Les recherches sur l'islam, l'islamophobie et l'intersectionnalité dans le maelstrom des controverses politiques. Une mise en perspective franco-allemande
06. Mai | 10:30
Mobilität, Migration und räumliche Neuordnung
« Les recherches sur l'islam, l'islamophobie et l'intersectionnalité dans le maelstrom des controverses politiques. Une mise en perspective franco-allemande » /
Forschung über Islam, Rassismus und Intersektionalität im Malstrom politischer Kontroversen: deutsch-französische Betrachtungen
Journée d’études au Centre Marc Bloch, le 6 mai 2022, organisée par Johara Berriane, Jérémie Gauthier et Nikola Tietze
Kooperation mit Forschungsschwerpunkt "Staat, Recht und politischer Konflikt" / Coopération avec le pôle "État, normes et conflits politiques"
En France, en février 2021, en pleine crise sanitaire et dans un contexte de forte mobilisation de la communauté universitaire française contre la loi dite de « programmation de la recherche », la Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, profite d’un passage sur une chaîne d’information en continue pour dénoncer l’ « islamo-gauchisme » qui, d’après elle, « gangrène la société [et] l’université ». Quelques mois plus tard, le président de la République s’en prend quant à lui à « la logique intersectionnelle qui fracture tout ». Portées par un activisme virulent de collectifs politiques et académiques conservateurs, les attaques se multiplient dans le même temps contre les études de genre, les études post- et décoloniales ou encore les recherches sur l’islamophobie et les rapports sociaux de race. Refusant le débat scientifique, ces critiques prennent la plupart du temps la forme d’invectives visant à délégitimer des chercheur.e.s ou des perspectives de recherche en sciences sociales.
Des attaques d’une telle virulence n’ont pas été observées en Allemagne. Cependant, les recherches s’appuyant sur l’approche intersectionnelle et envisageant, dans une perspective de genre ou postcoloniale, l’islam et les rapports sociaux et de race, se font également sous tensions. Ces dernières se manifestent notamment lors de l’attribution des postes académiques et des fonds de recherches au sein des universités. Marginalisés, les résultats de ces recherches sont ignorés ou sont instrumentalisés pour dénoncer de prétendues « aberrations des sciences sociales ».
Afin de prolonger les réflexions et initiatives conduites à ce sujet, le Centre Marc Bloch organisera le 6 mai 2022 une journée d’études sur les libertés académiques et les recherches sur l’islam et l’intersectionnalité. Il s’agira de donner la voix à des chercheur.e.s qui s’inscrivent depuis plusieurs années dans ces champs de recherche et qui mobilisent des approches et des concepts récemment disqualifiés dans le débat public.
Lieu : Salles Simmel et Tillon + Zoom
Kontakt
Johara Berriane
berriane ( at ) cmb.hu-berlin.de
Programm
10h30 – 12h00 (Salle Simmel) « Recherches en contexte de panique morale » : Claire de Galembert (CNRS, ISP) et Jocelyne Dakhlia (EHESS, CRH)
14h00 – 15h30 (Salle Tillion) « Travailler avec un concept contesté : islamophobie » : Schirin Amir-Moazami (FU-Berlin) et Hanane Karimi (Université de Strasbourg, LinCS).
16h00 – 17h30 (Salle Tillion) « Réceptions et pratiques de l’intersectionnalité en France et Allemagne » : Emeline Fourment (University of Geneva), Claire Cosquer (Université de Lausanne)