte et photo : Caroline Garrido
Joël Glasman - Gegen die Fassungslosigkeit
Auf dem Schreibtisch liegen ein Handbuch, die „Humanitäre Charta und Mindeststandards in der humanitären Hilfe“, sowie ein Armband, das unserer Unterhaltung als Einstieg dient. Diesem Armband, welches den Umfang des menschlichen Oberarmes messen soll (daher sein Name MUAC, Mid-Upper Arm Circonference), ist Joël Glasman bei seinen Recherchen unzählige Male begegnet, ob bei der Feldforschung in Togo und Kamerun oder im Rahmen seines DFG-Projekts „Flüchtlingslager. Geschichte einer humanitären Technologie“. Es wird zur Messung des Grads der Unterernährung von Kleinkindern benutzt, unter anderem in der Uniklinik von Lomé, dem größten Krankenhaus Togos, in dessen Kinderklinik Joël Glasman sich erinnert, das Armband zum ersten Mal als historisch bedeutsam verstanden zu haben.
Joël Glasman schreibt die Geschichte von Objekten, Praktiken und Normen, die sich im Wettbewerb der humanitären Technologien durchgesetzt haben, wie etwa dieses Armband. Ursprünglich entwickelt und verwendet von NGOs (Nicht-Regierungsorganisationen), wurde es von den internationalen Organisationen übernommen und verbreitet und ist heute fester Bestandteil der alltäglichen medizinischen Praxis bis in die staatlichen Krankenhäuser hinein. Anhand dieses Beispiels erläutert Joël Glasman einen Normierungsprozess, der seit Ende des Zweiten Weltkriegs auf eine Universalisierung von Praktiken und Verwaltung der humanitären Hilfe abzielt. Mit Michel Foucault und Dipesh Chakrabarty hinterfragt Joël Glasman aber auch das Konzept der Gouvernementalität. Während in zahlreichen Staaten Gouvernementalität und Souveränität Hand in Hand gehen, wird in den von ihm untersuchten Ländern staatliche Unterstützung oft von anderen Akteuren wie Parteien, Gewerkschaften und NGOs ergänzt. Joël Glasman erfasst Gouvernementalität somit jenseits des Staats, etwa in seiner Doktorarbeit Les corps habillés au Togo. Genèse des métiers de police, die 2015 erschienen ist.
Die Arbeiten des Historikers und Spezialisten für afrikanische Geschichte sind geprägt von sozialgeschichtlichen Ansätzen. Die erschütternde Realität aktueller Geschehnisse lässt sich nicht aus seinem Forschungsfeld ausblenden; die Arbeit im Archiv erscheint da fast wie ein Refugium, das den „Effekt der Fassungslosigkeit“ zu mindern vermag.
Nachdem er in Leipzig sowie an der Humboldt-Universität zu Berlin lange vornehmlich innerhalb der Afrikanistik gearbeitet hat, knüpft Joël Glasman seit seiner Ankunft am Centre Marc Bloch im Jahr 2016 an die interdisziplinäre Zusammenarbeit mit Forschenden aus Politikwissenschaft, Soziologie, Ethnographie und Philosophie des Centre an, mit denen er Konzepte und Praktiken teilt. Ungeachtet der Bedeutung des afrikanischen Kontinents sind Lehrstühle für Afrikanische Geschichte in Deutschland rar; Afrikanistik gilt immer noch als Orchideenfach und muss sich ununterbrochen behaupten. Doch Joël Glasman wurde kürzlich an die Universität Bayreuth berufen, wo ihn ab Januar 2018 ein Lehrstuhl am Institut für Afrikastudien, einer der bedeutendsten Forschungseinrichtungen zum Thema, erwartet.
Joël Glasman wird am 18. Dezember im Rahmen des Forschungskolloquiums des Centre Marc Bloch einen Vortrag über „Le gouvernement international de l’Afrique. Jalons pour une sociohistoire du pouvoir humanitaire“ halten.
Text und Foto: Caroline Garrido
Les sciences humaines et sociales s’invitent à la documenta 14 (2017)
Initiée en 1955, la documenta offre tous les cinq ans un panorama très large des tendances actuelles de l’art contemporain. Depuis les années 1990, l’habitude a été prise d’associer aux événements artistiques proprement dits un volant d’événements plus réflexifs, tournés vers le monde de la recherche scientifique et interrogeant la portée sociale et politique des pratiques artistiques contemporaines. La réalisation de la dernière édition a été confiée au curateur polonais Adam Szymczyk qui a choisi de l’organiser sur deux sites, à Kassel et à Athènes, afin de mieux inscrire les thématiques dans une perspective de politique culturelle internationale. Résolument orientée vers les difficultés socio-politiques actuelles, la documenta 14 entendait poser la question de la dépossession et de la dette, du déplacement et de l’immobilité, du lien entre hommes et capitaux. L’ambition d’Adam Szymczyk était de porter le message de la documenta hors de ses murs et d’élever le débat artistique au niveau de la société.
Par ses choix thématiques, la documenta 14 invitait tout particulièrement à la rencontre entre artistes et scientifiques. L’échange entre ces milieux est rare, alors même que les sciences humaines et sociales pourvoient une part non négligeable du matériau et des questionnements employés pour les créations artistiques.
En collaboration avec Catherine Perret (Professeure d’esthétique à l’Université de Paris 8), le Centre Marc Bloch a pris l’initiative d’une série de trois rencontres expérimentales associant aussi bien des chercheur.e.s spécialistes de l’art contemporain que des chercheur.e.s en sciences sociales spécialistes des thèmes soulevés par la documenta. Une spécificité de la démarche consistait à impliquer des artistes engagé.e.s dans des processus créatifs conjuguant les savoirs des sciences sociales et les pratiques artistiques. Certain.e.s présentèrent leurs travaux, d’autres portèrent leur regard sur les œuvres. Cette série d’évènements, réalisée en coopération avec le Centre Alexandre Koyré (CNRS/EHESS, Paris), l’Ecole Française d’Athènes et le Deutsches Forum für Kunstgeschichte (Paris), a été en outre soutenu par l’Université franco-allemande permettant ainsi la participation significative de doctorant.e.s et jeunes chercheur.e.s. Pour chacune des rencontres, a été expérimentée une formule différente de dialogue.
Berlin (1-2 juin 2017) : Art contemporain, sciences humaines et sociales : confrontation, dialogue et malentendu
La première manifestation de Berlin s’est, pour une part, consacrée à la rencontre avec des artistes dont le travail est élaboré en étroite collaboration avec des spécialistes de sciences sociales. C’est le cas de Nadia Kaabi, auteure, avec le sociologue Timo Linke, de l’installation urbaine « Meinstein » à Neukölln : cette œuvre combine les résultats statistiques des origines ethniques des habitants de Neukölln avec les résultats d’une enquête menée par les auteurs de “Meinstein” auprès des résidents du quartier sur leur sentiment d’appartenance. Œuvre horizontale incrustée dans le sol, « Meinstein » discute visuellement les données issues des sciences sociales. Une autre partie de la rencontre a consisté à mettre en parallèle les discours des scientifiques et des artistes sur un même thème, tel les traces mémorielles : en écho à la présentation de l’œuvre, « Tirana » d’Alexander Schellow, Béatrice von Hirschhausen a présenté certaines des traces explorées dans la recherche sur les frontières fantômes en Europe Centrale. Un autre dialogue en miroir s’est articulé autour de la question de la dette, avec la participation du philosophe Maurizio Lazzarato, du représentant de la banque européenne de développement, Cyrille Arnould, et des artistes grecs du groupe « Depression Era », Petros Babasikas et Pasqua Giorgia. Trois manières radicalement différentes de se représenter la situation grecque.
Athènes (24-26 juin 2017) : L’archipel des savoirs et des hommes
« Le sud comme état d’esprit », c’est le titre du magazine grec qui s’est fait le médium de la documenta 14. Si la formule prend corps dans la longue tradition des métaphores géographiques, elle questionne les pratiques des sciences humaines et sociales telles que nous les connaissons depuis le spatial turn des années 1990 : La Grèce ne serait plus seulement un lieu mais deviendrait aussi un paradigme explicatif de la crise actuelle de la société européenne. Cette rencontre d’Athènes visait à interroger la référence géographique et géopolitique dans l’art, déclinée en trois moments : une visite de la documenta, une promenade urbaine conduite par des artistes grecs dans les lieux de la dégentrification et une journée d’étude à l’École française d’Athènes. Il s’agissait dans cette dernière d’interroger le lien que des chercheur.e.s, mobilisé.e.s sur des problématiques d’espace, établissent entre leur travail et des démarches artistiques. David Lagarde, doctorant travaillant sur les parcours de l’exil syrien a ainsi montré comment sa réflexion cartographique était régénérée par des travaux d’artistes comme ceux, notamment, de Bouchra Khalili. La chercheuse Iris Polyzos, responsable du programme « Observatoire urbain : les conséquences de la crise » à Athènes a montré la difficulté de représenter, par les outils des sciences sociales, l’évolution de la ville d’Athènes au XXe siècle d’après les origines géographiques de ses habitants.
Kassel (7-8 septembre 2017) : Les chercheur.e.s confronté.e.s aux œuvres d’art
Si l’art vise à intervenir dans la société, revendiquant de nouveaux moyens de constitution du savoir mais aussi d’intervention politique, que devient-il lorsqu’il s’émancipe de son milieu et rencontre un public non averti ? Cette troisième rencontre visait à faire réagir des chercheur.e.s sur des œuvres consacrées à des thématiques de leurs spécialités (milieu-environnement, déchets, Sud, minorités et violence). Sur chacune de ces quatre thématiques, des binômes composés d’un.e spécialiste de l’art contemporain (histoire de l’art, esthétique, arts plastiques) et d’un.e chercheur.e en sciences sociales, ont constitué, lors de leur visite de la documenta, un choix d’œuvres qu’ils ont ensuite présenté et discuté lors de la journée d’étude organisée à l’université de Kassel. L’initiative visait à provoquer des réactions qui confrontent un savoir académique à l’expérience esthétique. A titre d’exemple, Knut Ebeling (Kunsthochschule Weißensee) et Anouche Kunth (CNRS, IRIS) ont choisi de commenter l’œuvre de Lala Rukh, en mettant en résonnance ce travail sur les medium avec la difficulté à reconstituer les traces d’une violence collective.
Cette initiative centrée sur la documenta 14 se poursuit à présent sous la forme d’un séminaire à l’EHESS.
Pascal Dubourg-Glatigny, Petra Beck, Gloria Guirao Soro, Catherine Gousseff
Die Geistes- und Sozialwissenschaften auf der documenta 14 (2017)
Die 1955 begründete documenta präsentiert in einem fünfjährigen Turnus ein breites Panorama an aktuellen künstlerischen Tendenzen. Seit den 1990er-Jahren werden die genuin künstlerischen Events in der Regel von eher reflektierenden Veranstaltungen begleitet, die aus wissenschaftlicher Perspektive die gesellschaftliche und politische Wirkmacht zeitgenössischer künstlerischer Praktiken hinterfragen. Mit der Gestaltung der letzten Ausgabe war der polnische Kurator Adam Szymczyk betraut, der sich für eine Ausrichtung an zwei Orten – Kassel und Athen – entschieden hat, um die Thematik der documenta verstärkt in die internationale Kulturpolitik einzuschreiben. Die documenta 14 fokussierte sich streng auf aktuelle gesellschaftspolitische Probleme und warf Fragen nach Enteignung und Schulden, nach Migration und Immobilität, nach der Verbindung von Mensch und Kapital auf. Szymczyk wollte die Botschaft der documenta nach außen tragen und die künstlerische Debatte auf eine gesellschaftliche Ebene heben.
Durch ihre Themenwahl hat die documenta 14 in besonderem Maße die Begegnung zwischen Kunstschaffenden und Forschenden gefördert. Denn obschon die Kunst einen wichtigen Teil ihres Materials und ihrer Fragestellungen aus den Geistes- und Sozialwissenschaften schöpft, bleibt der direkte Austausch zwischen KünstlerInnen und ForscherInnen eine Seltenheit.
Gemeinsam mit Catherine Perret (Professorin für Ästhetik an der Universität Paris 8) hat das Centre Marc Bloch eine Reihe von drei experimentellen Begegnungen organisiert, bei denen SpezialistInnen für zeitgenössische Kunst und Geistes- und SozialwissenschaftlerInnen, die zu den Themen der documenta arbeiten, zusammenkamen. Eine Besonderheit war, dass Künsterlnnen einbezogen wurden, die in ihrer Arbeit das Wissen der Sozialwissenschaften mit künstlerischen Praktiken verbinden. Einige von ihnen präsentierten ihre eigenen Arbeiten, andere kommentierten die gezeigten Werke. Diese Veranstaltungsreihe, die in Kooperation mit dem Centre Alexandre Koyré (CNRS/EHESS, Paris), der Ecole Française d’Athènes und dem Deutschen Forum für Kunstgeschichte (Paris) durchgeführt wurde, hat auch die Unterstützung der Deutsch-Französischen Hochschule erhalten, was die zahlreiche Teilnahme von Promovierenden und NachwuchswissenschaftlerInnen ermöglicht hat. Jede Begegnung probierte eine jeweils unterschiedliche Form des Dialogs aus.
Berlin (1.–2. Juni 2017): Zeitgenössische Kunst und die Geistes- und Sozialwissenschaften: Konfrontation, Dialog und Missverständnis
Die erste Berliner Veranstaltung bestand zum einen aus einer Begegnung mit KünstlerInnen, die eng mit SozialwissenschaftlerInnen zusammenarbeiten. So etwa die Autorin Nadia Kaabi, die ihre urbane Installation „Meinstein“ gemeinsam mit dem Soziologen Timo Linke entwickelt hat. „Meinstein“ kreuzt die statistische Erhebung der ethnischen Herkunft der EinwohnerInnen Neuköllns mit den Ergebnissen einer von Kaabi und Linke durchgeführten Befragung unter den BewohnerInnen des Viertels über deren Zugehörigkeitsgefühle und diskutiert visuell – horizontal in das Pflaster eines Neuköllner Platzes eingefügt – die Ergebnisse sozialwissenschaftlicher Arbeit. Ein weiterer Teil der Veranstaltung bestand darin, wissenschaftlichen und künstlerischen Diskurs zu einem gleichen Gegenstand zusammenzuführen. Zum Thema Spuren der Erinnerung etwa stellte Béatrice von Hirschhausen als Echo auf die Präsentation von Alexander Schellows Werk „Tirana“ einen Teil ihrer Spurensuche zu den Phantomgrenzen in Osteuropa vor. Ein weiterer solcher Dialog entspannte sich zwischen dem Philosophen Maurizio Lazzarato, dem Präsidenten der europäischen Entwicklungsbank Cyrille Arnould und den griechischen Künstlern des Kollektivs „Depression Era“ Petros Babasikas und Pasqua Giorgia rund um die Schuldenfrage – drei radikal unterschiedliche Wahrnehmungen von der Lage Griechenlands.
Athen (24.–26. Juni 2017): Das Archipel des Wissens und des Menschen
Das griechische Magazin South as a State of Mind war das Sprachrohr der documenta 14. Diese Formel, „der Süden als innere Einstellung“, Teil einer langen Tradition der geografischen Metaphern, hinterfragt die Praktiken der Geistes- und Sozialwissenschaften seit dem spatial turn der 1990er-Jahre: Griechenland erscheint nicht mehr allein als Ort, sondern auch als Interpretationsparadigma der aktuellen Krise der europäischen Gesellschaft. Diese Begegnung befragte somit geografische und geopolitische Bezüge in der Kunst. Diese Analyse gliederte sich in drei Etappen: eine Besichtigung der documenta, ein Stadtspaziergang mit griechischen KünstlerInnen durch die Orte der „Degentrifizierung“ sowie eine Tagung an der Ecole française d’Athènes. Diese Tagung beschäftigte sich mit den Verbindungen, die WissenschaftlerInnen, die über Aspekte des Raums forschen, zwischen ihrer eigenen Arbeit und künstlerischen Herangehensweisen ziehen. David Lagarde, der über Lebenswege syrischer Exilanten promoviert, hat etwa dargelegt, wie seine kartografische Reflexion vom Werk von Künsterlnnen wie Bouchra Khalili inspiriert sei. Die Forscherin Iris Polyzos, Leiterin des Programms „Observatoire urbain: les conséquences de la crise“ in Athen, hat aufgezeigt, wie schwierig es ist, die Entwicklung der Stadt Athen im 20. Jahrhundert bezüglich der geografischen Herkunft ihrer BewohnerInnen anhand sozialwissenschaftlicher Ansätze abzubilden.
Kassel (7.– 8. September 2017): Was die Kunst mit der Wissenschaft macht
Kunst will auf die Gesellschaft wirken, neue Arten der Wissensbildung und des politischen Eingreifens schaffen – doch wie wird sie wahrgenommen, wenn sie sich aus ihrem eigenen Milieu herauslöst und auf ein breites Laienpublikum stößt? Diese dritte Begegnung konfrontierte ForscherInnen mit Kunstwerken, die sich mit ihrer eigenen Spezialität auseinandersetzen: Milieu/Umwelt, Müll, Globaler Süden, Minderheiten und Gewalt. Zu jedem der vier Themenbereiche trafen Duos, die jeweils aus einem Sozialwissenschaftler/einer Sozialwissenschaftlerin und einer Kunstspezialistin/einem Kunstspezialisten bestanden, eine gemeinsame Auswahl aus den Werken der documenta, die sie bei einer Tagung an der Universität Kassel vorstellten und diskutierten. Diese Initiative zielte darauf ab, Reaktionen hervorzurufen, die aus dem Zusammentreffen von akademischem Wissen und ästhetischem Erleben entstehen. So haben etwa Knut Ebeling (Kunsthochschule Weißensee) und Anouche Kunth (CNRS, IRIS) das Werk von Lala Rukh kommentiert und deren Reflexion zu Medien der Kunst mit der Schwierigkeit in Bezug gesetzt, die Spuren kollektiver Gewalt nachzuzeichnen.
Diese Initiative zur documenta 14 wird im Rahmen eines Seminars an der EHESS weitergeführt.
Pascal Dubourg-Glatigny, Petra Beck, Gloria Guirao Soro, Catherine Gousseff
- Éditorial
- Mélancolie de gauche : une tradition cachée
- Des guerres coloniales aux guerres contre le terrorisme ?
- Veranstaltungen am Centre Marc Bloch (Auswahl)
- Recension : Sarah Mazouz, La République et ses autres
- Égalité, Liberté, Fraternité – contribution à une politique contemporaine de la littérature
- Joël Glasman - « Dépasser l’effet de stupeur »
- Les sciences humaines et sociales s’invitent à la documenta 14 (2017)