Jonas Nickel | Doktorand

Kritisches Denken im Plural. Begriffliche Wege der Sozialforschung
Centre Marc Bloch, Friedrichstraße 191, D-10117 Berlin

Mutterinstitut : EHESS Paris / Humboldt-Universität zu Berlin | Position : Doktorand | Fachbereich : Geschichte , Literaturwissenschaft |

Biographie

2015–2019 Bachelorstudium der Französischen und Deutschen Philologie, Freie Universität Berlin

2020–2023 Master Européen d'études françaises et francophones, Humboldt-Universität zu Berlin / Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle

2023– Promotionsstudium, EHESS Paris / Humboldt-Universität zu Berlin

Seit Oktober 2024 ist Jonas Nickel wissenschaftlicher Mitarbeiter am Centre Marc Bloch.

Stipendium
  • Humboldt Research Track Scholarship, April–September 2024
Forschungsthema
  • histoire et littérature
  • littérature française de l’entre-deux-guerres
  • histoire de l’antisémitisme littéraire
  • transferts culturels franco-allemands
(cotutelle)
Titel der Dissertation
Cynisme et consolation. Céline au sein de la littérature de l'entre-deux-guerres
Institution der Dissertation
EHESS / Humboldt-Universität zu Berlin
Betreuer
Judith Lyon-Caen / Jörg Dünne
Aktivitäten
  • Mitglied des Collège doctoral "Littérature et savoirs. XVIe-XXIe siècles", Humboldt-Universität zu Berlin / Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle
  • Ko-Organisation des Forschungsschwerpunkts "Kritisches Denken im Plural" am Centre Marc Bloch Berlin, seit 10/2024
  • Ko-Organisation des Doktorand:innenseminars am Centre Marc Bloch Berlin, seit 12/2024

Cynisme et consolation. Céline au sein de la littérature de l'entre-deux-guerres

Cette thèse entend poser les linéaments d’une réflexion sur les usages des traditions cynique et consolatoire dans l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline. Dès la parution de Voyage au bout de la nuit en 1932, l’écrivain ambitionne de dire la « vérité » sur le monde social, concevant la littérature comme une pratique de véridiction destinée à influer sur l’expérience sociale de ses lecteurs. Cherchant à renouer avec les « vertus thérapeutiques » du cynisme (Jankélévitch), il entend ainsi révéler la fausseté des rapports sociaux institués. 

Tout comme dans le cynisme ancien, la structure thérapeutique du « franc parler » cynique (παρρησία) dialogue, chez Céline, avec la tradition littéraire de la consolatio. Voulant saisir le « chagrin de l’époque » (Voyage), Céline se construit en effet l’ethos d’un médecin des âmes, ses narrateurs s’interrogeant constamment sur l’historicité des pratiques consolatoires. Cette promesse de « consolation » sous-tendra cependant, dans les pamphlets, la politique antisémite de celui qui se demande comment « guérir » ses compatriotes « des gognos juifs […] pour les redresser à la hauteur d’homme » (Les Beaux draps). 

Nous nous proposons ainsi de reprendre à nouveaux frais la question de l’antisémitisme de Céline, en resituant la promotion célinienne de la littérature comme pratique de véridiction au sein de la production littéraire de l’entre-deux-guerres. Quel est le rapport historique entre les opérations de singularisation qui inscrivent une écriture dans « la littérature » et la promotion d’un discours de « vérité » investi par les acteurs sociaux circonscrivant ses usages ? Comment les écrits antisémites structurent-ils la place du fait juif dans la littérature des années 1930 ? Il s’agira ainsi d’examiner l’impact du fait littéraire dans l’histoire sociale.